L’office de la fête des Saints Innocents est très particulier : en dehors du récit évangélique et d’une citation du psaume 78, il n’utilise que des versets de l’Apocalypse.
Les enfants massacrés par Hérode sont les prémices des martyrs, et sont les plus purs des martyrs, puisqu’ils n’ont jamais péché personnellement (ils sont absolument « vierges »), et qu’ils ont confessé le Christ uniquement par le sang versé. Ils correspondent donc, plus que tous ceux qui suivront, à la description des martyrs qui accompagnent l’Agneau et règnent avec lui.
Il résulte de cette insistance sur l’Apocalypse comme une abolition du temps.
De même que Hérode a fait passer directement les Saints Innocents de leur naissance sur terre à leur naissance au ciel, par le truchement de la naissance du Fils de Dieu, de même la liturgie abolit le temps en nous faisant passer de la Nativité au Royaume, sans attendre les développements ultérieurs. Car la Nativité est la kénose du Verbe : en elle est déjà contenue la crucifixion et la résurrection. Entre les deux fêtes il n’y aura eu que la célébration de saint Etienne, le protomartyr, qui symbolise tous les témoins du Christ, tous les saints à venir, et la célébration de saint Jean qui proclame l’Incarnation : In principio erat Verbum… et Verbum caro factum est.
Il en résulte aussi que les Saints Innocents représentent tous les chrétiens sauvés. Ils sont les plus purs exemples du salut : « Si vous ne devenez pas comme de petits enfants… »
Commentaires
Des bébés juifs tués parce que Juifs, ici se rencontrent les martyrs chrétiens et les martyrs juifs.
Il me semble évident qu'Hérode, ce monstre, donna l'ordre de tuer les enfants juifs de Bethléhem en dessous de deux ans.
Jésus a voulu laisser à ces enfants et à leurs parents de souffrir ce qu'Il n'avait pas souffert et ne souffrirait pas. C'est le mystère de la communion des saints et du sens des souffrances des hommes.