(René Moreau, s.j., Saints et saintes de Dieu, 1925)
Liturgie - Page 353
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Saint Callixte
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Saint Edouard le Confesseur
(Vies des saints, ou abrégé de l'histoire des pères, édité par J.-J. Blaise, Paris, 1825)
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Le bienheureux Charles de Blois
Nous allons voir un prince saint ; bien plus, un héros saint, qui vécut dans sa condition d’une manière aussi détachée du monde que les plus austères religieux. Un vrai brave, qui conserva la paix de sa conscience au milieu des alarmes domestiques et étrangères, et qui eut plus de soin de se surmonter lui-même, que de vaincre ses ennemis. Aussi trouva-t-il son salut en sa propre défaite, et en une mort qui valait bien une victoire, puisqu’il ne quitta la souveraineté qu’on lui disputait que pour aller triompher dans le Ciel.
Ainsi commence la notice sur « saint Charles de Blois duc de Bretagne » dans l’Histoire de Blois de « J. Bernier, conseiller et médecin ordinaire de feue Madame, douairière d’Orléans », 1682.
En voici la fin :
Je m’attache donc simplement à ce qui fut glorieux à Charles après sa mort, rien ne lui ayant réussi pendant sa vie. Car les miracles qui se firent à son tombeau, et les autres témoignages de sa sainteté, obligèrent les papes Urbain V et Grégoire XI à lui faire rendre sur la terre les honneurs qu’on ne rend qu’aux saints. Honneurs certes qu’il avait bien mérités : car pour ne point parler des qualités qui sont nécessaires pour former un grand prince, puisque je rends ici témoignage des vertus d’un saint personnage : il est certain qu’il possédait toutes celles qui peuvent perfectionner un chrétien.
En effet, on remarque que dès sa plus tendre jeunesse il récitait tous les jours le psautier, les Heures de Notre Dame et celles de la Croix, qu’il servait toutes les messes qui se disaient en l’hôtel de son père ; jeûnait certains jours de la semaine, outre ceux qui étaient ordonnés de l’Eglise ; secourait les pauvres et recevait leurs requêtes. Depuis qu’il fut marié, il ne fit pas moins d’exercices de piété, car il s’adonna à l’humilité, à la patience, à l’austérité, à la charité et même à la continence. Il se levait la nuit pour faire l’oraison, et ne se couchait jamais sans se confesser. Il portait tant d’honneur aux prêtres qu’il descendait de cheval au milieu des boues par respect, quand il en rencontrait quelqu’un à la campagne. Il se mortifiait souvent de disciplines, portait la haire, s’abstenait de viandes délicieuses, couchait sur la dure, et eût encore poussé plus loin ces austérités si Georges l’Esnen et Geoffroy de Plodidi ses médecins ne l’en eussent empêché. Il commettait toujours des hommes savants et de bonnes mœurs à l’administration de la justice. Il empêchait les duels, et ne donnait jamais de grâces aux criminels sans réserver le droit des parties. Pour sa patience elle alla jusques où cette vertu peut aller ; car il vit la perte de ses biens et de ses amis, de même œil que le saint homme Job avait vu celle des siens. La première nuit de sa prison Thomas Dagorne capitaine anglais lui fit arracher son lit de dessous lui, de manière qu’il demeura nu sur la paille sans se plaindre, navré qu’il était de dix-sept plaies, comme nous l’avons remarqué ci-devant. Peu de temps après, la soldatesque le fit éveiller, ou pour mieux dire railler avec un concert de vielles, parce qu’il aimait la musique, le forçant d’y tenir sa partie, indignité de laquelle il ne fit pas paraître le moindre ressentiment. Son unique divertissement était la musique et les belles lettres, mais l’étude des saintes Lettres fut celle qui l’emportait sur toutes les autres. Enfin il avait l’esprit si détaché du monde au milieu du monde et de la Cour, qu’il aurait renoncé au siècle s’il eût pu, et si la Providence ne l’y eût retenu pour l’exercer.
Au reste, je ne doute point que tout ce que je viens d’écrire de saint Charles de Blois ne semble grand à ceux qui le liront, et cependant je puis assurer qu’il ne paraîtra qu’un abrégé de ses vertus, s’ils se donnent la peine de voir les originaux et les actes de sa canonisation.
A propos de la canonisation de Charles de Blois, voir l’article de Noële Denis-Boulet. On y verra que J. Bernier n’avait pas tort et même qu’il était un excellent historien.
Sur la vie de celui qui n’est néanmoins officiellement que bienheureux, voir notamment ici.
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20e dimanche après la Pentecôte
La péricope évangélique de ce dimanche est amputée de la première partie du premier verset, pour une raison évidente qui est de focaliser l’attention sur le miracle sans s’encombrer de précisions qui pourraient paraître anecdotiques.
Il se trouve cependant que ces précisions ne sont pas anecdotiques (d’ailleurs il n’y a rien d’anecdotique chez saint Jean) :
« Il alla de nouveau à Cana de Galilée, où il avait changé l’eau en vin. »
De nouveau : il va faire quelque chose d’analogue à ce qu’il avait déjà fait au même endroit.
Et de fait le second miracle de Cana est parallèle au premier. Ils s’expliquent l’un l’autre.
Les deux commencent par un dur reproche de Jésus. Aux noces, c’était envers sa mère. Ici c’est envers les juifs de son temps en général, représentés par l’officier royal qui vient solliciter la guérison de son fils : « Si vous ne voyez pas des miracles et des prodiges, vous ne croyez pas. » (Les verbes sont au pluriel.)
Dans les deux cas il se voit donc en quelque sorte « contraint » de faire un miracle.
La fin est presque identique. Aux noces : « ses disciples crurent en lui ». Ici : l’officier royal « crut, lui et toute sa maison ».
On remarque ici le mot « croire », employé absolument. C’est le degré ultime de la foi. Le premier degré est la démarche de l’officier royal, qui va voir Jésus pour qu’il vienne chez lui. Le deuxième degré est sa réaction quand Jésus lui dit simplement que son fils vit : « L’homme crut en la parole que Jésus lui avait dite. » La parole, dans le texte grec, c’est « logos ». La parole, et aussi le Verbe, et aussi la raison : l’homme s’appuie sur le Verbe et sur sa raison pour croire. Le degré ultime est la fin de l’histoire, après la guérison : sa foi est devenue absolue. Il crut.
Aux noces, l’eau est changée en vin. Ici, l’enfant presque mort est rendu à la vie. « Va, ton enfant vit », se contente de dire Jésus à l’officier royal. Donc il est guéri. Mais toutes les très nombreuses autres fois que Jean utilise le mot « vie » ou « vivre », c’est pour parler de la vie éternelle. Donc ici aussi, bien que ce soit le seul endroit où ce n’est pas explicite. La foi donne la vie éternelle, de même qu’aux noces Jésus a fait de l’eau nécessaire à la vie biologique le vin qui annonce l’eucharistie, le vin de la vie éternelle, le Sang répandu pour la vie du monde.
C’est à la septième heure que l’enfant a été guéri. C’est au septième âge du monde, quand les temps furent accomplis, que Jésus vint guérir les hommes. Pour les faire entrer dans le huitième âge, celui de la résurrection, celui de la vie éternelle, celui du vin nouveau des noces du Royaume.
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Saint François de Borgia
Lorsqu'on lui donnait des louanges ou des applaudissements, il se rappelait le compte que chacun doit rendre à Dieu, qui est la sainteté même, et qui ne trouvera peut-être qu'hypocrisie dans les vertus les plus brillantes aux yeux des hommes. Il conjura Don Philippe, pendant qu'il était régent d'Espagne, de ne l'élever à aucune dignité ecclésiastique. Vous ne pouvez, lui disait-il, m'accorder une plus grande faveur. D'autres auront assez d'humilité pour se sanctifier dans les grandes places, qui ont pour objet l'établissement de la subordination dans le monde; mais pour moi, je ne suis point capable d'un tel effort; je dois renoncer au monde, et je ne ferai mon salut que dans l'état d'un pauvre religieux. Son plus grand plaisir était d'instruire les pauvres dans les lieux où il était inconnu. Partout il cherchait à exercer les emplois que les hommes jugent les plus humiliants. Tandis qu'il était occupé à fonder une maison de son ordre à Porto, il apprit que l'inquisition avait défendu la lecture de quelques-uns des traités qu'il avait composés étant encore duc de Gandie, et cela sous prétexte qu'il y avait des erreurs. Quoique l'accusation fût mal fondée, il garda un modeste silence, ce qui enhardit encore ses ennemis; mais on examina ses ouvrages , et la doctrine qu'ils contenaient fut trouvée orthodoxe. On voulut encore lui faire un crime de son ancienne liaison avec Barthélemi Caranza. C'était un savant Dominicain, qui fut fait archevêque de Tolède, et que des ennemis puissants firent mettre dans les prisons de l'inquisition. Ce prélat cependant triompha de la calomnie; le Pape se déclara en sa faveur, et il mourut tranquillement à Rome. Les adversaires de la société lui causèrent plusieurs autres mortifications en Espagne; mais il sut, avec l'aide du pieux Louis de Grenade, rendre leurs efforts impuissants. Le haut degré de perfection où il porta l'humilité, peut servir à donner une juste idée de ses autres vertus.
Personne ne porta plus loin que lui l'amour de la pauvreté. Cette vertu paraissait dans toutes ses actions; il évitait de se mêler de toute affaire où il s'agissait d'argent, et il s'estima heureux de ce qu'on ne lui avait jamais donné dans son ordre aucun de ces emplois qui ont le temporel pour objet. Il se servait toujours du même habit, et le portait jusqu'à ce qu'il fût entièrement usé. La chambre la plus pauvre et la plus incommode était celle qu'il recherchait par préférence. La sœur de l'ambassadeur d'Espagne à Rome lui ayant dit un jour à table, qu'il serait bien malheureux si, après avoir échangé ses richesses contre la pauvreté, il ne gagnait pas le ciel à la fin: « Oui, lui répondit-il, je serais bien malheureux; mais quant à l'échange, j'y ai déjà beaucoup gagné. »
Son obéissance pour ses supérieurs était extraordinaire. Il regardait le moindre signe de leur volonté comme la voix du Ciel. Lorsqu'on lui apportait en Espagne des lettres de saint Ignace, il les recevait à genoux; et avant de les ouvrir, il demandait à Dieu la grâce d'exécuter ponctuellement ce qu'elles contenaient. Pendant tout le temps qu'il fut obligé d'obéir à un frère dans toutes les choses qui concernaient sa santé et sa nourriture, il ne mangeait ni ne buvait que par son ordre. « Trois choses, avait-il coutume de dire, soutiendront et feront fleurir la société pour la gloire de Dieu : 1° l'esprit de prière et l'usage fréquent des sacrements; 2° l'opposition du monde et les persécutions; 3° la pratique de la parfaite obéissance. »
Extrait de « Vies des pères, des martyrs et des autres principaux saints », librement traduit d’Alban Butler par l’abbé Godescard, vol. 15, 1831.
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Saint Jean Léonardi
Au cours de ces années, lors du passage culturel et social entre le XVIe et le XVIIe siècle, commencèrent à se dessiner les prémisses de la future culture contemporaine, caractérisée par une scission indue entre foi et raison, qui a produit parmi ses effets négatifs la marginalisation de Dieu, avec l'illusion d'une possible et totale autonomie de l'homme qui choisit de vivre "comme si Dieu n'existait pas". C'est la crise de la pensée moderne, que j'ai eu plusieurs fois l'occasion de souligner et qui débouche souvent sur des formes de relativisme. Jean Léonardi eut l'intuition du véritable remède pour ces maux spirituels et il la synthétisa dans l'expression: "le Christ avant tout", le Christ au centre du cœur, au centre de l'histoire et de l'univers. Et l'humanité a un besoin extrême du Christ - affirmait-il avec force - , car Il est notre "mesure". Il n'y a pas de milieu qui ne puisse être touché par sa force; il n'y a pas de maux qui ne trouvent en Lui un remède, il n'y a pas de problème qui ne se résolvent en Lui. "Ou le Christ ou rien"! Voilà sa recette pour chaque type de réforme spirituelle et sociale.
Il existe un autre aspect de la spiritualité de saint Jean Léonardi qu'il me plaît de souligner. En diverses circonstances, il réaffirma que la rencontre vivante avec le Christ se réalise dans son Eglise, sainte mais fragile, enracinée dans l'histoire et dans son devenir parfois obscur, où le blé et l'ivraie croissent ensemble (cf. Mt 13, 30), mais toutefois toujours Sacrement de salut. Ayant clairement conscience du fait que l'Eglise est le champ de Dieu (cf. Mt 13, 24), il ne se scandalisa pas de ses faiblesses humaines. Pour faire obstacle à l'ivraie, il choisit d'être le bon grain: c'est-à-dire qu'il décida d'aimer le Christ dans l'Eglise et de contribuer à la rendre toujours davantage un signe transparent de sa personne. Avec un grand réalisme, il vit l'Eglise, sa fragilité humaine, mais également sa manière d'être "champ de Dieu", instrument de Dieu pour le salut de l'humanité. Pas seulement. Par amour du Christ, il travailla avec zèle pour purifier l'Eglise, pour la rendre plus belle et sainte. Il comprit que toute réforme doit être faite dans l'Eglise et jamais contre l'Eglise. En cela, saint Jean Léonardi a vraiment été extraordinaire et son exemple reste toujours actuel. Chaque réforme concerne assurément les structures, mais elle doit tout d'abord toucher le cœur des croyants. Seuls les saints, les hommes et les femmes qui se laissent guider par l'Esprit divin, prêts à accomplir des choix radicaux et courageux à la lumière de l'Evangile, renouvellent l'Eglise et contribuent, de manière déterminante, à construire un monde meilleur.
Chers frères et sœurs, l'existence de saint Jean Léonardi fut toujours illuminée par la splendeur de la "Sainte Face" de Jésus, conservée et vénérée dans la cathédrale de Lucques, devenue le symbole éloquent et la synthèse indiscutable de la foi qui l'animait. Conquis par le Christ comme l'apôtre Paul, il indiqua à ses disciples, et il continue de nous indiquer à tous, l'idéal christocentrique pour lequel "il faut se dépouiller de chaque intérêt personnel et ne voir que le service de Dieu", en ayant "devant les yeux de l'esprit uniquement l'honneur, le service et la gloire du Christ Jésus crucifié".
La "Sainte Face" de la cathédrale Saint-Martin de Lucques, c'est-à-dire le "Crucifix de la Sainte Face", appelé ainsi parce que selon la légende il fut sculpté par Nicodème d'après le visage du Christ apparu sur le voile de Véronique (et il arriva sur un vaisseau fantôme).
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Sainte Brigitte
O Dame, enseignez-moi comment il faut aimer, car mon âme a été noircie par la dilection fausse, et a été séduite d’un venin si mortifère qu’elle ne sait prendre la vraie dilection.
Je vous enseignerai, dit la Mère de Dieu, car il y a quatre cités dans lesquelles on trouve quatre charités, car on ne doit pas nommer proprement charité, si ce n’est là où Dieu et l’âme sont unis en la conjonction des vertus.
La première donc est une cité de probation, qui est le monde, dans lequel l’homme est mis, afin qu’il soit prouvé s’il aime Dieu ou non ; afin qu’il expérimente son infirmité ; afin qu’il ait les vertus, par lesquelles il retourne à la gloire, et afin que, se purifiant sur la terre, il soit couronné plus glorieusement dans les cieux. En cette cité, on trouve une charité désordonnée, quand on aime plus la chair que l’âme ; quand on y désire avec plus de ferveur le corps que l’esprit ; quand on y honore le vice et qu’on y méprise la vertu ; quand on se plaît plus en pèlerinage qu’à la patrie ; quand on y craint plus un petit homme mortel que Dieu, qui régnera éternellement.
La deuxième cité est celle de la purification, en laquelle on lave les souillures de l’âme, car il a plu à Dieu d’ordonner de tels lieux, dans lesquels celui qui doit être couronné est purifié ; qui, négligeant sa liberté, était insolent, mais néanmoins avec crainte de Dieu. En cette cité, on trouve la dilection imparfaite, car Dieu est aimé sous l’espérance qu’il les affranchira ces captivités, mais non pas d’une ferveur d’affection, pour l’amertume et dégoût qu’ils ont de satisfaire à leurs fautes.
La troisième cité est de douleur, où est l’enfer. En celle-là se trouve la dilection de toute sorte de malice, immondice, envie et endurcissement. En cette cité aussi règne Dieu, par la fureur de sa justice bien ordonnée, pas la mesure des supplices et par l’équité des mérites ; car comme les damnés ont péché les uns plus, les autres moins, de même, des bornes sont constituées à leurs peines et mérites ; car bien que tous les damnés soient plongés et abîmés dans les ténèbres, tous ne seront pas pourtant d’une même manière, car les ténèbres diffèrent des ténèbres, l’horreur de l’horreur, et l’ardeur de l’ardeur. Dieu enfin dispose toutes choses par sa justice et sa miséricorde, voire même dans l’enfer, afin qu’autrement soient punis ceux qui ont péché par infirmité, autrement ceux qui n’ont que le péché originel, qui, bien que la punition de ce péché consiste en la privation de la vision divine et de l’éclat des élus, jouissent néanmoins du contentement de cette miséricorde, en ce qu’ils ne souffrent point l’horreur des supplices, puisqu’ils n’ont point commis de mauvaises œuvres actuellement. Autrement, si Dieu n’ordonnait et disposait toutes choses en poids et mesure, le diable n’aurait mesure en ses supplices et tourments.
La quatrième cité est de gloire : en celle-là sont la délectation parfaite et la charité bien ordonnée ; on n’y désire autres choses que Dieu même et pour Dieu. Afin donc que vous arriviez à la perfection de cette cité, il faut que vous ayez quatre sortes de charités, savoir : bien ordonnée, pure, vraie et parfaite. La charité ordonnée est celle-là, quand la chair est seulement aimée pour le seul soutien ; le monde sans aucune superfluité ; le prochain pour l’amour de Dieu ; l’ami à raison de la pureté de sa vie ; l’ennemi pour la seule récompense. La pure charité est quand on n’aime point le vice avec la vertu ; quand on méprise les coutumes rompues ; quand on n’excuse point ses péchés. La charité vraie est quand on aime Dieu de tout son cœur, de toute son affection ; quand on considère l’honneur que nous devons à Dieu, et combien nous le devons craindre en toutes nos actions ; quand, appuyés sur nos bonnes œuvres, nous ne commettons pas le moindre péché ; quand quelqu’un se modère soi-même, qu’il ne défaille par trop de ferveur, et quand il ne se laisse emporter au péché par pusillanimité et ignorance des tentations. La charité parfaite est quand rien n’est si doux à l’homme que Dieu :
elle commence par des renouvellements d’amour en cette vie, et elle est accomplie au ciel.Aimez donc cette parfaite et vraie charité, car tous ceux qui ne l’auront point seront purifiés avant d’entrer dans le ciel, si toutefois ils sont fidèles, fervents, humbles et baptisés, autrement ils iraient à la cité d’horreur. Car comme il y a un Dieu, de même il n’y a qu’une foi en l’Église de saint Pierre, un baptême, une gloire et une parfaite récompense. Partant, ceux qui désirent d’aller à Dieu, doivent avoir une même volonté et amour avec Dieu seul. Partant, misérables sont ceux-là qui parlent en ces termes : Il suffit que je sois au ciel le moindre ; je ne désire point être parfait. O folle pensée ! Comment y aura-t-il là quelque chose d’imparfait, où tous sont parfaits, les uns par l’innocence de leur vie, les autres par l’innocence d’enfant, les autres par purification, les autres de la foi et de bonne volonté ?
Révélations, III, 28
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Notre Dame du Rosaire
Prions surtout avec confiance la Bienheureuse Vierge Marie, que nous allons vénérer le 7 octobre prochain sous le titre de Vierge du Rosaire. Le mois d'octobre est dédié au saint Rosaire, singulière prière contemplative avec laquelle, guidés par la Mère céleste du Seigneur, nous tournons le regard vers le visage du Rédempteur, pour être conformés à son mystère de joie, de lumière, de douleur et de gloire. Cette prière ancienne est en train de connaître une nouvelle floraison providentielle, grâce aussi à l'exemple et à l'enseignement du bien-aimé Pape Jean-Paul II. Je vous invite à relire sa Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae et à mettre en pratique les indications qu'elle contient, au niveau personnel, familial et communautaire. Nous confions à Marie les travaux du Synode: que ce soit elle qui conduise l'Eglise tout entière à une conscience toujours plus claire de sa propre mission au service du Rédempteur réellement présent dans le Sacrement de l'Eucharistie.
Benoît XVI, Angélus, 2 octobre 2005
Benoît XVI, le 9 septembre dernier :
« Mon devoir envers l'Église et le monde, j'essaie de le faire avec une prière qui occupe toute ma journée… Surtout le rosaire complet, avec les trois couronnes, puis les psaumes, les prières écrites par les saints et les passages bibliques et les invocations du bréviaire. »
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Saint Bruno
Profession de foi de saint Bruno, devant ses frères, peu avant sa mort.
Je crois fermement au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit : le Père non engendré, le Fils seul engendré, le Saint-Esprit procédant de l'un et de l'autre ; et je crois que ces trois Personnes sont un seul Dieu.
Je crois que ce même Fils de Dieu a été conçu du Saint-Esprit dans le sein de la Vierge Marie. Je crois que la Vierge était très chaste avant l'enfantement, qu'elle est demeurée vierge dans l'enfantement et éternellement vierge ensuite.
Je crois que ce même Fils de Dieu a été conçu parmi les hommes comme un homme véritable, sans péché.
Je crois que ce même Fils de Dieu a été victime de la haine des Juifs sans foi, injurieusement traité, injustement lié, couvert de crachats, flagellé ; qu'il est mort, a été enseveli, qu'il est descendu aux enfers pour en libérer les siens qui s'y trouvaient captifs. Il est descendu pour notre rédemption, est ressuscité, est monté aux Cieux d'où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois aux Sacrements en lesquels croit l'Église catholique et qu´elle vénère ; et particulièrement que ce qui est consacré sur l'autel est le vrai Corps, la vraie Chair et le vrai Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, que nous recevons pour la rémission de nos péchés, dans l’espérance du salut éternel.
Je crois à la résurrection de la chair et à la vie éternelle. Amen.
Je confesse et je crois en la sainte et ineffable Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, qui est un seul Dieu naturel, d'une seule substance, d'une seule nature, d'une seule majesté et puissance.
Nous professons que le Père n'a été ni engendré ni créé, mais qu'il est inengendré. Le Père lui-même ne tire son origine de personne. De Lui, le Fils reçoit la naissance et le Saint-Esprit la procession. Il est donc la source et l´origine de toute la Divinité. Et le Père, ineffable par essence, a, de sa substance, engendré le Fils ineffablement ; et cependant il n’a pas engendré autre chose que ce qu'il est lui-même : Dieu a engendré Dieu, la Lumière a engendré la Lumière. C'est donc de Lui que découle toute Paternité, dans le Ciel et sur la terre. Amen.
(Cette dernière partie à la première personne du pluriel est la profession de foi du concile de Tolède, 675.)
Texte latin ci-après.
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Dixit Judas Simoni fratri suo
℟. Dixit Judas Simoni fratri suo: Elige tibi viros, et vade, libera fratres tuos in Galilaeam: ego autem, et Jonathas frater tuus, ibimus in Galaaditim: * Sicut fuerit voluntas in caelo, sic fiat.
℣. Accingimini filii potentes, et estote parati - quoniam melius est nobis mori in bello, quam videre mala gentis nostrae, et sanctorum.
℟. Sicut fuerit voluntas in caelo, sic fiat.Judas dit à Simon, son frère: Choisis-toi des hommes, et va, délivre tes frères en Galilée; moi et ton frère Jonathas, nous irons dans le pays de Galaad. Que ce qui est voulu dans le Ciel s'accomplisse. Préparez-vous, soyez des fils forts, et tenez-vous prêts - car il nous est meilleur de mourir au combat que de voir les maux de notre peuple et des lieux saints. Que ce qui est voulu dans le Ciel s'accomplisse.
Ce répons des matines est formé d’expressions du premier livre des Maccabées, qui est la première lecture biblique du mois d’octobre. Dans l’ordre, si l’on peut dire : 5, 17 ; 3, 60 ; 3, 58-59.
L’agencement souligne que l’on doit se battre pour l’honneur de Dieu et mettre toutes ses forces dans la bataille, mais qu’en dernier ressort c’est Dieu qui décide de l’issue du combat et l’on doit s’en remettre à la volonté de Dieu. C’est le principal enseignement du premier livre des Maccabées.