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Liturgie - Page 446

  • Les saints anges

    Le mardi est le jour dévolu à la messe votive des saints anges, si on le souhaite, quand il n’y a pas de messe d’une fête au calendrier liturgique.

    Ce peut être l’occasion, en ce temps pascal, de se souvenir du rôle très important des anges au moment de la Résurrection, y compris sur le plan matériel (qui nous roulera la grosse pierre ? se demandent les femmes), et ensuite, dans la pédagogie même de la Résurrection (pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?).

    Au temps pascal, la messe des saints anges est la même que pendant le reste de l’année, en dehors des alléluias qui prolongent les envols des belles antiennes grégoriennes de l'introït, de l'offertoire et de la communion, et du second alléluia pascal remplaçant le graduel, qui est l’alléluia du lundi de Pâques :

    Allelúia. Angelus Dómini descéndit de cælo : et accédens revólvit lápidem, et sedébat super eum. Allelúia.

    Un Ange du Seigneur descendit du ciel et, s’approchant, il roula la pierre et s’assit dessus (Matthieu 28, 2).

  • Saints Soter et Caïus

    Le pape Saint Soter mourut martyr en 175. Le pape saint Caius (ou plutôt Gaius) ne fut pas martyr, semble-t-il, bien qu’il vécût sous Dioclétien dont il était un parent (ils étaient tous deux du lieu qui est devenu Split, en Croatie) : il mourut en 296, avant la persécution.

    Selon la Passion de sainte Suzanne (la Suzanne martyre romaine), celle-ci était la fille du prêtre saint Gabin, frère du pape Caïus. De fait, selon les Actes des martyrs, la maison de Caius, dont on fit une église, jouxtait celle de Gabin, dont on fit également une église : Sainte-Suzanne-aux-Thermes-de-Dioclétien. L’église de saint Caius fut célèbre, et Urbain VIII la reconstruisit (c’était celle de la « station » papale de ce jour), mais elle a disparu au XIXe siècle.

    Caius avait été enterré au cimetière de Callixte. Giovanni Battista de Rossi, qui avait découvert la crypte des papes en 1854, découvrit également la sépulture de Caïus, qui était à part, avec un fragment de son épitaphe :

    0422caius.jpg

    On lit d’abord Gaïou Episcopou (de Gaïus évêque), puis à la troisième ligne « pro I kal maion » : [le 10e jour] avant le Ier des calendes de mai.

    Cette épitaphe est, en 296, la dernière épitaphe romaine qui soit en grec (mais avec le nom latin du mois…).

  • 3e dimanche après Pâques

    En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Encore un peu, et vous ne me verrez plus ; et encore un peu, et vous me verrez, parce que je m’en vais auprès du Père.

    En disant : « Encore un peu et vous ne me verrez plus, » il s’adresse à ceux qui le voyaient alors corporellement présent, et leur parle ainsi parce qu’il devait aller vers son Père, et qu’après son ascension ses disciples n’allaient plus le voir comme homme mortel, tel qu’ils le voyaient lorsqu’il leur disait ces choses. Mais quand il ajouta : « Et encore un peu et vous me verrez, » c’est à toute l’Église qu’il le promit ; comme c’est à toute l’Église qu’il a fait cette autre promesse : « Voici que je suis avec vous jusqu’à la consommation du siècle ».

    Le Seigneur ne retardera pas l’accomplissement de sa promesse : encore un peu et nous le verrons, mais dans un état où nous n’aurons plus rien à demander, où nous n’aurons plus à interroger sur rien, parce qu’il ne nous restera rien à désirer, ni rien de caché à apprendre. Ce peu de temps nous paraît long, parce qu’il dure encore ; mais lorsqu’il sera fini, nous comprendrons combien il était court. Que notre joie ne ressemble donc pas à celle du monde, dont il est dit : « Mais le monde se réjouira » ; et néanmoins, pendant l’enfantement du désir de l’éternité, que notre tristesse ne soit pas sans joie ; montrons-nous, comme dit l’Apôtre : « Joyeux par l’espérance, patients dans la tribulation ». En effet, la femme qui enfante, et à laquelle nous avons été comparés, éprouve plus de joie à mettre au monde un enfant, qu’elle ne ressent de tristesse à souffrir sa douleur présente.

    Saint Augustin

  • De la Sainte Vierge le samedi

    « Cette porte sera fermée, et on ne l’ouvrira pas… » (Ezéchiel, 44, 2). Il y en a qui, par cette porte fermée, par laquelle il n’y a que le Seigneur le Dieu d’Israël qui entre, sans même qu’elle s’ouvre pour lui faire passage, entendent fort bien la Vierge Marie, qui étant vierge avant que d’enfanter Jésus-Christ, est encore demeurée vierge après l’avoir enfanté. Car elle était vierge non seulement lors que l’Ange lui disait : « Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre ; c’est pourquoi le fruit saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu. » Mais elle est aussi demeurée vierge pour toujours, même après la naissance de celui qui lui avait été annoncé. Ce qui s’est fait pour confondre ceux qui s’imaginent qu’après la naissance du Sauveur elle a eu des enfants de Joseph, parce qu’il y a des personnes que l’Evangile appelle les frères de Jésus-Christ.

    Lecture des matines, du Commentaire de saint Jérôme sur Ezéchiel, traduction d’un bréviaire monastique latin-français de 1725.

  • Chorus novæ Hierusalem

    Chorus novæ Hierusalem
    Novam meli dulcedinem
    Promat, colens cum sobriis
    Paschale festum gaudiis.

    Chœurs de la Jérusalem nouvelle, célébrez la douceur du miel nouveau ; livrez-vous aux joies innocentes, en cette solennité pascale.

    Quo Christus, invictus leo,
    Dracone surgens obruto,
    Dum voce viva personat,
    A morte functos excitat.

    Aujourd'hui, le Christ, lion invincible , foule le dragon et se lève du tombeau ; sa voix éclatante retentit ; elle appelle les morts à la vie.

    Quam devorarat improbus
    Prædam refudit tartarus:
    Captivitate libera,
    Jesum sequuntur agmina.

    Le perfide tartare rend la proie qu'il avait dévorée ; une foule, affranchie de la captivité, suit Jésus montant vers la lumière.

    Triumphat ille splendide,
    El dignus amplitudine,
    Soli poliquepatriam
    Unam facit rempublicam.

    Son triomphe est splendide ; il est digne du triomphateur qui, unissant le ciel et la terre, en fait un seul et même empire.

    Ipsum canendo supplices.
    Regem precemur milites,
    Ut in suo clarissimo
    Nos ordinet palatio.

    Nous, ses soldats, célébrons notre roi ; prions-le humblement de nous donner place en sa cour magnifique.

    Per sæcla metæ nescia
    Patri supremo gloria
    Honorque sit cum Filio
    Et Spiritu Paraclito. Amen.

    Au Père suprême soit la gloire ! honneur au Fils ! honneur à l'Esprit Paraclet, dans les siècles sans fin ! Amen.

    Saint Fulbert de Chartres (traduction dom Guéranger)

  • De ore prudentis procedit mel

    ℟. De ore prudéntis procédit mel, allelúia: dulcédo mellis est sub língua eius, allelúia:
    * Favus distíllans lábia eius, allelúia, allelúia.
    . Sapiéntia requiéscit in corde eius, et prudéntia in sermóne oris illíus.
    ℟. Favus distíllans lábia eius, allelúia, allelúia.

    De la bouche du sage découle le miel, alléluia : la douceur du miel est sous sa langue, alléluia : Un rayon de miel distille de ses lèvres, alléluia, alléluia. La sagesse repose dans son cœur, et la prudence est dans les paroles de sa bouche. Un rayon de miel distille de ses lèvres, alléluia, alléluia.

    Répons des matines, inspiré du Cantique des cantiques 4, 11 et des Proverbes 14, 33.

  • Saint Anicet

    Anicet, fils de Yohanna, naquit vers la fin du premier siècle, sous le règne de l’empereur romain Domitien, probablement en 90, dans la ville de Homs. (…)

    Le Pape Pie Ier, n'arrivant pas à arrêter la propagation des hérésies dans Rome, fit appel à Justin de Naplouse, puis à Anicet pour les combattre et défendre l'Eglise. (…)

    A la mort du pape Pie Ier, en l'an 157 c'est Anicet qui lui succède sur le trône de saint Pierre.

    En 161, Marc-Aurèle succéda à l'empereur Antonin le Pieux qui était plus tolérant vis à vis des chrétiens. Mais Marc-Aurèle, cet empereur philosophe, ne tarda pas à rallumer la persécution la plus sournoise contre les chrétiens de l'Empire. En 165, après avoir adressé son livre Dialogue avec Tryphon à l'empereur-philosophe, Justin est sommé de sacrifier aux idoles, c'est-à-dire de faire soumission au pouvoir temporel dominant (comme c'est le cas aujourd'hui en Islam - aslim t'aslam). Il refuse : il est décapité (idem dans la loi islamique). Durant ces années troubles, saint Polycarpe vint à Rome pour rencontrer le pape Anicet afin de définir des règles communes entre les églises d'Orient et celles d'Occident. Face aux succès croissant du christianisme dans l'empire romain, Marc-Aurèle va confirmer les lois juridiques posées par ses prédécesseurs, et proclamait une fois de plus le christianisme illicite, quelle que soit l’innocence de ceux qui le professent. Le pape Anicet fut arrêté et exécuté en 167. Son corps fut enterré sur la voie Appienne, dans le cimetière de Calliste. Les reliques de saint Anicet furent exhumées en 1604, pour reposer dans une très belle chapelle dédiée au saint, dans le palais du duc d'Altemps. Le chef de saint Anicet fut donné au duc de Bavière. Il existe aussi une relique de saint Anicet à Saint-Vulfran d'Abbeville.

    (Orient chrétien)

  • Saint Patern

    Le premier évêque de Vannes fut saint Patern, dont c’est la fête aujourd’hui selon le calendrier du diocèse. Saint Patern fut nommé évêque de Vannes au concile de la province de Tours qui se réunit à Vannes en 465. Arthur de la Borderie a écrit un petit livre sur saint Patern, sa légende et son histoire, qu’on peut trouver dans la Bibliothèque numérique de l’université Rennes 2 (en ligne et en PDF), et dont voici la conclusion.

    Il y a eu, aux Ve et VIe siècles, dans la Gaule et dans l'île de Bretagne, trois saints évêques du nom de Patern : saint Patern de Vannes — saint Patern d'Avranches — saint Patern ou Padarn du pays de Galles.

    Le premier est, par son épiscopat, fort antérieur aux deux autres, et ne peut d'aucune façon leur être identifié.

    La Vita S. Paterni, publiée dans les Cambro-British Saints, l'a confondu avec le Padarn gallois ; le cartulaire de Quimperléet le bréviaire de Léon, avec le Patern d'Avranches.

    Tout cela doit être écarté.

    La vita S. Paterni, écrite au XIe siècle, s'applique presque tout entière au saint Padarn gallois ; elle contient pourtant des traditions relatives à saint Patern de Vannes, portées au IXe siècle dans la Grande-Bretagne par les Bretons d'Armorique fuyant l'invasion normande, et parmi lesquelles une seule mérite considération : celle qui concerne les rapports de saint Patern avec le roi Caradauc.

    Nous la retrouvons aussi, celle-là, dans un document de la fin du XIIe siècle ou des premières années du XIIIe — la Descriptio reliquiarum — qui représente mieux que toute autre les souvenirs conservés par l'Église de Vannes concernant son fondateur et premier pasteur.

    Malheureusement ces souvenirs sont brefs. Ils permettent néanmoins de préciser un côté intéressant et très caractéristique du rôle de saint Patern.

    Armoricain ou au moins Gaulois de naissance, placé à Vannes en 465 pour gouverner, protéger, christianiser les Armoricains, il se trouva successivement en rapport avec des étrangers de race diverse qui venaient s'implanter en Armorique : d'abord les émigrés bretons, puis les Franks. — Il amena les émigrés bretons à reconnaître son autorité spirituelle, et en retour, par son intervention, il sut persuader aux indigènes de se fondre pacifiquement avec les Bretons en une même nation, sous un même chef, dans toute la partie du pays de Vannes située à l'ouest de cette ville. — Dans l'autre partie de son diocèse restée galloromaine, c'est lui aussi qui, vingt ans plus tard, sut ménager l'accord pacifique conclu entre sa cité et les Franks de Clovis.

    Ainsi dégagée des confusions, des erreurs, des fables dont on l'a maladroitement obscurcie, la figure de saint Patern brille encore, grande et imposante, dans la glorieuse auréole légitimement due au zèle du premier apôtre, au génie du pacificateur, conciliateur et arbitre des races diverses qui se disputaient alors la cité vannetaise et son large territoire.

  • Lux illuxit dominica

    Lux illuxit dominica,
    Lux insignis, lux  unica,
    Lux lucis et lætitiæ,
    Lux immortalis gloriæ.

    La lumière du dimanche s'est levée sur le monde ; lumière splendide, lumière unique, lumière brillante et joyeuse, lumière de gloire immortelle.

    Diem mundi conditio
    Commendat ab initio,
    Quam Christi resurrectio
    Sublimat privilegio.

    Ce jour avait la gloire d’être le premier de la création du monde; la résurrection du Christ vient l'enrichir de nouveaux privilèges.

    In spe perennis gaudii,
    Lucis exsultent filii,
    Vindicent membra meritis
    Conformitatem Capitis.

    Enfants de la lumière, tressaillez dans l'espérance des joies sans fin : membres d'un Chef divin, soyez-lui conformes par vos mérites.

    Solemnis est celebritas.
    Et vota sint solemnia ;
    Primæ diei dignitas
    Prima requirit gaudia.

    Jour solennel, pompes solennelles ; la dignité de la première des fêtes appelle la première des allégresses.

    Solemnitatum gloria
    Paschalis est victoria,
    Sub multis ænigmatibus
    Diu promissa patribus.

    La victoire pascale est la gloire des solennités: elle fut promise et présagée longtemps à nos pères sous de nombreux symboles.

    Jam scisso velo patuit
    Quod vetus lex præcinuit ;
    Figuram res exterminat,
    Et umbram lux illuminat.

    Il est maintenant déchiré, le voile qui couvrait les oracles de la loi antique ; la réalité anéantit la figure; la lumière illumine les ombres.

    Quid agnus sine macula,
    Quid hædus typi gesserit,
    Nostra purgans piacula,
    Messias nobis aperit.

    L'Agneau sans tache, le chevreau immolé : le Messie expiant nos crimes accomplit ces types à nos yeux.

    Per mortem nos indebitam,
    Solvit a morte debita ;
    Prædam captans illicitam,
    Prædo privatur licita.

    Par sa mort qui lui est infligée contre toute justice, il nous délivre de celle qui nous était due; pour avoir saisi une proie qu'elle ne devait pas toucher, la mort perd ses droits sur celle qui lui était dévolue.

    Carnis delet opprobria
    Caro peccati nescia ;
    Die reflorens tertia
    Corda confirmat dubia.

    Une chair exempte de péché efface l'opprobre de la chair coupable; au troisième jour elle refleurit, et sa vue confirme dans la foi les cœurs chancelants.

    O mors Christi vivifica,
    Tu Christo nos unifica !
    Mors morti non obnoxia
    Det nobis vitæ præmia. Amen.

    O mort du Christ vivifiante, rendez-nous un avec le Christ. O mort qui ne dois plus reparaître, assurez nous la récompense de vie. Amen.

    (Adam de Saint-Victor, traduction dom Guéranger)

  • Deuxième dimanche après Pâques

    Allelúia, allelúia. Cognovérunt discípuli Dóminum Jesum in fractióne panis.

    Allelúia. Ego sum pastor bonus : et cognósco oves meas, et cognóscunt me meæ. Allelúia.

    Alléluia, Alléluia. Les disciples reconnurent le Seigneur, Jésus à la fraction du pain.

    Alléluia. Je suis le bon pasteur et je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent. Alléluia.

    Les deux versets de l’Alléluia ne sont reliés que par le mot connaître (cognoscere). Le Bon Pasteur connaît ses brebis et ses brebis le connaissent — les disciples d’Emmaüs reconnaissent le Seigneur à la fraction du pain. Cette association d’idées est d’abord difficile à comprendre ; puis nous méditons sur le mot connaître. Ce mot signifie plus que son sens littéral ; il veut dire comprendre, avoir confiance, aimer, vivre l’un pour l’autre. C’est là la meilleure explication. Le Christ veut dire : Je suis avec les miens dans l’union la plus étroite, je suis un avec les miens. Le modèle de cette union est l’unité de la sainte Trinité. Mais où cette union se réalise-t-elle d’une manière plus profonde et plus intime que dans la « fraction du pain », dans la sainte Eucharistie ? Cette pensée est la lumière qui éclaire toute la messe.

    Dom Pius Parsch