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Liturgie - Page 48

  • De la férie

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    En 1960 a été supprimée la fête de saint Pierre aux liens. Il est resté la mémoire des saints Maccabées, alors que la fête de saint Pierre aux liens avait été fixée au 1er août parce que cette église possède les reliques des sept frères et qu’elle a été consacrée un 1er août.

    C’est aussi le 1er août que le calendrier byzantin fait « mémoire des sept frères Maccabées, de leur mère Solomonie et de leur maître, le vieillard Eléazar ».

    Le lucernaire des vêpres chante :

    La tyrannie fut incapable d'ébranler la dalle de la Loi reposant sur sept colonnes; car ils supportèrent virilement la fureur insensée du cruel persécuteur, livrant à ceux qui les tranchaient tous les membres de leur corps, les gardiens des préceptes de Moïse, ces nobles jeunes gens et frères par le sang.

    Elevant leur esprit au-dessus de ce qu'on voit, les pieux et nobles jeunes gens se laissèrent tailler tous les membres de leur chair, en compagnie de leur sage mère, fortifiés par de sublimes espoirs; ils les voient réalisés maintenant qu'ils reposent dans le sein de leur ancêtre Abraham.

    Dans la noblesse de leur cœur s'armant de fermeté et comme excitant sa fureur, ils se portèrent avec courage au-devant de l'ennemi pour la cause de la foi et l'observance de la Loi, les jeunes gens pleins de sagesse, leur sainte mère et le vénérable Eléazar.

    Gloire au Père…

    Les saints frères Maccabées déclarèrent au tyran: Pour nous, Antiochus, il n'y a qu'un seul Roi, c'est le Dieu dont nous tenons l'existence et vers lequel nous retournons; un autre monde nous attend, plus stable et plus élevé que celui que l'on voit; notre patrie est l'indestructible et puissante Jérusalem; et pour nous c'est une fête de vivre avec les Anges là-haut. Par leurs prières, Seigneur, aie pitié de nous et sauve-nous.

  • Saint Ignace de Loyola

    Suscipe, Domine, universam meam libertatem. Accipe memoriam, intellectum, atque voluntatem omnem. Quidquid habeo vel possideo mihi largitus es; id Tibi totum restituo, ac Tuae prorsus voluntati trado gubernandum. Amorem Tui solum cum gratia Tua mihi dones, et dives sum satis, nec aliud quidquam ultra posco. Amen.

    Recevez, Seigneur, ma liberté tout entière, ma mémoire, mon entendement, ma volonté. C’est de votre libéralité que je tiens tout ce que j’ai et tout ce que je possède ; je vous rends tout sans restriction, et je l’abandonne absolument à votre volonté, pour le gouverner selon votre bon plaisir : donnez-moi seulement votre amour, et je suis assez riche. (Traduction de saint François de Sales.)

    Don Lorenzo Perosi (1872-1956) est l’un des compositeurs qui ont mis en musique cette prière de saint Ignace (c’est l’une de ses 3000 ou 4000 œuvres, personne n'a encore réussi à les compter). Ici par le « chœur des cadets » lors du concert de clôture de la session de partage de musique sacrée organisée par la commission de musique sacrée du diocèse de Hong Kong en 2019.

  • A Arzamas

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    La chaîne Soyouz retransmettait ce matin la divine liturgie à la cathédrale de la Résurrection d’Arzamas, une ville de la région de Nijni Novgorod, inconnue chez nous, mais où l’on a, comme partout en Russie, restauré les monastères et les églises, et construit de nouvelles.

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    A 2h03 les Béatitudes et la grandiose « petite entrée ».

    A 2h12 un enthousiaste Trisagion (avec la première reprise en grec, comme souvent).

    A 2h32 un très bel hymne des chérubins et la grande entrée (voir à 2h 39 la taille du calice…).

    A 3h18 Recevez le Corps du Christ…

    A 3h22 Nous avons vu la vraie lumière…

    Que nos lèvres soient remplies de ta louange…

  • 9e dimanche après la Pentecôte

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    Ecce, Deus adjuvat me, et Dóminus suscéptor est ánimæ meæ : avérte mala inimícis meis, et in veritáte tua dispérde illos, protéctor meus, Dómine.

    Voici que Dieu vient à mon aide, et que le Seigneur est le soutien de ma vie. Détourne les maux sur mes ennemis et extermine-les dans ta vérité, Seigneur, mon protecteur.

    Le texte de l’antienne d’introït de ce dimanche vient du psaume 53 : versets 6 et 7, avec l’ajout final de trois mots qui reprennent l’idée du début. On notera que le verset 7 fait partie de ceux qui ont été censurés par la néo-liturgie. Pourtant l’introït, qui est devenu celui du 16e dimanche per annum, n’a pas été modifié… Il est vrai qu’on ne l’entend que dans si rares endroits que cela ne porte pas vraiment préjudice à la censure.

    Dans cet introït je demande en effet à Dieu de détourner les maux qui me menacent sur mes ennemis et de les détruire, de les anéantir, de les réduire en bouillie. Jusqu’au stupide XXe siècle on a toujours su que dans les psaumes les ennemis sont les démons qui me tentent, et mes propres tentations. Et c’est pourquoi les psaumes supplient Dieu de les anéantir, et c’est pourquoi il est non seulement scandaleux mais proprement gravissime de les censurer. Si je ne demande plus à Dieu d’écraser les démons qui m’assaillent, ils n’en sont que plus forts. Mais c’est vrai que la nouvelle religion n’y croit plus.

    La vidéo ci-dessus, mise en ligne par une personne au nom polonais qui ne donne jamais aucune référence, illustre le chant par un tableau aussi impressionnant que profane de Jean-Baptiste Jouvenet, peint en 1707, l’année où l’artiste devenait recteur perpétuel de l’Académie royale de peinture. Il s’agit de Jésus chassant les marchands du Temple, et c’est une scène incontestablement violente, qui est dans l’évangile de ce dimanche, mais ce n’est pas à cela que l’introït fait allusion. Si l’on veut trouver une correspondance, c’est plutôt avec l’épître, qui évoque la lutte contre les tentations. (Mais la néo-liturgie a supprimé le mot "tentation" du texte de saint Paul !)

    Et si l’on veut trouver une correspondance avec l’évangile, ce sera plutôt avec l’annonce de la destruction de Jérusalem. C’est l’autre éventuelle signification des versets « imprécatoires », si c'est le Christ qui les prononce : ils prophétisent ce qui arrivera aux ennemis de Dieu « parce qu’ils n’ont pas connu le temps de sa visitation ».

    L’interprétation est celle des moines de Triors.

  • Sainte Marthe

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    Lu sur le site du monastère Saint-Gény de Lectoure, qui appartient à l’Eglise orthodoxe serbe :

    Sœur de Lazare et de Marie de Béthanie qui est, en Occident, souvent identifiée avec sainte Marie-Madeleine. Accueillant le Seigneur dans la maison de Béthanie (Le 10: 38-41) elle “se soucia et s’agita pour beaucoup de choses”. Selon une Tradition occidentale elle évangélisa la vallée du Rhône et mourut à Tarascon où ses reliques sont vénérées. Elle est représentée domptant le Tarasque, dragon du Rhône.

    Sainte Marthe et ses compagnons annoncèrent l’Évangile dans les villes d’Avignon et de Tarascon, ainsi que dans les bourgs et les villages qui avoisinaient le cours du Rhône. L’hôtesse si dévouée du Sauveur rendait hautement témoignage de ce qu’elle avait vu et entendu. Ce qu’elle rapportait des miracles de Jésus-Christ, elle en prouvait la vérité par ses propres miracles, et comme sa sœur, tout en inspirant le respect, elle avait une grâce merveilleuse pour persuader les esprits.

    Après l’ascension du Christ et la descente de l’Esprit, * lorsque fut lapidé le protomartyr, * Marthe fut mise, avec Lazare et Marie * et d'autres parmi lesquels Marcelle et Maximin, * sur une barque sans voile, sans rames, sans timon * et laissés à la dérive pour un naufrage certain ; * mais l’Esprit souffla et le divin Timonier * à l’esquif imprima la bonne direction * pour qu’il aborde au havre béni des Phocéens.

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    Chantons sainte Marthe, l’hôtesse du Christ, * qui à l’accueil du Seigneur accordait tant de soin, * bénissons la passagère du frêle esquif * qui d’une rive à l’autre franchit notre Mer, * et célébrons la protectrice de Tarascon * ayant triomphé du terrible dragon : * gloire à celui qui fut son hôte à Béthanie, * gloire à celui dont elle fut l’apôtre zélée, * gloire à celui qui accomplit en tous par ses prières le salut.

  • Saint Samson

    La liturgie de jour fait mémoire des saints des trois premières citations du martyrologe : Nazaire et Celse, le pape Victor Ier, et le pape Innocent Ier. L’avant-dernier saint cité ce jour est Samson :

    In Británnia minóre sancti Sampsónis, Epíscopi et Confessóris.

    En Bretagne, saint Samson, évêque et confesseur.

    C’est pour le moins succinct, mais Samson a le privilège d’être l’un des seuls cinq saints bretons du martyrologe romain (avec saint Yves, saint Thuriau, et les saints Donatien et Rogatien).

    Erratum. Voilà deux fois que je parle des cinq saints bretons du martyrologe, et je m'aperçois que demain il y en a un autre : saint Guillaume, évêque de Saint-Brieuc. Indiqué "en France", alors que je n'avais compté que ceux qui étaient indiqués "en Bretagne". Mon décompte est donc à revoir...

    Saint Samson est l’un des sept « saints fondateurs de la Bretagne » venus de Galles et de Cornouailles fonder les sept premiers évêchés bretons. Samson est le fondateur de celui de Dol, qui sera supprimé par la Révolution.

    Samson, dont on connaît bien davantage la vie en Galles et en Cornouailles qu’en Bretagne, avait d’abord fondé un monastère en cet endroit, et quand on voulut nommer un évêque c’est naturellement lui qui fut choisi.

    Il paraît bien établi aussi qu’il participa au troisième concile de Paris au temps du roi Caribert Ier (561-567).

    Mais il avait connu un autre roi, Childebert Ier, autour de 550. Après avoir rempli on ne sait quelle mission auprès du roi, qui se trouvait alors à la chasse dans la forêt de Brotonne, il allait s’en retourner quand le roi le supplia de chasser un affreux dragon. Selon la coutume bien établie (et quelque peu stéréotypée) des saints de l’époque, Samson passa son étole autour du coup du dragon qui devint docile comme un agneau et l’emmena en laisse vers la rivière, mais au lieu de le noyer comme c’est généralement le cas, il lui ordonna de traverser et de se cacher de l’autre côté sous un rocher sans jamais bouger… Puis il fonda un monastère en ce lieu, qu’il appela Pental. Or de fait le lieu s’appelle Saint-Samson (de la Roque, dans l’Eure). Et des fouilles effectuées en 1922 ont permis de retrouver le monastère, et même d’en reconstituer la porte :

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    L’ancienne cathédrale de Dol (qui a le titre de cocathédrale du diocèse de Rennes depuis 1880) a été construite au XIIIe siècle sur l’emplacement d’une cathédrale romane détruite par Jean sans Terre (le porche a été édifié ensuite). Naturellement elle porte le nom de Saint Samson.

    On a parlé d’elle en 2021 quand l’auteur gallois Ken Follet a offert 148.000 euros (ses droits d’auteur pour son récit Notre-Dame, écrit après l’incendie de la cathédrale de Paris) pour contribuer à sa restauration, puis encore 27.600 euros l’an dernier.

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    La statue de saint Samson dans la Vallée des Saints illustre malheureusement une légende plus que douteuse, ou plutôt qui n’a pas sa place en ce lieu : la mère de saint Samson était stérile, un jour elle sauva une sirène et pour la remercier la sirène exauça son vœu d’avoir un enfant…

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  • De la férie

    On fait mémoire aujourd’hui de saint Pantaléon, médecin martyr sous Maximien. Les orientaux l’appellent Pantéléimon (tout-miséricordieux), et en Orient il est nettement plus populaire que ses confrères médecins anargyres Cosme et Damien. Par exemple une recherche rapide d’églises dédiées en Grèce à Cosme et Damien en donne sept, contre 20 à saint Pantéléimon. Le monastère russe de l’Athos s’appelle Saint-Pantéléimon, et il y beaucoup plus d’icônes de saint Pantéléimon que d’icônes des saints Cosme et Damien. Je ne sais pas pourquoi.

    Voici deux versions en slavon du tropaire du « saint grand martyr Pantéléimon », sans aucune indication des interprètes ni d’indice permettant de les trouver, comme c’est trop souvent le cas sur YouTube.

    Страстотерпче святый и целебниче Пантелеимоне,/ моли Милостиваго Бога,/ да прегрешений оставление// подаст душам нашим.

    Victorieux martyr et guérisseur, Pantéléïmon, intercède auprès du Dieu de miséricorde pour qu'à nos âmes il accorde la rémission de nos péchés.

    Une belle icône de saint Pantéléimon, du monastère Sainte-Catherine du Sinaï (XIIIe siècle).

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  • Saint Jacques

    Γόνος ἅγιος, βροντῆς ὑπάρχων, κατεβρόντησας, τὴ οἰκουμένη, τὴν τοῦ Σωτῆρος Ἰάκωβε κένωσιν, καὶ τὸ ποτήριον τούτου ἐξέπιες, μαρτυρικῶς ἐναθλήσας Ἀπόστολε, ὅθεν πάντοτε, ἐξαίτει τοὶς σὲ γεραίρουσι, πταισμάτων ἱλασμὸν καὶ μέγα ἔλεος.

    Etant saint fils du tonnerre, tu as foudroyé le monde, tu as bu cette coupe jusqu’à la dernière goutte, la kénose du Sauveur, apôtre Jacques qui as lutté en martyr, demande donc toujours pour ceux qui t’honorent le pardon des fautes et la grande miséricorde.

    Apolytikion du "saint apôtre Jacques frère de saint Jean le Théologien", par le P. Grigorios Karalis, église de l'Assomption de Naoussa, île de Paros.

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