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2e dimanche après la Pentecôte

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Cantábo Dómino, qui bona tríbuit mihi : et psallam nómini Dómini altíssimi.

Je chanterai le Seigneur qui m’a comblé de biens, et je louerai le nom du Très-Haut.

Comme le montre la note finale la, cette pièce a été transposée une quinte plus haut, puisque l'intervalle final est d'un ton entier. Normalement la fin devrait être ré-mi-ré. Si le début de la pièce est transposé une quinte plus bas, nous obtenons si bémol-do-mi bémol-do-mi bémol. Selon l'ancienne notation, ce mi bémol ne pouvait être écrit qu'une quinte plus haut, à savoir si bémol. Outre la note de passage, le mi bémol joue également le rôle de teneur. Le mercredi des quatre temps de carême, l'Offertoire, composé dans le quatrième mode, commence presque exactement comme la mélodie de Cantábo Dómino. Pourquoi la Communion n'a-t-elle pas été composée d’une façon aussi facile ? Évidemment parce qu'elle avait en vue ce qui allait suivre. En effet, à partir de qui bona, le deuxième mode, auquel toute la pièce est attribuée, se fait entendre. Dans l'introït du quatrième dimanche après la Pentecôte, qui appartient certainement au deuxième mode, le passage qui bona tribuit mihi revient sur les mots : et salus mea, quem timébo. La combinaison du quatrième et du deuxième mode - ici effectuée par le do (ordinairement fa) - signifie une montée par rapport à la teneur mi bémol qui l'a précédée. Ce n'est qu'une fois que le chanteur s'est installé dans le nouveau mode que le si=mi apparaît deux fois, mais à chaque fois comme une note de passage, de sorte que, comparé au si bémol=mi bémol précédent, il n'est pas du tout dérangeant.

Dans la deuxième partie de la Communion, la mélodie présente une élévation rarement rencontrée dans un mode plagal. Le nom du Très-Haut doit être glorifié. Lui qui, bien qu'infiniment supérieur à tout ce qui est terrestre, a daigné, dans son amour, se pencher sur l'homme. Plus encore, Il s'est associé très intimement à l'homme, Il s'est uni à lui dans la Sainte Communion. Il ne pouvait pas accorder un plus grand bien (bona tribuit) que Lui-même ! Sa sainteté, tous ses mérites, ses grâces et ses dons sans commune mesure. Si nous pouvions comprendre pleinement cet immense bienfait, comme nos cœurs exulteraient ! C'est ainsi qu'il faut concevoir la joie exprimée dans la mélodie. Si la formule de la messe de ce dimanche n'était pas beaucoup plus ancienne que celle de la Fête Dieu, nous serions tentés de dire qu'elle est un écho de la jubilation avec laquelle nous avons rendu hommage au Seigneur eucharistique alors qu'il se déplaçait dans les rues il y a quelques jours.

Et si nous sommes déprimés parce que nous n'arrivons pas à remercier Dieu comme il se doit, nous avons la douce consolation que le Sauveur dans notre poitrine est notre cantique de louange - qu'il offre au Père une louange adéquate pour nous. Le manuscrit 121 d'Einsiedeln s'efforce de nous rapprocher de la pleine signification d'Altissimi, en donnant aux quatre torculus et aux deux notes les plus basses - le second mode a l'habitude de se livrer à ces plongées – un signe d’élargissement.

Dom Johner

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