Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Saint Clément 1er

L’Itinéraire de saint Clément est le texte le plus abracadabrantesque de la vie des saints. La trame de la première partie du récit est l’histoire souvent déclinée de la famille qui se retrouve dispersée après un naufrage, dont chaque membre réduit à l’errance croit que les autres sont morts, et qui finit par se réunir miraculeusement en plusieurs étapes qui sont autant de coups de théâtre. Ici, l’histoire se déroule entre Rome, Athènes et Antioche, et les deux frères aînés de Clément sont devenus des disciples de Simon le Magicien, qu’ils ont quitté pour saint Pierre, lequel est en fait le personnage central… C’est un tel tissu d’invraisemblances que Jacques de Voragine, qui rapporte pourtant sans sourciller, dans sa Légende dorée, nombre de pieuses fictions comme des récits authentiques, s’arrête en plein milieu de la narration pour dire que là, ça dépasse les bornes… C’est au moment, il est vrai, où saint Pierre vient de demander (pour la deuxième fois) à un protagoniste de mentir… Pour la bonne cause, certes, mais tout de même, comme le remarque Jacques de Voragine, ça ne se fait pas. Cela dit il continue le récit comme si de rien n’était. Jusqu’au martyre de saint Clément, et ce qui s’est produit après : il fut jeté dans la mer attaché à une ancre, et ensuite, régulièrement, la mer se retirait jusqu’à l’endroit où il avait été jeté, où se trouvait un superbe mausolée de marbre, construit par les anges, contenant son corps.

Ce que l’on doit retenir de tout cela, c’est le symbolisme de l’eau, comme le fait magnifiquement la liturgie de ce jour, en faisant référence aux psaumes, à Isaïe et à l’Apocalypse (dont vient directement cet autre épisode du récit : l’agneau blanc sous les pattes duquel naît une source).

Sans oublier que saint Clément, dont saint Paul dit (dans l’épître aux Philippiens) que son nom est inscrit au livre de vie, fut réellement un compagnon de saint Pierre, qu’il fut pape après saint Lin et saint Clet, qu’il fut condamné à l’exil sous Vespasien puis condamné à mort sous Trajan, et qu’il nous a laissé une belle épître aux Corinthiens.

Les commentaires sont fermés.