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Liturgie - Page 45

  • De la Sainte Vierge le samedi

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    Ascéndens de desérto Regina mundi, étiam Angelis sanctis, ut canit Ecclésia, speciósa facta est, et suávis in delíciis suis. Désinant tamen desérti huius mirári delícias, quia Dóminus dedit benignitátem, et terra nostra dedit fructum suum. Quid mirántur, de terra desérta Maríam ascéndere delíciis affluéntem? Miréntur pótius páuperem Christum de cæléstis regni plenitúdine descendéntem; longe enim amplióri miráculo dignum vidétur, Dei Fílium paulo minus ab Angelis minorári, quam Dei Matrem super Angelos exaltári. Illíus síquidem exinanítio, facta est replétio nostra: illíus miséria, mundi delíciæ sunt. Dénique, cum dives esset, propter nos pauper factus est, ut nos eius inópia ditarémur.

    Saint Bernard, 4e sermon sur l’Assomption.

    Montant du désert, la Reine du monde, comme chante l’Église (1), est apparue belle et douce dans ses délices (2) même aux yeux des saints anges. Mais qu’ils ne s’étonnent pas tant devant les délices de ce désert ! Le Seigneur a donné sa bénignité et notre terre a donné son fruit ! (3) Pourquoi s’étonnent-ils que Marie, toute riche de délices, monte d’une terre déserte ? Ils devraient plutôt s’étonner que le Christ pauvre descende de la plénitude du Royaume des Cieux. Car, à ce qui me semble, c’est digne d’un bien plus grand miracle de voir le Fils de Dieu devenir un peu moins que les anges (4) que de voir la Mère de Dieu exaltée au-dessus des anges (5). C’est son anéantissement à lui qui fait notre richesse. Ce sont ses souffrances qui font les délices du monde. Car de riche qu’il était, il s’est fait pauvre pour nous afin de nous enrichir par son indigence. (6)

    (1) Dans la liturgie de l’Assomption, qui reprend le Cantique des cantiques.

    (2) Antienne du commun des fêtes de la Sainte Vierge.

    (3) Psaume 84.

    (4) Psaume 8.

    (5) Liturgie de l’Assomption.

    (6) Seconde épître de saint Paul aux Corinthiens.

  • Saint Louis

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    La plus ancienne cathédrale des Etats-Unis (1794) porte le nom de saint Louis. C’est la cathédrale de la Nouvelle-Orléans.

    La première pierre a été posée en… 1789. Le diocèse « de Louisiane et des Deux Florides » a été créé en 1793, et il couvrait une grande partie des Etats-Unis, depuis le golfe du Mexique jusqu’à la frontière canadienne. Le premier évêque s’appelait Louis, mais en espagnol, puisque le diocèse était détaché de celui de Saint-Cristobal de La Havane : Luis Peñalver y Cárdenas.

    En 1826 fut créé le diocèse de Saint-Louis, détaché de celui de Louisiane. Le premier évêque de Saint-Louis, l’italien Joseph Rosati, construisit une cathédrale dédiée au saint roi, connue aujourd’hui comme l’ancienne cathédrale Saint-Louis-Roi-de-France, car en 1914 a été construite la « nouvelle cathédrale », également dédiée à saint Louis.

    Le grand défenseur américain de la liturgie traditionnelle Peter Kwasniewski a visité la cathédrale de la Nouvelle-Orléans le mois dernier et a publié le 21 août sur le blog New Liturgical Movement un article orné de nombreuses photos. On y voit notamment les dix jolis vitraux qui retracent la vie de saint Louis. Ils datent de 1929 et ils sont…. allemands.

  • Saint Barthélemy

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    Le martyre de saint Barthélemy (en Grande Arménie, à gauche) et de saint Philippe (à Hiérapolis en Phrygie, à droite), Russie centrale, XVIIIe siècle.

    Dans le calendrier byzantin, on célèbre le 25 août (donc demain) la translation des reliques de saint Barthélémy. La fête de l’apôtre est le 11 juin, conjointement avec saint Barnabé.

    Tropaires du lucernaire :

    Avec ta langue comme filet, saint Apôtre, annonçant le Verbe divin, tu retiras le monde habité du gouffre des vaines adorations et de la funeste absence-de-Dieu pour le mener vers le Christ par la foi, vers ce Dieu qui te donna telle grâce, Barthélemy, comme à son disciple choisi.

    Le Soleil de gloire, Jésus, t'envoya comme rayon vers l'ensemble du monde pour chasser les ténèbres des sans-Dieu avec force et pour illuminer tous ceux qui gisaient dans la nuit et le sommeil de l'erreur pour en faire, Barthélemy, les héritiers de la lumière et du jour.

    Obéissant aux volontés de celui dont l'univers suit le vouloir et l'imitant comme docteur de vérité, par ta mort sur la croix tu bus le calice de ta passion dans l'allégresse et désormais avec les Anges et les Apôtres, Barthélemy, tu exultes devant le sommet de tes désirs.

    *

    Le 25 août c’est le 7 septembre dans le calendrier julien. Cette vidéo, tourné le 7 septembre 2014, montre de brèves images de la divine liturgie de la translation des reliques de saint Barthélemy lors de la célébration de la « fête des troupes cosaques de Tersk », organisée par la « Stanitsa de Kazan », en l’église de l’icône de la mère de Dieu de Kazan à Stavropol.

     

  • Saint Philippe Béniti

    La messe est du deuxième commun des confesseurs non pontifes, avec cette collecte propre :

    Deus, qui per beátum Philippum Confessórem tuum, exímium nobis humilitátis exémplum tribuísti : da fámulis tuis próspera mundi ex ejus imitatióne despícere, et cæléstia semper inquírere.

    Dieu, vous nous avez donné un excellent modèle d’humilité en la personne de votre Confesseur, le bienheureux Philippe : accordez à vos serviteurs de mépriser, à son exemple, les biens de ce monde et de chercher toujours les biens du ciel.

    Cette collecte fait partie de celles, nombreuses, qui ont été mises à la poubelle par les fabricants de la néo-liturgie, au motif qu’aujourd’hui il est impensable pour un chrétien digne de ce nom de mépriser les biens de ce monde. Pire encore, cette collecte en fait ne parle pas seulement des biens, mais précisément de la prospérité. L’homme de notre temps, donc aussi le chrétien, serait fou de mépriser la prospérité.

    Heureusement, la fête de saint Philippe Béniti a été supprimée du calendrier, ce qui d’emblée résout le problème.

  • Le Cœur immaculé de Marie

    Cette fête a été mise par Pie XII à la place de l’octave de l’Assomption treize ans avant de supprimer l’octave de l’Assomption… Dans l’office propre de la congrégation de France des bénédictins, il y avait au 9 juillet une fête du Cœur très pur de la Bienheureuse Vierge Marie, qui ne correspond pas à la fête du même nom dont le formulaire fut approuvé en 1855 par la Congrégation des rites pour le troisième dimanche après la Pentecôte ou le dimanche après l’octave de l’Assomption.

    Au troisième nocturne, donc en commentaire de l’évangile, cet office bénédictin a un extrait du célèbre sermon de saint Bernard pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption (la phrase entre crochets est omise ; il s’agit d’une citation de L’Eunuque de Térence…) :

    Ne voyons-nous point que, dès le principe, Marie est la première personne que rencontrent les bergers ? L'Évangéliste nous dit en effet : « ils trouvèrent Marie et Joseph avec l'enfant qui était posé dans une crèche (Luc. II, 16). » Il en est de même des Mages, si vous vous en souvenez, qui ne trouvèrent point non plus l'enfant Jésus sans Marie (Matt. II, 11), et plus tard, quand elle porta le Seigneur dans son temple, elle entendit Siméon lui parler longuement de son fils et d'elle-même sans cesser de se montrer aussi peu pressée de parler qu'elle était avide d'écouter. Et même « Marie conservait toutes ces paroles et les repassait dans son cœur (Luc. II, 19). » Mais, dans toutes ces circonstances, on ne trouve pas qu'elle ait dit un seul mot du grand mystère de l'Incarnation. [Oh ! malheur à nous qui avons toujours la parole à la bouche, malheur à nous qui laissons un si libre cours à toutes nos pensées, « qui sommes percés partout, » comme dit le comique.]

    Que de fois Marie entendit son fils non seulement parler à la foule en particulier, mais encore révéler à ses apôtres, lors des entretiens particuliers, les mystères du royaume de Dieu. Que de fois le vit-elle opérer des miracles, puis elle le vit attaché à la croix, expirant, ressuscité et montant au ciel. Or, dans toutes ces circonstances, c'est à peine si on rapporte que notre pudique tourterelle éleva la voix. Enfin, nous lisons dans les Actes des apôtres, qu'en revenant du mont des Oliviers, ils persévéraient unanimement dans la prière. De qui est-il parlé ainsi ? Si Marie se trouvait du nombre, qu'elle soit nominée la première, puisqu'elle est plus grande que tous les autres, tant par la prérogative de sa maternité qu'à cause du privilège de sa sainteté. Or, l'historien sacré dit : « C'étaient Pierre et André, Jacques et Jean, » et les autres. « Tous, ils persévéraient unanimement dans la prière avec les femmes et avec Marie, mère de Jésus. » Est-ce donc ainsi qu'elle se montrait la dernière des femmes pour être nommée après toutes ? On peut bien dire que les disciples étaient vraiment charnels, alors que, n'ayant pas reçu le Saint-Esprit, parce que Jésus n'était pas encore glorifié, ils eurent une discussion pour savoir qui était le plus grand parmi eux. Marie, au contraire, s'humiliait non-seulement en toutes choses, mais encore plus que tous les autres, d'autant plus profondément qu'elle était plus grande.

    Aussi, est-ce avec raison que celle qui s'était faite la dernière de tous quand elle était la première, fut élevée du dernier rang au premier ; c'est avec raison qu'elle devient la maîtresse de tous, comme elle s'était faite la servante de tous ; c'est justice enfin qu'elle fût élevée au-dessus des anges mêmes, après s'être placée avec une ineffable douceur au-dessous des veuves et des pécheresses pénitentes, au-dessous de celle d'où sept démons avaient été chassés. Je vous en prie, mes enfants bien-aimés, cherchez à acquérir cette vertu si vous aimez Marie ; oui, si vous avez à cœur de lui plaire, imitez sa modestie. Il n'y a rien qui soit plus convenable à l'homme en général, rien qui siée davantage au chrétien en particulier ; mais surtout, il n'est pas de vertu qui convienne mieux que celle-là à des religieux.

  • Sainte Jeanne de Chantal

    Lettre à la Mère de Chatel.

    Ma très-chère fille, vous voulez que je vous dise ce que vous devez faire en votre retraite ; hélas ! ma fille, vous savez que je ne suis pas capable de vous beaucoup dire là-dessus : toutefois, pour contenter votre bon cœur et condescendre à votre humilité, je vous dirai que le premier jour que l'on entre en solitude, il ne faut pas promptement se mettre à faire sa confession, il le faut employer à bien tout ramasser et calmer son âme devant Dieu, afin que, par après, comme une eau bien rassise opposée à ce beau soleil, l'on en voie clairement le fond Le lendemain, il faut faire son examen général tout doucement sans empressement, effort, ni curiosité.

    Je n'aime pas beaucoup que l'on s'accoutume à écrire tout au long sa confession annuelle, bien que cela soit en liberté à celles qui ne pourraient faire autrement. Puisque les trois ou quatre premiers jours se doivent employer à la vie purgative vous pourrez prendre les premières ou dernières méditations de Philothée, ou telle autre conforme à celles-là. Les jours suivants, il faudra s'entretenir doucement à ce que notre doux Sauveur a fait pour notre amour, et a ce qu'il fait pour nous [78] racheter. Les derniers jours vous prendrez quelque livre qui traite de l'amour infini, et des richesses éternelles de ce grand Dieu ; car sur la fin de la solitude il faut s'essayer de dépouiller son cœur de tout ce que nous connaissons qui le revêt, et mettre aux pieds de Notre-Seigneur tous ses vêtements, l'un après l'autre, le suppliant de les garder et nous revêtir de lui-même ; et ainsi toute dénuée et dépouillée devant cette divine honte, il faut derechef nous jeter entre les bras de sa Providence, lui laissant le soin et le gouvernement de tout notre être, et croyez-moi, ma fille, rien ne nous manquera. Ne nous chargeons ni revêtons jamais d'aucun soin, désir, affection ni contrainte, car puisque nous avons tout remis à Notre-Seigneur, laissons-le gouverner, et pensons seulement à lui complaire, soit en souffrant, soit en agissant.

    Quant à ce qui est de gagner l'indulgence concédée aux âmes religieuses qui font la solitude, vous ne devez avoir aucune crainte de ne la pas gagner pour ne pouvoir pas méditer en détail, ni discourir avec l'entendement au temps de l'oraison, Dieu vous donnant une occupation plus simple et intime avec sa bonté. Mais, ma fille, voici ce que vous devez faire : vous devez lire très-attentivement les points que vous méditeriez si vous en aviez la liberté, et en les lisant retirer dévotement votre âme en Dieu, ainsi cette lecture vous tiendra lieu de méditation ; et si lisant de la façon, votre esprit recevra toujours de bonnes impressions de cette lecture, et jaçoit que le profit nous soit inconnu, il n'en est pas moindre pourtant. Et après avoir fait votre devoir par celle lecture, vous trouvant par après en l'oraison, en votre manière simple et amoureuse, je vous dis que vous satisfaites plus que très-entièrement à la méditation ; et voici la raison : c'est que Dieu, infini en grandeur, comprend tous les mystères, si que possédant Dieu, vous êtes excellemment dans l'essence du mystère que vous vous étiez proposé pour votre méditation. Un Père de religion [80] fort spirituel, docte et vertueux, m'a encore reconfirmé en cet avis.

    Certes, ma très-chère fille, c'est un exercice très-important que celui de nos solitudes annuelles ; il faut tâcher de les faire avec le plus de dévotion et fidélité qu'il se pourra. J'estime qu'il sera très-utile à vos filles que vous fassiez lire à table le livre des Exercices du père dom Sens de Sainte-Catherine ; car, comme m'a dit Monseigneur, c'est-à-dire notre Bienheureux Père qui vivait alors, il est ample et d'un style mouvant, mais c'est un style des saints, fuyant l'immortification, et détestant les recherches de l'amour-propre. Pour la méditation, il faut donner aux filles des points moelleux, doux, solides et affectifs. Je suis en l'amour divin,

    Ma très-chère fille,

    Votre très-humble et indigne sœur et servante en Notre-Seigneur,

    Sœur Jeanne-Françoise Fremyot,

    de la Visitation Sainte-Marie.

  • 12e dimanche après la Pentecôte

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    L'homme qui « descend de Jérusalem à Jéricho tombe aux mains des brigands » précisément parce qu'il a lui-même voulu descendre. Les brigands ne peuvent être que ceux dont le Sauveur dit : « Tous ceux qui sont venus avant moi ont été des voleurs et des brigands. » Il ne tombe d’ailleurs pas au milieu de voleurs mais « de brigands » bien plus terribles que de simples voleurs puisqu'ils ont volé et couvert de plaies cet homme qui, « descendant de Jérusalem », était tombé entre leurs mains.

    Quelles sont ces plaies ? Quelles sont ces blessures dont l'homme est atteint ? Les vices et les péchés. Puis les brigands, après l'avoir dépouillé de ses vêtements et couvert de blessures, ne le secourent pas dans sa nudité et, après l'avoir roué de coups encore une fois, l'abandonnent ; c'est pourquoi l'Ecriture dit : « L'ayant dépouillé et couvert de blessures, ils s'en allèrent, le laissant » non pas mort, mais « à demi mort ».

    Or voici que par le même chemin descendaient « un prêtre » d'abord, puis « un lévite », qui avaient peut-être fait du bien à d'autres personnes mais n’en firent pas à celui « qui était descendu de Jérusalem à Jéricho ». Le prêtre, à mon avis figurant la Loi, voit le Samaritain et de même le lévite qui, selon moi, représente les Prophètes, le voit aussi. Tous deux l’ont vu mais ils passèrent et l'abandonnèrent là.

    Mais la Providence laissait cet homme à demi mort aux soins de celui qui était plus fort que la Loi et les Prophètes, c'est-à-dire du Samaritain, dont le nom signifie « gardien ». C'est lui qui « ni ne sommeille ni ne dort en veillant sur Israël » (psaume 120). C'est pour secourir l’homme a demi mort que le Samaritain s'est mis en route ; il ne descend pas « de Jérusalem a Jéricho » comme le prêtre et le lévite, ou plutôt, s'il descend, il descend pour sauver le moribond et veiller sur lui... Aussi, après être venu jusqu'à l'homme a demi mort, l’ayant vu baigner dans son sang, il en eut pitié et s'approcha de lui pour devenir son prochain. « Il banda ses blessures, versa de l’huile mêlée de vin », et ne dit pas ce qu'on lit dans le prophète : « II n'y a ni pansement ni huile ni bande à appliquer (Isaïe 1,6). » Voilà le Samaritain dont les soins et les secours sont nécessaires à tous ceux qui sont malades, et il avait spécialement besoin du secours de ce Samaritain, l’homme qui, « descendant de Jérusalem, était tombé entre les mains de brigands » qui l’avaient blessé et laissé pour mort. Mais afin que vous sachiez que la Providence divine conduisait ce Samaritain, descendu pour soigner un l’homme « tombé aux mains de brigands », il est clairement spécifié qu’il portait avec lui des bandes, de l’huile et du vin ; à mon avis, ces objets, le Samaritain ne les emportait sans doute pas avec lui pour cet unique moribond mais pour d’autres aussi, blessés de diverses façons et qui avaient également besoin de bandes, d’huile et de vin. Il avait de l’huile dont l’Écriture dit : « Que l’huile fasse luire le visage » (psaume 103), le visage sans aucun doute de celui qui avait été soigné. Pour calmer l’inflammation des blessures, il les nettoie avec de l’huile, et avec du vin mêlé de je ne sais quel produit amer. Puis il « chargea le blessé sur sa monture », c’est-à-dire sur son propre corps : il a, en effet, daigné assumer l’humanité. Ce Samaritain « porte nos péchés » (1 Pierre) et souffre pour nous ; il porte le moribond et le conduit dans une auberge, c’est-à-dire dans l’Église qui accueille tous les hommes, ne refuse son secours à personne et où tous sont conviés par Jésus : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et qui ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai. »

    Et après avoir conduit le moribond à l’auberge, il ne le quitte pas immédiatement, mais demeure avec lui toute une journée pour soigner ses blessures, non seulement pendant le jour, mais encore durant la nuit, lui consacrant ainsi toute sa sollicitude et son savoir-faire. Lorsque, le matin, il s’apprêtait à partir, il prélève sur son argent, sur ses fonds personnels, « deux deniers » de bon aloi, et il en gratifie l’aubergiste, sans aucun doute l’ange de l’Église, en lui prescrivant de soigner consciencieusement et de mener jusqu’à la guérison cet homme que lui-même avait soigné durant un temps trop bref. Quant aux deux deniers donnés à l’ange comme salaire pour qu’il soigne bien l’homme à lui confié, ils représentent, me semble-t-il, la connaissance du Père et du Fils et la connaissance de ce mystère : le Père est dans le Fils et le Fils dans le Père. Promesse est également faite à l’hôtelier de lui rembourser immédiatement tous les frais que nécessite la guérison du moribond.

    Ce gardien des âmes est apparu vraiment plus proche des hommes que la Loi et les Prophètes, « en faisant miséricorde à celui qui était tombé entre les mains de brigands » et il s’est montré son prochain non pas tellement en paroles mais en actes. Il nous est donc possible, suivant ce qui est dit : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis du Christ », d’imiter le Christ et d’avoir pitié des hommes « tombés aux mains des brigands », d’aller à eux, de bander leurs plaies, d’y verser de l’huile et du vin, de les charger sur notre propre monture et de porter leurs fardeaux et c’est pour nous y exhorter que le Fils de Dieu ne s’adresse pas seulement au docteur de la Loi mais à nous tous : « Va, toi aussi, et fais de même. » Si nous agissons de la sorte, nous obtiendrons la vie éternelle dans le Christ Jésus, « à qui appartiennent la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Amen ».

    Origène, homélie 34 sur saint Luc.

  • A Potchaïev

    Les autorités multiplient les entraves sur les voies d'accès, mais il y en a qui arrivent quand même... Ça ne va pas être facile de supprimer tous les "Moscovites", même à l'ouest de l'Ukraine...

  • Aux Grottes de Kiev

    Il semble que les autorités aient laissé entrer quelques fidèles (dans l'église Saint-Agapit, la plus proche de l'entrée). Avec une ordination sacerdotale.

  • A Valaam

    La divine liturgie de la Transfiguration au monastère de Valaam, avec un sublime Chant des chérubins.

    0:30:55 Antiennes de la fête, petite entrée.

    0:43:05 Troparion et Kontakion (chant znamenny).

    0:45:12 Trisagion, épître, Évangile.

    1:07:29 Chant des Chérubins (chant znamenny) et grande entrée.

    1:24:45 Credo.

    1:27:29 Canon eucharistique.

    1:35:20 Mégalynaire. "Ton enfantement fut sans corruption : Dieu est sorti de ton sein, revêtu de chair Il est apparu sur terre et a vécu parmi les hommes ; c'est pourquoi, Mère de Dieu, tous nous te magnifions."

    1:42:18 Notre Père.

    2:32:41 Bénédiction des fruits.