Cette année c’est le dernier dimanche après l’Epiphanie. Le dernier du cycle de Noël. Dimanche prochain commencera le cycle de Pâques avec le dimanche de la Septuagésime.
L’évangile du bon grain et de l’ivraie nous plonge dans le temps de l’Eglise. Le temps entre la première Epiphanie, les premières épiphanies que l’on vient d’égrener, et la dernière Epiphanie, quand Il reviendra. (C’est pourquoi cet évangile est également à sa place les années où, Pâques étant plus tôt, la liturgie de ce dimanche est celle d’un des derniers dimanches après la Pentecôte.)
L’Eglise est comparable un homme qui a semé de la bonne semence. Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie. Quand les serviteurs découvrirent l’ivraie qui poussait, ils demandèrent au maître qui a fait cela. Il répondit : « Un homme ennemi a fait cela. »
L’ennemi, c’est évidemment le diable. On le trouve 14 fois au singulier dans les psaumes, et 90 fois au pluriel. Car son nom est Légion… Sans compter les versets où il est désigné sous un autre nom, homme mauvais, homme inique, ou au pluriel persécuteurs, pécheurs…
Quasiment toutes les traductions omettent le mot homme dans l’expression homme ennemi. Seuls le gardent Sacy et Fillion, qui traduisent la Vulgate. Mais le mot homme est tout autant dans le texte grec, et de façon tout aussi insolite.
C’est que si l’ennemi est le diable, l’homme qui écoute le diable devient son propre ennemi. L’homme qui est devenu participant de la divinité de cet homme qui a semé le bon grain dans notre âme, et qui dort au lieu de veiller… Il nous faut rester unis à l’homme qui a semé le bon grain, et ne pas devenir un homme ennemi de nous-mêmes en laissant faire l’ennemi qui sème l’ivraie.
C’est ce que disait Isaïe, 17,9-11 :
En ce jour-là ses villes fortes seront abandonnées comme les charrues et les moissons qui furent laissées à l’approche des fils d’Israël, et tu seras un pays désert. Parce que tu as oublié le Dieu de ton sauveur, et que tu ne t’es pas souvenue de ton puissant secours, pour cela tu planteras un plant de confiance, et tu sèmeras une graine étrangère. Au jour de ta plantation c’est une vigne sauvage ; et ta semence fleurira au matin, mais la récolte a été enlevée au jour de l’héritage, et la douleur sera grande.