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Liturgie - Page 42

  • Samedi des quatre temps

    L’évangile de ce jour commence par une parabole qu’on en trouve qu’en saint Luc :

    Un homme avait un figuier planté dans sa vigne ; et il vint y chercher du fruit, et n’en trouva point. Alors il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier, et je n’en trouve pas ; coupe-le donc : pourquoi occupe-t-il encore le sol ? Le vigneron, répondant, lui dit : Seigneur, laisse-le encore cette année, jusqu’à ce que je creuse tout autour et que j’y mette du fumier ; peut-être portera-t-il du fruit : sinon, tu le couperas ensuite.

    Dans sa Catena aurea, saint Thomas d’Aquin cite souvent Théophylacte, archevêque d’Ohrid entre plus ou moins 1086 et 1126. Ce qui est assez curieux, car Thomas devait considérer Théophylacte comme schismatique, même s’il n’y avait pas encore eu de schisme formel entre Ohrid et Rome : Théophylacte venait de Constantinople, et il a écrit un livre Sur les erreurs des latins, condamnant le Filioque tant dans la forme que sur le fond.  Les commentaires de Théophylacte sur les évangiles eurent, comme on le voit, un grand succès en Occident, et il y eut de nombreuses éditions de leur traduction latine. Il est regrettable qu’il n’y en ait toujours pas de traduction française, comme on peut le penser par ces deux extraits cités par saint Thomas d’Aquin :

    Par trois fois notre nature a refusé de donner le fruit qui lui est demandé ; dans le paradis lorsque dans la personne de nos premiers parents nous avons désobéi au commandement de Dieu, en second lieu, lorsque les Israélites adorèrent le veau d'or qu'ils avaient fabriqué, troisièmement, lorsqu'ils renièrent le Sauveur. Ces trois ans peuvent encore figurer les trois âges de la vie : l'enfance, la virilité et la vieillesse.

    Le père de famille, c'est Dieu le Père ; le cultivateur, c'est Jésus-Christ qui ne permet pas que l'on coupe le figuier stérile, et qui semble dire à son Père : Ni la loi, ni les prophètes n'ont pu leur faire produire des fruits de pénitence, cependant je les arroserai de mes souffrances et de mes enseignements, peut-être alors ils produiront des fruits d'obéissance.

  • Vendredi des quatre temps

    Elle vint avec un vase d’albâtre, répandit le parfum, se tint en arrière aux pieds du Seigneur, inonda ses pieds de ses larmes, les essuya avec ses cheveux, et elle ne cessa de baiser ces mêmes pieds qu’elle inondait et essuyait. C’est donc nous que cette femme représente, si, après nos péchés, nous retournons au Seigneur de tout cœur, si nous imitons les pleurs de sa pénitence. Que veut en effet dire ce parfum, si ce n’est la bonne odeur de notre réputation ? C’est pourquoi saint Paul dit : « Nous sommes en tout lieu pour Dieu la bonne odeur du Christ. » Si donc nous faisons des œuvres bonnes, qui répandent dans l’Église l’odeur d’une bonne réputation, que faisons-nous en ce qui concerne le corps du Seigneur, sinon de l’inonder de parfum ?

    Mais la femme se tint aux pieds de Jésus : nous nous mettons devant les pieds du Seigneur quand nous nous opposons à ses voies par nos péchés ; mais si nous nous convertissons après nos fautes et embrassons une pénitence sincère, alors nous nous tenons en arrière, à ses pieds, car nous voulons suivre ses pas au lieu de les arrêter.

    La femme arrose ses pieds de ses larmes : ce que nous faisons aussi vraiment si, par un sentiment de compassion, nous nous inclinons vers le moindre des membres du Seigneur, si nous prenons part à la souffrance de ses saints dans la tribulation ; si, leur tristesse, nous la considérons comme notre tristesse.

    Nous essuyons donc de nos cheveux les pieds du Seigneur, lorsque nous montrons notre pitié pour ses saints, auxquels nous compatissons par charité, même au moyen de notre superflu : de telle façon que notre esprit souffre dans sa compassion, au point qu’une main généreuse montre le sentiment vif de la douleur. Celui-là en effet mouille de ses larmes les pieds du Rédempteur, mais ne les essuie pas de ses cheveux, qui compatit, il est vrai, à la douleur de son prochain, mais ne lui vient pas en aide de son superflu. Il pleure, mais il n’essuie pas, celui qui lui présente les paroles de la douleur, mais qui, ne lui présentant pas ce qui lui manque, n’enlève pas du tout la force de la douleur.

    La femme baise les pieds qu’elle essuie ; ce que nous aussi nous faisons véritablement, si nous aimons ardemment ceux que nous soutenons de notre libéralité, de façon que le besoin du prochain ne nous soit pas à charge ; que son indigence, que nous soulageons, ne nous soit pas un fardeau et que, alors que la main présente le nécessaire, notre esprit ne soit pas engourdi loin de l’affection.

    Saint Grégoire le Grand (bréviaire)

  • A Sviatogorsk

    Il y avait longtemps que le monastère de Sviatogorsk n’avait pas mis de vidéos liturgiques en ligne. Il l’a fait à l’occasion de la visite du primat de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, le métropolite Onuphre, qui a présidé la divine liturgie et la procession au skite Saint-Jean de Shanghaï, avant-hier, fête du miracle de l’archange saint Michel.

    Le monastère de Sviatogorsk est l’exemple type du retour à la grande tradition de l’icône, comme on le voit sur l’iconostase de tous ses sanctuaires.

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    (L’archevêque Jean de Shanghaï puis de San Francisco est né en 1896 dans le village d’Adamovka, à une douzaine de kilomètres de Sviatogorsk, dans une famille qui fréquentait assidument le monastère, et qui s’exila après la révolution bolchevique. Il est mort en 1966 et a été canonisé par l'Eglise orthodoxe russes hors frontières en 1994 et par l’Eglise orthodoxe russe en 2008, et les moines et moniales de Sviatogorsk ont construit sur le lieu même de sa naissance un skite qui a été consacré en 2018. On voit sur la vidéo qu'une grande basilique est en construction.)

  • Saint Matthieu

    Le doxastikon des laudes de la liturgie byzantine, par le chœur Antiphoniko Melos, enregistré en l’église Saint-Dimitri de la ville homonyme de l’Attique.

    Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι

    Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit

    Κροτήσωμεν ἐν ᾄσμασι σήμερον πιστοί, ἐπὶ τῇ μνήμῃ τοῦ σεπτοῦ Ἀποστόλου, καὶ Εὐαγγελιστοῦ Ματθαίου· οὗτος γὰρ ῥίψας τὸν ζυγόν, καὶ τὸν χρυσὸν τοῦ τελωνείου, ἠκολούθησε Χριστῷ, καὶ κήρυξ τοῦ Εὐαγγελίου θεῖος ἐχρημάτισεν· ὅθεν ἐξῆλθε προφητικῶς ὁ φθόγγος αὐτοῦ, εἰς τὴν οἰκουμένην, καὶ πρεσβεύει σωθῆναι τὰς ψυχάς ἡμῶν.

    Fidèles, en ce jour battons des mains, rythmant des cantiques en souvenir du saint apôtre et évangéliste Matthieu ; car il s'est défait de son joug, il a quitté ses richesses de publicain, pour suivre le Christ et prêcher l'Evangile divin ; c'est pourquoi son message a retenti par toute la terre, comme le prophète l'a dit (psaume 18), et désormais il intercède pour que nos âmes soient sauvées.

  • Mercredi des quatre temps

    Je sais, frères très chers, que la plupart d’entre vous sont fidèles aux pratiques de la foi chrétienne. Point n’est besoin de vous y engager par nos exhortations. Tout ce que la tradition a établi et que l’usage a confirmé, votre érudition ne l’ignore pas, votre miséricorde ne le néglige pas. Pourtant le ministère sacerdotal doit déployer la même sollicitude à l’égard de tous les fils de l’Église. Aussi recommandons-nous à tous sans distinction une pratique qui doit être salutaire aux commençants comme aux instruits que nous embrassons d’un même amour ; avec une foi allègre, célébrons, par la mortification de l’esprit et du corps, le jeûne auquel nous oblige le retour du septième mois.

    L’observation du jeûne, en effet, a été fixée aux quatre saisons ; ainsi, par le retour périodique du cycle de toute l’année nous réalisons que nous avons sans cesse besoin de purification ; sans cesse nous devons tâcher, au milieu des vicissitudes de cette vie, d’effacer par le jeûne et les œuvres de bienfaisance le péché contracté par la fragilité de la chair et la souillure des convoitises. Souffrons donc un petit peu de la faim, frères bien-aimés ; retranchons de notre ordinaire un petit quelque chose qui puisse soulager les pauvres.

    Que la conscience généreuse goûte le fruit de ses largesses ; si tu donnes avec joie, tu recevras toi-même de quoi te combler de joie. L’amour du prochain est amour de Dieu puisque Dieu a voulu concentrer la plénitude de la Loi et des Prophètes dans cette unité d’une double charité. Personne ne peut en douter désormais : c’est à Dieu même qu’il offre ce qui est donné à un homme. Le Seigneur et Sauveur l’a dit, parlant des pauvres à nourrir et à soulager : « Ce que vous avez fait à l’un d’eux, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Jeûnons donc mercredi et vendredi, et samedi, célébrons les vigiles auprès du bienheureux apôtre Pierre. Ses mérites et ses prières, nous le croyons, nous aideront à rendre notre jeûne et notre dévotion agréables au Dieu de miséricorde.

    Saint Léon le Grand, sermon 94, neuvième sermon De jejunio septimi mensis, lecture du deuxième nocturne des matines du troisième dimanche de septembre dans le bréviaire bénédictin (et dans le bréviaire romain avant 1960).

  • Saint Janvier

    Dans la liste épiscopale de Bénévent, saint Janvier est mentionné comme martyr en 305 ; selon une lettre d'Uranius, saint Janvier serait apparu avec saint Martin de Tours pour réconforter saint Paulin de Nole agonisant (431) ; dans la catacombe de Naples, une peinture du V° siècle représente saint Janvier nimbé, entre deux cierges ; saint Janvier est incrit au calendrier de Carthage, au V° siècle ; on trouve une passion de saint Janvier dans les Acta Bononiensia qui ne sont pas antérieurs au VI° siècle, et dans les Acta Vaticana qui sont probablement du IX° siècle.

    Encore que plusieurs villes italiennes s'en disputent l'honneur, saint Janvier est sans doute né à Naples vers 270. Son père, haut magistrat napolitain qui le destinait à sa succession, cédant, dit-on, aux demandes instantes de l'évêque, lui permit d'embrasser la cléricature. Le jeune homme aurait été ordonné prêtre en 302 et, la même année, élu évêque de Bénévent. Au début de la persécution de Dioclétien, le proconsul Draconce fit arrêter deux diacres, Sosius et Procule, et deux gentilshommes, Eutyche et Acuce, mais il fut rappelé à Rome avant que de les avoir livrés au bourreau ; Timothée, le nouveau proconsul, réussit à faire arrêter saint Janvier et le fit comparaître devant son tribunal, à Nole : Offre de l'encens aux idoles ou renonce à la vie. - Je ne puis immoler des victimes au démon, moi qui ai l'honneur de sacrifier tous les jours au vrai Dieu. Condamné à mort, saint Janvier sortit indemne de la fournaise où on l'avait précipité ; sa chair fut labourée avec des ongles de fer et il fut jeté en prison où le rejoignirent le diacre Festus et le lecteur Desiderus. Les sept condamnés furent conduits à Pouzzoles pour être donnés aux bêtes. Courage, mes frères,dit l'évêque à ses compagnons, combattons généreusement contre le démon et contre son ministre Timothée. Notre Seigneur m'a envoyé ici afin que le pasteur ne soit pas séparé de son troupeau, ni le troupeau de son pasteur. Que les promesses et les menaces ne fassent aucune impression sur vos coeurs. Gardons une fidélité inviolable à notre divin Maître. En plaçant toute notre confiance en Dieu, nous triompherons de la malice de nos adversaires. Finalement saint Janvier fut décapité (19 septembre 305).

    Une pieuse femme d'Antignano recueillit avec une éponge du sang de l'évêque martyr et le conserva chez elle jusqu'à ce que le corps passât devant chez elle pour être déposé à Naples ; lorsqu'elle mit l'ampoule près du corps, le sang desséché se liquéfia et, depuis, le miracle se reproduit régulièrement.

    Au commencement du IX° siècle, Sicon, prince de Bénévent, assiégea Naples et, victorieux, laissa la vie sauve aux habitants que parce qu'ils acceptèrent de lui donner le corps de saint Janvier. Sans quitter Bénévent, le corps de saint Janvier changea d'église en 1129 puis fut secrètement déposé sous le maître-autel de l'abbaye de Monte-Vergine où on ne le découvrit qu'en 1480. Le roi Ferdinand de Naples obtint du pape Alexandre VI la permission de ramener saint Janvier dans la cathédrale de Naples où il rentra solennellement le 13 janvier 1497.

    (Source)

  • Saint Joseph de Cupertino

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    Extraits de la "Vie de saint Joseph de Cupertin" par Dominique Bernino.

  • 16e dimanche après la Pentecôte

    Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus dit : « Qui de vous, si son âne ou son bœuf tombe dans un puits, ne l’en retirera pas aussitôt, le jour du sabbat ? »

    L’âne et le bœuf, cela renvoie à plusieurs passages de l’Ancien Testament. Ici, Jésus combine divers versets pour montrer qu’il est licite de guérir le jour du sabbat.

    Matériellement, ce que dit Jésus fait penser à Exode 21, 33 : « Si quelqu'un a ouvert sa citerne ou en creuse une sans la couvrir, et qu'il y tombe un bœuf ou un âne… ». Mais la suite ne correspond plus : « Le maître de la citerne rendra le prix de ces bêtes, et la bête qui sera morte sera pour lui. »

    La vraie référence est ailleurs.

    Dieu dit : « Tu travailleras pendant six jours, et le septième tu ne travailleras pas, afin que ton bœuf et ton âne se reposent » (Exode 23, 12). Mais il peut arriver que le bœuf ou l’âne en profitent pour faire une escapade. Or, « si tu vois l’âne ou le bœuf de ton frère tombé dans le chemin, tu ne seras pas indifférent, mais tu l’aideras à se relever » (Deutéronome 22, 4). Et ce n’est pas seulement valable pour l’âne et le bœuf de ton frère, c’est valable aussi pour ceux de ton ennemi : « Si tu rencontres le bœuf de ton ennemi ou son âne lorsqu’il est égaré, ramène-le-lui » (Exode 23, 4).

    A plus forte raison celui dont l’âne ou le bœuf est tombé dans le puits va l’en sortir, même si c’est le jour du sabbat, qui implique de laisser se reposer l’âne et le bœuf, mais pas de le laisser mourir dans un trou.

    A plus forte raison encore est-il donc licite de guérir un être humain le jour du sabbat. Et il n’y a aucun des invités du chef pharisien qui fasse une objection. (On remarquera que pour dire que les pharisiens ne répondent rien, saint Luc utilise un verbe qu’il n’emploiera qu’une seule autre fois, pour dire que les saintes myrophores restent chez elles le jour du sabbat : un verbe caractéristique de l'attitude qu'on doit avoir pendant le sabbat, qui veut dire rester tranquille ou garder le silence - ne rien faire ou ne rien dire, et qui ici prend un aspect quelque peu ironique.)

    Jésus guérit donc l’hydropique, ce que saint Luc dit en trois mots, trois verbes : l’ayant pris, il le guérit, et le renvoya. Une concision extrême, unique chez saint Luc qui est médecin et donne volontiers des détails. C’est qu’ici la guérison n’a pas d’importance. C’est une des innombrables guérisons de Jésus qui guérissait tous les malades qui l’approchaient. Cette guérison est seulement ce qui permet à Jésus de donner un enseignement sur le sabbat. Sur son sabbat : Dieu sauve les hommes le jour du sabbat, le jour de son « repos », car ce 7e jour est celui qui va devenir le 8e jour, le jour du salut. Un jour qui a commencé en fait dans la nuit de Noël, quand Dieu est né homme et qu’il dormait, le petit Fils, entre le bœuf et l’âne gris.

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    Bien sûr pour Noël la référence est d’abord Isaïe : « Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne, la crèche de son maître ; mais Israël ne m'a pas connu, et son peuple ne m'a pas compris. »

  • Saints Corneille et Cyprien

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    Mosaïque de Saint Apolliniare-le-Neuf, Ravenne.

    Une des lettres de saint Cyprien en exil à ses prêtres et diacres.

    Quoique je sache bien, mes très chers frères, que mes lettres vous ont fréquemment recommandé de veiller avec zèle sur ceux qui ont glorieusement confessé le Seigneur et qui sont en prison, cependant j'insiste encore auprès de vous afin que rien ne manque au point de vue des soins à ceux à qui rien ne manque au point de vue de la gloire. Plût à Dieu que le rang que j'occupe me permit d'être présent là-bas : c'est de grand cœur qu'accomplissant mon ministère ordinaire je remplirais auprès de nos chers frères tous les bons offices de la charité. Que du moins vos bons soins me remplacent et fassent ce qu'il convient de faire à l'égard de ceux que la divine Bonté a honorés pour la foi et le courage qu'ils ont montrés. Les corps mêmes de ceux qui, sans avoir été martyrisés, meurent en prison et sortent ainsi glorieusement de ce monde doivent être aussi l'objet d'une vigilance particulière et de soins spéciaux. La vaillance de ces confesseurs et leur gloire ne sont pas moindre que celle des martyrs et, par conséquent, il n'y a point de raison de ne pas les joindre à leur troupe bienheureuse. En ce qui les concerne, ils ont enduré tout ce qu'ils étaient prêts à endurer. Celui qui s'est offert aux tourments et à la mort, aux regards de Dieu, a souffert en réalité tout ce qu'il a accepté de souffrir. Ce n'est pas lui qui a manqué aux supplices, ce sont les supplices qui lui ont manqué : "Celui qui m'aura confessé devant les hommes Je le confesserai, à mon tour, devant mon Père", (Mt 10,32) dit le Seigneur. Ils l'ont confessé. "Celui qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé." (Mt 10,22). Ils ont persévéré, et, jusqu'à la fin, sans défaillance et sans tache, ils ont soutenu les mérites de leur courage. Il est encore écrit : "Soyez fidèle jusqu'à la mort et Je vous donnerai la couronne de vie". (Ap 2,10). Jusqu'à la mort, ils sont restés fidèles, inébranlables, invincibles. Quand à la volonté de confesser le Christ et à la confession même s'ajoute la mort dans la prison et dans les chaînes, la gloire du martyre est consommée.

    Enfin, tenez note des jours où ils sortent de ce monde, afin que nous puissions joindre leur mémoire à celles des martyrs. D'ailleurs, Tertullus, notre frère si dévoué et si fidèle, au milieu des sollicitudes que lui imposent les services de tout genre qu'il rend aux frères, ne manque pas de s'occuper aussi des corps de ceux qui meurent là-bas. Il m'a écrit et me fait connaître les jours où nos bienheureux prisonniers passent à l'immortalité par une mort glorieuse et nous offrons ici, en leur mémoire, des oblations et des sacrifices que bientôt, avec la Protection de Dieu, nous célébrerons là-bas avec vous.

    Que les pauvres aussi, comme je vous l'ai souvent écrit, fassent l'objet de vos soins, j'entends ceux qui, debout encore et combattant courageusement avec nous, n'ont pas abandonné le camp du Christ. Nous leur devons d'autant plus d'affection et de soins que ni la pauvreté n'a pu les réduire, ni la tourmente de la persécution les abattre et que, servant fidèlement le Seigneur, ils ont donné un exemple de foi aux autres pauvres. Je souhaite, frères très chers et très regrettés, que vous vous portiez toujours bien et que vous vous souveniez de nous. Saluez de ma part la communauté des frères. Adieu.

  • Notre Dame des douleurs

    Cette fête étant récente, on a bricolé d’anciennes mélodies pour les faire correspondre aux textes, avec plus ou moins de bonheur. Dom Johner faisait remarquer que le texte de l’introït (Jean 19, 15) ne convenait pas à une composition musicale. En outre il se poursuit dans le verset, au lieu d’être pris d’un psaume, ce qui montre que déjà au début du XIXe siècle (ou même avant si c’était la messe de l’ordre des Servites) on n’avait plus de sens liturgique.

    Le texte du verset de l’alléluia est propre à cette messe. Pour la mélodie on a repris une mélodie du XIe siècle, dit dom Johner, dont le texte commençait par Stabunt, parce que le texte de l’alléluia de cette messe commence par Stabat. On aurait pu modifier le texte pour le faire correspondre à la mélodie, mais non, on a fait le contraire. Il a fallu allonger la mélodie pour « Maria », puis pour « juxta crucem Domini nostri Jesu ».

    Dom Johner conclut par un commentaire du texte : « Qui aurait cru que cette femme qui pleure - devant son Fils objet de dérision – est la reine du ciel et la maîtresse du monde ? Et pourtant le monde n’a rien vu de plus noble que cette femme – comment elle supporte sa peine et se tient debout sous la croix. L’introït, le graduel, l’alléluia et la séquence soulignent ce point : stabat. Vraiment elle méritait de devenir la reine du ciel et la maîtresse du monde. »

    Allelúia, allelúia. Stabat sancta María, cæli Regína et mundi Dómina, juxta Crucem Dómini nostri Jesu Christi dolorósa. Allelúia.

    Alléluia, alléluia. Sainte Marie, la Reine du ciel et Maîtresse du Monde, se tenait pleine de douleurs au pied de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Alléluia.

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