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Liturgie - Page 636

  • Sainte Marie

    Sainte Marie, tu appartenais aux âmes humbles et grandes en Israël qui, comme Syméon, attendaient « la consolation d'Israël » (Lc 2, 25) et qui, comme Anne attendaient « la délivrance de Jérusalem » (Lc 2, 38). Tu vivais en contact intime avec les Saintes Écritures d'Israël, qui parlaient de l'espérance – de la promesse faite à Abraham et à sa descendance (cf. Lc 1, 55). Ainsi nous comprenons la sainte crainte qui t'assaillit, quand l'ange du Seigneur entra dans ta maison et te dit que tu mettrais au jour Celui qui était l'espérance d'Israël et l'attente du monde. Par toi, par ton « oui », l'espérance des millénaires devait devenir réalité, entrer dans ce monde et dans son histoire. Toi tu t'es inclinée devant la grandeur de cette mission et tu as dit « oui »: « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38). Quand remplie d'une sainte joie tu as traversé en hâte les monts de Judée pour rejoindre ta parente Élisabeth, tu devins l'image de l'Église à venir qui, dans son sein, porte l'espérance du monde à travers les monts de l'histoire. Mais à côté de la joie que, dans ton Magnificat, par les paroles et par le chant tu as répandu dans les siècles, tu connaissais également les affirmations obscures des prophètes sur la souffrance du serviteur de Dieu en ce monde. Sur la naissance dans l'étable de Bethléem brilla la splendeur des anges qui portaient la bonne nouvelle aux bergers, mais en même temps on a par trop fait en ce monde l'expérience de la pauvreté de Dieu. Le vieillard Syméon te parla de l'épée qui transpercerait ton cœur (cf. Lc 2, 35), du signe de contradiction que ton Fils serait dans ce monde. Quand ensuite commença l'activité publique de Jésus, tu as dû te mettre à l'écart, afin que puisse grandir la nouvelle famille, pour la constitution de laquelle Il était venu et qui devrait se développer avec l'apport de ceux qui écouteraient et observeraient sa parole (cf. Lc 11, 27s.). Malgré toute la grandeur et la joie des tout débuts de l'activité de Jésus, toi, tu as dû faire, déjà dans la synagogue de Nazareth, l'expérience de la vérité de la parole sur le « signe de contradiction » (cf. Lc 4, 28ss). Ainsi tu as vu le pouvoir grandissant de l'hostilité et du refus qui progressivement allait s'affirmant autour de Jésus jusqu'à l'heure de la croix, où tu devais voir le Sauveur du monde, l'héritier de David, le Fils de Dieu mourir comme quelqu'un qui a échoué, exposé à la risée, parmi les délinquants. Tu as alors accueilli la parole: « Femme, voici ton fils! » (Jn 19, 26). De la croix tu reçus une nouvelle mission. À partir de la croix tu es devenue mère d'une manière nouvelle: mère de tous ceux qui veulent croire en ton Fils Jésus et le suivre. L'épée de douleur transperça ton cœur. L'espérance était-elle morte? Le monde était-il resté définitivement sans lumière, la vie sans but? À cette heure, probablement, au plus intime de toi-même, tu auras écouté de nouveau la parole de l'ange, par laquelle il avait répondu à ta crainte au moment de l'Annonciation: « Sois sans crainte, Marie! » (Lc 1, 30). Que de fois le Seigneur, ton fils, avait dit la même chose à ses disciples: N'ayez pas peur! Dans la nuit du Golgotha, tu as entendu de nouveau cette parole. À ses disciples, avant l'heure de la trahison, il avait dit: « Ayez confiance: moi, je suis vainqueur du monde » (Jn 16, 33). « Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés » (Jn 14, 27). « Sois sans crainte, Marie! » À l'heure de Nazareth l'ange t'avait dit aussi: « Son règne n'aura pas de fin » (Lc 1, 33). Il était peut-être fini avant de commencer ? Non, près de la croix, sur la base de la parole même de Jésus, tu étais devenue la mère des croyants. Dans cette foi, qui était aussi, dans l'obscurité du Samedi Saint, certitude de l'espérance, tu es allée à la rencontre du matin de Pâques. La joie de la résurrection a touché ton cœur et t'a unie de manière nouvelle aux disciples, appelés à devenir la famille de Jésus par la foi. Ainsi, tu fus au milieu de la communauté des croyants qui, les jours après l'Ascension, priaient d'un seul cœur pour le don du Saint-Esprit (cf. Ac 1, 14) et qui le reçurent au jour de la Pentecôte. Le « règne » de Jésus était différent de ce que les hommes avaient pu imaginer. Ce « règne » commençait à cette heure et n'aurait jamais de fin. Ainsi tu demeures au milieu des disciples comme leur Mère, comme Mère de l'espérance. Sainte Marie, Mère de Dieu, notre Mère, enseigne-nous à croire, à espérer et à aimer avec toi. Indique-nous le chemin vers son règne! Étoile de la mer, brille sur nous et conduis-nous sur notre route!

    Benoît XVI, dernier paragraphe de l’encyclique Spe salvi.

  • Saint André

    Au premier appel, Pierre et André ont abandonné leurs filets pour suivre le Rédempteur. Ils ne l’avaient pas encore vu faire de miracles; ils ne l’avaient rien entendu dire de la récompense éternelle. Et pourtant, au premier commandement du Seigneur, ils ont oublié tout ce qu’on leur voyait posséder. Et nous, combien de miracles du Seigneur n’avons-nous pas sous les yeux? De combien de fléaux ne nous afflige-t-il pas? Combien d’âpres menaces ne viennent-elles pas nous frapper de terreur? Et cependant, nous négligeons de suivre celui qui nous appelle.

    Il siège déjà au Ciel, celui qui nous exhorte à la conversion; déjà il a courbé les nations sous le joug de la foi; déjà il a renversé la gloire de ce monde, et par l’accumulation de ses ruines, il annonce l’approche du jour où il nous jugera avec rigueur. Et pourtant, notre esprit orgueilleux ne consent pas à abandonner de plein gré ce qu’il perd tous les jours malgré lui. Que dirons-nous donc, mes très chers, que dirons-nous le jour où le Seigneur nous jugera, puisque ni les préceptes ne peuvent nous détacher de l’amour du siècle présent, ni les châtiments nous en corriger?

    Quelqu’un se dit peut-être, dans le secret de ses pensées : qu’ont-ils abandonné de si précieux à la voix du Seigneur, ces deux pêcheurs qui n’avaient presque rien? Mais en telle matière, frères très chers, c’est l’affection qu’il faut peser, non la richesse. Ils ont beaucoup quitté, puisqu’ils ne se sont rien réservé. Ils ont beaucoup quitté, puisqu’ils ont renoncé à tout, si peu que fût ce tout. Nous, au contraire, l’amour nous attache à ce que nous avons, et le désir nous fait courir après ce que nous n’avons pas. Pierre et André, eux, ont beaucoup abandonné, parce que tous deux se sont défaits même du désir de posséder. Ils ont beaucoup abandonné, car en même temps qu’à leurs biens, ils ont également renoncé à leurs convoitises. En suivant le Seigneur, ils ont donc abandonné tout ce qu’ils auraient pu désirer en ne le suivant pas.

    Ainsi, en verrait-on certains abandonner beaucoup de choses, qu’on ne devrait pas se dire à part soi: «Je veux bien les imiter dans leur mépris du monde, mais qu’abandonnerai-je? Je ne possède rien.» Vous abandonnez beaucoup, mes frères, si vous renoncez aux désirs terrestres. En effet, nos biens extérieurs, si petits qu’ils soient, suffisent au Seigneur : c’est le cœur et non la valeur marchande qu’il considère; il ne regarde pas combien nous lui sacrifions, mais de combien [d’amour] procède notre sacrifice. Car à ne considérer que la valeur marchande extérieure, voilà que nos saints commerçants ont payé de leurs filets et de leur barque la vie éternelle des anges. Il n’y a pas ici de prix fixé; mais le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes. Il coûta ainsi à Zachée la moitié de ses biens, puisqu’il se réserva l’autre moitié pour rembourser au quadruple ce qu’il avait pris injustement (cf. Lc 19, 8). Il coûta à Pierre et à André l’abandon de leurs filets et de leur barque. Il coûta deux piécettes à la veuve (cf. Lc 21, 2), et un verre d’eau fraîche à tel autre (cf. Mt 10, 42). Oui, comme nous l’avons dit, le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes. (…)

    Puisque nous célébrons aujourd’hui la fête du bienheureux apôtre André, frères très chers, il nous faut imiter ce que nous honorons [en lui]. Que l’honneur rendu [au saint] par notre âme transformée témoigne du zèle de notre dévotion : méprisons ce qui est de la terre, et par l’abandon des biens transitoires, achetons les biens éternels. Si nous ne pouvons pas encore abandonner ce qui est nôtre, du moins ne convoitons pas ce qui est aux autres. Et si notre âme n’est pas encore embrasée du feu de la charité, qu’elle garde en son ambition le frein de la crainte, afin que fortifiée par un continuel progrès et réprimant son désir des biens d’autrui, elle arrive un jour à mépriser les siens propres, avec l’aide de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

    Saint Grégoire le Grand

    Voir aussi ma note de l’an dernier sur saint André et les Turcs…

  • Qui regis Israel, intende

    Toi qui conduis Israël, prête l'oreille; toi qui mènes Joseph comme une brebis.

    Toi qui es assis sur les chérubins, manifeste-toi devant Ephraïm, Benjamin et Manassé.

    Excite ta puissance, et viens pour nous sauver.

    O Dieu, convertis-nous, et montre ton visage, et nous serons sauvés.
    (Deus converte nos, et ostende faciem tuam, et salvi erimus.)

    Seigneur, Dieu des puissances, jusques à quand seras-tu irrité contre la prière de ton serviteur?

    Jusques à quand nous nourriras-tu d'un pain de larmes, et nous donneras-tu des larmes pour boisson- à pleine mesure?

    Tu as fait de nous un sujet de dispute pour nos voisins, et nos ennemis se sont moqués de nous.

    Dieu des puissances, convertis-nous; montre-nous ton visage, et nous serons sauvés.

    Tu as transporté ta vigne d'Egypte; tu as expulsé les nations, et tu l'as plantée.

    Tu as été un guide devant elle sur le chemin; tu as planté ses racines, et elle a rempli la terre.
    Son ombre a couvert les montagnes, et ses rameaux les cèdres de Dieu.

    Elle a étendu ses sarments jusqu'à la mer, et ses provins jusqu'au fleuve.

    Pourquoi as-tu détruit sa clôture, de sorte que tous ceux qui passent sur le chemin la vendangent?

    Le sanglier de la forêt l'a ravagée, et une singulière bête sauvage l'a dévorée.

    Dieu des puissances, retourne-toi, regarde du haut du Ciel et vois, et visite cette vigne,

    Et parfais celle que ta droite a plantée, et le fils de l'homme que tu as établi pour toi.

    Elle a été brûlée par le feu, et arrachée; devant ton visage menaçant l'on va périr.

    Etends ta main sur l'homme de ta droite, et sur le fils de l'homme que tu as établi pour toi.

    Et nous ne nous éloignerons plus de toi; tu nous rendras la vie, et nous invoquerons ton Nom.

    Seigneur, Dieu des puissances, convertis-nous, et montre-nous ton visage, et nous serons sauvés.

    (Psaume 79)

    En ce 29 novembre, voir aussi le « double Saturnin ».

  • Veni Sancte Spiritus

    Le latin liturgique, c’est facile. La preuve avec la merveilleuse séquence de la Pentecôte , qu’il est permis et même recommandé de réciter, voire de chanter, tous les jours. (Mon expérience est que non seulement on s’en porte très bien, mais qu’elle donne peu à peu une vraie familiarité avec la troisième Personne de la Saint Trinité ) Invoquons aussi le Saint Esprit pour préparer la nouvelle année liturgique, qui commence dimanche prochain. On doit cette séquence à Etienne Langton, archevêque de Canterbury au début du XIIIe siècle. Je donne volontairement une traduction aussi littérale que possible, pour montrer qu’il n’y a presque pas besoin de traduction.

    Veni Sancte Spiritus
    Et emitte cælitus
    Lucis tuæ radium.

    Viens, Saint Esprit, et envoie du ciel un rayon de ta lumière

    Veni, pater pauperum,
    Veni, dator munerum,
    Veni, lumen cordium.

    Viens, père des pauvres, viens, donneur de bienfaits, viens, lumière des cœurs.

    Consolator optime,
    Dulcis hospes animæ,
    Dulce refrigerium.

    Consolateur excellent (optimal), doux hôte de l’âme, douce fraîcheur.

    In labore requies,
    In æstu temperies,
    In fletu solatium.

    Dans le labeur le repos, dans la chaleur l’air tempéré (c’est au figuré : toi qui tempères les passions de l’âme), dans les pleurs la consolation.

    O lux beatissima,
    Reple cordis intima
    Tuorum fidelium.

    O lumière bienheureuse, remplis l’intime du cœur de tes fidèles.

    Sine tuo numine
    Nihil est in homine,
    Nihil est innoxium.

    Sans ta présence il n’y a rien dans l’homme, rien qui soit innocent.

    Lava quod est sordidum,
    Riga quod est aridum,
    Sana quod est saucium.

    Lave ce qui est sale, irrigue ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

    Flecte quod est rigidum,
    Fove quod est frigidum,
    Rege quod est devium.

    Rends flexible ce qui est rigide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

    Da tuis fidelibus
    In te confidentibus
    Sacrum septenarium.

    Donne à tes fidèles, à ceux qui mettent leur confiance en toi, ton septénaire sacré (les sept dons du Saint-Esprit).

    Da virtutis meritum,
    Da salutis exitum,
    Da perenne gaudium. Amen

    Donne le mérite de la vertu, donne l’issue du salut, donne la joie pérenne. Amen.

  • Judica me, Deus

    Juge-moi, ô Dieu, et sépare ma cause de celle d'une nation qui n'est pas sainte ; délivre-moi de l'homme inique et trompeur.

    Car tu es ma force, ô Dieu ; pourquoi m'as-tu repoussé, et pourquoi dois-je marcher attristé, pendant que l'ennemi m'afflige ?

    Envoie ta lumière et ta vérité : elles me conduiront et m'amèneront à ta montagne sainte et à tes tabernacles.

    Et je m’avancerai vers l'autel de Dieu, vers le Dieu qui réjouit ma jeunesse (introïbo ad altare Dei, ad Deum qui laetificat juventutem meam). Je te louerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu.

    Pourquoi es-tu triste, mon âme ? et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui, le salut de mon visage et mon Dieu.

    (Psaume 42)

  • Saint Silvestre, abbé

    Silvestre naquit de race noble à Osimo, dans la Marche d'Ancône. La science des lettres et les bonnes mœurs avaient, dès l'enfance, merveilleusement brillé en lui. Son père l'envoya à Bologne, quand il fut plus grand, pour y étudier la jurisprudence. Mais, sur un avertissement divin, il s'adonna aux lettres sacrées et, de ce chef, encourut l'indignation paternelle qu'il supporta patiemment durant dix années. Son éminente vertu détermina les chanoines de l'église cathédrale d'Osimo à lui faire partager l'honneur de leur titre; il fut dans cet office le secours du peuple par ses oraisons, son exemple et ses prédications.

    Un jour qu'il assistait aux funérailles d'un de ses proches, noble personnage remarquable par sa beauté, il vit dans le cercueil ouvert l'affreux état du cadavre et dit : Je suis ce qu'il fut ; ce qu'il est, je le serai. Puis la parole du Seigneur lui vint en pensée : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. Sans tarder, la cérémonie funèbre achevée, il se retira dans la solitude pour y travailler à sa perfection, se livrant aux veilles , aux prières , aux jeûnes, n'usant le plus souvent comme nourriture que d'herbes crues. Pour rester mieux caché aux hommes, il changea plusieurs fois d'asile, et arriva enfin au mont Fano. C'était alors, bien que proche de Fabriano, un lieu désert. Il y bâtit en l'honneur du très saint Père Benoît une église, et y jeta les fondements de la congrégation des Silvestrins, sous la règle et l'habit que, dans une vision, Benoît lui avait montrés.

    Cependant la jalousie de Satan s'efforçait de troubler ses moines, cherchant à les effrayer en diverses manières, donnant de nuit l'assaut aux portes du monastère. Mais l'homme de Dieu repoussa si bien l'attaque de l'ennemi, que les moines, connaissant la sainteté de leur père, s'en trouvèrent plus affermis encore en leur saint institut. L'esprit de prophétie et d'autres dons brillaient en lui. L'humilité toujours si profonde qu'il leur donnait pour garde excita à ce point l'envie du démon que, le précipitant par l'escalier de l'oratoire, il l'eût tué sans la très secourable assistance de la bienheureuse Vierge qui le releva sain et sauf. Il voua jusqu'au dernier soupir à sa bienfaitrice une piété singulière. Agé d'environ quatre-vingt-dix ans,  illustre par sa sainteté et ses miracles, il rendit son âme à Dieu l'an du salut mil deux cent soixante-sept, le six des calendes de décembre. Léon XIII, Souverain Pontife, a étendu son Office et sa Messe à toute l'Eglise.

    (La fête de saint Silvestre abbé a naturellement été supprimée par Paul VI. Le site des silvestrins dit qu’il en reste une « mémoire facultative », mais elle est introuvable sur le calendrier officiel de l’Eglise de France.)

  • Dernier dimanche après la Pentecôte

    « Quand vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie dans le lieu saint – que celui qui lit comprenne… » (Matthieu, 24, 15)

    Après soixante-deux semaines, le Christ sera mis à mort, et le peuple qui doit Le renier ne sera plus à Lui. Un peuple, avec un chef qui doit venir, détruira la ville et le sanctuaire; et sa fin sera la ruine, et, après la fin de la guerre, viendra la désolation décrétée. Il confirmera l'alliance avec un grand nombre pendant une semaine, et, au milieu de la semaine, les victimes et le sacrifice cesseront, l'abomination de la désolation sera dans le temple, et la désolation durera jusqu'à la consommation et jusqu'à la fin. (Daniel, 9, 26-27)

    Les vaisseaux et les Romains viendront (…) ils feront cesser le sacrifice perpétuel, et ils mettront l'abomination dans la désolation. Et les prévaricateurs de l'alliance useront de déguisement et de fraude; mais le peuple qui connaît son Dieu s'attachera à la loi et agira. (Daniel, 11, 31-32)

    Plusieurs seront élus, et blanchis, et éprouvés comme par le feu; les impies agiront avec impiété, et tous les impies ne comprendront pas; mais ceux qui seront instruits comprendront. A partir du temps où le sacrifice perpétuel aura été aboli, et l'abomination de la désolation établie, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. Heureux celui qui attend et qui parvient jusqu'à mille trois cent trente-cinq jours! (Daniel, 12, 10-12)

    Je regardais donc dans cette vision nocturne, et voici, quelqu'un, semblable au Fils de l'homme, venait avec les nuées du ciel, et Il s'avança jusqu'à l'Ancien des jours. Ils Le présentèrent devant lui, et Il Lui donna la puissance, l'honneur et le royaume, et tous les peuples, les tribus et les langues Le servirent; Sa puissance est une puissance éternelle qui ne Lui sera point ôtée, et Son royaume ne sera jamais détruit. Alors le jugement se tiendra, afin que la puissance lui soit enlevée, qu'il soit détruit et qu'il disparaisse à jamais, et que le royaume, la puissance et la grandeur du royaume qui est sous tout le ciel, soient donnés au peuple des saints du Très-Haut; son royaume est un royaume éternel, et tous les rois Le serviront et Lui obéiront. (Daniel, 7, 13-14, 27)


    (cf. aussi ma note de l'an dernier) 

  • Saint Jean de la Croix

    « Sur la terre, c’est l’amour seul qui purifie et éclaire, car la pureté de cœur n’est pas autre chose que l’amour et la grâce de Dieu. Aussi ceux qui ont le cœur pur sont-ils appelés « bienheureux » par notre Sauveur, ce qui signifie qu’ils sont remplis d’amour, puisque la béatitude ne se donne qu’à l’amour. »

    (La nuit obscure)

    L'an dernier j'avais évoqué l'étonnant dessin qui résume la "pensée" de saint Jean de la Croix.

  • Saint Clément Ier

    Tu as ouvert les yeux de notre cœur pour qu'il te connaisse, Toi, le seul Très-Haut
    dans les cieux très hauts, le saint qui repose parmi les saints,
    Toi qui abaisses l'orgueil tes superbes,
    Qui confonds les pensées des peuples,
    Qui exaltes les humbles, et qui humilies les hautains,
    Toi qui donnes la richesse et la pauvreté,
    Toi qui fais mourir, qui sauves, et qui fais vivre,
    Toi seul bienfaiteur des esprits, et Dieu de toute chair,
    Toi qui sondes les abîmes, qui scrutes les œuvres de l'homme.
    Secours dans le danger, Sauveur dans le désespoir,
    Créateur et évêque de tout esprit vivant.
    Toi qui multiplies les races sur la terre,
    Et qui, du milieu de chacune d'entre elles, choisis ceux qui t'aiment, par Jésus-Christ, ton Fils bien-aimé,
    Par qui tu nous as enseignés, sanctifiés, glorifiés.
    Nous t'en prions, Maître, fais-toi notre secours et notre protecteur.
    Parmi nous, sauve les opprimés,
    Aux humbles fais miséricorde.
    Ceux qui sont tombés, relève-les ;
    A ceux qui sont dans la misère, montre ta face.
    Les faibles, daigne les guérir,
    Les égarés de ton peuple, veuille les ramener, Donne du pain aux affamés,
    Délivre-nous de nos liens,
    Rends-nous debout ceux qui languissent,
    Console les pusillanimes.
    Que toutes les nations connaissent
    que tu es toi le seul Dieu
    Et que Jésus-Christ est ton Fils
    Et nous-mêmes, ton peuple et le troupeau de ton bercail.

    (Saint Clément de Rome, Epître aux Corinthiens, début de la « grande prière »)

    Le texte intégral de l'Epître aux Corinthiens de saint Clément, qui fut considérée presque à l’égal des épîtres de saint Paul, se trouve sur le site jésusmarie.

    L’an dernier j’avais évoqué l’extravagante légende de saint Clément.

  • Sainte Cécile

    Le mercredi 20 octobre 1599, le cardinal [Sfondrate] commanda d'enlever le pavé aux abords de l'autel. On déblaya ensuite la terre qui se trouvait sous les dalles, et on dégarnit les fondations du mur qui fermait l'enceinte souterraine. Ce mur ayant été attaqué lui-même, et une ouverture pratiquée avec beaucoup d'efforts dans son épaisseur, les regards pénétrèrent enfin dans l'espace vide qui s'étendait sous l'autel. Deux sarcophages de marbre blanc, placés côte à côte, à 3 pieds au-dessous du sol, apparurent aux yeux de Sfondrate.

    Transporté d'une sainte joie, le cardinal songe à s'entourer de témoins respectables avant de procéder à l'ouverture des tombeaux. Il mande aussitôt l'évêque d'Isernia, vice-gérant du cardinal-vicaire; Jacques Buzzi, chanoine de la congrégation de Latran, et les Pères Pierre Alagona et Pierre Morra, de la Compagnie de Jésus. Ils arrivèrent bientôt accompagnés de plusieurs personnes de la maison du cardinal.

    Après une nouvelle reconnaissance des lieux, on s'empressa d'ouvrir le premier tombeau, celui qui se trouvait le plus près de l'entrée du souterrain. Les ouvriers ayant enlevé la table de marbre qui le recouvrait, on aperçut dans l'intérieur un coffre en bois de cyprès. Ce cercueil ne présentait aucune trace de serrure, et la planche du dessus n'était point fixée avec des clous. Elle était fort mince et retenue au moyen d'une coulisse, en dedans de laquelle on pouvait la faire aller et venir. Sfondrate et les assistants furent quelque temps incertains sur les moyens qu'il leur fallait prendre pour ouvrir cette arche sacrée, que déjà tant d'indices leur désignaient comme celle-là même où reposait Cécile. Enfin le cardinal découvrit lui-même le moyen à employer, et de ses mains, tremblantes d'émotion, il enleva respectueusement le frêle obstacle qui dérobait la vue du corps de la vierge.

    Le moment fut solennel. Après huit siècles d'obscurité et de silence, Cécile apparaissait encore une fois aux yeux des fidèles du Christ, dans l'ineffable majesté de son martyre. C'était bien encore dans l'intérieur du cercueil l'étoffe précieuse, quoique un peu fanée par le temps, dont Paschal avait fait garnir les parois. Les siècles avaient respecté jusqu'à la gaze de soie que le pontife avait étendue sur les restes glorieux de Cécile, et à travers ce voile transparent, l'or dont étaient ornés les vêtements de la vierge scintillait aux yeux des spectateurs. (…)

    Mais qui n'eût aspiré à contempler de plus près la dépouille mortelle de l'épouse du Christ? Sfondrate leva enfin avec un profond respect le voile qui recouvrait le trésor que les mains d'Urbain et de Paschal avaient successivement confié à la terre, et les assistants eurent sous les yeux Cécile elle-même, dans toute la vérité de son sacrifice.

    Elle était revêtue de sa robe brochée d'or, sur laquelle on distinguait encore les taches glorieuses de son sang virginal; à ses pieds reposaient les linges teints de la pourpre de son martyre. Etendue sur le côté droit, les bras affaissés en avant du corps, elle semblait dormir profondément. Le cou portait encore les cicatrices des plaies dont le glaive du licteur l'avait sillonné; la tête, par une inflexion mystérieuse et touchante, était retournée vers le fond du cercueil. Le corps se trouvait dans une complète intégrité, et la pose générale, conservée par un prodige unique, après tant de siècles, dans toute sa grâce et sa modestie, retraçait avec la plus saisissante vérité Cécile rendant le dernier soupir, étendue sur le pavé de la salle du bain. On se croyait reporté au jour où le saint évêque Urbain avait renfermé dans l'arche de cyprès le corps de Cécile, sans altérer en rien l'attitude que l'épouse du Christ avait choisie pour exhaler son âme dans le sein de son Epoux. On admirait aussi la discrétion de Paschal qui n'avait point troublé le repos de la vierge, et avait su conserver à la postérité un si grand spectacle.

    (Dom Guéranger, Sainte Cécile et la société romaine, ch. 22)

    (L’an dernier j’avais cité le dialogue entre sainte Cécile et le préfet.)