Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liturgie - Page 448

  • Mercredi de Pâques

    On peut se demander pourquoi, après sa Résurrection, tandis que ses disciples peinaient en mer, le Seigneur s’est tenu sur le rivage, lui qui, avant sa Résurrection, avait marché sur les flots sous les yeux de ses disciples. On en saisit vite la raison en considérant la cause sous-jacente à cette différence. En effet, que symbolise la mer, sinon le monde présent, battu par les flots tumultueux des affaires et les remous de cette vie corruptible ? Et que représente la fermeté du rivage, sinon la pérennité du repos éternel ? Les disciples peinaient donc en mer, puisqu’ils étaient encore pris dans les flots de la vie mortelle. Mais notre Rédempteur, après sa Résurrection, se tenait sur le rivage, parce qu’il avait déjà échappé à la corruptibilité de la chair. C’est comme s’il avait voulu se servir de ces choses pour parler à ses disciples du mystère même de sa Résurrection, en leur disant : « Je ne vous apparais plus sur la mer, car je ne suis plus avec vous dans l’agitation des flots. » C’est dans le même sens qu’en un autre endroit [l’évangile d’hier, mardi de Pâques], il a affirmé à ces mêmes disciples après sa Résurrection : « Je vous ai dit ces choses quand j’étais encore avec vous. » Ce n’est pas qu’il ne fût plus avec eux : son corps était présent et leur apparaissait ; il déclarait pourtant ne plus être avec eux, puisqu’il s’était éloigné de leur corps mortel par l’immortalité de sa chair. Le Seigneur, en ce passage, disait à ses disciples ne plus être avec eux, bien qu’il se trouvât au milieu d’eux ; ici, c’est la même chose qu’il signale par la position de son corps, lorsqu’aux yeux des disciples qui naviguent encore, il se montre désormais établi sur le rivage.

    (Saint Grégoire le Grand, homélie 24, 2)

  • L’événement du Jeudi Saint

    Comme cela avait été annoncé, Mgr Wolfgang Haas, premier archevêque de Vaduz, a célébré la messe chrismale dans la « forme extraordinaire ». On en verra des photographies ici.

    33519611CA29515716493351570EC4.jpg

     

  • Mardi de Pâques

    Deus, qui Ecclésiam tuam novo semper fœtu multíplicas : concéde fámulis tuis ; ut sacraméntum vivéndo téneant, quod fide percepérunt.

    O Dieu, qui agrandissez sans cesse votre Église par une nouvelle génération : accordez à vos serviteurs de garder dans leur vie le sacrement qu’il ont reçu par la foi.

    La collecte se rapporte à la nouvelle génération qui a réjoui l’Église, en accroissant le nombre des croyants.

    Sacramentum vivendo teneant veut dire réaliser tout le contenu du baptême, qui nous communique la vie même de Jésus-Christ ! Quel vaste et sublime programme de vie, annoncé aujourd’hui avec une solennelle simplicité de langage, qui rappelle celui même de Dieu, aussi simple que tout-puissant ! Aucune âme humaine n’aurait su, certes, trouver une inspiration aussi élevée, et ne pourrait, à plus forte raison, proposer aux autres, avec autant d’autorité, un idéal aussi sublime. Ce divin langage qui non seulement annonce, mais, au moyen de la grâce, accomplit ce qu’il annonce, est propre à Jésus-Christ seul. Si l’Église le répète, c’est en son nom et par son autorité ; et l’apologiste catholique pourrait tirer en faveur de l’Église, des formules mêmes de la sainte liturgie, les preuves de la divinité de sa mission.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Lundi de Pâques

    Que nous devions, pendant toute la journée, rester sous l’impression du mystère d’Emmaüs, c’est ce que nous disent les antiennes directrices du jour. Au lever du soleil, nous chantons : « Jésus s’approcha de ses disciples et marcha avec eux, mais leurs yeux étaient aveuglés pour qu’ils ne le reconnaissent pas, et il les réprimanda en leur disant : « Ô hommes sans intelligence et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les Prophètes. Alléluia ». Le soir, nous chantons : « De quoi vous entretenez-vous ainsi en chemin et pourquoi êtes vous tristes ? Alléluia ». Nous remarquerons que cette scène d’Emmaüs occupe l’Église pendant tout le temps pascal dans ses antiennes directrices. Un mot est particulièrement cher à l’Église et elle le chante tous les soirs du temps pascal : « Reste avec nous, Seigneur, car il se fait tard ».

    Dom Pius Parsch

  • Pâques

    entre Cesare et nazareth .JPG

  • Samedi Saint

    shroud-of-turin.jpg

  • Jeudi Saint

    La messe de la Cène du Seigneur commémore l’institution de l’eucharistie et du sacerdoce.

    Toute célébration liturgique est une commémoration au sens le plus fort du terme : elle nous met en présence du mystère qui est célébré. C’est le cas de façon suréminente pour cette messe dans la Cène du Seigneur (in Cena Domini). Au point que la prière qui introduit la consécration, dans le canon, est modifiée. Elle dit habituellement : «Qui, pridie quam pateretur, accepit panem » (lui qui, la veille de sa Passion, prit du pain »). Le Jeudi Saint, elle dit : « Qui, pridie quam pro nostra omniumque salute pateretur, hoc est hodie, accepit panem » (Lui qui, la veille de la Passion qu’il souffrit pour notre salut et le salut de tous, c’est-à-dire aujourd’hui, prit du pain »).

    « La liturgie du Jeudi Saint, soulignait Benoît XVI dans son homélie de 2009, insère dans le texte de la prière le mot aujourd’hui, soulignant ainsi la dignité particulière de cette journée. C’est aujourd’hui qu’Il l’a fait : pour toujours, il s’est donné lui-même à nous dans le Sacrement de son Corps et de son Sang. Cet aujourd’hui est avant toute chose le mémorial de la Pâques d’alors. Mais il est davantage encore. Avec le Canon, nous entrons dans cet aujourd'hui. Notre aujourd'hui rejoint son aujourd'hui. Il fait cela maintenant. »

    L’évêque, successeur des apôtres qui participèrent historiquement à cette Cène, ne peut célébrer ce double mystère de l’institution de l’eucharistie et du sacerdoce, qui fonde sacramentellement l’Eglise, que dans l’église qui est le fondement des autres églises de son Eglise particulière, à savoir sa cathédrale.

    Le Jeudi Saint est ainsi le seul jour de l’année où l’évêque ne peut pas célébrer la messe ailleurs que dans sa cathédrale.

    A plus forte raison l’évêque de Rome ne peut-il célébrer la mère des messes que dans l’église qui est la « mère de toutes les églises », sa cathédrale Saint-Jean de Latran.

    Toute autre attitude (sauf cas de force majeure, évidemment, comme pour Jean-Paul II les trois dernières années de son règne) serait contraire à l’Evangile, à la Tradition, et à l’enseignement ecclésiologique et sacramentel de Vatican II. (Voir les textes du Cérémonial de évêques et de Vatican II dans l’article du P. Scalese traduit par Benoît et moi.)

    En ce qui concerne le lavement des pieds, il ne s’agit pas d’un geste banal de charité et d’humilité. Le lavement des pieds des apôtres par le Seigneur « remplace », dans l’évangile de saint Jean, le récit de l’institution de l’eucharistie. Il s’agit donc d’une explication symbolique de l’eucharistie, qui fait partie intégrante du mystère. Et le fait qu’il s’agisse d’une purification par de l’eau renvoie également au baptême, et, comme l’a remarquablement souligné Benoît XVI dans ses homélies du Jeudi Saint en 2006 et en 2008, à tout le mystère salvifique de Jésus-Christ.

    Réduire le lavement des pieds à un geste de charité, ou, pire, de sympathie, envers une catégorie défavorisée de la population, et en outre à des personnes de diverses confessions religieuses, serait une profanation.

  • Mercredi Saint

    Aujourd’hui on lit la Passion du Seigneur selon saint Luc (XXII, 1-71 et XXIII, 1-53) qui reflète mieux que tout autre la prédication évangélique de saint Paul, avec lequel il s’accorde même dans les termes de la formule de l’institution eucharistique.

    La citation d’Isaïe faite par Jésus lors de la dernière Cène : Et cum iniquis deputatus est, se rapporte au passage lu précédemment [première lecture : Isaïe 53, 1-12], qui reçoit de la sorte une signification authentiquement messianique. On s’explique que les apôtres aient apporté des épées en montant au Cénacle, si l’on tient compte de la coutume des Galiléens, qui avaient en horreur les habitants de la Judée, à ce point qu’ils montaient armés à Jérusalem, pour y célébrer la solennité pascale. Et que les apôtres eux-mêmes ne portassent pas l’épée en vertu d’une simple formalité, on le vit par la suite dans le jardin de Gethsémani, où un ordre de Jésus dût intervenir pour faire remettre l’arme au fourreau. L’Église n’entend pas vaincre en tuant, mais en se laissant tuer.

    Sur la route du Golgotha, Jésus réconforte les pieuses femmes qui pleurent sur son supplice, et il les avertit que leur dévotion à sa passion ne doit pas s’arrêter à une sentimentalité stérile, mais servir à corriger leur vie. Celui qui s’afflige, en effet, de la mort du Seigneur, doit arracher et déraciner le péché de son propre cœur, car c’est le péché qui a été le bourreau de Jésus. Si in viridi ligna haec faciunt, in arido quid fiet ? C’est-à-dire, si la divine justice est si rigoureuse pour punir le péché sur son propre Fils innocent, que ne fera-t-elle pas sur le pécheur obstiné, quand, au moment du dernier jugement, le temps sera passé de la miséricorde, et commencera celui de la sainte et terrible justice ?

    Après la mort de Jésus, Joseph d’Arimathie et Nicodème paraissent, et, en un moment, quand les apôtres eux-mêmes se cachent, ces deux hommes qui jusqu’alors avaient été timides et n’avaient pas osé trop se compromettre dans la cause de Jésus, sortent à l’improviste de leur réserve, affrontent sans crainte l’opinion publique et sont les premiers à rendre au Crucifié l’hommage de leur dévouement.

    Il ne faut jamais juger trop défavorablement notre prochain. La grâce gouverne les cœurs, et, en un instant, peut les transformer conformément à ses desseins.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Mardi Saint

    L’antienne d’introït est tirée, par exception, des épîtres de l’Apôtre (Galat., VI, 14). Loin d’être une source de déshonneur, le gibet de la Croix est pour le chrétien un titre de gloire, puisque c’est de là que, au moyen de Jésus-Christ, jaillit le salut, la vie et la résurrection. Suit le psaume 66 : « Que le Seigneur ait pitié de nous et nous bénisse ; qu’il fasse resplendir sur nous son visage et nous traite avec miséricorde. » C’est la plus belle prière qui se puisse élever de l’Église au divin Crucifié. Il voulut bien mourir au milieu des ténèbres de la nature terrifiée, devenu lui-même objet de malédiction de la part de l’ineffable sainteté de Dieu ; mais en même temps il nous regarde amoureusement de ses yeux de mourant ; et ces regards sont des étincelles et des rayons de vive et éclatante lumière éclairant toute la terre. La malédiction dont Il se charge sur le Calvaire, pour obéir au Père, mérite en notre faveur l’abondance des bénédictions divines, en sorte que Jésus crucifié est vraiment la lumière du monde et le gage de toute bénédiction. Que Jésus fasse donc resplendir continuellement son visage agonisant sur nos âmes, afin qu’il daigne se rappeler combien il a souffert pour nous et use de miséricorde envers nous. Quant à nous, voyant le visage de Jésus mourant, concevons une grande horreur pour le péché et un tendre amour pour notre Sauveur, disant avec Paul : Dilexit me et tradidit semetipsum pro me.

    Nous implorons du Seigneur, dans la collecte, la grâce de nous préparer convenablement à célébrer les mystères de la passion du Rédempteur, afin d’en retirer ce fruit que l’Église se propose dans la sainte liturgie.

    Il ne s’agit pas, en effet, d’une simple commémoration chronologique, ni d’une date historique. Non ; les œuvres de Jésus, ses paroles, contenues dans le saint Évangile, ont toujours leur efficacité, chaque fois qu’on les célèbre dignement ; aussi cette même vertu qu’elles avaient, quand, pour la première fois, elles furent accomplies ou prononcées devant les Juifs, elles la possèdent aujourd’hui, quand elles sont redites par la sainte Église en présence du peuple chrétien. Avec quelle vénération par conséquent, convient-il d’écouter, spécialement durant la sainte messe, le saint Évangile ! Avec quelle pureté de cœur et de bouche est-il nécessaire que le prêtre l’annonce !

    Bienheureux cardinal Schuster