Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liturgie - Page 451

  • Jeudi de la troisième semaine de carême

    Toute la messe de ce jour commémore les saints Côme et Damien. Et même, les trois oraisons leur sont dédiées, ce qui est unique dans le temporal. Et même, la collecte évoque ce jour comme étant « la bienheureuse solennité des saints Côme et Damien ». Alors que leur fête a lieu le 27 septembre, et que la messe d’aujourd’hui est bel et bien indiquée comme celle du jeudi de la troisième semaine de carême.

    C’est que la station du jour, c’est-à-dire l’église de Rome où le pape célébrait la messe, autrefois, en ce jour, est la basilique des saints Côme et Damien. Il y a généralement dans la liturgie des jours de carême des allusions au saint vénéré dans l’église de la station, mais jamais à ce point-là.

    La raison mystique est que Côme et Damien étaient médecins, et que le carême est une médecine des âmes. La messe est donc dominée par l'idée de la guérison. C'est-à-dire du salut, qui sera manifesté à Pâques. Or nous sommes à la mi-carême, d'où l'insistance, au milieu du gué, sur la guérison qui va venir, et qui est assurée à celui qui aura fait tout le pèlerinage.

    A ce propos, voici que resurgit comme chaque année l’éternel problème, celui de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide : est-ce que nous avons déjà parcouru la moitié du carême, ou bien est-ce qu’il nous reste encore à parcourir la moitié du carême ?

    En tout cas, bon courage à ceux qui observent un vrai carême : comme ils le savent s’ils l’ont déjà fait, une récompense les attend.

  • Mercredi de la troisième semaine de carême

    Audite et intelligite traditiones quas Dominus dedit nobis.

    Écoutez et comprenez les traditions que le Seigneur nous a données.

    Telle est aujourd’hui l’antienne du Benedictus. A priori on pourrait penser que c’est une citation de Moïse, en rapport avec l’“épître” de ce jour (la révélation du Décalogue), mais on ne la trouve pas dans le Pentateuque. On constate d’ailleurs à cette occasion que le mot « tradition » ne figure pas dans le Pentateuque.

    Et le propos paraît paradoxal, le jour même où Jésus dans l’évangile s’en prend aux traditions des juifs, ce qui est souligné par l’antienne du Magnificat :

    Non lotis manibus manducare, non coinquinat hominem.

    Ne pas s’être lavé les mains pour manger, cela ne souille point l’homme.

    Si l’on regarde de plus près, on voit que Jésus relativise ou dénonce des traditions humaines (et hypocrites), alors que l’antienne du Benedictus parle des traditions que Dieu nous a données. Ces traditions véritables, c’est la transmission des commandements de Dieu. « Pourquoi violez-vous le commandement de Dieu, à cause de votre tradition ? (…) Vous avez annulé le commandement de Dieu par votre tradition. »

    Dans l’antienne, le mot « tradition » est au pluriel. On peut remarquer que c’est également le cas dans le décret de la quatrième session du concile de Trente sur le canon des Ecritures, où l’on s’attendrait à trouver la Tradition mise en perspective avec la Sainte Ecriture. Peut-être aurait-on dû garder cette formulation, pour distinguer la Tradition, qui est tout l’ensemble de ce que transmet l’Eglise, des traditions parallèles aux livres saints. Quoi qu’il en soit, il s’agit de traditions qui viennent de Dieu, et non des hommes.

  • Mardi de la troisième semaine de carême

    Pécher contre un homme, c’est aller à ta perte. Si celui contre qui tu as péché te reprend, seul à seul, et que tu l’écoutes, il t’a gagné. Qu’est-ce à dire : « Il t’a gagné » ? Ceci : s’il ne te gagnait, tu étais perdu. D’ailleurs si tu n’étais pas perdu, comment a-t-il pu te gagner ? Que nul donc ne le prenne à la légère, si c’est contre son frère qu’il pèche. A un certain endroit, l’Apôtre le dit : « En péchant ainsi contre vos frères, en blessant leur conscience qui est faible, c’est contre le Christ que vous péchez. » Oui, certes, car tous nous sommes devenus membres du Christ. Toi qui pèches contre un membre du Christ, comment ne pèches-tu pas contre le Christ ?

    Que personne donc ne dise : « Je n’ai pas péché contre Dieu, mais j’ai péché contre mon frère, j’ai péché contre un homme, il n’y a là que peccadille, voire même rien du tout ! » Sans doute parles-tu ainsi : « Il n’y a là que peccadille », parce que la guérison peut en être immédiate. Tu as péché contre ton frère ? Fais satisfaction et tu es guéri ! En un instant, tu l’as posé, cet acte porteur de mort. Mais en un instant, tu en as trouvé le remède. Mes frères, lequel d’entre nous oserait espérer le Royaume des Cieux, lorsque l’Évangile affirme : « Celui qui dit à son frère : imbécile sera passible de la géhenne de feu » ? Terrifiante perspective ! Mais, regarde, voici le remède. « Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là, tu te rappelles que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel. » Dieu ne s’irrite pas si tu diffères de présenter ton offrande : c’est toi que cherche Dieu plutôt que ton offrande.

    Saint Augustin

  • Lundi de la troisième semaine de carême

    Rogamus te, Rex sæculorum, Deus sancte, jam miserere : peccavimus tibi.

    Roi des siècles, Dieu saint, nous avons péché contre vous ; nous vous en prions, ayez enfin pitié.

    . Audi clamantes, Pater altissime, et quæ precamur, clemens attribue : exaudi nos, Domine.

    Père très haut, écoutez nos cris ; dans votre bonté, octroyez nos demandes ; exaucez-nous, Seigneur.

    ℟. Jam miserere.

    Ayez enfin pitié.

    . Bone Redemptor, supplices quæsumus de toto corde flentes : requirimus, adsiste propitius.

    Rédempteur plein de bonté, nous vous supplions, pleurant de tout notre cœur ; nous sommes devant vous, soyez propice ; assistez-nous.

    ℟. Jam miserere.

    Ayez enfin pitié.

    . Emitte manum, Deus omnipotens : et invocantes potenter protege ex alto, piissime.

    Dieu tout-puissant, étendez votre main du haut du ciel : ô miséricordieux, dans votre puissance, protégez ceux qui vous invoquent.

    ℟. Jam miserere.

    Ayez enfin pitié.

    . Fertilitatem et pacem tribue : remove bella, et famem cohibe, Redemptor sanctissime.

    Donnez la fertilité et la paix, écartez les guerres, repoussez la famine, ô Rédempteur très saint !

    ℟. Jam miserere.

     Ayez enfin pitié.

    . Induire lapsis : indulge perditis : dimitte noxia : ablue crimina : acclines tu libera.

    Pardonnez à ceux qui sont tombés ; pardonnez à ceux qui se sont perdus ; remettez les fautes, lavez les crimes ; délivrez ceux qui sont devant vous prosternés.

    ℟. Jam miserere.

    Ayez enfin pitié.

    . Gemitus vide : fletus intellige : extende manum : peccantes redime.

    Voyez les gémissements, considérez les pleurs, étendez la main, rachetez ceux qui ont péché.

    ℟. Jam miserere.

    Ayez enfin pitié.

    . Hanc nostram, Deus, hanc pacem suscipe : supplicum voces placatus suscipe : et parce, piissime.

    Acceptez, ô Dieu ! cette réconciliation ; accueillez ces voix suppliantes, et pardonnez, vous plein de bonté.

    ℟. Rogamus te, Rex sæculorum, Deus sancte, jam miserere : peccavimus tibi.

    Roi des siècles, Dieu saint, nous avons péché contre vous, nous vous en prions, ayez enfin pitié de nous.

    Cette prière, reproduite et traduite dans L’Année liturgique de dom Guéranger, est assignée au troisième dimanche de carême dans le Missale Gothicum. Contrairement à ce que laisse penser le titre, le Missale Gothicum n’est pas un livre mozarabe mais un missel gallican, écrit autour de l’an 700 en Bourgogne, sans doute pour l’église d’Autun. Il a été édité en 2005 par Brepols, chez qui on peut l’obtenir pour le coût modique de… 265 €, taxes et port non compris…

  • 3e dimanche de carême

    Le démon dont Jésus délivra le possédé de notre Évangile rendait cet homme muet ; et la sortie de l’esprit de ténèbres affranchit la langue du malheureux qu’il tyrannisait. Ce fait nous donne une image du pécheur captif de son redoutable vainqueur, et réduit par lui au mutisme. Si ce pécheur parlait pour confesser ses fautes, pour demander grâce, il serait délivré. Que de démons muets, répandus de toutes parts, empêchent les hommes de faire cet aveu salutaire qui les sauverait ! Cependant, la sainte Quarantaine avance dans son cours, les jours de grâce s’écoulent ; profitons du temps favorable ; et si nous sommes dans l’amitié de Dieu, prions instamment pour les pécheurs, afin qu’ils parlent, qu’ils s’accusent et qu’ils soient pardonnes.

    Dom Guéranger

  • Samedi de la deuxième semaine de carême

    Le chant responsorial provient aujourd’hui du psaume 91 : « Combien il est doux de chanter vos louanges, Seigneur, et de jouer de la cithare en votre honneur, afin d’annoncer dès l’aurore vos miséricordes, et de glorifier votre lumière et votre vérité parmi les ténèbres de la nuit. » Le juste sent le besoin de s’élever et de communiquer sans cesse avec Dieu dans la prière. C’est pourquoi, de bon matin, il rend grâces à Dieu de la miséricorde avec laquelle il le prévient avant que le soleil dore les montagnes de ses rayons ; et le soir, quand tout se tait autour de lui, et qu’un voile de ténèbres enveloppe la nature, à l’exemple de Jésus qui erat pernoctans in oratione Dei, il élève son âme vers le Seigneur et il puise Là-Haut ces lumières et cette force qui lui sont nécessaires pour les œuvres de la journée. Ainsi agit l’Église dont il est écrit dans la Sagesse : De nocte surrexit deditque praedam domesticis suis... non extinguetur in nocte lucerna eius ; ainsi ont toujours fait les grands apôtres et les saints, par exemple, saint François Xavier, qui, durant le jour, se fatiguait dans les œuvres de son apostolat chez les Indiens, et, la nuit, traitait les affaires de son ministère avec le divin Sacrement de l’autel.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Vendredi de la deuxième semaine de carême

    Hæc in nobis sacrifícia, Deus, et actióne permáneant, et operatióne firméntur.

    La collecte sur les oblations est concise, et, traduite, perd beaucoup de sa valeur. On y demande deux choses : que le divin Sacrifice actione permaneat et operatione firmetur ; c’est-à-dire que l’efficacité et le contenu mystique du Sacrement aient leur pleine et stable réalisation dans l’âme des communiants ; et que, même, la correspondance assidue des fidèles à ces grâces eucharistiques en intensifie l’effet. Ceci n’est qu’une paraphrase qui ne vaut pas la beauté sculpturale de l’original latin.

    (…)

    Fac nos, quǽsumus, Dómine : accépto pígnore salútis ætérnæ, sic téndere congruénter ; ut ad eam perveníre póssimus.

    La collecte [après la communion] a une saveur exquise d’antiquité classique : « Ayant reçu dans nos cœurs le gage du salut éternel, faites, Seigneur, que nous y aspirions avec tant d’insistance que nous l’obtenions heureusement. » Mais, répétons-le, la traduction gâte l’original si concis et si élégant.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Jeudi de la deuxième semaine de carême

    Afin de rendre la leçon plus efficace, le Sauveur ne nous a pas raconté la réprobation d’un de ces grands scélérats dont les crimes font horreur, et que les mondains eux-mêmes regardent comme la proie de l’enfer ; il nous représente un de ces hommes tranquilles, d’un commerce aimable, faisant honneur à leur position. Ici, point de forfaits, point d’atrocités ; le Sauveur nous dit simplement qu’il était vêtu avec luxe, qu’il faisait tous les jours bonne chère. Il y avait bien un pauvre mendiant à sa porte ; mais il ne le maltraitait pas ; il eût pu le chasser plus loin ; il le souffrait sans insulter à sa misère. Pourquoi donc ce riche sera-t-il dévoré éternellement par les ardeurs de ce feu que Dieu a allumé dans sa colère ? C’est parce que l’homme qui vit dans le luxe et la bonne chère, s’il ne tremble pas à la pensée de l’éternité, s’il ne comprend pas qu’il doit « user de ce monde comme n’en usant pas », s’il est étranger à la croix de Jésus-Christ, est déjà vaincu par la triple concupiscence. L’orgueil , l’avarice, la luxure, se disputent son cœur, et finissent par y dominer d’autant plus qu’il ne songe pas même à rien faire pour les abattre. Cet homme ne lutte pas : c’est qu’il est vaincu ; et la mort s’est établie dans son âme. Il ne maltraite pas le pauvre ; mais il se souviendra trop tard que le pauvre est plus que lui, et qu’il fallait l’honorer et le soulager. Ses chiens ont eu plus d’humanité que lui ; et voilà pourquoi Dieu l’a laissé s’endormir jusqu’au bord de l’abîme où il doit tomber. Dira-t-il qu’il n’a pas été averti ? Il avait Moïse et les Prophètes ; plus que cela, il avait Jésus et son Église. Il a en ce moment la sainte Quarantaine qui a été annoncée pour lui ; mais se donne-t-il la peine de savoir même ce que c’est que ce temps de grâce et de pardon ? Il l’aura traversé sans s’en être douté ; mais il aura en même temps fait un pas de plus vers l’éternel malheur.

    Dom Guéranger

  • Mercredi de la deuxième semaine de carême

    Au Saint-Sacrifice, nous voyons aujourd’hui le Sauveur « monter vers Jérusalem « pour souffrir ; de nouveau « il donne sa vie en rançon pour plusieurs », il nous offre son « calice » de la Passion et de l’Eucharistie.

    L’Église souligne fortement, aujourd’hui, le thème de la Passion. Nous le voyons encore dans les antiennes du lever et du coucher du soleil : « Voici que nous montons à Jérusalem et le Fils de l’Homme sera livré pour être crucifié » (antienne du Benedictus). « Il sera livré aux païens pour être insulté, flagellé et crucifié » (antienne du Magnificat).

    C’est donc le désir de l’Église que, pendant toute la journée, nous montions avec le Seigneur à Jérusalem, pour la Passion. Remarquons qu’en nous inspirant cette pensée de la Passion, l’Église ne mentionne pas la Résurrection.

    Dom Pius Parsch

  • Mardi de la deuxième semaine de carême

    Introït:

    Tibi dixit cor meum, quæsívi vultum tuum. vultum tuum, Dómine, requíram : ne avértas fáciem tuam a me.

    Mon cœur vous a dit : J’ai cherché votre visage, votre visage, Seigneur, je le chercherai. Ne détournez pas de moi votre face.

    Communion:

    Narrábo ómnia mirabília tua : lætábor, et exsultábo in te : psallam nómini tuo, Altíssime.

    Je raconterai toutes vos merveilles. En vous, je me réjouirai et me livrerai à l’allégresse ; je chanterai votre nom, ô Très-Haut.

    Postcommunion:

    Ut sacris, Dómine, reddámur digni munéribus : fac nos tuis, quǽsumus, semper obœdíre mandátis.

    Pour que nous soyons rendus dignes de vos dons sacrés, faites, nous vous en supplions, Seigneur, que nous obéissions toujours à vos commandements.

    A la Communion, nous chantons un cantique fervent d’action de grâces pour la victoire de la Rédemption et nous demandons à Dieu de « garder toujours les commandements ». Comparons l’Introït et la Communion : ce que nous cherchons et implorons dans l’introït, est accompli dans la communion. Nous voyons maintenant la face du Christ. (Dom Pius Parsch)