Hier l’offertoire était Sanctificavit Moyses. Aujourd’hui c’est la fête des anges gardiens. Or dans les visions de sainte Gertrude, un jour que sa santé l’empêche d’aller à la messe, Jésus lui propose de la chanter rien que pour elle, dans le ciel avec les saints. Il chante cet offertoire, et alors apparaissent les anges gardiens…
La fête des anges gardiens n’existait pas à l’époque de sainte Gertrude, et le jour de cette vision était un 3e dimanche de l’Avent… (Jésus, qui a chanté l’introït Gaudete, chante l’offertoire Sanctificavit Moyses – en entier, sans doute, après avoir chanté l’offertoire Domine Deus in simplicitate. Ce sont deux offertoires de messes de la dédicace des églises, et le récit de sainte Gertrude vient juste après les visions lors de la fête de la dédicace et de la cérémonie de consécration d’une chapelle.)
Pendant ce chant, le Cœur du Seigneur Jésus parut sortir de sa poitrine, semblable à un autel d'or qui brillait comme un feu ardent. Alors tous les anges députés pour servir les hommes prirent leur vol et vinrent offrir avec une grande joie, sur cet autel du Cœur sacré, des oiseaux vivants qui signifiaient toutes les bonnes œuvres et toutes les prières de ceux dont ils étaient chargés. Les saints offrirent ensuite leurs mérites au Seigneur sur cet autel, pour son éternelle gloire et le salut de l'âme qui était là présente. Enfin arriva un prince magnifique : c'était l'ange à qui Dieu avait confié cette âme ; il portait un calice d'or et l'offrit aussi sur l'autel du Cœur divin. Ce calice contenait les tribulations, les adversités et les souffrances que cette bienheureuse avait supportées tant en son corps qu’en son âme depuis son enfance. Le Seigneur bénit ce calice du signe de la croix, à la manière d'un prêtre qui consacre l'hostie. Ensuite il dit d'une voix harmonieuse: Sursum corda : élevons nos cœurs; et tous les saints, animés par cette parole, s'approchèrent et élevèrent leurs cœurs sous la forme de tuyaux d'or jusqu'à l'autel du Cœur divin, afin de recueillir, pour l'augmentation de leurs joies, de leurs mérites et de leur gloire, quelques gouttes du calice débordant qui avait été béni et consacré par le Seigneur avec tant d'autour.