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De la férie

Mémoire de saint Alexis.

Vers la fin du martyrologe de ce jour il est fait mention de sainte Marcelline, la sœur de saint Ambroise. Extrait des Petits Bollandistes :

Notre Sainte ne vivait point, comme le font aujourd'hui les vierges qui ont pris le voile, dans une communauté, mais dans une maison particulière avec la compagne dont nous avons parlé. Quand son frère saint Ambroise fut nommé archevêque de Milan, elle eut sans doute la pensée d'aller habiter avec lui, afin de profiter de ses leçons et de ses exemples. Mais des raisons supérieures la firent résister à ce désir.

Elle s'en dédommagea par un commerce fréquent de lettres; on n'a qu'à ouvrir les écrits de saint Ambroise, et l'on jugera, par les lettres qu'il écrit à sa sœur Marcelline, quelle était l'estime qu'il en concevait. Il ne fait point difficulté de l'appeler Sainte en plusieurs endroits, et, sachant quelle était sa pénétration et l'intérêt qu'elle portait à la cause de l'Eglise, notre saint prélat se fait un plaisir, en lui écrivant, de lui rendre compte des combats qui lui étaient livrés de la part des hérétiques, et des victoires qu'il remportait sur les Ariens; de son côté, cette pieuse sœur sollicitait avec ardeur ce grand évêque de lui apprendre les heureux succès qui arrivaient à son Eglise, pour en rendre gloire à Dieu; ou les adversités et les disgrâces pour prier le ciel de les détourner ou de les modérer. Saint Ambroise avait tant de confiance au jugement de sa sœur, qu'il lui envoyait même la copie des sermons qu'il avait prononcés en public, pour qu'ils lui servissent à elle-même et qu'elle lui dit ce qu'elle en pensait.

Quand mourut leur frère Satyre, qu'ils chérissaient tendrement pour ses excellentes qualités naturelles et pour l'insigne piété que tout le monde admirait en lui, saint Ambroise fit son oraison funèbre. Dans ce discours, après avoir exposé au peuple ce qu'il perdait en la mort de cet illustre frère, il dit à ses auditeurs «qu'il est vrai qu'il lui restait une sainte sœur, digne de toute vénération pour l'intégrité de sa conduite, qui se soutenait toujours également par la probité de ses mœurs, et dont les actions extérieures répondaient à la sainteté de sa vie cachée. Ces seules paroles sont un bel éloge de la vierge Marcelline. A la fin du discours funèbre, le saint docteur, après avoir apostrophé son cher frère Satyre, qu'il pleurait, et lui avoir témoigné la douleur qu'il concevait de sa mort, ajoute : «Que deviendra maintenant notre sainte sœur ? Il est vrai que la crainte d'offenser la divine Providence, qui a disposé de Satyre, l'oblige à modérer le chagrin qu'elle a de la perte d'un frère si cher; néanmoins, son amour de la piété lui fait regretter un frère dont les conseils lui étaient si utiles pour aimer Dieu». «On la voit, dit-il, prosternée en terre, embrassant de tout son cœur le tombeau du défunt, accablée de lassitude, en proie à une sainte tristesse, passant les jours et les nuits dans la prière». Et, comme si ce grand prélat voulait répondre à la pensée de ceux qui pourraient s'imaginer qu'une vierge aussi pieuse et aussi soumise aux ordres de Dieu ne devait pas répandre tant de larmes pour la mort d'un frère, il prononce cette belle sentence sur la fin de son discours : «il est permis à une personne vertueuse de pleurer devant Dieu».

La chapelle Sainte-Marcelline, dans la basilique Saint-Ambroise de Milan.

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