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Liturgie - Page 633

  • La liturgie de ce jour et l’avortement

    L’an dernier j’avais commenté cette curieuse particularité de la liturgie des Saints Innocents que l’Apocalypse y est omniprésente. Notamment à l’office des matines, où 11 répons sur 12 viennent du livre prophétique de saint Jean (fêté la veille). On peut faire un autre commentaire.

    La raison de cette foison de citations du passage de l’Apocalypse lu à l’épître est que l’Eglise applique aux Saints Innocents ce que dit saint Jean des 144.000 élus qui viennent de la grande tribulation, qui ont lavé leur tunique dans le sang de l’Agneau, qui sont vierges et suivent l’Agneau partout où il va.

    Cette insistance a conduit certains commentateurs médiévaux à affirmer que Hérode avait massacré 144.000 enfants. Ce qui est évidemment absurde. Les enfants massacrés par Hérode furent sans doute une trentaine. C’est ce qu’estimaient certains historiens, et la découverte par les coptes, il y a un siècle, d’un charnier à Bethléem, datant du début du Ier siècle, avec les ossements d’une trentaine de petits enfants, paraît le confirmer. Les études réalisées sur ces ossements, et les miracles qui se sont produits, ont conduit l’Eglise copte à authentifier ces reliques. A noter qu’une partie d’entre elles ont été confiées au Dr Villette par le curé des chiffonniers du Caire : elles se trouvent au sanctuaire pro-vie de Saint-Joseph du Saint Sauveur à Chantemerle-les-Blés.

    Chacun sait que le nombre de 144.000 symbolise une immense multitude : 12x12x1000 (le chiffre de la plénitude au carré, multiplié par mille).

    Aujourd’hui, lors de la fête des Saints Innocents, chacun pense naturellement aux victimes de l’avortement. Et ce n’est pas un hasard si des reliques des Saints Innocents se trouvent en une chapelle autour de laquelle a été édifié le Mémorial des Innocents, en mémoire des millions de bébés légalement tués dans le monde.

    Ainsi, cette liturgie qui évoque une multitude de victimes, et qui insiste lourdement sur ce point, paraît bien être prophétique à son tour, et s’appliquer aux innombrables victimes de l’avortement légal, petits martyrs modernes de ceux qui par ces lois blasphèment l’Incarnation.

  • Saints Innocents

    Innocentes pro Christo infantes occisi sunt, ab iniquo rege lactentes interfecti sunt ; ispum sequuntur Agnum sine macula, et dicunt semper : Gloria tibi Domine.

    Les bébés innocents ont été tués pour le Christ, les enfants à la mamelle ont été massacrés par le roi inique ; c’est l’Agneau sans tache qu’ils suivent, et ils disent pour toujours : Gloire à toi, Seigneur.

    (Antienne du Magnificat)

  • Saint Jean

    L'Eglise connaît deux vies, parce que Dieu lui en a parlé et les lui a fait connaître, l'une qui consiste à croire, l'autre à voir distinctement; l'une qui s'écoule dans ce triste pèlerinage, l'autre qui demeurera pendant l'éternité; l'une, qui se passe dans les agitations, l'autre, où l'on se reposera; l'une, qui appartient à notre voyage ici-bas, l'autre, dont on jouira dans la patrie; l'une, occupée par le travail, l'autre, récompensée par la claire vue de Dieu; dans l'une, on évite le mal et l'on fait le bien, dans l'autre, il n'y a aucun mal à éviter, et l'on y jouit d'un bonheur sans limites: l'une consiste à lutter contre l'ennemi, l'autre, à régner sans rencontrer d'adversaire; dans l'une, on se montre fort contre l'adversité, dans l'autre, rien de pénible ne nous tourmentera; ici, il faut dompter les convoitises charnelles, là, on sera plongé dans un océan de délices spirituelles; l'une est troublée par la difficulté de vaincre, l'autre est tranquille parce qu'elle jouit de la paix de la victoire; au milieu des épreuves, la première a besoin de secours, la seconde ne rencontre aucune difficulté et puise la joie en celui-là même qui aide les malheureux; dans l'une, on vient au secours des indigents, dans le séjour de l'autre, on ne trouve aucun infortuné; ici, on pardonne aux autres leurs péchés, afin d'obtenir d'eux indulgence pour les siens; là, on ne souffre rien qu'on doive pardonner, on ne fait rien qui exige l'indulgence d'autrui; dans l'une, on est accablé de maux pour que la prospérité n'engendre pas l'orgueil; dans l'autre, on est comblé d'une telle abondance de grâces, qu'on est à l'abri de tout mal et qu'on s'attache au souverain bien sans éprouver le moindre sentiment d'orgueil; l'une est témoin du bien et du mal, l'autre ne voit que du bien; l'une est donc bonne, mais malheureuse, l'autre est meilleure et bienheureuse; la première a été figurée par l'apôtre Pierre, la seconde par l'apôtre Jean; l'une s'écoule tout entière ici-bas, elle s'étendra jusqu'à la fin des temps et y trouvera son terme; l'autre ne recevra sa perfection qu'à la consommation des siècles, mais dans le siècle futur elle n'aura pas de fin.; aussi dit-on à l'une « Suis-moi », et à l'autre : « Je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je vienne ; que t'importe? Suis-moi ». Que veulent dire ces paroles? Autant que je puisse en juger, autant que je puis le comprendre, elles n'ont pas d'autre signification que celle-ci: Suis-moi en m'imitant, en supportant comme moi les épreuves de la vie; pour lui, qu'il demeure jusqu'au moment où je viendrai mettre les hommes en possession des biens éternels.

    (Saint Augustin, traité 124 sur l’évangile de saint Jean)

  • Saint Etienne

    Hier, nous avons célébré la Naissance temporelle de notre Roi éternel; aujourd'hui, nous célébrons la Passion triomphale de son soldat. Hier notre Roi, couvert du vêtement de la chair, est sorti du sein de la Vierge et a daigné visiter le monde; aujourd'hui, le combattant, sortant de la tente de son corps, est monté triomphant au ciel. Le premier, tout en conservant la majesté de son éternelle divinité, a ceint l'humble baudrier de la chair, et est entré dans le camp de ce siècle pour combattre; le second, déposant l’enveloppe corruptible du corps, est monté au palais du ciel pour y régner à jamais. L'un est descendu sous le voile de la chair, l'autre est monté sous les lauriers empourprés de son sang. L'un est descendu du milieu de la joie des Anges; l'autre est monté du milieu des Juifs qui le lapidaient. Hier, les saints Anges, dans l'allégresse, ont chanté: Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Aujourd'hui, ils ont reçu Etienne dans leur compagnie avec jubilation. Hier, le Seigneur est sorti du ventre de la Vierge; aujourd’hui, le soldat est sorti de la prison de la chair. Hier, le Christ a été pour nous enveloppé de langes; aujourd'hui, Etienne a été par lui revêtu de la robe d'immortalité. Hier, une étroite crèche a reçu le Christ enfant; aujourd'hui l'immensité du ciel a reçu Etienne dans son triomphe. Le Seigneur est descendu seul, afin d’en élever beaucoup: notre roi s’est humilié, afin de faire monter ses soldats.

    Début de l’homélie pour la fête de saint Etienne par saint Fulgence, évêque de Ruspe (près de Tunis), début du VIe siècle.

  • Noël

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    Hodie nobis cælorum Rex de Virgine nasci dignatus est, ut hominem perditum ad cælestia regna revocaret. Gaudet exercitus Angelorum, quia salus æterna humano generi apparuit. Gloria in excelsis Deo, et in terra pax hominibus bonæ voluntatis.

    Aujourd’hui, pour nous, le Roi des cieux a daigné naître de la Vierge, pour rappeler l’homme perdu au royaume céleste. L’armée des anges se réjouit, parce que le salut éternel est apparu au genre humain. Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.

    (Premier répons des matines).

    L’an dernier j’avais tenté de définir brièvement la joie de Noël en décrivant l’icône de la Nativité.

  • Vigile de la Nativité

    Hodie scietis quia veniet Dominus, et salvabit nos, et mane videbitis gloriam ejus.

    Aujourd’hui vous saurez que le Seigneur vient pour nous sauver, et au matin vous verrez sa gloire.

    Mais ce « matin » aura lieu dès le milieu de la nuit, car c’est au milieu de la nuit que naît le Soleil de Justice. Il en sera de même pour le « matin de Pâques ». Le matin de Dieu naît dans la nuit du monde.

  • Une vierge est enceinte

    C’est aujourd’hui que la liturgie sous copyright des évêques ose nous donner la prophétie d’Isaïe sous cette forme :

    « Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils »
    Fabuleuse prophétie, n’est-ce pas, d’annoncer qu’une jeune femme est enceinte…

    Je reproduis ici une partie de ce que j’ai écrit dans les commentaires à ma note sur le rabbin Chaya.

    Au troisième siècle avant Jésus-Christ, des rabbins d’Alexandrie, qui étaient aussi savants en grec qu’en hébreu, traduisirent la Bible en grec. C’est la Bible des Septante, ainsi appelée parce que selon la tradition ils étaient 70 rabbins et ont effectué leur travail en 70 jours (chiffres qui symbolisent la perfection). Cette bible se répandit partout, et lorsque l’évangile cite l’ancien testament, lorsque le Christ cite l’ancien testament, c’est dans le texte des Septante. Ce texte est tout naturellement devenu celui de l’Eglise grecque, et il l’est jusqu’à nos jours.

    On notera par exemple, en ce temps de l’Avent, que dans la prophétie d’Isaïe, Dieu donne comme signe le fait qu’une “almah” enfantera. Saint Matthieu souligne qu’Isaïe avait annoncé qu’une vierge serait enceinte et donnerait naissance à un fils extraordinaire. Trois siècles avant, les Septante avaient tout naturellement traduit “almah” par “parthenos” : vierge. Aux débuts du christianisme, les rabbins ont rejeté la Septante, pour des raisons comme celles-là. Ils ont dit que “almah” voulait dire jeune fille. En effet, “almah” veut dire a priori “jeune fille”. Mais toutes les jeunes filles qui sont désignées comme “almah” dans la Bible sont vierges (alors que toutes celles qui sont désignées comme “bethoulah”, qui a priori veut dire “vierge”, ne le sont pas). Et ce qui est prodigieux, c’est évidemment qu’une vierge soit enceinte, pas une “jeune fille”. Mais sous l’influence du judaïsme, aujourd’hui, les Bibles en français disent “jeune fille” dans le texte d’Isaïe, tout en étant bien obligées de garder “vierge” dans la citation d’Isaïe que fait saint Matthieu, puisqu’il dit “parthenos”. Et dans la liturgie actuelle en français, “almah“ est même traduit par “jeune femme“, ce qui n’a plus aucun sens.

    Oui, nous sommes les héritiers des Septante, de ces rabbins de la véritable religion juive qui traduisaient “almah” par “parthenos”. Nous ne sommes en aucun cas les héritiers de ceux qui traduisent “almah” par “jeune fille”, et il est intolérable qu’une liturgie catholique dise “jeune femme”, accusant ainsi saint Matthieu de falsification du texte d’Isaïe, comme le font les rabbins actuels.

  • 4e dimanche de l’Avent

    O Emmanuel, Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et salvator earum, veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster.

    Ô Emmanuel, notre Roi et législateur, attente des nations et leur sauveur, viens nous sauver, Seigneur notre Dieu.

    Cette septième et dernière antienne Ô de l'Avent (on peut l'écouter ici) fait référence à Isaïe (33, 22) : « Le Seigneur est notre juge, le Seigneur est notre législateur, le Seigneur est notre roi, c’est lui qui nous sauvera » ; et à la prophétie de Jacob, à la fin de la Genèse (49, 10) : « Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le bâton de commandement de sa cuisse, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et celui-là sera l’attente des nations. »

  • O Rex gentium

    O Rex gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum, veni, et salva hominem, quem de limo formasti.

    Ô roi des nations, et qu’elles désirent, et pierre angulaire, qui des deux ne fait qu’un, viens sauver l’homme que tu as formé du limon.

    (« Desideratus gentium » vient de la prophétie d’Aggée, reprise dans une antienne du 4e dimanche de l’Avent : Veniet desideratus cunctis gentibus, et replebitur gloria domus Domini : il va venir, celui que désirent toutes les nations, et la maison du Seigneur sera remplie de sa gloire. La suite est un raccourci de l’épître aux Ephésiens, 2, 11-22.)

  • O Oriens

    O Oriens, splendor lucis æternæ, et sol justitiæ, veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis.

    Ô Soleil levant, splendeur de la lumière éternelle, et soleil de justice, viens illuminer ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort.

    (Les traductions officielles de la liturgie sont imprévisibles. Voici celle de l’antienne d’aujourd’hui : « Ô Soleil levant, splendeur de justice et lumière éternelle, illumine ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, viens, Seigneur, viens nous sauver ! » Cette fois on a gardé l’ombre de la mort, mais on a enlevé le soleil...)

    C’est aujourd’hui la fête de saint Thomas, dont l’antienne au Benedictus et au Magnificat se conjugue fort bien avec celle de l’Avent : « Parce que tu m’as vu, Thomas, tu as cru ; bienheureux ceux qui n’auront pas vu et qui croiront, alléluia. »