Allelúia, allelúia. Omnes gentes, pláudite mánibus : jubiláte Deo in voce exsultatiónis. Allelúia.
Alléluia, alléluia. Nations, frappez toutes des mains, célébrez Dieu par vos cris d’allégresse. Alléluia.
Concert des maîtres de chœur sous la direction de dom Le Feuvre, Fontevraud, juillet 1991.
LE TEXTE
Ce sont à nouveau les paroles de l’Introït. Chantées après le Graduel, elles peuvent être entendues comme une invitation à nous réjouir d’avoir, dans la personne de Notre-Seigneur et dans son Église, la Sagesse de Dieu toujours à notre portée.
LA MÉLODIE
Elle ne ressemble en rien à celle de l’Introït, non seulement du point de vue de la forme, il va de soi, mais du point de vue de l’expression ; du moins dans la première phrase. Le long développement de gentes fait l’invitation plus persuasive qu’entraînante, encore que le salicus de omnes et la trivirga de gentes – car c’en est une – aient une force bien accentuée. La joie aussi est moins vive, moins éclatante, moins extérieure. L’Église semble s’y complaire au lieu d’avoir le souci de la communiquer. Elle est bien là tout de même, dans la courbe gracieuse qui couronne le sommet de gentes, dans le motif si simple, si léger de plaudite, deux fois répété et qui va s’épanouir en une grâce achevée sur les hauteurs, enfin dans la retombée si mesurée et si souple de manibus.
Tout change brusquement, au début de la seconde phrase. La montée vers le si fortement accusée par le pressus, donne à jubilate un élan de vie qui, cette fois, cherche vraiment à se communiquer. L’invitation, du coup, devient pressante, et de plus en plus, à mesure que la mélodie se développe sur la montée de Deo et sur les pressus de voce. Sur exultationis la joie pure, peu à peu, domine à nouveau. L’entrain est toujours là, mais sans avoir le souci d’entraîner, si l’on peut dire ; la joie se suffit, elle entraîne par elle-même.