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Liturgie - Page 665

  • Le paradis de volupté

    Le dimanche de la septuagésime on commence la lecture de la Genèse. En contrepoint on a lu un texte de saint Augustin sur le péché originel. Mais le récit de la chute n’interviendra que demain. Dans le déroulement de l’histoire de la création, on en est encore au jour où Dieu ayant créé l’homme le place dans « le paradis de volupté », comme dit la Vulgate (on dit aujourd’hui « le jardin d’Eden », ce qui est tout de même beaucoup moins évocateur). Voici une traduction d’un répons des matines de ce jour, qui reprend deux versets du chapitre 2 :

    Le Seigneur emporta l’homme, et le plaça dans le paradis de volupté, pour qu’il le cultive et le garde ; le Seigneur Dieu avait en effet planté, à l’origine, le paradis de volupté, dans lequel il plaça l’homme, qu’il avait formé, pour qu’il le cultive et le garde.

  • Sainte Agathe

    C’est pour la messe de sainte Agathe qu’a été composé l’introït Gaudeamus omnes in Domino, joyau du répertoire grégorien, qui a été ensuite repris pour plusieurs autres fêtes, dont celle de la Toussaint.

    Gaudeamus omnes in Domino, diem festum celebrantes sub honore beatæ Agathæ virginis et martyris, de cujus passione gaudent angeli, et collaudant Filium Dei.

    Réjouissons-nous tous dans le Seigneur, célébrant un jour de fête en l’honneur de la bienheureuse Agathe vierge et martyre ; les anges se réjouissent de sa passion et louent en chœur le Fils de Dieu.

  • Septuagésime

    Luther n’aurait pas imaginé supprimer la septuagésime.

    Rome l’a fait.

    C’est l’un des aspects les plus stupéfiants de la destruction de la liturgie opérée après Vatican II.

    Il faut vraiment n’avoir plus aucun sens du symbolisme sacré.

    Il y a le monde de la chute et le monde de la grâce. Celui-ci est symbolisé par Jérusalem, celui-là par Babylone. La captivité de Babylone a duré 70 ans, elle symbolise l’histoire de l’humanité dans les chaînes du péché. La Septuagésime, les 70 jours qui vont de ce « dimanche dans les 70 jours » jusqu’à Pâques, symbolise cette histoire de l’humanité déchue. C’est pourquoi on lit en ce dimanche le début de la Genèse : la création et la chute.

    Les longs « 70 » (10x7) vont se muer à Pâques, par le salut apporté par le Christ, en 7 puissance 2, sept au carré, le 7 de la vie retrouvée dans toutes ses dimensions, les 49 jours dont le point d’orgue sera la Pentecôte.

    D’autre part, la septuagésime a un rôle concret, pratique : celui de la préparation au carême. L’autre jour, Pierre Bernard, l’ancien maire de Montfermeil qui nous fait l’amitié de collaborer très activement à Reconquête, m’expliquait comment, très gros fumeur, il avait arrêté de fumer : il s’était fixé une date éloignée, et tous les jours il se préparait psychologiquement à affronter le jour J. Le carême est un temps de pénitence, un temps de privations. Il faut s’y préparer psychologiquement, car ce n’est jamais facile de se priver, surtout à notre époque de culte de la jouissance.

    En réalité, si l’on supprime la septuagésime, c’est qu’on supprime aussi le carême dans son aspect concrètement pénitentiel. Et c’est en effet ce qui s’est passé. Dans la discipline actuelle de l’Eglise latine, il n’y a plus de pénitence du carême, sauf le mercredi des cendres et le vendredi saint. Deux jours sur quarante.

    C’est le diable qui est content…

  • Saint Blaise

    Saint Blaise était évêque de Sébaste, en Arménie, et il fut martyrisé au début du IVe siècle. Son culte se répandit à Rome et en Italie par des religieux que les Romains avaient fait venir d’Arménie, puis il se répandit dans toute l’Europe semble-t-il sous l’action des bénédictins, qui l’avaient adopté pour une raison mystérieuse. Sans doute saint Blaise contribuait-il beaucoup à l’évangélisation par les miracles qu’il accomplissait par sa seule évocation. Au moyen âge on ne comptait plus les églises Saint-Blaise, ni surtout les statues de saint Blaise. Il fut mis au rang des « saints auxiliaires », notamment pour sa faculté de guérir les maux de gorge (mais aussi à prendre soin du bétail). Le jour de sa fête on fait la bénédiction de la gorge : « Per intercessionem sancti Blasii, episcopi et martyris, liberet te Deus a malo gutturis, et a quolibet alio malo. In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen. »

  • Le jour de saint Siméon

    Dans le calendrier traditionnel latin, c’est la fête de la Purification de la bienheureuse Vierge Marie. Dans le nouveau calendrier, c’est la fête de la Présentation de Jésus au Temple. Les deux appellations ont toujours plus ou moins coexisté, et la liturgie a toujours hésité entre une fête de Marie et une fête du Seigneur. Les Byzantins ont gardé le nom originel de la fête : Hypapante : la rencontre du Seigneur avec son peuple. Le peuple étant notamment représenté par le vieillard Siméon. Dans le Liber Pontificalis, on voit que la fête fut également appelée « jour de saint Siméon ». Or la liturgie des matines (répons, homélies) et les antiennes des laudes et des secondes vêpres sont en effet centrées sur Siméon qui, dans le Temple, a reconnu et proclamé que cet enfant qu’il tenait dans ses bras était le Sauveur d’Israël et du monde.

    « Maintenant, Seigneur, laisse ton serviteur, selon ta parole, s’en aller en paix. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu prépares à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les païens, et gloire de ton peuple Israël. »

  • Saint Ignace d’Antioche

    C'est plein de vie que je vous écris, désirant mourir. Mon Amour a été crucifié, et il n'y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais coule en moi une eau vive qui murmure et dit au-dedans de moi : « Viens vers le Père ». Je ne me plais plus aux nourritures périssables, ni aux plaisirs de cette vie ; c'est le Pain de Dieu que je veux, ce Pain qui est la chair de Jésus-Christ, de la race de David ; et pour boisson, je veux son sang, qui est l'amour incorruptible.

    (Lettre de saint Ignace aux Romains)

  • Saint Jean Bosco

    Le 29 janvier 1879, il passait dans la petite rue Beauséjour, à Marseille, et il se lamentait, constatant que, depuis une semaine qu'il résidait dans cette ville, il n'avait pu réussir à y implanter son œuvre des apprentis orphelins.

    Sur ces entrefaites, une femme vient à lui et lui désigne, d'un regard suppliant, son enfant de huit ans qui se traînait, perclus, les jambes contournées, sur des béquilles. Don Bosco, ému par la détresse de ces pauvres gens, prie Marie Auxiliatrice avec ferveur, puis, souriant, il bénit l'enfant au nom de la Vierge et lui remet une médaille, et aussitôt les membres du paralysé s'agitent, les jambes se redressent et le voilà qui jette ses béquilles et court.

    Le bruit de ce prodige se répandit à Marseille et toutes les bonnes volontés, jusqu'alors percluses comme le corps de l'enfant, se dégourdirent, et l’œuvre fut fondée.

    Six mois plus tard, Don Bosco sollicité par quelques intimes de leur raconter comment s'était opéré ce miracle, narra qu'il avait dit en toute confiance à la Madone : « Commençons ! »

    (Huysmans)

  • Dixit insipiens in corde suo : Non est Deus

    L'insensé a dit dans son cœur : Il n'y a pas de Dieu.

    Ils se sont corrompus et sont devenus abominables dans leurs iniquités : il n'y a personne qui fasse le bien.

    Dieu a regardé du haut du Ciel sur les enfants des hommes, pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent et qui cherche Dieu.

    Tous se sont détournés, ils sont en même temps devenus inutiles ; il n'y a personne qui fasse le bien, il n'y en a même pas un seul.

    Ne comprendront-ils pas, tous ceux qui commettent l'iniquité, qui dévorent mon peuple comme un morceau de pain ?

    Ils n'ont pas invoqué Dieu ; ils ont tremblé de peur là où il n'y avait rien à craindre.

    Car Dieu a mis en pièces les os de ceux qui cherchent à plaire aux hommes ; ils ont été confondus, parce que Dieu les a méprisés.

    Qui donnera de Sion le salut d'Israël ? Quand Dieu aura retourné la captivité de son peuple, Jacob sera dans l'allégresse et Israël dans la joie.

    (Psaume 52, le mardi aux matines)

  • Saint François de Sales

    Saint François de Sales est tombé en agonie un 27 décembre et il est mort le 28. Voici ce que cela a inspiré à Dom Guéranger.

    « Quand on cherche parmi les disciples du Sauveur le type de sainteté qui fut départi à notre admirable Prélat, l'esprit et le cœur ont tout aussitôt nommé Jean, le disciple bien-aimé. François de Sales est comme lui l'Apôtre de la charité; et la simplesse du grand Evangéliste pressant un innocent oiseau dans ses mains vénérables, est la mère de cette gracieuse innocence qui reposait au cœur de l'Evêque de Genève. Jean, par sa seule vue, par le seul accent de sa voix, faisait aimer Jésus; et les contemporains de François disaient : O Dieu! si telle est la bonté de l’Evêque de Genève, quelle ne doit pas être la vôtre !

    « Ce rapport merveilleux entre l'ami du Christ et François de Sales se révéla encore au moment suprême, lorsque le jour même de saint Jean, après avoir célébré la sainte Messe et communié de sa main ses chères filles de la Visitation, il sentit cette défaillance qui devait amener pour son âme la délivrance des liens du corps. On s'empressa autour de lui ; mais déjà sa conversation n'était plus que dans le ciel. Ce fut le lendemain qu'il s'envola vers sa patrie, en la fête des saints Innocents, au milieu desquels il avait droit de reposer éternellement, pour la candeur et la simplicité de son âme. La place de François de Sales, sur le Cycle, était donc marquée en la compagnie de l'Ami du Sauveur, et de ces tendres victimes que l'Eglise compare à un gracieux bouquet d'innocentes roses ; et s'il a été impossible de placer sa mémoire à l'anniversaire de sa sortie de ce monde, parce que ces deux jours sont occupés par la solennité de saint Jean et celle des Enfants de Bethléhem, du moins la sainte Eglise a-t-elle pu encore placer sa fête dans l'intervalle des quarante jours consacrés à honorer la Naissance de l'Emmanuel. »

  • 4e dimanche après l’Epiphanie

    L’évangile est celui de la tempête apaisée.

    Quand les juifs prenaient connaissance de ce passage de l’évangile de saint Matthieu, ils pensaient immédiatement à ces versets du psaume 106 :

    Ceux qui descendent sur la mer dans des navires, et qui font leur ouvrage sur les vastes eaux,

    ceux-là ont vu les œuvres du Seigneur, et ses merveilles dans les profondeurs.

    Il a dit, et le souffle de la tempête s’est levé, et les flots de la mer se sont soulevés.

    Ils montent jusqu'au ciel, et descendent jusqu'aux abîmes ; leur âme défaillait dans le malheur.

    Ils ont été troublés et agités comme un homme ivre, et toute leur sagesse a été anéantie.

    Et ils ont crié au Seigneur dans leur tribulation, et il les a sauvés de leur destin.

    Il a changé la tempête en une brise, et les flots de la mer se sont tus.

    Ils se sont réjouis que les flots se soient tus, et Dieu les a conduits au port de leur désir.

    Contrairement à la plupart des versets de psaumes qui racontent quelque chose, ceux-ci ne font allusion à aucun événement relaté dans l’Ancien Testament. Et c’est fort insolite. Ils ne font allusion qu’à l’épisode évangélique de la tempête apaisée, qu’ils prophétisent de façon précise.

    La péricope évangélique se termine ainsi : « Les hommes en étaient émerveillés, et ils disaient : Qui est celui-ci, à qui les vents et la mer obéissent ? »

    La question n’en est pas vraiment une, car la réponse est contenue dans le verset évangélique, en rapport avec le psaume : « Les hommes » se demandent qui est « celui-là » : celui-là n’est pas l’un des hommes, il est beaucoup plus qu’un homme : il est celui qui dans le psaume commande aux vents et à la mer : il est le Seigneur, il est Dieu.

    C’est pourquoi l’épisode de la tempête apaisée est aussi une épiphanie.