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Saint Damase

Les résultats des fouilles et des études faites récemment nous apprennent que ce célèbre Pontife des martyrs naquit à Rome l’an 305 et que son père, nommé Antoine  avait fait toute sa carrière ecclésiastique non loin du Théâtre de Pompée, près des archives de l’Église romaine.

La mère de Damase portait le nom de Laurentia, elle vécut environ quatre-vingt-douze ans et fut ensevelie sur la voie Ardéatine. Cette Laurentia eut aussi une fille nommée Irène, qui fut vierge consacrée. Quant à Damase, il est dit de lui dans une inscription : « Natus qui antistes sedis Apostolicae », précisément parce qu’il avait eu pour père un évêque, un des nombreux évêques ruraux disséminés à cette époque dans la campagne romaine. Dès sa jeunesse Damase fut employé aux Archives pontificales, et c’est là sans doute qu’il dut sentir naître sa vocation de poète des martyrs, commençant dès lors ses recherches historiques sur ces héroïques confesseurs de la Foi, — comme il le fit pour les martyrs Pierre et Marcellin, — recherches qui, parfois, purent profiter des dépositions orales des bourreaux eux-mêmes.

Damase fut élu pape in Lucinis en octobre 366, mais dans les premiers temps de son pontificat il fut combattu par le parti schismatique d’Ursin auquel adhéra une bonne partie du clergé. Quand celui-ci se soumit enfin au Pontife, Damase attribua cette réconciliation à l’intercession des martyrs.

Il n’y a pour ainsi dire pas de tombe illustre de martyr dans les cimetières romains que Damase n’ait honorée de ses vers, ordinairement gravés sur marbre, en caractères spéciaux et très beaux que nous devons au calligraphe Furius Dionysius Philocalus. Mais il ne se contenta pas seulement des vers ; il commença des restaurations et des embellissements en faveur d’un grand nombre de sépulcres de saints ; de certains, comme celui d’Eutychius ad Catacumbas, on avait perdu jusqu’à la trace.

Damase creusa, chercha, refit l’histoire, rétablit le culte, et, en certains cas où le martyre subi pour la foi était encore discuté, le Pontife régla la controverse et fit la canonique vindicatio Martyris.

Saint Damase mourut le 11 décembre 384 et fut enseveli près de sa mère et de sa sœur dans une crypte érigée par lui sur la voie Ardéatine, que le Liber Pontificalis appelle sans plus basilica sua.

Bienheureux cardinal Schuster

Fama.jpg

Exemple de poème de saint Damase gravé dans le marbre par Furius Dionysius Philocalus (cliquer pour agrandir). Il s’agit ici de sainte Agnès. Les deux derniers vers disent : « O toi que je veux vénérer, si bienfaisante, sainte gloire de la pudeur, Aux prières de Damase, sois favorable, je t’en supplie, illustre martyre ! »

 

Pour la commémoration de l’Avent

Aux laudes

Super te Jerusalem orietur Dominus, et gloria ejus in te videbitur.

Sur toi, Jérusalem, se lèvera le Seigneur, et sa gloire en toi se verra.

Aux vêpres

Vox clamantis in deserto : Parate viam Domini, rectas facite semitas Dei nostri.

Voici la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez la voie du Seigneur, rendez droits les sentiers de notre Dieu.

Commentaires

  • Très bien, et le commentaire du saint cardinal Shuster magnifique. Si vous pouviez traduire l'intégralité de la commémoration de sainte Agnès, composée par Damase et gravée par Philocalus, ce serait merveilleux. Le texte est difficilement lisible pour un demi latiniste comme moi. Peut-être peut-on trouver ces textes sur Internet ?

  • On trouve (presque) tout sur internet...

    FAMA REFERT SANCTOS DUDUM RETULISSE PARENTES
    AGNEN CUM LUGUBRES CANTUS TUBA CONCREPUISSET
    NUTRICIS GREMIUM SUBITO LIQUISSE PUELLAM
    SPONTE TRUCIS CALCASSE MINAS RABIEMQUE TYRANNI
    URERE CUM FLAMMIS VOLUISSET NOBILE CORPUS
    VIRIBUS INMENSUM PARVIS SUPERASSE TIMOREM
    NUDAQUE PROFUSUM CRINEM PER MEMBRA DEDISSE
    NE DOMINI TEMPLUM FACIES PERITURA VIDERET
    O VENERANDA MIHI SANCTUM DECUS ALMA PUDORIS
    UT DAMASI PRECIBUS FAVEAS PRECOR INCLYTA MARTYR

    Agnès, quand la trompette eut résonné de ses lugubres chants,
    Quitta aussitôt le sein de sa nourrice, malgré son jeune âge,
    Foula spontanément la rage et les menaces d’un tyran féroce ;
    Comme il avait voulu consommer par les flammes son noble corps,
    Avec ses faibles forces, elle surmonta une peur immense
    Et sur ses membres nus laissa tomber sa chevelure épaisse,
    Pour qu’aucun visage mortel ne vît le temple du Seigneur.
    Vénérable pour moi, ô bienfaisante, sainte gloire de la pudeur,
    Sois favorable, je t’en prie, à la prière de Damase, illustre martyre.

    (traduction J.-L. Charlet, in Ambroise de Milan : hymnes)

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