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Liturgie - Page 49

  • De la férie

    On présente généralement dom Pius Parsch comme l’un des principaux acteurs du Mouvement liturgique aboutissant à la révolution post-conciliaire. Ce n’est pas faux, par certains côtés, mais il serait absurde de l’accuser de tous les maux de la néo-liturgie. Car il aurait déjà critiqué les initiatives… pré-conciliaires. On le voit par exemple avec ce qu’il dit des vigiles des apôtres.

    Avant 1955 c’était aujourd’hui la vigile de saint Jacques. Dom Parsch (mort en 1954, au moment où Pie XII supprimait les vigiles) nous dit :

    Vigile. — Les fêtes d’Apôtres sont célébrées avec grande solennité par l’Église (double de seconde classe), et soigneusement préparées (Vigile). La vigile consistait autrefois dans une assemblée nocturne. Le soir qui précédait la fête, les chrétiens se réunissaient pour passer la nuit à prier, à chanter et à entendre de pieuses lectures. La messe se célébrait vers l’aurore. La messe de la Vigile respire l’esprit de la primitive Église.

    Et il avait écrit une présentation de cette messe, reproduite ci-dessous, suivie d’une explication détaillée, qu’on trouvera ici.

    En souvenir probablement des arbres plantés dans l’atrium des antiques basiliques (nommé paradis), nous nous tenons à l’entrée de la maison de Dieu comme “l’olivier chargé de fruits” (le juste est volontiers comparé à un arbre couvert de fruits ; olivier — oint, le Christ et nous). “Nous espérons en la miséricorde de Dieu”, c’est-à-dire le sacrifice eucharistique, et nous “attendons” en même temps le retour du Christ (la prière nocturne est consacrée à l’attente de la parousie). Nous sommes, ainsi, heureux de demeurer dans la compagnie des Apôtres (Intr.). Nous ne pouvons pas attendre la célébration de la fête ; c’est pourquoi nous la devançons par la célébration de la vigile. Que le résultat soit double : l’augmentation de la dévotion et des grâces du salut, c’est-à-dire le complet abandon de notre côté, et la grâce du salut du côté de Dieu (Or.). Dans l’Épître, l’Église décrit l’élection et la dignité de l’Apôtre : “La bénédiction de Dieu” (le Christ l’a consacré lui-même prêtre) lui a donné part aux douze tribus, c’est-à-dire le pouvoir universel. Le Christ a fait de lui la terreur de l’esprit malin ; Dieu fait cesser par lui les maux (péché et punition). Il le glorifie devant les rois. La fidélité et la patience de l’Apôtre sont louées ; le Christ lui-même lui a donné des commandements (l’Évangile nous indiquera le plus important), et maintenant Dieu le ceint de la couronne de gloire. L’Épître a ainsi peint sous des images empruntées à l’Ancien Testament la dignité de l’Apôtre. Dans le Graduel, nous voyons de nouveau l’arbre ; c’est maintenant le palmier, symbole du martyre, et le cèdre, image de la haute croissance. L’Apôtre “fleurit comme le palmier et s’élève comne le cèdre” en nous qui nous unissons mystiquement à lui au Saint-Sacrifice, “dans la maison du Seigneur”. Maintenant, “nous proclamons dans la nuit” (la vigile) combien le Seigneur a été fidèle et à lui et à nous ; mais, au matin, nous proclamons au Saint-Sacrifice “sa miséricorde”. l’Évangile nous donne une leçon du Maître à ses disciples. Il parle du commandement de l’amour ; la mesure de l’amour est “son amour qui va jusqu’à la mort” (maintenant, à la messe, nous rappelons cette mort, la sienne) ; l’Apôtre a appris du Maître cet amour, il l’a traduit en acte dans son martyre. Les Apôtres sont les amis du Christ (une pensée capitale du commun des Apôtres). A l’Offertoire et à la Communion, nous chantons la glorification de l’Apôtre, qui a été réalisée dans sa mort et à laquelle nous prenons part au Saint-Sacrifice.

  • Aux Grottes de Kiev

    Ce dimanche était commémoré à la laure des Grottes de Kiev saint Antoine des Grottes (982-1073), fondateur du monastère après avoir vécu au mont Athos, dit « le père des moines russes » (ben oui), et tout autant saint catholique qu’orthodoxe.

    La divine liturgie était présidée par le métropolite Onuphre, primat de l'Eglise orthodoxe ukrainienne.

    Voir la foule immense à partir de 6’40. Zelensky n’a pas encore persuadé les fidèles de rejoindre l’Eglise fabriquée par Porochenko, malgré la persécution en cours.

  • 8e dimanche après la Pentecôte

    Largíre nobis, quǽsumus,Dómine, semper spíritum cogitándi quæ recta sunt, propítius et agéndi : ut, qui sine te esse non póssumus, secúndum te vívere valeámus.

    Nous vous en prions, Seigneur, accordez-nous toujours, dans votre bonté, l’esprit de penser et d’agir selon la justice : afin que, ne pouvant exister sans vous, nous puissions conformer notre vie à votre volonté.

    La collecte nous prémunit contre le péril de rendre stériles nos prières, par défaut de rectitude d’intention dans la demande. Les impies demandent parfois à Dieu la satisfaction de leurs mauvais désirs, et c’est de l’un d’eux qu’il est écrit au psaume 108 : Et oratio ejus fiat in peccatum. D’autres, par défaut de préparation et de sérieux, ne savent que dire à Dieu dans la prière et se comportent si irrévérencieusement que la Sagesse les compare à des gens qui tentent le Seigneur. D’autres, dans la prière, ne savent pas s’élever au-dessus de leurs petits intérêts égoïstes de cupidité, d’ambition, de jalousie ; à ceux-là, Dieu dit, comme aux deux fils de Zébédée : Nescitis quid petatis. Pour que Dieu accueille notre prière, il faut qu’elle nous soit vraiment utile, et la grâce seule nous est vraiment utile, elle qui nous dispose à la gloire. Prions donc, mais que notre prière s’inspire de la règle de l’oraison telle que Jésus nous l’a donnée : Sic ergo vos orabitis. Demandons au Père céleste sa gloire et l’accomplissement de sa volonté, et tout le reste nous sera donné par surcroît.

    Bienheureux cardinal Schuster

    Non seulement nous sommes par nous-mêmes incapables de toute bonne œuvre, mais la pensée même du bien surnaturel ne peut se produire en nous sans le secours de la grâce. Or le plus sûr moyen d’obtenir un secours si nécessaire, est de reconnaître humblement devant Dieu le besoin absolu que nous en avons, comme le fait l’Église dans la Collecte.

    L’Année liturgique

    En réalité la collecte va plus loin que le rappel de la nécessité de la grâce (le mot ne s’y trouve pas, d’ailleurs) pour produire de bonnes œuvres. Elle rappelle d’abord que sans Dieu nous n’avons aucune existence, en jouant sur les verbes esse et vivere. C’est seulement par Dieu et en Dieu que nous existons, et nous demandons à Dieu de vivre aussi selon la justice et la volonté de Dieu.

    D’autre part on n’est pas surpris de voir dans cette collecte le mot « propitius ». Il est fréquent dans les collectes, comme il l’était déjà dans les prières de l’Ancien Testament, avec un écho en saint Luc quand le publicain dit : « Deus, propitius esto mihi peccatori » : ô Dieu sois propice à moi pécheur. Pourtant, le plus ancien sacramentaire avait « promtius », à savoir promptius (?), ce qui donne : « accordez-nous toujours l’esprit de penser et d’agir plus résolument (ou plus promptement), selon la justice ». C’est peut-être ce qu’avait écrit l’auteur de la collecte, avant que l’omniprésent « propitius » chasse le plus original « promptius »… A moins que promtius soit simplement une mauvaise graphie de propitius

    Cette collecte, qui souligne si fortement notre totale dépendance à Dieu y compris pour notre seule existence, n’est pas dans le goût de l’homme moderne. Elle a été néanmoins conservée dans les nouveaux livres (avec promptius), mais reléguée au jeudi de la première semaine de carême, où les pratiquants du dimanche ne peuvent la voir, pour remplacer une collecte quant à elle proprement insupportable, qui parlait de l’abstinence par laquelle les fidèles observant le carême affaiblissent leurs corps…

  • Sainte Marie Madeleine

    Le tropaire de la fête, par le chœur du monastère Sretenski de Moscou.

    Христу, нас ради от Девы рождшемуся,/ честная Магдалино Марие, последовала еси,/ Того оправдания и законы хранящи./ Темже днесь всесвятую твою память празднующе,/ грехов разрешение// молитвами твоими приемлем.

    Le Christ qui de la Vierge est né pour nous, vénérable Marie Madeleine, tu l'as suivi, gardant ses préceptes et ses lois; et nous qui célébrons ta mémoire sacrée, nous recevons la rémission des péchés par tes prières.

  • "Paul VI contre le Concile"

    Tel est le titre d’un intéressant article de Matthew Hazell sur le blog New Liturgical Movement. Il s’agit, comme le dit ensuite le titre, de « la censure des psaumes dans l’office divin ».

    On sait que la néo-liturgie a supprimé trois psaumes et en a mutilé 19 autres plus ou moins gravement, pour retirer du psautier ce qui pourrait blesser la si délicate psychologie de l’homme moderne…

    En bref « l’Eglise » a osé censurer la parole de Dieu, et spécifiquement ce que Dieu lui avait donné pour être sa prière.

    C’est tellement gros que, sans surprise, on ne trouve pas une telle demande dans la constitution conciliaire sur la liturgie.

    Matthew Hazell donne des détails.

    Dans les propositions des évêques, avant le concile, il y en eut trois pour demander cette censure. 3 sur plus de 2000.

    Lorsque la Commission préparatoire du concile (composée essentiellement de cardinaux sélectionnés par Jean XXIII) se pencha sur la question, presque tous les membres, dont le cardinal Montini, furent d’avis de censurer le psautier. Le seul opposant fut l’abbé-primat des bénédictins Dom Benno Gut.

    La question fut ensuite débattue au concile, lors des 14e, 15e et 16e sessions. Certains pères conciliaires insistèrent sur la nécessité de censurer le psautier. Le cardinal Bacci considérait même qu’il fallait supprimer près du tiers des psaumes. Mais il y eut une forte résistance, dont celle du père abbé de Solesmes dom Jean Prou. Et ce sont les partisans de l’intégrité du psautier qui l’emportèrent, et c’est pourquoi le paragraphe 91 de la constitution conciliaire ne fait aucune allusion à une éventuelle suppression de versets de psaumes dans l’office divin.

    Après le concile il y eut le Consilium ad exsequendam Constitutionem de Sacra Liturgia, l’instance chargée d’appliquer ce que demandait ou suggérait le texte conciliaire. Ce conseil vota à plusieurs reprises pour garder tout le psautier dans le nouvel office divin.

    En 1967, le synode des évêques vota à une écrasante majorité pour garder l’intégralité du psautier.

    Et Paul VI décida qu’il fallait censurer le psautier.

  • Saint Laurent de Brindes

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    Sa vie selon le Dictionnaire de théologie catholique.

    Jules César Rossi est né le 22 juill. 1559 à Brindisi. Son père Guillaume mourut peu après et sa mère, Elisabeth Masella, le confia aux Conventuels de Brindisi. En 1573, le jeune homme se rendit à Venise chez son oncle, le prêtre Pierre Rossi. C’est là qu’il connut les Capucins, dont il prit l’habit le 18 févr. 1575. Ses études furent brillantes. Tandis qu’à Padoue florissait un aristotélisme athée, à Florence, avec Marsile Ficin et Pic de la Mirandole l’enseignement s’inspirait du platonisme. On comprend que S. Laurent ait conservé une véritable horreur du Stagyrite, tandis que, dans une certaine mesure, il possède une conception humaniste de l’univers.

    Prêtre le 18 déc. 1582, il prêche en de nombreuses villes d’Italie et, grâce à sa connaissance de l’hébreu, son succès est considérable auprès des Juifs. A peine âgé de vingt-huit ans il se voit confier d’importantes charges : au mois de mai 1559, son activité s’exerce en Allemagne et son influence s’étendra à tout l’Empire germanique. Sa connaissance de la langue allemande lui donne une audience particulière même chez les hérétiques. Dans la guerre contre les Turcs (1601), le jeune capucin devient aumônier des armées impériales. Dès lors, ses talents, son zèle semblent le destiner aux plus hautes fonctions.

    Ministre général dès 1602 – son généralat durera trois ans – il entreprend des visites canoniques dans les maisons de son ordre ; le retour à une observance régulière est son principal objet et, quand cela lui semble nécessaire, il n’hésite pas à prendre les mesures les plus rigoureuses.

    Une seconde mission en Allemagne lui est demandée par l’empereur Rodolphe II et imposée par le pape Paul V. Son action et son influence sont considérables dans l’œuvre de la Contre-réforme. Beaucoup de luthériens viennent discuter avec lui et se convertissent. Quand, en 1608, il est question de son retour en Italie, le cardinal Dietrichstein s’y oppose : « La religion catholique, dit-il, ferait dans ces régions une perte incroyable… » S. Laurent s’emploie à créer la « ligue des princes catholiques » et, malgré des difficultés presque insurmontables, il y réussit le 10 juill. 1609. Cf. Matthæus Rader, S. J., dans Bavaria pia, 1628.

    Du consentement des princes catholiques, Laurent est nommé ambassadeur après de Philippe III, roi d’Espagne. Parti de Prague le 16 juin 1609, il est à Madrid en sept., remplit sa mission, revient à Rome où Paul V s’entretient longuement avec lui et, dès le 24 juill. 1610, est de retour à Prague. En déc., il est nommé nonce apostolique auprès de Maximilien de Bavière et aumônier des armées catholiques. Son activité diplomatique demeure intense : il négocie le mariage de l’empereur Mathias avec la sœur de Maximilien ; il réconcilie le duc de Bavière avec le prince-archevêque de Salzbourg ; il obtient de Maximilien aide et protection pour les capucins de Prague menacés par les hérétiques.

    En 1613, le chapitre général le rappelle en Italie, où il remplit, dans l’ordre même, différentes fonctions importantes. Mais la vie politique ne le lâche pas : il est médiateur (1614) entre le duc de Parme et les ducs de Mantoue et de Toscane ; il rétablit la paix (1615-16) entre le duc de Savoie et l’administrateur de Milan, entre celui-ci et le duc de Mantoue. Le 5 avr. 1619, il part pour Madrid où il arrive le 22 mai et de là gagne Lisbonne pour avoir audience de Philippe III. Là, il meurt le 22 juill. suivant, à l’âge de soixante ans.

  • Saint Jérôme Emilien

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    Jacopo da Ponte, dit Jacopo Bassano (XVIe siècle).

    Deus, misericordiárum pater, per mérita et intercessiónem beáti Hieronymi, quem órphanis adiutorem et patrem esse voluísti : concéde ; ut spíritum adoptiónis, quo fílii tui nominámur et sumus, fidéliter custodiámus.

    Dieu, Père des miséricordes, par les mérites et l’intercession du bienheureux Jérôme, que vous avez donné pour soutien et pour père aux orphelins : faites-nous la grâce de conserver fidèlement cet esprit d’adoption en vertu duquel nous sommes appelés vos fils et le devenons réellement.

  • Saint Serge de Radonège

    La célébration de la fête de l’invention des reliques de saint Serge de Radonège a donné lieu une fois encore à un impressionnant déploiement de beauté liturgique au monastère de la Trinité Saint Serge, en présence de milliers de fidèles.

    Les petites vêpres dans la cathédrale de la Trinité :

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    La vigile du 17 juillet au soir et la divine liturgie du 18 :

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    La vidéo des petites vêpres:

    La vidéo de la vigile:

    La vidéo de la divine liturgie:

    D'autres photos ici.

  • Saint Vincent de Paul

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    Lettre à un prêtre de la Congrégation de la Mission, le 15 janvier 1633.

    J’ai appris de diverses personnes la bénédiction qu’il plaît à la bonté de Dieu de répandre sur votre mission de [Mortagne]. Nous en avons été tous fort consolés. Et parce que nous reconnaissons que cette abondante grâce vient de Dieu, laquelle il ne continue qu’aux humbles, qui reconnaissent que tout le bien qui se fait par eux, vient de Dieu, je le prie de tout mon cœur qu’il vous donne de plus en plus l’esprit d’humilité dans toutes vos fonctions, parce que vous devez croire très assurément que Dieu vous ôtera cette grâce dès lors que vous viendrez à donner lieu en votre esprit à quelque vaine complaisance, vous attribuant ce qui n’appartient qu’à Dieu seul. Humiliez-vous donc grandement, Monsieur, dans la vue que Judas avait reçu de plus grandes grâces que vous, et que ces grâces avaient eu plus d’effets que les vôtres, et que, nonobstant cela, il s’est perdu. Et que profitera-t-il donc au plus grand prédicateur du monde et doué des plus excellents talents d’avoir fait retentir ses prédications avec applaudissement dans toute une province et même d’avoir converti à Dieu plusieurs milliers d’âmes, si, nonobstant tout cela, il vient à se perdre lui-même !

    Je ne vous dis pas ceci, Monsieur, pour aucun sujet particulier que j’aie de craindre cette vaine complaisance ni en vous, ni en M…., qui travaille avec vous ; mais, afin que, si le démon vous attaque de ce côté-là, comme sans doute il le fera, vous apportiez une grande attention et fidélité à rejeter ses suggestions et à honorer l’humilité de Notre-Seigneur. J’avais, ces jours passés, pour le sujet de mon entretien, la vie commune que Notre-Seigneur a voulu mener sur la terre ; et je voyais qu’il avait tant aimé cette vie commune et abjecte des autres hommes que, pour s’y ajuster, il s’était abaissé autant qu’il avait pu, jusque-là même (ô chose merveilleuse et qui surpasse toute la capacité de l’entendement humain !) qu’encore qu’il fût la sapience incréée du Père éternel, il avait néanmoins voulu prêcher sa doctrine avec un style beaucoup plus bas et plus ravalé que n’a été celui de ses apôtres. Voyez, je vous prie, quelles ont été ses prédications et les comparez avec les épîtres et prédications de saint Pierre, de saint Paul et des autres apôtres. Il semblerait que le style dont il use, est d’un homme qui a peu de science et que celui de ses apôtres paraît comme de personnes qui en avaient beaucoup plus que lui ; et ce qui est encore plus étonnant, est qu’il a voulu que ses prédications eussent beaucoup moins d’effet que celles de ses apôtres ; car l’on voit dans l’Evangile qu’il gagna ses apôtres et ses disciples presque un à un, et cela avec travail et fatigue ; et voilà que saint Pierre en convertit cinq mille dès sa première prédication. Certainement, cela m’a donné plus de lumière et de connaissance, comme il me semble, de la grande et merveilleuse humilité du Fils de Dieu, qu’aucune autre considération que j’aie jamais eue sur ce sujet.

    Nous disons tous les jours à la sainte messe ces paroles : In spiritu humilitatis, etc. Or un saint personnage me disait un jour, comme l’ayant appris du bienheureux évêque de Genève, que cet esprit d’humilité, lequel nous demandons à Dieu en tous nos sacrifices, consiste principalement à nous tenir dans une continuelle attention et disposition de nous humilier incessamment, en toutes occasions, tant intérieurement qu’extérieurement. Mais, Monsieur, qui est-ce qui nous donnera cet esprit d’humilité ? Hélas ! ce sera Notre-Seigneur, si nous le lui demandons et si nous nous rendons fidèles à sa grâce et soigneux d’en produire les actes. Faisons-le donc, je vous en supplie, et tâchons pour cela de nous ressouvenir l’un de l’autre, quand nous prononcerons ces mêmes paroles au saint autel. Je l’espère de votre charité.

  • Saint Camille de Lellis

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    Statue donnée en 2017 par les Camilliens à la « Maison pour le soulagement de la souffrance », l’hôpital créé par le saint Padre Pio à côté de son couvent de San Giovannni Rotondo. Camille de Lellis était passé dans ce couvent ; c’est là qu’il s’était converti et il avait dormi dans la cellule qui sera 350 ans plus tard celle de Padre Pio. La Casa Sollievo della Sofferenza est aujourd’hui l’un des meilleurs hôpitaux d’Europe et un centre de recherche de pointe.

    Lu sur le site du Vatican :

    Né à Bucchianico, dans la province de Chieti, le 25 mai 1550 et mort à Rome le 14 juillet 1614, Camille est une figure emblématiquement liée à la croix rouge qu’il obtint du pape Sixte V, le 20 juin 1586, de porter cousue sur son habit religieux. En particulier, comme le souligne en 1620 le Père Sanzio Cicatelli, premier biographe du Saint, « c’est pour trois raisons qu’il plut à notre père que nous portions la Croix sur notre vêtement, comme notre entreprise et symbole. La première, pour faire la distinction par rapport à l’habit de la Compagnie de Jésus. La deuxième pour faire connaître au monde que nous tous marqués de cette empreinte du Christ, nous sommes comme des esclaves vendus et voués au service des malades pauvres. Et la troisième, pour démontrer que celle-ci est religion de croix, c’est-à-dire de la mort, de souffrances et de fatigue, pour que ceux qui voudront suivre ce mode de vie sachent d’avance qu’ils viennent embrasser la croix, se renier eux-mêmes et suivre le Christ jusqu’à la mort».

    La grâce de Dieu rejoint Camille en 1575. Au cours d’un voyage au couvent de San Giovanni Rotondo, il rencontra un frère qui le prit à part pour lui dire: «Dieu est tout. Le reste n’est rien. Il faut sauver son âme qui ne meurt pas…». Il demanda à devenir capucin, mais à deux reprises, il a été renvoyé du couvent à cause d’une plaie ouverte à la jambe, qu’il a eue lors de ses campagnes militaires. C’est pour cette raison qu’il fut hospitalisé à l’hôpital romain saint Jacques. C’est là qu’il eut cette intuition: «unir la discipline militaire à la charité chrétienne en fondant ‘Les Serviteurs des infirmes’» . Il faut quatre vœux pour en faire partie: obéissance, pauvreté, chasteté, service des malades.

    Il est considéré comme le plus grand réformateur de la profession d’infirmier et de l’organisation d’assistance dans les hôpitaux. Au-delà des soins au corps, celui qui assiste le malade, selon Camille, devrait prendre aussi en charge l’esprit. Ce qui est radicalement différent par rapport à ce qui se passait dans les hôpitaux de l’époque, où les malades étaient abandonnés à eux-mêmes. Homme éminemment pratique et simple, pas sans culture ni intérêts, il ne rechercha pas, dans son apostolat éducatif, les délicatesses théoriques. Peu de lignes directives étaient suffisantes. Puis un discernement aigu des cœurs dont il fut exceptionnellement doué, et un grand bon sens associé à une douceur paternelle.

    Camille de Lellis et Philippe Neri. Une grande fâcherie entre deux saints.

    Camille de Lellis par Laure Conan ("Physionomie des saints").

    Camille de Lellis par Sanctio Cicatelli, 4e préfet général des Camilliens.

    Camille de Lellis par Luca Perletti, Secrétaire Général des Missionnaires Camilliens.

    Camille de Lellis par Jean-Paul II.