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Liturgie - Page 50

  • De la férie

    Mémoire de saint Alexis.

    Vers la fin du martyrologe de ce jour il est fait mention de sainte Marcelline, la sœur de saint Ambroise. Extrait des Petits Bollandistes :

    Notre Sainte ne vivait point, comme le font aujourd'hui les vierges qui ont pris le voile, dans une communauté, mais dans une maison particulière avec la compagne dont nous avons parlé. Quand son frère saint Ambroise fut nommé archevêque de Milan, elle eut sans doute la pensée d'aller habiter avec lui, afin de profiter de ses leçons et de ses exemples. Mais des raisons supérieures la firent résister à ce désir.

    Elle s'en dédommagea par un commerce fréquent de lettres; on n'a qu'à ouvrir les écrits de saint Ambroise, et l'on jugera, par les lettres qu'il écrit à sa sœur Marcelline, quelle était l'estime qu'il en concevait. Il ne fait point difficulté de l'appeler Sainte en plusieurs endroits, et, sachant quelle était sa pénétration et l'intérêt qu'elle portait à la cause de l'Eglise, notre saint prélat se fait un plaisir, en lui écrivant, de lui rendre compte des combats qui lui étaient livrés de la part des hérétiques, et des victoires qu'il remportait sur les Ariens; de son côté, cette pieuse sœur sollicitait avec ardeur ce grand évêque de lui apprendre les heureux succès qui arrivaient à son Eglise, pour en rendre gloire à Dieu; ou les adversités et les disgrâces pour prier le ciel de les détourner ou de les modérer. Saint Ambroise avait tant de confiance au jugement de sa sœur, qu'il lui envoyait même la copie des sermons qu'il avait prononcés en public, pour qu'ils lui servissent à elle-même et qu'elle lui dit ce qu'elle en pensait.

    Quand mourut leur frère Satyre, qu'ils chérissaient tendrement pour ses excellentes qualités naturelles et pour l'insigne piété que tout le monde admirait en lui, saint Ambroise fit son oraison funèbre. Dans ce discours, après avoir exposé au peuple ce qu'il perdait en la mort de cet illustre frère, il dit à ses auditeurs «qu'il est vrai qu'il lui restait une sainte sœur, digne de toute vénération pour l'intégrité de sa conduite, qui se soutenait toujours également par la probité de ses mœurs, et dont les actions extérieures répondaient à la sainteté de sa vie cachée. Ces seules paroles sont un bel éloge de la vierge Marcelline. A la fin du discours funèbre, le saint docteur, après avoir apostrophé son cher frère Satyre, qu'il pleurait, et lui avoir témoigné la douleur qu'il concevait de sa mort, ajoute : «Que deviendra maintenant notre sainte sœur ? Il est vrai que la crainte d'offenser la divine Providence, qui a disposé de Satyre, l'oblige à modérer le chagrin qu'elle a de la perte d'un frère si cher; néanmoins, son amour de la piété lui fait regretter un frère dont les conseils lui étaient si utiles pour aimer Dieu». «On la voit, dit-il, prosternée en terre, embrassant de tout son cœur le tombeau du défunt, accablée de lassitude, en proie à une sainte tristesse, passant les jours et les nuits dans la prière». Et, comme si ce grand prélat voulait répondre à la pensée de ceux qui pourraient s'imaginer qu'une vierge aussi pieuse et aussi soumise aux ordres de Dieu ne devait pas répandre tant de larmes pour la mort d'un frère, il prononce cette belle sentence sur la fin de son discours : «il est permis à une personne vertueuse de pleurer devant Dieu».

    La chapelle Sainte-Marcelline, dans la basilique Saint-Ambroise de Milan.

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  • 7e dimanche après la Pentecôte

    Allelúia, allelúia. Omnes gentes, pláudite mánibus : jubiláte Deo in voce exsultatiónis. Allelúia.

    Alléluia, alléluia. Nations, frappez toutes des mains, célébrez Dieu par vos cris d’allégresse. Alléluia.

    Capture d’écran 2023-07-15 à 17.49.19.pngConcert des maîtres de chœur sous la direction de dom Le Feuvre, Fontevraud, juillet 1991.

    podcast

    LE TEXTE

    Ce sont à nouveau les paroles de l’Introït. Chantées après le Graduel, elles peuvent être entendues comme une invitation à nous réjouir d’avoir, dans la personne de Notre-Seigneur et dans son Église, la Sagesse de Dieu toujours à notre portée.

    LA MÉLODIE

    Elle ne ressemble en rien à celle de l’Introït, non seulement du point de vue de la forme, il va de soi, mais du point de vue de l’expression ; du moins dans la première phrase. Le long développement de gentes fait l’invitation plus persuasive qu’entraînante, encore que le salicus de omnes et la trivirga de gentes – car c’en est une – aient une force bien accentuée. La joie aussi est moins vive, moins éclatante, moins extérieure. L’Église semble s’y complaire au lieu d’avoir le souci de la communiquer. Elle est bien là tout de même, dans la courbe gracieuse qui couronne le sommet de gentes, dans le motif si simple, si léger de plaudite, deux fois répété et qui va s’épanouir en une grâce achevée sur les hauteurs, enfin dans la retombée si mesurée et si souple de manibus.

    Tout change brusquement, au début de la seconde phrase. La montée vers le si fortement accusée par le pressus, donne à jubilate un élan de vie qui, cette fois, cherche vraiment à se communiquer. L’invitation, du coup, devient pressante, et de plus en plus, à mesure que la mélodie se développe sur la montée de Deo et sur les pressus de voce. Sur exultationis la joie pure, peu à peu, domine à nouveau. L’entrain est toujours là, mais sans avoir le souci d’entraîner, si l’on peut dire ;  la joie se suffit, elle entraîne par elle-même.

    Dom Baron

  • Saint Henri

    Le Seigneur dit : « Que vos reins soient ceints ». Nous ceignons nos reins lorsque nous réprimons les penchants de la chair par la continence. Mais parce que c’est peu de chose de s’abstenir du mal, si l’on ne s’applique également, et par des efforts assidus, à faire du bien, notre Seigneur ajoute aussitôt : « Ayez en vos mains des lampes allumées ». Nous tenons en nos mains des lampes allumées, lorsque nous donnons à notre prochain, par nos bonnes œuvres, des exemples qui l’éclairent. Le Maître désigne assurément ces œuvres-là, quand il dit : « Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ».

    Voilà donc les deux choses commandées : ceindre ses reins, et tenir des lampes ; ce qui signifie que la chasteté doit parer notre corps, et la lumière de la vérité briller dans nos œuvres. L’une de ces vertus n’est nullement capable de plaire à notre Rédempteur si l’autre ne l’accompagne. Celui qui fait des bonnes actions ne peut lui être agréable s’il n’a renoncé à se souiller par la luxure, ni celui qui garde une chasteté parfaite, s’il ne s’exerce à la pratique des bonnes œuvres. La chasteté n’est donc point une grande vertu sans les bonnes œuvres, et les bonnes œuvres ne sont rien sans la chasteté. Mais si quelqu’un observe les deux préceptes, il lui reste le devoir de tendre par l’espérance à la patrie céleste, et de prendre garde qu’en s’éloignant des vices, il ne le fasse pour l’honneur de ce monde.

    « Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin que lorsqu’il viendra et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt ». Le Seigneur vient en effet quand il se prépare à nous juger ; et il frappe à la porte, lorsque, par les peines de la maladie, il nous annonce une mort prochaine. Nous lui ouvrons aussitôt, si nous l’accueillons avec amour. Il ne veut pas ouvrir à son juge lorsqu’il frappe, celui qui tremble de quitter son corps, et redoute de voir ce juge qu’il se souvient avoir méprisé ; mais celui qui se sent rassuré, et par son espérance et par ses œuvres, ouvre aussitôt au Seigneur lorsqu’il frappe à la porte, car il reçoit son Juge avec joie. Et quand le moment de la mort arrive, sa joie redouble à la pensée d’une glorieuse récompense.

    Saint Grégoire le Grand, leçons des matines (homélie sur l’évangile : Luc 12, 35-40).

  • Saint Bonaventure

    En m'éveillant je sens mon âme environnée de ténèbres glaciales et privée de dévotion. Je m'efforce donc de l'échauffer, de l'embraser et de l'élever par un désir ardent au-dessus des choses de la terre. En effet , ce n'est point au milieu d'un repos trop prolongé que l'abondance de l'amour éternel s'est répandu en moi ; ce n'est point lorsque j'ai été surchargé d'occupations corporelles et accablé des fatigues du voyage , qu'il m'a été libre de goûter les saintes ardeurs de l'esprit; ce n'est point non plus lorsque j'ai été outre mesure comblé de consolations et que je m'y suis livré comme si elles eussent dû être mon unique partage. Non, au milieu de tout cela je me suis senti refroidir, et j'ai compris qu'il me fallait mettre de côté tout ce qui extérieurement m'était un obstacle ; que tous mes efforts ne devaient tendre qu'à me placer sous le regard du Sauveur, et que ma demeure était au milieu des parfums de son cœur.

    J'offre donc ce livre, non aux philosophes, ni aux sages du monde, ni aux grands théologiens entièrement appliqués à des questions d'un ordre inférieur, mais aux hommes grossiers et aux gens sans savoir, à ceux qui cherchent plutôt à aimer Dieu qu'à connaître beaucoup de choses. Car ce n'est point dans les disputes, mais dans l'action qu'on apprend l'art d'aimer. Aussi suis-je persuadé que les matières contenues en cet ouvrage ne peuvent être comprises par des hommes versés en tout genre de science, mais faibles en l'amour de Jésus-Christ. Ce n'est donc point pour eux que j'ai entrepris d'écrire , à moins qu'ils ne mettent de côté et n'oublient tout ce qui tient au monde pour se dévouer sans réserve à leur Créateur et ne soupirer qu'après lui. Mais pour cela il faut commencer par fuir toute dignité terrestre, et abhorrer toute ostentation de la science et toute vaine gloire. Ensuite prenant pour partage la pauvreté la plus profonde, ils doivent s'appliquer sans cesse au divin amour par la prière et la méditation. Alors une étincelle de la vertu incréée fera briller sa lumière en leur âme et disposera leur cœur à recevoir cet embrasement qui dissipe toute obscurité , ils s'élèveront au-dessus de ce qui est temporel et se tiendront au pied du trône suprême dans le comble de la paix.

    En effet, plus on est savant, plus on est apte à aimer, ou du moins plus on le serait si l'on savait se mépriser soi-même et trouver son bonheur à être méprisé des autres. Or, puisque j'entreprends d'exciter ici tous les hommes à l'amour et à ce qu'il y a de plus ardent en l'amour, à l'amour surnaturel, je m'efforcerai de répondre à ce but. Que ce livre ait donc pour titre : L'Incendie de l'amour.

    Prologue de "L'incendie de l'amour".

  • Un renégat

    Une (nouvelle) « révolution liturgique » est en cours à l’abbaye cistercienne d’Hauterive, grâce à la rénovation de l’abbatiale. Depuis le début des travaux, les « célébrations » ont lieu au réfectoire. « Les fidèles se sont installés avec nous sur les mêmes bancs et nous nous sommes aperçus avec bonheur que le sentiment de communauté s’en trouvait nettement renforcé », dit le père abbé, Marc de Pothuau, qui ajoute sans frémir : « Il faut rappeler aussi que chez les cisterciens, la plupart des frères ne sont pas prêtres et sont des baptisés comme les autres. »

    Marc de Pothuau fait semblant de ne pas se souvenir que les moines prononcent des vœux qui n’en font pas des baptisés comme les autres, et qu’ils vivent à l’intérieur d’une clôture, etc. Marc de Pothuau fait semblant d’ignorer qu’il y a une règle cistercienne qu’aucun baptisé non moine ne peut suivre, ou plutôt il jette à la poubelle la règle et les statuts qui interdisent aux laïcs de pénétrer dans la clôture, pour sacrifier à l’idéologie communautariste mondaine.

    Et pour cela il a fait appel à l’architecte Jean-Marie Duthilleul, spécialiste des aménagements de « liturgie communautaire ».

    « Dans l’ancien aménagement, les moines étaient comme retranchés dans leur stalles », insiste Jean-Marie Duhtilleul. Il fallait trouver le moyen d’en sortir.

    Il y aura donc deux « espaces » : le premier pour la liturgie de la parole, dans la nef, où les moines et les laïcs seront face à face sur des bancs disposés longitudinalement. Le second pour la liturgie eucharistique, où tout le monde se déplacera dans le chœur…

    Et pour la "liturgie des heures", les laïcs présents s'installeront avec les moines dans les stalles. Puisqu'il y a 55 stalles et seulement 15 moines...

    Et l’ineffable Marc de Pothuau de souligner que ce sera « une illustration de l’Eglise synodale, c’est-à-dire en chemin, comme le demande le pape François ».

    Une Eglise synodale qui n’est donc clairement plus l’Eglise catholique, pour une liturgie qui n’est plus une liturgie, et encore moins une liturgie cistercienne qui déjà ne l’était plus.

  • De la férie

    Aujourd’hui ce devrait être la fête de l’empereur saint Henri, mais elle fut déplacée au 15 parce que le 13 il y avait saint Anaclet, et en 1960 on a supprimé Anaclet et le 13 est resté sans fête…

    La plus longue notice du martyrologe concerne saint Eugène de Carthage et ses compagnons.

    Et le martyrologe finit par un saint breton, « Turiavus », à savoir saint Thuriau (Vannetais) ou Thurien (Cornouaille), ou Thurial (Pays gallo), ou… Turiaf dans la Vie des saints d’Alban Butler.

    Dans le calendrier byzantin grégorien, c’est aujourd’hui une autre fête de l’archange Gabriel. Il est déjà commémoré le 26 avril, comme protagoniste de l’Annonciation, et avec saint Michel et les autres puissances angéliques le 3 novembre. Le tropaire est le beau tropaire commun des archanges, et il est toujours d’actualité :

    Τῶν οὐρανίων στρατιῶν Ἀρχιστράτηγε, δυσωποῦμέν σε ἀεὶ ἡμεῖς οἱ ἀνάξιοι, ἵνα ταῖς σαῖς δεήσεσι τειχίσῃς ἡμᾶς, σκέπῃ τῶν πτερύγων τῆς ἀΰλου σου δόξης, φρουρῶν ἡμᾶς προσπίπτοντας, ἐκτενῶς καὶ βοῶντας· Ἐκ τῶν κινδύνων λύτρωσαι ἡμᾶς, ὡς ταξιάρχης τῶν ἄνω Δυνάμεων.

    Grands chefs des milices célestes, nous vous supplions, indignes que nous sommes, de nous protéger par vos prières et de nous garder à l’ombre des ailes de votre immatérielle gloire, nous qui, à genoux, instamment vous implorons : Délivrez–nous des dangers, ô Princes des puissances d’en-haut.

    Par le hiéropsalte Georges Théodoridis :

  • Saint Jean Gualbert

     

    Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.

    Le jour présent est placé sous le signe unique de l’amour des ennemis. L’Église se plaît à mettre en relief la remarquable vertu d’un saint et à la proposer à notre imitation. La vie de notre saint offre un exemple de l’amour des ennemis poussé jusqu’à l’héroïsme.

    1. Saint Jean. — Jour de mort : 12 juillet 1073. Tombeau : à Passignano, monastère près de Florence. Vie : Le saint (né vers 995) descendait d’une illustre famille de Florence. Son père le destinait à l’état militaire ; il arriva alors que son frère unique, Hugues, fut tué par un de leurs parents. Un jour de Vendredi Saint Jean, qui était accompagné d’hommes en armes, rencontra le meurtrier désarmé dans une gorge étroite, de telle sorte que ni l’un ni l’autre ne pouvaient fuir ; celui-ci se jeta aux pieds de Jean en mettant les bras en croix. Jean, extrêmement surpris à cette vue, lui laissa la vie sauve et l’adopta comme frère ; puis il poursuivit sa route jusqu’à l’église Saint-Minias où il pria avec ferveur devant l’image du Crucifié qui parut incliner la tête vers lui. Bouleversé par cet événement, Jean résolut, malgré l’opposition de son père, de consacrer sa vie à Dieu ; il coupa lui-même sa chevelure et revêtit le costume des moines. En peu de temps il atteignit une telle perfection que sa vie et ses œuvres devinrent un modèle pour les autres. Il est le fondateur de l’Ordre de Vallombreuse, une branche de l’Ordre des Bénédictins.

    2. La messe (Os justi). — La messe est celle du commun des Abbés, avec l’évangile propre de l’amour des ennemis. Le Christ dit dans le sermon sur la montagne : « Vous avez appris qu’il a été dit : aimez votre prochain et haïssez vos ennemis. — Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour ceux qui vous persécutent et qui vous calomnient ; car vous êtes les enfants de votre Père céleste qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants et qui fait tomber la pluie sur les justes et sur les pécheurs ». Faisons aujourd’hui un sérieux examen de conscience sur notre amour pour nos ennemis ! Souvenons-nous que presque chaque jour l’Église fait donner le baiser de paix avant la communion : c’est là un grave avertissement d’avoir à vivre en paix avec tous les hommes avant de recevoir le Prince de la paix dans notre cœur. Que l’amour des ennemis soit aujourd’hui l’offrande que nous apporterons au Saint-Sacrifice et la grâce que nous en retirerons.

    3. La prière des Heures nous offre un commentaire de saint Jérôme sur l’évangile de l’amour des ennemis : « Beaucoup interprètent les commandements de Dieu d’après leur propre faiblesse et non d’après les actes de force que les saints ont accomplis, et s’imaginent qu’il est impossible d’obéir à ces commandements. Aussi affirment-ils qu’il suffit, pour être vertueux, de ne pas haïr ses ennemis ; mais, d’après eux, aimer ses ennemis serait un commandement dépassant les forces de la nature humaine. On doit pourtant savoir que le Christ n’a rien commandé d’impossible, mais qu’il a imposé seulement ce qui est parfait. Telle fut la conduite de David à l’égard de Saül et d’Absalon ; le martyr saint Étienne pria aussi pour ses ennemis qui le lapidaient, et saint Paul désirait être condamné pour ses persécuteurs. C’est aussi ce qu’enseigna et ce que fit Jésus : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. Quand il s’agit d’exercer toute autre bonne œuvre que l’amour, on peut alléguer une excuse et dire que l’on n’est pas en état de jeûner, de garder la virginité, de distribuer ses biens aux pauvres. Mais quand il s’agit d’aimer ses ennemis, on ne peut fournir de pareilles excuses ; vous ne pouvez pas dire : je ne puis pas aimer mon ennemi »

    Dom Pius Parsch

  • Saint Pie Ier

    Le nom de ce Pontife est en relation avec la fondation du titulus de Pudentiana, ou du Pastor, que les Pudens, jadis hôtes charitables de l’apôtre Pierre en ce lieu (à la prière de Pie et de son frère), auraient définitivement destiné au culte chrétien. Malheureusement, les documents qui se rapportent à cette fondation sont apocryphes ; néanmoins la tradition monumentale demeure : elle rapporte l’érection du titre à la première moitié du IIe siècle.

    Nous en avons une confirmation dans le fragment connu sous le nom de Muratori, à propos de l’auteur de l’opuscule relatif à la pénitence, intitulé : Ποιμήν, Pastor : Pastorem vero nuperrime temporibus nostris in urbe Roma Hermas conscripsit, sedente in cathedra urbis Romæ Ecclesiæ Pio episcopo fratre ejus [Récemment, en nos temps, Hermas écrivit à Rome le ‘Pasteur’, son frère Pie, évêque, siégeant alors sur la cathèdre de l’Église de la ville de Rome.]. L’auteur de cette instruction apocalyptique, que l’on a pu à bon droit appeler un vaste examen de conscience de l’Église romaine à la fin de la première moitié du IIe siècle, n’est autre que Hermas, ou Pastor, frère du pape Pie Ier, lequel a donné son nom au nouveau titre de Pudentiana.

    Bienheureux cardinal Schuster

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    L’église Sainte-Pudentienne de Rome. La façade a été refaite par le cardinal Lucien Bonaparte (qui était titulaire de cette église) en 1870, mais la frise médiévale a été conservée.

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  • Les 7 Frères et les saintes Rufine et Seconde

    Très chers frères, la leçon que l’on vient de lire dans le saint Évangile est courte, mais elle est importante par les grands mystères qu’elle contient. En effet, Jésus, notre Créateur et notre Rédempteur, ayant feint de ne pas connaître sa mère, donne à entendre qui est sa mère, et qui sont ses proches, non par le lien du sang, mais par l’union de l’esprit. « Qui est ma mère, dit-il, et qui sont mes frères ? Quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur et ma mère ». En s’exprimant ainsi que veut-il signifier, sinon qu’il trouve chez les Gentils à rassembler beaucoup de cœurs dociles, et que les Juifs, dont il est frère par le sang, il ne les connaît plus ?

    Rien d’étonnant à ce que celui qui fait la volonté du Père céleste soit appelé sœur et frère du Seigneur, eu égard aux deux sexes qui tous deux sont appelés à la foi ; mais qu’il soit aussi appelé sa mère, voilà une chose surprenante. Comme Jésus daigna donner à ses fidèles disciples le nom de frères, quand il a dit : « Allez, annoncez à mes frères » ; il nous faut examiner comment celui qui, en se convertissant à la foi, est devenu le frère du Seigneur, peut encore être sa mère.

    Apprenons-le donc : celui qui est sœur et frère du Christ par le fait de croire en lui, devient sa mère en le prêchant. C’est comme l’enfanter que de le déposer dans l’âme de celui qui vous écoute, et on est devenu sa mère par la prédication, lorsque l’amour du Seigneur a pris naissance dans un cœur à la voix de celui qui exhorte. Cette vérité, l’exemple de sainte Félicité dont nous célébrons aujourd’hui la fête vient opportunément la confirmer ; par la foi, elle a été la servante du Christ ; par la parole, elle est devenue sa mère. Les Actes de son martyre les plus autorisés nous disent qu’elle a eu autant de crainte de laisser ses sept fils lui survivre dans la chair, que les parents charnels en ont d’ordinaire de voir leurs enfants mourir avant eux.

    Saint Grégoire le Grand, leçons du bréviaire.

    (Sainte Félicité est inscrite au martyrologe le 23 novembre, jour où l’on fait mémoire d’elle. Toutefois elle est très présente dans la messe de ce jour.)

  • A Iekaterinbourg

    Je fais une découverte, encore, grâce à la chaîne russe Soyouz. Ce matin, elle retransmettait la divine liturgie du monastère de moniales Saint Alexandre Nevski de la Nouvelle Tikhvine de Iekaterinbourg. Un grand monastère qui s’est réapproprié la grande tradition byzantine, sur tous les plans. Notamment elles chantent le vrai chant byzantin, sur les textes slavons, de façon très remarquable (et aussi l’ancien chant znamenny ressuscité après la décadence occidentalisante et la nuit soviétique).

    Exemples :

    1h13’28” : le chant des chérubins.

    1h33’38” : Dostoïno i pravedno (il est digne et juste d’adorer le Père…) suivi du Sanctus.

    1h40’23” : Hymne à la Mère de Dieu après la consécration (Dostoïno iest).

    2h14’13” : chant de communion (chant znammeny). Le texte : « Recevez le corps du Christ, goûtez à la source immortelle. » Pendant un quart d’heure…

    A 2h53’14” on voit la « nouvelle icône de la Mère de Dieu de Tikhvine », peinte par les moniales, comme toutes les icônes du monastère.