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Le Très Saint Nom de Jésus

Le nom de Jésus était relativement courant chez les israélites, parce qu’il veut dire « Dieu sauve ». Il était devenu, sous sa forme brève et araméenne, « Yochoua ». Sa version longue hébraïque était Yehochoua, mais c’est le même nom. Depuis saint Jérôme, en Occident, on distingue « Josué » (Yehochoua) de « Jésus » (Yochoua). Mais dans les textes grecs il n’y a pas de « Josué ». Dans l’Ecclésiastique, qui est un texte grec, le petit-fils de Ben Sira n’appelle pas son grand-père Josué, mais Jésus (aussi dans la version latine, qui n'a pas été revue par saint Jérôme). Et dans les Actes des Apôtres (7,45) comme dans l’épître aux Hébreux (4,8) saint Jérôme a laissé « Jésus » alors qu’il s’agit de « Josué ».

Jésus le Christ Fils de Dieu fut vraiment et lui seul « Dieu sauve » : il n’a pas ce nom, il est ce nom, comme il est Emmanuel, Dieu avec nous.

Comme pour tout le reste, ce nom fut annoncé dans la loi et les prophètes. De façon solennelle. Il y a trois Jésus dans l’Ancien Testament : la Sainte Trinité a frappé les trois coups avant d’envoyer son Jésus qui est sa deuxième Personne.

Le premier Jésus est le compagnon de Moïse, « Josué fils de Nun » dans la Vulgate, « Jésus fils de Navé » dans la Septante et la vieille latine. Moïse fait de Jésus le chef de l’armée contre Amalec, et Israël remporte la victoire parce que Moïse a les bras en croix (Exode 17).

Jésus est le seul homme qui accompagne Moïse sur le Sinaï pour recevoir la Loi (24) – tout autre homme qui aurait tenté de s’approcher de la montagne aurait été frappé de mort.

Quand Moïse avait fini de parler avec Dieu dans la tente du Témoignage, Jésus restait dans la tente, et il était le seul à pouvoir y rester ; qui que ce soit d’autre qui aurait cherché à y entrer aurait été frappé de mort (33).

Jésus fils de Navé apparaît donc comme le lieutenant de Dieu, l’intermédiaire entre Dieu et Moïse – le médiateur entre Dieu et les hommes, dont on ne parle quasiment pas, mais dont la présence est essentielle. Et c’est lui qui, après la mort de Moïse, conduit le peuple de Dieu dans la Terre promise en lui faisant traverser le Jourdain…

Le deuxième Jésus est en Esdras 2,2 le premier nommé de ceux qui avec Zorobabel reviennent de captivité pour restaurer Jérusalem. Au début du chapitre suivant, il est dit que Jésus se leva (surrexit), lui et ses frères prêtres, avec Zorobabel et ses frères, pour édifier l’autel du Seigneur et offrir les holocaustes. Puis Jésus et Zorobabel reconstituent l’ordre des lévites pour le service du Temple. Lévites dont le chef est Jésus et qui sont « comme un seul homme » avec lui.

Dans le livre dit de Néhémie, Esdras fait la lecture de la Torah devant le peuple que Jésus et les lévites tiennent en silence, et l’on découvre alors l’institution de la fête des tentes. Et tout le peuple célébra la fête des tentes, et le texte ajoute : « Les fils d'Israël n'avaient point célébré ainsi cette fête depuis le temps de Jésus, fils de Navé, jusqu'à ce jour. » Ainsi les deux premiers Jésus se retrouvent-ils, dans une étroite correspondance cultuelle.

Le troisième Jésus est Jésus ben Sira, l’auteur de l’Ecclésiastique (ou Siracide). Et ce que ce livre a vraiment de particulier (avec le chapitre 8 des Proverbes), c’est qu’il personnifie la Sagesse divine, qu’il la fait parler comme une personne, et que cette personne est le Verbe : « Moi je suis sortie de la bouche du Très-Haut… moi j’ai fait dans les cieux que se lève une lumière inextinguible… moi seule j’ai fait le tour du ciel, j’ai pénétré la profondeur de l’abîme, j’ai marché sur les flots de la mer et j’ai parcouru toute la terre… »

Et c’est dans l’Ecclésiastique aussi qu’on lit ceci : « Jésus, fils de Navé, fut vaillant à la guerre; il succéda à Moïse dans le rôle de prophète; il fut grand selon son nom, et très grand pour sauver les élus de Dieu, pour renverser les ennemis qui s'élevaient contre lui, et pour conquérir l'héritage d'Israël. »

Et la boucle est bouclée. Il ne restait plus qu’à venir le Jésus qui allait récapituler les trois Jésus de l’Ancien Testament et donner l’ultime signification de leur nom.

Commentaires

  • Ce texte est une merveille exégétique et théologique : le rapprochement des 3 Jésus vétéro-testamentaires fait voir de façon lumineuse la projection dans l'Ancien Testament des lumières du Nouveau Testament.

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