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Liturgie - Page 647

  • 12e dimanche après la Pentecôte

    « Lequel des trois te semble avoir été le prochain de l’homme qui est tombé aux mains des brigands ? »

    Il est étonnant de constater que nombre de commentaires de l’évangile « du bon Samaritain » ne portent pas attention à ce que dit le Christ. Jésus ne demande pas au docteur de la loi lequel des trois hommes a considéré le blessé comme son prochain, mais lequel s’est montré le prochain de l’homme blessé.

    La différence n’est pas minime, puisque c’est littéralement le contraire.

    Et par sa question, qui devrait attirer l’attention par son caractère très insolite, Jésus veut nous faire comprendre que sa parabole n’est pas, n’est pas d’abord, sur la charité fraternelle.

    C’est une parabole du salut. Et cela est très explicite si l’on daigne se souvenir de ce qui la précède immédiatement, et de son début.

    « Jésus dit à ses disciples : Bienheureux les yeux qui voient ce que vous voyez. Car je vous le dis, beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, et entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » Que voient-ils ? Le Fils de Dieu qui par ses miracles et son enseignement, et bientôt sa Passion, apporte le salut. Alors, poursuit saint Luc, un docteur de la loi se dressa (surrexit !) et voulant le mettre à l’épreuve lui demanda ce qu’il devait faire pour avoir la vie éternelle. Jésus lui demanda ce qu’il y a dans la Loi. Le docteur lui répond : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toutes tes forces, et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même.
    Mais qui est mon prochain ?

    Dans la parabole, le prochain de l’homme blessé est le Samaritain. C’est le Fils de Dieu qui va chercher l’homme blessé par le péché originel, le porte en son humanité par l’Incarnation, le soigne avec l’huile et le vin, ce qui représente à la fois les sacrements et la double nature divino-humaine du Christ. Mon prochain est le Christ qui me sauve, qui me donne la vie éternelle, alors que la Loi et les prophètes (le prêtre et le lévite) sont incapables de me sortir de ma misérable condition.

    Et comme le Christ s’est fait notre prochain, en se faisant Samaritain, le plus méprisé des hommes, jusqu’à la mort de la croix, nous devons nous aussi nous faire le prochain des autres hommes.

    « Le nom de prochain suppose une relation, et nous ne pouvons être le prochain d’un homme sans que lui-même ne devienne notre prochain », note saint Augustin. Ainsi, mais seulement ainsi, on retrouve l’interprétation habituelle de la parabole. L’homme blessé est en effet mon prochain, parce que le Christ s’est fait mon prochain. C’est par le Christ que l’autre peut être mon prochain, parce que je vois le Christ en lui.

    C’est ainsi qu’en effet, comme le dira Jésus, les deux commandements (les deux deniers donnés à l’aubergiste, c’est-à-dire à l’Eglise) n’en font qu’un. Puisque l’amour est un.

  • La mission de la forme extraordinaire

    Intéressante observation de Dom Louis-Marie, Père abbé du Barroux, dans Présent de ce samedi, à propos du motu proprio sur la messe :

    « La forme extraordinaire du rite romain peut tout à fait coexister avec la forme ordinaire, avec cette mission propre et indispensable d’exprimer que, par la forme ordinaire, on ne veut rejeter ni le passé ni le sacré. Le Motu proprio interdit en quelque sorte de célébrer le nouveau rite dans un esprit de rupture avec l’ancien. »

  • Scandit ad Æthera

    Même pour ceux qui se sont résolus à ce qu’il n’y ait plus d’octave de l’Assomption, ce samedi ne peut être un samedi ordinaire. Il reste dans la lumière de la glorification de la Mère de Dieu.

    Dans la Légende dorée, Jacques de Voragine cite une strophe d’un poète qu’il ne nomme pas et que personne, semble-t-il, n’a pu identifier. Tout le mystère y est contenu en quelques mots :

    Scandit ad Æthera
    Virgo puerpera,
    Virgula Jesse.
    Non sine corpore,
    Sed sine tempore,
    Tendit ad esse.

    Elle monte au Ciel, la Vierge Mère, le rameau de Jessé, non pas sans son corps, mais en dehors du temps, elle se dirige vers Celui qui est.

    (Saint Augustin, par exemple, souligne que l’éternité est "sine tempore", sans succession du temps, en dehors du temps auquel est soumise la créature. L’Assomption est « sine tempore », comme l’Immaculée Conception. Le corps "sine tempore" est celui de la résurrection. Le mot « esse » fait sans doute référence à saint Thomas d’Aquin, qui enseigne que Dieu est « ipsum esse subsistens », le seul être subsistant en lui-même, l’acte pur d’être : Je suis celui qui suis.)

  • Saint Hyacinthe

    Polonais de Silésie, Hyacinthe fit son noviciat dominicain sous la houlette de saint Dominique en personne, et il retourna en Pologne fonder des couvents et mener de grandes campagnes d’évangélisation jusqu’en Prusse orientale et en Russie.

    Favorisé de plusieurs apparitions ou monitions de la Vierge, il mourut à Cracovie le jour de l’Assomption 1257.

    Il avait une immense réputation de thaumaturge, et son culte commença dès après sa mort. Mais il ne fut canonisé qu’en 1594. Il est le saint patron du diocèse de Cracovie.

    On le représente avec un ciboire et une statue de la Vierge. Cette iconographie fait référence à l’un des innombrables épisodes miraculeux de sa vie (dont il est impossible de démêler ceux qui sont vrais et ceux que la ferveur populaire a généreusement ajoutés) : les Tatars envahissant sa mission en Ukraine, il prit le ciboire pour empêcher la profanation des hosties. Alors qu’il s’enfuyait, il entendit une voix qui venait de la statue de la Sainte Vierge et lui demandait de la prendre aussi. Or cette grande statue de marbre ne pouvait pas être déplacée par un homme seul. Saint Hyacinthe la prit sans y penser, et l’emporta jusqu’à Cracovie comme si elle ne pesait rien.

    On se demandera comment il se fait qu’on ne rencontre jamais de Polonais qui s’appellent Hyacinthe, alors que le saint est si populaire. C’est qu’en Pologne il est connu sous le nom de Jacek. De même saint Adalbert, qui est l’un de saints patrons de la Pologne (et de Bohême) est Wojciech (Vojtech en Bohême).

  • Saint Joachim ?

    Dans le nouveau calendrier, le 16 août est, sans surprise, un jour « ordinaire ».

    Dans le calendrier « selon le missel de Jean XXIII », c’est la fête de saint Joachim.

    Jusqu’à l’étonnant décret de Pie XII supprimant toutes les octaves en dehors de Noël, Pâques et la Pentecôte, c’était le deuxième jour dans l’octave de l’Assomption.

    C’est saint Pie X, d’après ce que je lis dans un missel, qui transféra la fête de saint Joachim du 20 mars au 16 août (mais les bénédictins continuèrent de fêter saint Joachim en même temps que sainte Anne le 26 juillet). Il s’agissait d’associer le père de la Sainte Vierge à son triomphe, un peu sur le modèle de la tradition byzantine, qui célèbre le lendemain d’une grande fête le protagoniste principal du mystère. Mais saint Joachim n’est pas le protagoniste principal de l’Assomption. Il pourrait être fêté après la Nativité de la Vierge, et la liturgie byzantine fait précisément mémoire de sainte Anne et saint Joachim le 9 septembre, mais l’Assomption n’a d’autre protagoniste que la Sainte Trinité.

    C’est pourquoi dans le calendrier byzantin il n’y a pas, le 16 août, de fête en rapport avec la Dormition. Sinon la Dormition elle-même, qu’on continue de célébrer pendant une « après-fête » qui en Orient dure neuf jours (huit jours plus le jour de clôture de la fête).

    Mais les Byzantins célèbrent par ailleurs, en ce 16 août, la « translation de l’image de Notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ » d’Edesse à Constantinople en 944 : l’image « non faite de main d’homme », que les Orientaux appellent le mandylion, et qui est selon toute vraisemblance le « Saint Suaire », le Linceul de Turin.

    Si l’Eglise romaine décidait de célébrer le « Saint Suaire » (et ce serait pour le moins une bonne idée), elle pourrait ainsi prendre cette même date du 16 août, qui convient parfaitement. Car le Linceul de Turin est un éloquent témoignage de la résurrection du Christ, comme par son Assomption la Mère de Dieu témoigne elle aussi de la réalité de la résurrection.

    Enfin, je n’oublie pas que pour les Bretons le 16 août est la fête de saint Armel (par un clin d’œil de la Providence, c’est en même temps la fête et l’anniversaire de mon fils, né en un temps où je ne me préoccupais pas du tout du calendrier liturgique).

  • Assomption

    Aujourd’hui, l’Eden du nouvel Adam accueille le paradis spirituel, où la condamnation est effacée, où l’arbre de vie est planté, où fut recouverte notre nudité. Car nous ne sommes plus nus et sans vêtements, privés de l’éclat de la divine image, et dépouillés de la grâce abondante de l’Esprit. Nous ne déplorons plus l’antique nudité, en disant : « J’ai quitté ma tunique, comment la remettrai-je ? ». Car dans ce paradis le serpent n’a pas d’entrée, lui dont nous avons convoité la divinisation mensongère, ce qui nous a valu de ressembler au bétail sans raison. Le Fils unique de Dieu en personne, qui est Dieu et consubstantiel au Père, de cette Vierge et de cette terre pure s’est lui-même façonné une nature humaine. Et je suis devenu dieu, moi qui suis homme ; mortel, je suis immortalisé ; j’ai dépouillé les tuniques de peau : j’ai rejeté le manteau de la corruption, je me suis couvert du vêtement de la divinité.

    Aujourd’hui la Vierge sans tache, qui n’a pas entretenu d’affections terrestres, mais s’est nourrie des pensées du ciel, n’est pas retournée à la terre ; comme elle est en réalité un ciel vivant, elle est placée dans les tentes célestes. Qui donc en effet manquerait à la vérité en l’appelant un ciel ? A moins de dire peut-être, avec justesse et intelligence, qu’elle dépasse les cieux mêmes par d’incomparables privilèges. Car celui qui a construit les cieux et qui les contient, l’artisan de toute la création cosmique et hypercosmique, visible et invisible, qui n’est dans aucun lieu, parce qu’il est lui-même le lieu de tous les êtres (puisque le lieu, par définition, contient ce qui est en lui), s’est fait lui-même en elle petit enfant, sans semence humaine : il a fait d’elle la spacieuse demeure de sa divinité qui remplit tout, unique et sans limites ; tout entier ramassé en elle sans s’amoindrir, et demeurant tout entier en dehors, étant à soi-même son lieu infini.

    Aujourd’hui le trésor de la vie, l’abîme de la grâce, entre dans l’ombre d’une mort porteuse de vie ; sans crainte elle s’en approche, elle qui a engendré son destructeur, si toutefois il est permis d’appeler mort son départ plein de sainteté et de vie. Car celle qui pour tous fut la source de la vraie vie, comment tomberait-elle au pouvoir de la mort ? Mais elle obéit à la loi établie par son propre enfant, et comme fille du vieil Adam, elle acquitte la dette paternelle, puisque son Fils même, qui est la vie en personne, ne l’a pas reniée ». Mais comme Mère du Dieu vivant, il est juste qu’elle soit emportée auprès de lui. Car si Dieu a dit : « De peur que l’homme », le premier créé, « n’étende la main, ne cueille de l’arbre de vie, n’en goûte et ne vive pour la durée des temps … », comment celle qui a reçu la vie elle-même, sans principe et sans terme, affranchie des limites du commencement et de la fin, ne vivrait-elle pas pour la durée illimitée ?

    (Saint Jean Damascène, deuxième homélie sur la Dormition )

  • Saint Maximilien Kolbe

    Le 17 février 1941, le Père Maximilien Kolbe est arrêté par les Allemands et conduit en prison à Varsovie. Le 28 mai, il est transféré à Auschwitz dans un convoi de 320 autres prisonniers.

    Les prêtres, « êtres inutiles et parasites de la société », étaient affectés aux travaux les plus durs. L’évidente sainteté du P. Kolbe excitait les gardiens à multiplier les cruautés les plus sadiques à son égard. Et lui ne perdait jamais une occasion de réconforter ses compagnons, de prêcher. Il réussit même à dire deux fois la messe et à donner la communion à une trentaine de prisonniers.

    Un jour qu’on ne peut déterminer avec certitude, entre le 30 juillet et le 2 août, le commandant du camp désigne dix otages en représailles de l’évasion d’un prisonnier. L’un des dix, tout proche du P. Maximilien, évoque ses enfants qu’il ne reverra plus. Le religieux ose sortir du rang et se plante devant le commandant. — Qui es-tu ? lui demande–t-il. — Je suis un prêtre catholique, et je veux prendre la place de cet homme. Le commandant ricane et accepte. Les dix sont conduits au bloc de la mort, où l’on ne meurt pas « de faim et de soif », contrairement à ce qu’on lit trop souvent, mais de soif, et la précision est importante. Car on peut survivre longtemps sans manger, et l’on meurt lentement d’inanition, alors qu’on ne survit que quelques jours sans boire, et l’on meurt dans d’atroces souffrances.

    Ce bloc de la mort, le sous-sol du bloc 11, est pour cette raison un lieu où l’on n’entend que cris et gémissements. Le P. Maximilien va en faire un lieu où l’on n’entend que prières et cantiques, à la stupéfaction des gardiens, dont l’un témoignera : « J’avais l’impression d’être à l’église. » Le 14 août, il ne reste que quatre survivants, dont le P. Maximilien. Ils sont achevés d’une piqûre de phénol. C’est la veille de l’Assomption de l’Immaculée, dont le P. Kolbe a scruté le mystère toute sa vie.

  • Saint Hippolyte

    Hippolyte, après avoir enseveli le corps de saint Laurent, vint à sa maison, et en donnant la paix à ses esclaves et à ses servantes, il les communia tous du sacrement de l’autel que le prêtre Justin avait offert. Et quand on eut mis la table, avant qu'ils eussent touché aux mets, vinrent des soldats qui l’enlevèrent, et le menèrent au César. Quand Dèce le vit, il lui dit en souriant : « Est-ce que tu es devenu magicien aussi, toi, qui as enlevé le corps de Laurent. » Hippolyte lui répondit : « Je n'ai pas fait cela comme magicien, mais en qualité de chrétien. » Alors Dèce rempli de fureur commanda qu'on le dépouillât de l’habit qu'il portait en sa qualité de chrétien, et qu'on lui meurtrît la bouche à coups de pierres. Hippolyte lui dit : « Tu ne m’as pas dépouillé, mais tu m’as mieux vêtu. » Dèce lui répliqua : « Comment es-tu devenu fou au point de ne pas rougir de ta nudité ? Sacrifie donc maintenant et tu vivras au lieu de périr avec ton Laurent. » « Que ne mérité-je, reprit Hippolyte, de devenir l’imitateur du bienheureux Laurent dont tu as osé prononcer le nom de ta bouche impure ! » Alors Dèce le fit fouetter et déchirer avec des peignes de fer. Pendant ce temps-là, Hippolyte confessait à haute voix qu'il était chrétien ; et comme il se riait des tourments qu'on lui infligeait, Dèce le fit revêtir des habits de soldat qu'il portait auparavant, en l’exhortant à rentrer dans son amitié et à reprendre son ancienne profession de militaire. Et comme Hippolyte lui disait qu'il était le soldat de Jésus-Christ, Dèce outré de colère le livra au préfet Valérien avec ordre de se saisir de tous ses biens et de le faire périr dans les tourments les plus cruels. On découvrit aussi que tous ses gens étaient chrétiens ; alors on les amena devant Valérien. Comme on les contraignait de sacrifier, Concordia, nourrice d'Hippolyte, répondit pour tous les autres : « Nous aimons mieux mourir chastement avec le Seigneur notre Dieu que de vivre dans le désordre. » Valérien dit: « Cette race d'esclaves ne se corrige qu'avec les supplices. » Alors en présence d'Hippolyte rempli de joie, il ordonna qu'on la frappât avec des fouets garnis de plombs jusqu'à ce qu'elle rendît l’esprit : « Je vous rends grâces, , Seigneur, dit Hippolyte, de ce que vous avez envoyé ma nourrice la première dans l’assemblée des saints. » Ensuite Valérien fit mener Hippolyte avec les gens de sa maison hors de la porte de Tibur. Or, Hippolyte les raffermissait tous : « Mes frères, leur disait-il, ne craignez rien, parce que vous et moi, nous avons un seul Dieu. » Et Valérien ordonna de leur couper la tête à tous sous les yeux d'Hippolyte, et ensuite il le fit lier par les pieds au cou de chevaux indomptés afin qu'il fût traîné à travers les ronces et les épines, jusqu'au moment où il rendit l’âme. Le prêtre Justin put soustraire leurs corps et les ensevelir à côté de celui de saint Laurent.

    (Légende dorée)

  • 11e dimanche après la Pentecôte

    L’évangile de ce dimanche est d’une particulière densité. Notre attention est attirée par deux faits insolites : Jésus guérit un sourd-muet en lui mettant les doigts dans les oreilles et de la salive dans la bouche, alors qu’habituellement il guérit les malades par une brève parole ; l’évangéliste a gardé le mot araméen Ephpheta, et le traduit, alors que ce mot est très banal et pouvait être donné directement en grec comme toutes les autres paroles du Christ.

    Ce mode de guérison est unique chez les synoptiques. Il ne peut être rapproché que de la guérison d’un aveugle dans l’évangile de saint Jean, lorsque Jésus met de la boue sur ses yeux et lui demande d’aller se laver à la piscine de Siloë (l’« Envoyé »).

    Le Christ n’avait évidemment pas besoin de gestes pour guérir quelque malade que ce soit. Il s’agit d’un enseignement, et d’un enseignement rituel. Le miracle rapporté par saint Jean est le pendant du miracle raconté par saint Marc. Il montre à l’évidence qu’il s’agit (notamment) du baptême.

    Le « doigt de Dieu » est la puissance du Saint-Esprit (les Pères font remarquer que lorsque Jésus dit en saint Luc : « Si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons... », il dit en saint Matthieu : « Si moi j'expulse les démons dans l'Esprit de Dieu... »), et la salive est en rapport avec le Verbe puisque sans salive on ne peut pas parler.

    La foi entre par les oreilles (fides ex auditu) et s’exprime par la bouche. Le baptême confère la foi : il ouvre les oreilles.

    C’est dans ce contexte que saint Marc garde le mot araméen Ephpheta. Il sait qu’il se passe là quelque chose d’exceptionnel, et que ce mot doit être gardé tel que l’a prononcé le Verbe.

    Tout naturellement, l’Eglise a inclus ce rite, et ce mot, dans la liturgie du baptême. C’est avec une étonnante « légèreté » (ce sont d’autres mots qui me viennent à l’esprit) que l’Ephpheta a été de facto supprimé du rite du baptême.

    (1) La piscine de Siloë, dont saint Jean est le seul à parler, a été découverte en décembre 2004. Une fois de plus, on a là un exemple de la précision topographique de l’évangile de saint Jean, qui contredit radicalement les billevesées de l’exégèse moderne sur un évangile qui serait seulement un discours théologique tardif.

    (2) L’Ephpheta existe toujours dans le rituel romain en latin. Mais les évêques, obéissant au magistère des experts, ont décidé (en France, en tout cas) qu’il s’agissait d’un ornement superflu.

  • Beata Dei Genitrix

    Bienheureuse Mère de Dieu, Marie toujours Vierge, temple du Seigneur, sanctuaire du Saint-Esprit, toi seule, sans précédent, as plu à Notre Seigneur Jésus-Christ. Prie pour le peuple, interviens pour le clergé, intercède pour les femmes pieuses.

    (antienne du Benedictus)