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Politique française - Page 93

  • Peyrat toujours candidat

    L’UMP a publié hier matin une liste d’investitures aux municipales, dont celle de Christian Estrosi pour Nice. Ce n’est pas une surprise.

    Dans l’après-midi, Jacques Peyrat a tenu une conférence de presse. Et là c’est au moins une demi-surprise : il a déclaré qu’il restait candidat à sa succession.
    Certes, il avait toujours dit qu’il se représenterait quoi qu’il arrive, mais il ne l’avait pas répété depuis que Nicolas Sarkozy l’avait fait venir à l’Elysée pour le dissuader de se représenter.

    Il n’avait d’ailleurs rien dit non plus de cet entretien. Selon une rumeur, Sarkozy lui aurait promis de garder son siège de sénateur et un poste de président de commission au Sénat s’il abandonnait la mairie de Nice.

    Au cours de sa conférence de presse, Jacques Peyrat est resté muet sur le sujet.
    Il semble d’autre part qu’il ne veuille pas constituer de liste commune avec le Front national. « Quand on a quitté un mouvement, ce n'est pas pour y revenir », a-t-il dit. Mais ce n’est pas vraiment la question.

    Inutile de chercher à en savoir plus sur le site de Jacques Peyrat. L’« actualité » s’arrête en janvier 2007…

  • Faire voter les étrangers

    Le « Groupe des Européens » fait campagne pour inciter les resoortissants de l’Union européenne à s’inscrire sur les listes électorales en vue de participer aux prochaines élections municipales.

    Telle est la première action de ce groupe de députés (lancé par l’UMP, bien sûr), qui étaient 61 lors de sa constitution le 24 octobre, et qui sont aujourd’hui 70.

    La mise en œuvre de ce droit de vote et d’éligibilité des étrangers européens, disent-ils, « apparaît comme une avancée politique majeure et constitue l’occasion d’élargir et d’enrichir la démocratie locale ». Et surtout d’estomper un peu plus les appartenances nationales, en attendant le droit de vote pour tous les étrangers à toutes les élections.

    Mais la plupart des ressortissants de l’UE résidant dans notre pays savent qu’ils ne sont pas français et qu’ils n’ont pas à se mêler de la politique française. En 2001, ils avaient été un peu plus de 166.000 à s’inscrire, alors qu’ils sont environ 1,5 million.

    Le Groupe des traîtres a du pain sur la planche.

  • L’annonce et le résultat

    En juin 2005, le gouvernement Villepin annonçait à grand renfort de trompettes le lancement du programme « Défense 2e chance ». Il s’agissait de remettre sur le chemin de l’emploi des jeunes paumés, en leur donnant une formation dans des centres régis par l’armée, sous la houlette de l’EPIDE (Etablissement public d’insertion de la Défense ). Le dispositif devait accueillir 20.000 « volontaires intégration » en 2007.

    A ce jour, les 22 centres qui ont été ouverts, d’une capacité totale de 2.500 places, accueillent environ 1.850 jeunes. Moins de 10% que le nombre prévu.

    Trois centres qui devaient ouvrir avant juin 2007 n’ouvriront pas, et vingt autres, dont l’ouverture avait été décidée pour fin 2006 début 2007, ont disparu du programme.

    Commentaire du ministère de la Défense  : « Tout le monde est absolument convaincu de la pertinence du dispositif, qui va être pérennisé. Mais il faut le remettre d’aplomb pour qu’il soit plus efficace. Si on ouvre les centres à tout va, on risque de mal utiliser l’argent public et de décevoir les jeunes. L’important est l’insertion des jeunes qui entrent dans les centres. »

    Donc on n’ouvre plus les centres « à tout va ». Il y a cependant une différence entre ne pas ouvrir à tout va, et réaliser moins de 10% de l’objectif... Et l’on n’ira pas plus loin. On prévoit un budget de 80 millions d’euros pour 2008, tout juste suffisant pour maintenir le dispositif actuel.

    On remarque qu’il faut remettre le dispositif « d’aplomb ». C’est un autre euphémisme. La situation des centres existants est catastrophique. Certains d’entre eux sont quasiment déserts parce qu’on les a installés loin de tout. Plusieurs centaines de factures sont en souffrance à l’EPIDE pour des raisons « de forme et de fond », parfois depuis plus d’un an, les fournisseurs ne fournissent plus et les centres ont une réputation de « mauvais payeurs ».

    « Sans parler de l’opportunité des dépenses (sic), le problème est que la quasi-totalité des gens qui travaillent à l’EPIDE, issus du privé, ignorent tout des finances publiques », dit quelqu’un de l’EPIDE à l’AFP. Tandis qu’au ministère un anonyme reconnaît : « Le dispositif a été monté dans l’urgence avec une pression politique forte », mais assure : « Les tutelles ont pris conscience de ces soucis et y remédient. La Défense a mis à disposition du personnel pour s’occuper de ces factures. »

    L’AFP est allée au centre de Val-de-Reuil (240 places, 110 jeunes). Le directeur a été licencié en juillet et n’a semble-t-il pas été remplacé. Avant son licenciement, il avait écrit une lettre au ministre de la Défense. Il évoquait le « retard considérable » du versement des allocations mensuelles aux jeunes (140 euros par mois), des factures non payées depuis un an, des « manquements à l’éthique et au droit du travail le plus élémentaires dans les horaires de travail et surtout dans les procédures de licenciement », et la valse incessante des adjoints que lui envoie l’EPIDE.

    Selon le ministère de la Défense , le taux d’insertion des jeunes passant par ces centres atteindrait 60 à 70%. C’est-à-dire qu’il concernerait 1.100 à 1.300 jeunes. Pour lesquels on verse 80 millions d’euros. Ce qui donne un coût d’« insertion » individuelle compris entre 61.500 et 72.700 euros par an (entre 400.000 et 500.000 F)... Etant entendu qu’insertion n’est pas synonyme d’emploi. Cela peut être l’« accès à une formation qualifiante »...

    « C’est un projet très onéreux mais qui a des résultats, et c’est ce qui compte », dit un responsable syndical de la Défense. Et au cabinet de Fadela Amara, dont le ministère est partenaire du dispositif, on dit la même chose. Tant qu’il y a de l’argent public à jeter par les fenêtres...

    Dans le même genre, on a aussi les « centres fermés » pour jeunes récidivistes, qui coûtent une fortune, et dont on n’entend plus parler.

  • Le « Nouveau Centre » de plus en plus grotesque

    Les observateurs de la vie politique s’étaient étonnés d’une déclaration de Nicolas Perruchot déplorant « le manque de cohérence et de lisibilité du gouvernement ». De la part du porte-parole d’un parti qui n’existe que par la grâce de Sarkozy et de l’UMP, c’était en effet pour le moins surprenant. Le « Nouveau Centre » allait-il s’émanciper et mordre la main qui le nourrit ?

    Que nenni. Aujourd’hui, Nicolas Perruchot a annoncé sa « démission ».  Et à la lecture de son communiqué, on comprend bien qu’il a été proprement démissionné de sa fonction de porte-parole...

    Reste le problème crucial du financement du pseudopode, d’autant que la date limite des demandes est le 30 novembre.

    Les stratèges du parti ont eu une idée géniale : « On est en train de trouver une solution technique avec un parti polynésien ami », explique François Sauvadet : le Nouveau Centre va se rattacher au Fetia Api (« Nouvelle Etoile »), tout petit parti polynésien qui a un seul élu à l’assemblée locale mais bénéficie du financement public en raison des règles spécifiques pour l’outre-mer...

    On ne sait pas encore si les députés du Nouveau Centre devront arriver à l’Assemblée nationale avec un collier de fleurs.

  • Le PS se renie

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Par le vote de son bureau national en faveur du traité de Lisbonne, le Parti socialiste a pris la très grave responsabilité de faire adopter la nouvelle mouture de la Constitution européenne par le Parlement.

    En effet, il avait la possibilité (qu’il s’interdit désormais) d’empêcher le gouvernement d’obtenir la majorité des trois cinquièmes lors du vote de révision constitutionnelle au Congrès. Le rejet de cette révision aurait obligé le président de la République à organiser un référendum. Or, tout au long de sa campagne présidentielle, Ségolène Royal s’était prononcée sans ambiguïté en faveur d’un référendum.

    Le parti socialiste se renie.

    « On ne peut pas lâcher le peuple », proteste Arnaud Montebourg.

    La preuve que si. Quand on est socialiste.

  • Le PS dit oui et se divise à nouveau

    Le bureau national du PS s’est prononcé en faveur du nouveau traité européen par 36 voix pour, 20 contre, 2 abstentions et 1 non-participation. La question du référendum a été évacuée (alors que Ségolène Royal avait promis un référendum tout au long de sa campagne), et l’attitude à adopter au Congrès lors de la très probable révision constitutionnelle qui précédera l’adoption du traité n’a pas été évoquée non plus.

    François Hollande s’est félicité d’une « volonté commune de sortir du conflit ».

    Mais le secrétaire national au projet européen, Benoît Hamon, a aussitôt démissionné de son poste.

    Dans la garde rapprochée de Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Malek Boutih se sont abstenus, et Julien Dray n’a pas pris part au vote.

    « Ils disaient que j’étais seul, eh bien, je pavoise ! » a lancé Jean-Luc Mélenchon.

    Mais il n’y a pas vraiment de quoi pavoiser. Car d’une part plusieurs partisans du non à la Constitution européenne (Vincent Peillon, etc.) ont voté oui, et d’autre part ce vote rend désormais inéluctable l’adoption du traité.

    C’est Jean-Luc Mélenchon en effet qui avait expliqué que si les socialistes rejetaient la révision constitutionnelle, celle-ci ne serait pas adoptée et qu’un référendum deviendrait ipso facto nécessaire. Car il faut une majorité des trois cinquièmes au Congrès, or l’UMP et ses alliés ne l’ont pas. Mais il s’agit des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Il faut donc que toute la gauche, avec les souverainistes de droite, vote non. Si elle s’abstient, la réforme passera.

    Or le PS ne peut évidemment pas prôner le non à la réforme constitutionnelle s’il dit oui au traité. Il ne peut que dire oui également à la réforme constitutionnelle. Certains responsables prônent l’abstention, et ensuite le vote de la loi de ratification au Parlement, afin de ne pas avoir l’air de toujours dire oui à Sarkozy. Mais cette abstention purement politicienne ne peut pas se justifier sur le fond, et le résultat est de toute façon un oui à Sarkozy.

    « On ne peut pas lâcher le peuple ! » s’est exclamé Montebourg.

    Mais si, on peut. Surtout quand on est socialiste.

  • Le Nouveau Centre insiste lourdement

    Le pseudopode de l’UMP intitulé « Nouveau Centre » a écrit à Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, pour réclamer un financement public.

    Sa proposition de loi ayant été laissée en plan à l’Assemblée nationale sous les sarcasmes du MoDem et du PS, le Nouveau Centre insiste. Il a des élus, il a un groupe, il doit avoir un financement.

    En rendant cette lettre publique, le Nouveau Centre ne fait que souligner à quel point était artificiel le coup de Sarkozy, qui a réussi sans problème à faire élire un groupe centriste à sa dévotion, mais qui ne représente rien dans le pays.

    Un parti qui est incapable d’avoir 1% des voix dans 50 circonscriptions et qui a un groupe parlementaire, c’est tout de même une étrange conception de la démocratie.

  • Soutien aux marins pêcheurs

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Les marins pêcheurs, étranglés par la hausse du prix du gazole, passent à l’action avec l’énergie du désespoir.

    Le président Sarkozy ne semble pas entendre leur cri. Il vole médiatiquement, en Afrique, au secours de journalistes qui n’avaient nul besoin d’une escorte présidentielle, mais il ne veut pas voir les problèmes concrets d’une profession sinistrée sur les côtes françaises.

    A vrai dire, il l’avait clairement annoncé par la nomination de Michel Barnier comme ministre de l’Agriculture et de la Pêche. L ’ancien commissaire européen, tête de file des européistes de l’UMP, n’a pas pour mission de contrarier les plans de Bruxelles d’éradication des paysans et des pêcheurs artisanaux. Depuis 20 ans, 50 % de la flottille française de pêche a été détruite.

    Pour Bruxelles et son représentant Barnier, la crise actuelle donne l’opportunité de supprimer encore plus de pêcheurs français, auxquels seront concédés quelques soins palliatifs.

    Seule une politique de promotion nationale des nécessaires et nobles métiers nourriciers pourrait enrayer ce funeste processus.

  • Les pêcheurs en colère

    Le mouvement de grève des marins pêcheurs a commencé vendredi dans plusieurs ports et s’est étendu à presque toute la côte atlantique et de la Manche. Samedi , 150 délégués des divers ports, réunis à Lorient, ont annoncé des actions « allant crescendo ». Dès samedi, ils ont mené des opérations escargot en Bretagne, et les pêcheurs normands ont symboliquement retardé d’une heure le départ de la Transat. Ce matin, quelque 300 pêcheurs ont bloqué le dépôt de carburant du port de commerce de Brest, ont tiré des fusées de détresse et incendié des palettes. A Lorient, quelque 300 pêcheurs bloquaient de même le dépôt de carburant et à Douarnenez une cinquantaine cadenassaient la grille du dépôt.

    Selon le comité de crise, le seuil de rentabilité d’un bateau ne peut être effectif qu’avec un gazole ne dépassant pas 0,30 euro le litre. Il est aujourd’hui à 0,52. La part gazole d’un bateau représente 30% du chiffre d’affaires d’un bateau, contre 15% il y a deux ans.

    A l’issue de la réunion de Lorient, les marins pêcheurs ont exigé la venue du ministre Michel Barnier afin qu’il donne des réponses claires. Et Philippe Le Moigne, le porte-parole du comité de crise, déclarait : « Peut-être le chef de l’Etat prendra-t-il le temps de venir nous voir ? S’il voulait bien se déplacer, on l’accueillerait volontiers, à condition qu’il vienne avec de bonnes nouvelles. » Mais le lendemain Nicolas Sarkozy était au Tchad, pour libérer des journalistes qui étaient déjà libres.

    Michel Barnier a promis qu’il recevrait mercredi des représentants des pêcheurs. Mais ceux-ci font savoir qu’ils ne se rendront au ministère que si l’ordre du jour de la réunion porte sur la mise en place d’un système d’aide compensant la hausse du gazole, et non sur des mesurettes.

    Il est significatif, et tragique, que le ministre de l’agriculture et de la pêche soit Michel Barnier, la personnalité la plus européiste de l’UMP, ancien commissaire européen. Le dessein de l’Union européenne est de supprimer toujours davantage de paysans et de pêcheurs artisanaux. Pour les européistes, la hausse du gazole n’est pas un problème mais une opportunité. Les marins pêcheurs peuvent tout casser, à la limite on les laissera faire. Ils ne sont pas dans le sens de l’histoire, et ils ne représentent aucune force électorale. La seule politique qui sera appliquée sera comme d’habitude un panachage entre euthanasie et soins palliatifs.

  • Bruno Gollnisch au Monde

    Dans une interview au Monde daté de samedi dernier, Bruno Gollnisch rappelle que si Jean-Marie Le Pen avait décidé d’ouvrir sa succession lors du prochain congrès du Front national il aurait été candidat, et que, comme ce n’est pas le cas, il reporte sa candidature au congrès suivant.

    Concernant une éventuelle vice-présidence aux affaires internationales, il répond que cela n’aurait de sens que s’il conservait « un rôle dans l’appareil interne du mouvement ».

    A propos des réunions de divers groupes ou personnalités nationalistes, régionalistes, identitaires, etc., il juge que le Front national demeure « la seule force politique d'envergure capable de mener le combat de la défense de l'identité nationale » et que  « toute autre tentative (lui) paraît vouée à l'échec ». « Ceci étant, ajoute-t-il, « le fait qu'il y ait beaucoup de groupes et individualités à sa porte pose problème. Quelles que soient nos divergences, il faut que le parti conserve son rôle de rassembleur ». Mais « on ne peut pas accepter tout et n'importe quoi. Il faut que nous conservions une cohérence. S'agissant par exemple du régionalisme, il faut distinguer l'attachement légitime à des libertés locales et aux identités provinciales des contributions au démembrement de notre pays par l'Eurocratie ». Quant aux identitaires, « je suis solidaire d'eux quand ils sont persécutés pour servir la soupe au lard aux SDF, pas quand certains dénient la qualité de Français aux personnes originaires de l'outre-mer ou ayant servi le drapeau français, en raison de leurs origines ».