Le martyrologe de ce jour commence par saint Henri, « empereur des Romains », né au ciel le 13 juillet 1024. Mais « sa fête se célèbre le jour des ides de ce mois », à savoir le 15 juillet. Urbain VIII avait placé sa « mémoire » au 13 juillet, le jour où était fêté saint Anaclet. En 1668, Clément IX promut la mémoire de saint Henri au rang de « semidouble », et la déplaça au 15 juillet qui était libre. En 1960 la fête de saint Anaclet fut supprimée, pour cause de doublon avec celle de saint Clet (et saint Marcellin), les historiens modernes ayant décidé que Clet et Anaclet étaient un seul et même pape. (Et dans le nouveau calendrier saint Henri retourna au 13 juillet, avec le rang fantomatique de « mémoire facultative ».)
De ce fait depuis 1960 il n’y a curieusement aucun saint romain du martyrologe le 13 juillet. La plus longue notice du jour, l’une des plus longues de l’année, concerne saint Eugène de Carthage et ses compagnons. Qui ne sont pas martyrs, malgré ce qu’une lecture rapide pourrait laisser penser :
En Afrique, les saints confesseurs Eugène, évêque de Carthage, illustre par sa Foi et ses vertus, et avec lui tous les clercs de son église, au nombre d'environ cinq cents, ou même davantage. Durant la persécution des Vandales, sous le roi arien Hunéric, ils endurèrent les fouets et la faim. Parmi eux, se trouvaient beaucoup d'enfants qui remplissaient l'office de lecteurs ; tous souffrirent ensuite avec joie les rigueurs d'un cruel exil. Les plus célèbres étaient l'archidiacre nommé Salutaire, et Muritte le second des officiers de cette église ; ces derniers ayant confessé le Christ pour la troisième fois, eurent tous deux la gloire d'avoir persévéré avec constance dans leur confession.
En 484, Hunéric, énervé par l’échec du concile qu’il avait organisé avec Eugène, exila 46 évêques en Corse et 302 dans les déserts africains, dont Eugène vers Tripoli. Eugène écrivit aux fidèles de Carthage une lettre les exhortant à demeurer catholiques, lettre qui a été recueillie et publiée par Grégoire de Tours. Trois ans plus tard, le successeur de Hunéric permet à Eugène de revenir. Mais huit ans après il est condamné à mort, peine muée en exil près d’Albi, où il meurt en 505.
Le martyrologe de ce jour se termine par un saint breton : saint Turiau, « évêque et confesseur, homme d'une simplicité et d'une innocence de vie remarquables » (miræ simplicitátis et innocéntiæ viri). Saint Turiau (ou encore Thuriau, Thurien, Thurial), évêque de Dol, est mort le 13 juillet 749. Lors des raids vikings son corps fut transféré à Paris, à Saint-Germain des Prés, où il fut détruit en 1793…)