Le nom de ce Pontife est en relation avec la fondation du titulus de Pudentiana, ou du Pastor, que les Pudens, jadis hôtes charitables de l’apôtre Pierre en ce lieu (à la prière de Pie et de son frère), auraient définitivement destiné au culte chrétien. Malheureusement, les documents qui se rapportent à cette fondation sont apocryphes ; néanmoins la tradition monumentale demeure : elle rapporte l’érection du titre à la première moitié du IIe siècle.
Nous en avons une confirmation dans le fragment connu sous le nom de Muratori, à propos de l’auteur de l’opuscule relatif à la pénitence, intitulé : Ποιμήν, Pastor : Pastorem vero nuperrime temporibus nostris in urbe Roma Hermas conscripsit, sedente in cathedra urbis Romæ Ecclesiæ Pio episcopo fratre ejus [Récemment, en nos temps, Hermas écrivit à Rome le ‘Pasteur’, son frère Pie, évêque, siégeant alors sur la cathèdre de l’Église de la ville de Rome.]. L’auteur de cette instruction apocalyptique, que l’on a pu à bon droit appeler un vaste examen de conscience de l’Église romaine à la fin de la première moitié du IIe siècle, n’est autre que Hermas, ou Pastor, frère du pape Pie Ier, lequel a donné son nom au nouveau titre de Pudentiana.
L’église Sainte-Pudentienne de Rome. La façade a été refaite par le cardinal Lucien Bonaparte (qui était titulaire de cette église) en 1870, mais la frise médiévale a été conservée.
Commentaires
Ah! Bravo pour mentionner cette église très peu connue. Dans une autre vie, lorsque j'étais guide pour les pèlerins à Rome je les emmènerais toujours là après Ste Marie Majeure et avant Ste Praxède, elle construite au IXème s. (soeur de Sainte Pudentienne).
La mosaïque qui occupe la conque de l'abside de Ste P. est de style latin pré-byzantin dans une dominante bleu-gris. Un peu amochée sur les bords par l'époque baroque (!) mais quelle témoignage antique !