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Liturgie - Page 302

  • Saint Romuald

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    On trouve dans La vie des cinq frères, de saint Bruno de Querfurt (1006), la « règle brève » de son maître saint Romuald (mort en 1027) :

    1. Sede in cella quasi in paradiso;
    2. proice post tergum de memoria totum mundum,
    3. cautus ad cogitationes, quasi bonus piscator ad pisces.
    4. Una via est in psalmis; hanc ne dimittas. Si non potes omnia, qui venisti fervore novicio, nunc in hoc, nunc in illo loco psallere in spiritu et intelligere mente stude, et cum ceperis vagare legendo, ne desistas, sed festina intelligendo emendare;
    5. pone te ante omnia in presentia Dei cum timore et tremore, quasi qui stat in conspectu imperatoris;
    6. destrue te totum,
    7. et sede quasi pullus, contentus ad gratiam Dei, qui, nisi mater donet, nec sapit nec habet quod comedat.

    Assieds-toi dans ta cellule comme au paradis. Rejette derrière toi tout souvenir du monde. Veille attentivement sur tes pensées, comme le bon pêcheur sur les poissons. La voie unique est le psautier ; ne l’abandonne pas. Si tu ne peux encore tout comprendre, toi qui es venu dans ta ferveur de novice, cherche à psalmodier en esprit et comprendre par ton intelligence tantôt ici, tantôt là, et quand, en lisant, tu commences à divaguer, ne t’arrête pas, mais hâte-toi de corriger ton attention. Avant tout, mets-toi en présence de Dieu avec crainte et tremblement, comme on se tient en présence de l’empereur. Détruis-toi entièrement. Et sois là comme un petit d’animal, content de la grâce de Dieu, car si la maman ne donne pas, il ne goûte rien ou n’a rien à manger.

  • Saint Tite

    Illuminé en ton âme par la divine splendeur, bienheureux Tite, en compagnie de saint Paul, tu avanças tel un rayon de ce grand soleil éclairant la nuit; et tu éloignas de toute la terre les profondes ténèbres avec lui; c'est pourquoi nous te disons bienheureux comme Pontife inspiré, comme saint Apôtre et chaleureux intercesseur.

    Parti de Crète, il y revint comme inébranlable fondement sur lequel fut affermie la vraie foi, tandis qu'il édifiait les croyants grâce à la puissance de notre Dieu, Tite, le compagnon de voyage de saint Paul, le premier qui siégea sur le trône de sa patrie, celui qui intercède pour les croyants.

    Liturgie byzantine (vêpres, lucernaire)

  • Cinquième dimanche après l’Epiphanie

    Cette année c’est le dernier dimanche après l’Epiphanie. Le dernier du cycle de Noël. Dimanche prochain commencera le cycle de Pâques avec le dimanche de la Septuagésime.

    L’évangile du bon grain et de l’ivraie nous plonge dans le temps de l’Eglise. Le temps entre la première Epiphanie, les premières épiphanies que l’on vient d’égrener, et la dernière Epiphanie, quand Il reviendra. (C’est pourquoi cet évangile est également à sa place les années où, Pâques étant plus tôt, la liturgie de ce dimanche est celle d’un des derniers dimanches après la Pentecôte.)

    L’Eglise est comparable un homme qui a semé de la bonne semence. Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie. Quand les serviteurs découvrirent l’ivraie qui poussait, ils demandèrent au maître qui a fait cela. Il répondit : « Un homme ennemi a fait cela. »

    L’ennemi, c’est évidemment le diable. On le trouve 14 fois au singulier dans les psaumes, et 90 fois au pluriel. Car son nom est Légion… Sans compter les versets où il est désigné sous un autre nom, homme mauvais, homme inique, ou au pluriel persécuteurs, pécheurs

    Quasiment toutes les traductions omettent le mot homme dans l’expression homme ennemi. Seuls le gardent Sacy et Fillion, qui traduisent la Vulgate. Mais le mot homme est tout autant dans le texte grec, et de façon tout aussi insolite.

    C’est que si l’ennemi est le diable, l’homme qui écoute le diable devient son propre ennemi. L’homme qui est devenu participant de la divinité de cet homme qui a semé le bon grain dans notre âme, et qui dort au lieu de veiller… Il nous faut rester unis à l’homme qui a semé le bon grain, et ne pas devenir un homme ennemi de nous-mêmes en laissant faire l’ennemi qui sème l’ivraie.

    C’est ce que disait Isaïe, 17,9-11 :

    En ce jour-là ses villes fortes seront abandonnées comme les charrues et les moissons qui furent laissées à l’approche des fils d’Israël, et tu seras un pays désert. Parce que tu as oublié le Dieu de ton sauveur, et que tu ne t’es pas souvenue de ton puissant secours, pour cela tu planteras un plant de confiance, et tu sèmeras une graine étrangère. Au jour de ta plantation c’est une vigne sauvage ; et ta semence fleurira au matin, mais la récolte a été enlevée au jour de l’héritage, et la douleur sera grande.

  • Saint André Corsini

    Deus, qui in Ecclésia tua nova semper instáuras exémpla virtútum : da pópulo tuo beáti Andréæ Confessóris tui atque Pontíficis ita sequi vestígia ; ut assequátur et prǽmia. Per Dóminum…

    O Dieu, qui renouvelez constamment les exemples des vertus dans votre Église, donnez à votre peuple de suivre les traces du bienheureux André, votre Confesseur et Pontife, en sorte qu’il parvienne aux mêmes récompenses.

    Sur saint André Corsini, voir ici, et . Et un plagiat de Stendhal

  • Saint Blaise

    Bénédiction des cierges de saint Blaise :

    Omnípotens et mitíssime Deus, qui ómnium mundi rerum diversitátes solo Verbo creásti, et ad hóminum reformatiónem illud idem Verbum, per quod facta sunt ómnia, incarnári voluisti : qui magnus es et imménsus, terríbilis atque laudábilis, ac fáciens mirabília : pro cuius fidei confessióne gloriósus Martyr et Póntifex Blásius, diversórum tormentórum génera non pavéscens, martýrii palmam felíciter est adéptus : quique eídem, inter céteras grátias, hanc prærogatívam contulísti, ut, quoscúmque gútturis morbos tua virtúte curáret ; maiestátem tuam supplíciter exorámus, ut non inspéctu reátus nostri, sed eius placátus méritis et précibus, hanc ceræ creatúram bene+dícere, ac sancti+ficáre tua venerábili pietáte dignéris, tuam grátiam infundendó ; ut omnes, quorum colla per eam ex bona fide tacta fúerint, a quocúmque gútturis morbo ipsíus passiónis méritis liberántur, et in Ecclésia sancta tua sani et hílares tibi gratiárum réferant actiónes, laudéntque nomen tuum gloriósum, quod est benedíctum in sǽcula sæculórum. Per Dóminum nostrum Iesum Christum Fílium tuum : Qui tecum vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti Deus, per ómnia sǽcula sæculórum. Amen.

    Dieu tout puissant et très doux, vous avez créé la diversité de toutes les choses du monde par votre seul Verbe, et qui, pour la renaissance des hommes avez voulu que ce même Verbe, par lequel tout a été fait, s’incarne : Vous êtes grand et immense, terrible et digne d’être loué, et faites des merveilles : Pour la confession de votre foi, le glorieux Martyr et Pontife Blaise, ne craignant aucun type de supplice, a reçu avec félicité la palme du martyre : Et vous lui avez accordé cette prérogative, parmi d’autres grâces, de guérir toutes les maladies de la gorge. Nous prions en suppliant votre majesté, afin que, ne regardant pas nos fautes, mais apaisé par ses mérites et ses prières, vous daigniez bénir et sanctifier cette créature de cire en y infusant votre grâce. Pour que tous ceux qui de bonne foi auront le cou touché par elle soient libérés par les mérites de sa passion de toute maladie de la gorge, et ainsi, dans votre sainte Église, qu’ils puissent en bonne santé et joyeux vous rendre des actions de grâces, louer votre nom glorieux, qui est béni dans les siècles des siècles.

    Les cierges sont aspergés d’eau bénite. Puis le Prêtre appose deux cierges disposés en forme de croix sous le menton de chacun de ceux qui doivent être bénis, à genoux devant l’autel, en disant :

    Per intercessiónem sancti Blásii, Epíscopi et Mártyris, líberet te Deus a malo gútturis, et a quólibet álio malo. In nómine Patris, et Fílii, et Spíritus Sancti.

    Par l’intercession de saint Blaise, Évêque et Martyr, que Dieu vous libère de tout mal de gorge, et de tout autre mal. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

  • Purification de la Sainte Vierge

    L’antienne de la procession Adorna thalamum tuum Sion est d’origine grecque. L’antiphonaire du Mont-Blandin (vers 800) en donne d’ailleurs une version étonnante, alternant le grec (translittéré) et le latin :

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    Chathacosmyso thon niphona su Sion Adorna thalamum tuum, Sion coe ipodexe ton basileon Christon et suscipe Regem Christum aspase thyn Mariam amplectere Mariam thyn epuranion phylyn quae est caelestis porta authy bastazi thon Basileon thys doxis ipsa enim portat regem gloria nephyli photos yparchy parthenos novo lumine subsistit Virgo ferusa en chersin Yon proeosforu adducens in manibus filium ante luciferum on labon Symeon en anchales autu quem accipiens Simeon in ulnis suis ekyrixen lais praedicavit populis despotyn authon ene Dominum eum esse Zois ce thanatu vitae et mortis ce Sothyra tu chosmu et salvatorem mundi

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    Orne, ô Sion, ta demeure, et accueille le Christ Roi ; reçois avec affection Marie, qui est la porte du ciel ; car elle tient entre ses bras le Roi de gloire à qui nous devons une lumière nouvelle. La Vierge s’arrête, offrant de ses mains un Fils engendré avant que fût l’astre du jour. Siméon le prenant entre ses bras, annonce aux peuples qu’il est le Maître de la vie et de la mort, et le Sauveur du monde.

    Dom Gajard :

    L’antienne Adorna est remarquable de lyrisme. C’est une invitation à Sion à accueillir avec joie le Christ-Roi, que lui présente la Vierge Marie, et qui est « le Maître de la vie et de la mort et le Sauveur du monde ». Le souffle d’enthousiasme qui soulève la mélodie depuis le début ne se dément pas un instant au cours de cette longue ovation, ample, large, tout à fait processionnelle, jusqu’à ce qu’éclate à la fin le vibrant Dominum eum esse vitae et mortis, d’une grande puissance expressive.

    Voici cette antienne par les moniales d’Argentan, dirigées par… dom Gajard :
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  • Saint Ignace

    Moi, j'écris à toutes les Églises, et je mande à tous que moi c'est de bon cœur que je vais mourir pour Dieu, si du moins vous vous ne m'en empêchez pas. Je vous en supplie, n'ayez pas pour moi une bienveillance inopportune. Laissez-moi être la pâture des bêtes, par lesquelles il me sera possible de trouver Dieu. Je suis le froment de Dieu, et je suis moulu par la dent des bêtes, pour être trouvé un pur pain du Christ. Flattez plutôt les bêtes, pour qu'elles soient mon tombeau, et qu'elles ne laissent rien de mon corps, pour que, dans mon dernier sommeil, je ne sois à charge à personne. C'est alors que je serai vraiment disciple de Jésus-Christ, quand le monde ne verra même plus mon corps. Implorez le Christ pour moi, pour que, par l'instrument des bêtes, je sois une victime offerte à Dieu. Je ne vous donne pas des ordres comme Pierre et Paul : eux, ils étaient libres, et moi jusqu'à présent un esclave. Mais si je souffre, je serai un affranchi de Jésus-Christ et je renaîtrai en lui, libre. Maintenant enchaîné, j'apprends à ne rien désirer. (…)

    Puissé-je jouir des bêtes qui me sont préparées. Je souhaite qu'elles soient promptes pour moi. Et je les flatterai, pour qu'elles me dévorent promptement, non comme certains dont elles ont eu peur, et qu'elles n'ont pas touchés. Et, si par mauvaise volonté elles refusent, moi, je les forcerai. Pardonnez-moi ; ce qu'il me faut, je le sais, moi. C'est maintenant que je commence à être un disciple. Que rien, des êtres visibles et invisibles, ne m'empêche par jalousie, de trouver le Christ. Feu et croix, troupeaux de bêtes, lacérations, écartèlements, dislocation des os, mutilation des membres, mouture de tout le corps, que les pires fléaux du diable tombent sur moi, pourvu seulement que je trouve Jésus-Christ.

    Rien ne me servira des charmes du monde ni des royaumes de ce siècle. Il est bon pour moi de mourir (cf. 1 Co 9, 15) pour m'unir au Christ Jésus, plus que de régner sur les extrémités de la terre. C'est lui que je cherche, qui est mort pour nous ; lui que je veux, qui est ressuscité pour nous. Mon enfantement approche. Pardonnez-moi, frères ; ne m'empêchez pas de vivre, ne veuillez pas que je meure. Celui qui veut être à Dieu, ne le livrez pas au monde, ne le séduisez pas par la matière. Laissez-moi recevoir la pure lumière ; quand je serai arrivé là, je serai un homme. Permettez-moi d'être un imitateur de la passion de mon Dieu. Si quelqu'un a Dieu en lui, qu'il comprenne ce que je veux, et qu'il ait compassion de moi, connaissant ce qui m'étreint.

    Le prince de ce monde veut m'arracher, et corrompre les sentiments que j'ai pour Dieu. Que personne donc, parmi vous qui êtes là, ne lui porte secours ; plutôt soyez pour moi, c'est-à-dire pour Dieu. N'allez pas parler de Jésus-Christ, et désirer le monde. Que la jalousie n'habite pas en vous. Et si, quand je serai près de vous, je vous implore, ne me croyez pas. Croyez plutôt à ce que je vous écris. C'est bien vivant que je vous écris, désirant de mourir. Mon désir terrestre a été crucifié, et il n'y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais en moi une eau vive qui murmure et qui dit au-dedans de moi: "Viens vers le Père". Je ne me plais plus à une nourriture de corruption ni aux plaisirs de cette vie ; c'est le pain de Dieu que je veux, qui est la chair de Jésus-Christ, de la race de David, et pour boisson je veux son sang, qui est l'amour incorruptible.

    (Lettre d’Ignace d’Antioche aux Romains. Ce même site donne la traduction des sept lettres de saint Ignace.)

  • Saint Jean Bosco

    Saint Jean Bosco et Notre Dame Auxiliatrice. Extrait de Maria : "Culte marial dans la famille salésienne", par Pierre Brocardo

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  • A Cracovie

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    Le nouvel archevêque métropolitain de Cracovie est Mgr Marek Jędraszewski. Il a célébré sa messe d’intronisation au maître autel de la cathédrale royale du Wawel, donc ad orientem. Et il avait revêtu le rational de sainte Edwige.

    Edwige, de la maison de d’Anjou-Sicile, fille du roi Louis de Hongrie, avait été sacrée roi de Pologne en 1384 à l’âge de 12 ans. La cathédrale du Wawel résonne encore de la voix du Crucifié qui avait demandé à la petite fille d’accepter ce trône, ce qui était pour elle une grande épreuve (le grand crucifix est toujours là). Edwige, qui n’avait plus rien quand elle est morte parce qu’elle avait tout donné aux pauvres (on voit son sceptre en bois dans la cathédrale), aimait confectionner des ornements liturgiques.

    C’est certainement avec une grande émotion que les Polonais, et au premier chef le président de la République qui était présent, ont pu voir le nouvel archevêque de Cracovie revêtu du rational de sainte Edwige.

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    (Extrait d'un article de l'abbé Eugène Martin)

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  • Sainte Martine

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     En 1634, Pierre de Cortone, chargé de restaurer la crypte de l’antique basilique Sainte-Martine de Rome, y découvrit les reliques de cette martyre. L’année suivante, Urbain VIII institua sa fête, il fit reconstruire la basilique, par Pierre de Cortone. Sous le maître autel fut installé un gisant représentant sainte Martine après son martyre. L’œuvre est de Niccolo' Menghini, qui était un collaborateur du Bernin. Elle est manifestement influencée par le célèbre et saisissant gisant de sainte Cécile de Stefano Maderno (montrant le corps de sainte Cécile tel qu’on le retrouva).

    A priori sainte Martine paraît dormir dans une absolue sérénité. Si l’on regarde plus attentivement, on constate que sa tête est séparée du corps et repose sur une urne… Car elle avait été décapitée. Pierre de Cortone fit un reliquaire pour son crâne.

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