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Liturgie - Page 664

  • La tour de Babel

    « La terre n'avait alors qu'une seule langue et qu'une même manière de parler. Et comme ils étaient partis du côté de l'orient, ayant trouvé une plaine dans le pays de Sennaar, ils y habitèrent. Et ils se dirent l'un à l'autre : Venez, faisons des briques, et cuisons-les au feu. Ils se servirent donc de briques comme de pierres, et de bitume comme de ciment. Ils se dirent encore : Venez, faisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel ; et rendons notre nom célèbre avant que nous nous dispersions en toute la terre. Or le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les enfants d'Adam. Et Il dit : Ils ne font tous maintenant qu'un peuple, et ils ont tous le même langage ; et, ayant commencé à faire cet ouvrage, ils ne quitteront point leur dessein qu'ils ne l'aient achevé entièrement. Venez donc, descendons en ce lieu, et confondons tellement leur langage, qu'ils ne s'entendent plus les uns les autres. C'est en cette manière que le Seigneur les dispersa de ce lieu dans tous les pays du monde, et qu'ils cessèrent de bâtir la ville. C'est aussi pour cette raison que cette ville fut appelée Babel, parce que c'est là que fut confondu le langage de toute la terre. Et le Seigneur les dispersa ensuite dans toutes les régions. »

    L’histoire de la tour de Babel n’est pas seulement le mythe qui expliquerait la multiplicité des langues de la terre. C’est un écho du péché originel. C’est le péché originel d’après le Déluge, mais il n’est pas « originel » puisqu’il est une conséquence de celui de l’origine. Les hommes veulent monter jusqu’à la porte du ciel (Bab El) par leurs propres forces et pour leur propre gloire. On verra cela dans toute l’histoire de l’humanité : c’est l’orgueil de l’homme qui croit pouvoir se sauver tout seul et croit ne pas avoir besoin d’un Dieu sauveur, ou de son Eglise. Le résultat est qu’il régresse à un niveau inférieur à celui où il se trouvait au départ. Au lieu de porter l’unité à son sommet, il se disperse et s’enlise dans la multiplicité de la création, et dans l’incommunicabilité, image de l’enfer.

  • L’arc-en-ciel

    « Dieu dit ensuite : Voici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous, et toute âme vivante qui est avec vous, pour toutes les générations. Je mettrai mon arc dans les nuées, et il sera le signe de l'alliance entre moi et la terre. Et lorsque j'aurai couvert le ciel de nuages, mon arc paraîtra dans les nuées. Et je me souviendrai de l'alliance que j'ai faite avec vous et avec toute âme vivante qui donne vie à la chair ; et il n'y aura plus à l'avenir de déluge qui fasse périr dans ses eaux toute chair. »

    L’arc-en-ciel atteste de l’alliance. Dieu dit que chaque fois que l’arc-en-ciel paraîtra il se souviendra de son alliance. Chaque fois que nous voyons l’arc-en-ciel nous devons nous aussi nous souvenir de l’alliance, en sachant que Dieu se souvient de l’alliance : l’arc-en-ciel met l’homme en contact avec Dieu.

    Cela vient du symbolisme très fort de ce phénomène : il est un pont entre la terre et le ciel, et bien qu’il soit visible il n’est nulle part. Dieu est lumière, l’arc-en-ciel est la lumière difractée en sept couleurs : la lumière de la création tout entière par laquelle on accède à la vraie lumière dans l’alliance. Le nombre sept est lui-même signe de l’alliance, puisqu’il est composé du 3 de la Trinité et du 4 de la création (éléments, points cardinaux, saisons).

    On peut penser ce qu’on veut de la célèbre réunion interreligieuse d’Assise. Mais quand Jean-Paul II est arrivé à Assise, un superbe arc-en-ciel s’est déployé au-dessus de la ville.

  • Holocauste

    « Noé dressa un autel au Seigneur ; et prenant de tous les animaux et de tous les oiseaux purs, il les offrit en holocauste sur cet autel. Le Seigneur en reçut une odeur très agréable, et il dit : Je ne maudirai plus la terre à cause des hommes : car l'esprit de l'homme et les pensées de son cœur sont portées au mal dès sa jeunesse. Je ne frapperai donc plus, comme je l'ai fait, toute âme vivante. »

    Il n’y aura plus de malédiction, et Dieu refait alliance avec l’homme, bien que l’homme soit mauvais. Cela implique qu’il faudra lui envoyer un Sauveur, qui sera annoncé par les diverses alliances : noachique, abrahamique, mosaïque, toujours plus « ciblées », jusqu’à l’alliance avec David et sa descendance, qui aboutira au fils de l’homme, né à Bethléem, le nouvel Adam qui s’offre lui-même en holocauste sur la Croix pour instaurer la nouvelle alliance universelle.

  • La colombe

    « Ayant attendu sept autres jours, Noé lâcha de nouveau la colombe hors de l’arche. Le soir, la colombe revint à lui, portant dans son bec un rameau d’olivier muni de feuilles verdoyantes. »

    Telle est la fameuse « colombe de la paix », dont on voit partout la représentation, mais dont la plupart de nos contemporains seraient incapables de donner l’origine.

    La colombe est le Saint Esprit qui apporte la grâce (le rameau d’olivier) pour un monde nouveau, en conclusion du « baptême » du déluge. Elle reviendra lorsque Jésus sera baptisé et que les cieux s’ouvriront à la voix du Père.

    « Aussitôt », poursuit saint Marc, l’Esprit le poussa au désert, et il fut dans le désert pendant quarante jours.

    L’histoire est renversée. Ce n’est plus la punition de quarante jours de Déluge qui se termine par le retour de la grâce, c’est la grâce qui est première et qui nous ayant baptisés nous donne la force de quarante jours de pénitence, mus par l’Esprit pour franchir un nouveau pallier dans le Royaume.

  • Quarante jours

    « Toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses du ciel s’ouvrirent, et il y eut de la pluie sur la terre quarante jours et quarante nuits. »

    Quarante jours pour laver la terre de ses péchés.

    Ce fut le premier grand carême. Quelque peu radical.

    Pour y survivre, il fallait être dans l’arche.

    C’est l’Eglise qui nous conduira jusqu’à la lumière de Pâques. L’arche du salut nous conduit à la vigne du Royaume.

  • Sexagésime

    L’histoire de l’humanité a commencé à la septuagésime avec le récit de la création et de la chute, et celui des premières générations. A la sexagésime on arrive à Noé, et à l’événement fondamental du Déluge, qui va occuper toute la semaine.

    Evénement fondamental, car il s’agit en quelque sorte d’une recréation du monde et de l’humanité, à partir des huit personnes (huit est le nombre de la grâce) qui ont traversé les eaux (du baptême) dans l’arche (qui est l’Eglise).

    Il s’agit donc d’une grande prophétie du salut apporté par le Christ. Une lointaine annonce de Pâques.

  • Hénoch

    « Il marcha avec Dieu, et il disparut, car Dieu l’emporta. »

    Hénoch marchait avec Dieu : la Genèse le dit deux fois, dans les quelques lignes qui évoquent le père de Mathusalem.

    C’est le seul personnage, entre Adam et Noé, pour lequel l’Ecriture évoque un rapport personnel avec Dieu.

    Alors que l’Ecriture évoque la mort de chaque patriarche antédiluvien, pour Hénoch il est dit que Dieu l’emporta.

    Hénoch est le septième patriarche (Adam compris). Il avait 365 ans lorsque Dieu l’emporta. Le « nombre de ses jours », comme dit la Bible , était le nombre des jours de l’année : la totalité du cycle annuel. De même qu’il est le septième, achèvement du cycle de la semaine. Hénoch accomplit la fin du temps et le retourne en éternité.

    Le mystérieux Hénoch est une figure prophétique du Christ. Et du chrétien qui, s’il marche avec Dieu, est lui aussi emporté, par le Christ, dans le Christ.

  • Enos

    « Adam connut sa femme, et elle mit au monde un fils, qu’elle appela du nom de Seth, disant : Dieu m’a accordé une descendance à la place d’Abel, que Caïn a tué. Et un fils naquit à Seth, qu’il appela Enos : celui-ci commença à invoquer le nom du Seigneur. »

    Ainsi se termine le chapitre 4 de la Genèse. Le chapitre 5 revient au commencement et dresse la généalogie d’Adam à Noé. Par Seth et Enos. Caïn a disparu. Sa descendance est effacée. Il était le premier-né d’Adam. Sa primogéniture est abolie. Comme il est dit ouvertement au début du chapitre 5, le premier-né d’Adam, « engendré à son image et à sa ressemblance », est Seth, dont le premier-né est Enos. Et c’est celui-ci qui commence à invoquer le nom du Seigneur. De premier-né en premier-né, jusqu’au Premier-Né qui sera le Seigneur lui-même.

  • Caïn et Abel

    Abel offre en sacrifice à Dieu les premiers-nés de son troupeau. Caïn offre à Dieu des fruits de la terre. Dieu agrée le sacrifice d’Abel, pas celui de son frère Caïn. Caïn en est mortifié, et tue Abel.

    Le sacrifice d’Abel préfigure la liturgie du Temple. Il préfigure aussi, par là même, le sacrifice du Christ. Le Christ est le vrai premier-né, il va donc s’offrir lui-même. Il va le faire par l’entremise de son frère, par ses frères en humanité, par Caïn, qui représente tous les hommes tombés sous le péché.

    Le sacrifice du Christ est accompli une fois pour toutes, mais il est actuel sous les espèces des… fruits de la terre.

    Ainsi le sacrifice de Caïn est-il finalement agréé par Dieu, dans le Christ. Le Christ met fin à l’exil de Caïn, il restaure l’unité entre les frères, il rétablit l’harmonie du paradis terrestre et en fait le Royaume dont le chemin enfin ouvert est l’arbre de vie qui est sa croix.

  • Ecce Adam quasi unus ex nobis factus est

    Voici qu’Adam est devenu comme l’un d’entre nous, sachant le bien et le mal. Faisons attention qu’il ne prenne pas de l’arbre de vie et vive éternellement. Alors le Seigneur Dieu a fait à Adam une tunique de peau, et l’en a revêtu, et il a dit : Faisons attention qu’il ne prenne pas de l’arbre de vie et vive éternellement.