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Lundi de Pâques

Que nous devions, pendant toute la journée, rester sous l’impression du mystère d’Emmaüs, c’est ce que nous disent les antiennes directrices du jour. Au lever du soleil, nous chantons : « Jésus s’approcha de ses disciples et marcha avec eux, mais leurs yeux étaient aveuglés pour qu’ils ne le reconnaissent pas, et il les réprimanda en leur disant : « Ô hommes sans intelligence et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les Prophètes. Alléluia ». Le soir, nous chantons : « De quoi vous entretenez-vous ainsi en chemin et pourquoi êtes vous tristes ? Alléluia ». Nous remarquerons que cette scène d’Emmaüs occupe l’Église pendant tout le temps pascal dans ses antiennes directrices. Un mot est particulièrement cher à l’Église et elle le chante tous les soirs du temps pascal : « Reste avec nous, Seigneur, car il se fait tard ».

Dom Pius Parsch

Commentaires

  • POEME POUR PAQUES :

    Jean Aicard

    Les pèlerins


    Vers Émmaüs, à l’heure où la clarté finit,
    Lentement, – ils devaient marcher soixante stades, –
    Deux hommes cheminaient, causant en camarades...
    Une Ombre, qui venait derrière eux, les joignit.

    Disciples de Jésus, ils parlaient de leur maître
    Que Magdeleine et Jean croyaient ressuscité.
    Une Ombre maintenant marchait à leur côté.
    C’était Jésus, mais rien ne le faisait connaître.

    Il leur dit : « De quoi parliez-vous en marchant ?
    Et pourquoi semblez-vous si tristes, pauvres hommes ? »
    « Tristes, lui dirent-ils, tristes, oui, nous le sommes ! »
    Et le son de leur voix était grave et touchant.

    « Es-tu donc tellement étranger à la Ville,
    Que tu ne saches pas notre malheur récent ?
    Jésus de Nazareth, un prophète puissant,
    Depuis trois jours à peine est mort, d’une mort vile.

    « Les sacrificateurs, les docteurs de la Loi,
    Nos magistrats l’ont tous condamné. Quelle honte !
    Mais toi, reste avec nous parce que la nuit monte.
    Inconnu, nous aimons à causer avec toi. »

    Or, depuis un instant, leurs paroles funèbres
    Retombaient sur leur coeur, dans la nuit, lourdement ;
    Un deuil affreux venait sur eux, du firmament ;
    En eux, comme autour d’eux, tout n’était que ténèbres.

    Et dans l’abandon triste où les laissait le jour,
    Vainement ils cherchaient, au ciel vide, une étoile ;
    Ils voyaient l’étranger comme à travers un voile,
    Mais ils sentaient en lui comme un attrait d’amour.

    S’il s’éloignait un peu, leur coeur, empli de troubles,
    Aussitôt amoindri, défaillait et pleurait...
    S’il se rapprochait d’eux, tout contents en secret,
    Ils se sentaient monter au coeur des forces doubles.

    C’était alors en eux comme un flot de chaleur,
    Le doux rayonnement d’une intime lumière ;
    Ils ne comprenaient plus leur détresse première
    Ni pourquoi le chemin leur devenait meilleur.

    Et les deux pèlerins que le Spectre accompagne
    Répétaient à Celui que l’on ne peut pas voir :
    « Reste avec nous, Seigneur, parce que c’est le soir,
    Et notre angoisse croît dans la nuit qui nous gagne. »
    (...)


    Jean AICARD, Jésus, 1896.

    (+ « Et vous terminez cette pièce allégorique du naïf passé par la prière que voici, qui tout à coup est de notre temps, et que des milliers d’âmes rediraient avec vous « )


    Oh ! puisque la nuit monte au ciel ensanglanté,
    Reste avec nous, Seigneur, ne nous quitte plus, reste !
    Soutiens notre chair faible, ô fantôme céleste.
    Sur tout notre néant seule réalité !

    Seigneur, nous avons soif, Seigneur, nous avons faim ;
    Que notre âme expirante avec toi communie !
    À la table où s’assied la fatigue infinie,
    Nous te reconnaîtrons quand tu rompras le pain.

    Reste avec nous. Seigneur, pour l’étape dernière.
    De grâce, entre avec nous dans l’auberge des soirs…
    Le temple et ses flambeaux parfumés d’encensoirs
    Sont moins doux que l’adieu de ta sourde lumière.

    Les vallons sont comblés par l’ombre des grands monts,
    Le siècle va finir dans une angoisse immense :
    Nous avons peur et froid dans la nuit qui commence.
    Reste avec nous. Seigneur, parce que nous t’aimon

  • Merci pour ce beau poème.

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