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Liturgie - Page 281

  • Saint Laurent Justinien

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    Saint Laurent Justinien, "Traité de la spirituelle et chaste alliance du Verbe avec l'âme", extrait du chapitre 4.

  • Splendor Paternæ gloriæ

    L’hymne des laudes, par les moines de la Grande Chartreuse.


    podcast

    Splendor Patérnæ gloriæ
    De luce lucem próferens
    Lux lucis et fons lúminis
    Diem dies illúminans

    Splendeur de la gloire du Père, Lumière née de la Lumière, source vive de clarté, jour illuminant le jour,

    Verúsque sol illábere
    Micans nitóre pérpeti
    Jubárque Sancti Spíritus
    Infúnde nostris sénsibus

    Vrai soleil éclatant, descends sur nous, brille d'un éclat sans fin, verse dans nos cœurs les rayons du Saint-Esprit.

    Votis vocémus et Patrem
    Patrem perénnis glóriæ
    Patrem poténtis grátiæ

    Culpam reléget lúbricam

    Qu'il nous donne de chanter le Père, Père de gloire éternelle, Père de grâce puissante, qui éloigne notre faute.

    Confírmet actus strénuos
    Dentes retúndat ínvidi
    Casus secúndet ásperos
    Donet gerendi gratiam

    Qu'il donne force à nos actes, qu'il brise les dents de l'ennemi, qu'il aide dans les circonstances difficiles, qu’il nous donne la grâce de bien faire.

    Mentem gubérnet et regat
    Casto fideli corpore
    Fides calóre férveat
    Fraudis venéna nésciat

    Qu'il dirige notre intelligence, dans un corps fidèlement chaste, que notre foi soit ardente, qu'elle soit simple et sans détour.

    Christúsque nobis sit cibus,
    Potúsque noster sit fides:
    Læti bibámus sóbriam
    Ebrietatem Spíritus.

    Que le Christ soit notre nourriture, la foi notre breuvage, que la sobre ivresse de l'Esprit soit la joie de ce jour.

    Lætus dies hic tránseat
    Pudor sit ut dilúculum
    Fides velut merídies
    Crepúsculum mens nésciat

    Que ce jour s'écoule joyeux, que la pudeur soit comme le point du jour, la foi comme le midi, que l’esprit ne connaisse pas le crépuscule.

    Auróra lucem próvehit
    Cum luce nobis pródeat
    In Pátre totus Fílius
    Et totus in Verbo Pater

    L’aurore fait venir la lumière, qu’elle nous apporte avec la lumière le Fils, tout entier dans le Père, et le Père, tout entier dans le Fils.

    Deo Patri sit glória,
    Ejúsque soli Fílio,
    Cum Spíritu Paráclito,
    Nunc et per omne sǽculum.
    Amen.

    La gloire soit à Dieu le Père, et à son Fils unique, avec l’Esprit Paraclet, maintenant et pour tous les siècles. Amen.

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  • Il y a 50 ans

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    Il y a 50 ans, le dimanche 3 septembre 1967, Mgr Pierre Boussard, évêque de Vannes, consacrait l’autel et bénissait la chapelle de Notre Dame de Joie, accolée au château de Pontcalec.

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    (Notre Dame de Joie, correspondance de l'abbé Berto, Nouvelles Editions Latines)

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  • 13e dimanche après la Pentecôte

    Antienne de communion :

    Panem de cælo dedísti nobis, Dómine, habéntem omne delectaméntum et omnem sapórem suavitátis.

    Un pain qui vient du ciel, tu nous as donné, Seigneur, ayant toute délectation et toute la saveur de la suavité. (Sagesse XVI. 20.)

    Dans le sens littéral du livre de la Sagesse, c'est de la manne qu'il s'agit, aliment qui vraiment venait du ciel et qui était toute saveur. C'était la figure de l'Eucharistie.

    Ici c'est la réalité qui est chantée, le Pain Eucharistique. Vrai pain du ciel, car il est le corps du Verbe Incarné dont la vision rassasie dans l'éternité les Anges et les Bienheureux. Nourriture de notre vie spirituelle aussi, en ce sens que la grâce du sacrement, en augmentant la foi, l'espérance et la charité, entretient en nous la pensée du Christ-Jésus et nous incite à nous donner de plus en plus à lui. Placés ainsi sans cesse, de toute la force de notre libre vouloir, sous son influence, ne n'est plus nous qui vivons, c'est lui qui vit en nous, nourrissant notre intelligence et notre volonté de sa propre lumière et de sa propre joie.

    C'est cette lumière et cette joie que l'Église communiante chante ici.

    13th Sunday after Pentecost: Communion from Corpus Christi Watershed on Vimeo.

    Une belle phrase, d'abord réservée, qui monte en joie enthousiaste sur Domine et qui se détend sur omne delectamentum en un motif très gracieux, retenu par la tristropha, le salicus, la clivis allongée, le porrectus, comme pour évoquer à loisir toutes les joies de l'amour. Elle se relie très étroitement à la suivante qui reprend l'idée de délectation et la développe sur suavitatis en un motif d'une exquise suavité.

    Le torculus la-do-fa, relié au salicus et les quatre notes qui suivent, retenues par le quilisma, sont admirables de grâce souple et légère.

    Dom Baron

    Dans la vidéo les moines de Triors font suivre l’antienne du premier verset du psaume 77, qui est le psaume correspondant à l'antienne puisque c'est celui qui parle également de la manne :

    Et mandávit núbibus désuper * et jánuas cæli apéruit
    Et pluit illis manna ad manducándum * et panem cæli dedit eis
    Panem angelórum manducávit homo * cibária misit eis in abundántia

    Et il commanda aux nuées d’en haut, et il ouvrit les portes du ciel.
    Et il fit pleuvoir sur eux la manne à manger, et le pain du ciel il leur donna.
    L’homme mangea le pain des anges ; il leur envoya de la nourriture en abondance.

  • Saint Etienne roi de Hongrie

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    (Continuation de) L'Année liturgique de dom Guéranger, 1898 (cette édition est de 1911)

  • Indiction

    Le 1er septembre est, curieusement pour nous, le début de l’année liturgique byzantine. Il est appelé « début de l’indiction », ce qui était un terme… fiscal : l’indiction était l’annonce du taux révisé de l’impôt foncier pour l’année… ou plutôt pour les 15 ans à venir. Ce cycle de 15 ans a été institué en 312 par Constantin le Grand, l’empereur qui allait promulguer l’année suivante le fameux édit de tolérance qui donnait toute liberté de culte aux chrétiens.

    Cette date coïncide aussi et d’abord avec le début de la nouvelle année agricole dans le monde méditerranéen, et chez les Hébreux le premier jour du septième mois (correspondant à septembre-octobre) était férié et solennisé, comme on le voit déjà dans les livre des Nombres (29,1) par des sonneries de trompettes (c’est devenu Roch Hachana, premier de l’an judaïque).

    Selon la tradition byzantine, c’est ce jour-là que Jésus commença son ministère, à la synagogue de Nazareth, après la tentation au désert (Luc 4), et c’est cet évangile (« Aujourd’hui s’accomplit cette parole de l’Ecriture », dit Jésus après avoir lu Isaïe) qui est celui de ce jour.

    L’épître est le passage de la première lettre à Timothée où saint Paul « recommande avant tout qu’on fasse des demandes et des prières pour tous les hommes, pour les rois et tous les dépositaires de l’autorité, afin que nous puissions mener une vie calme et paisible en toute piété et dignité »… pendant l’année qui vient.

    Le tropaire dit :

    Auteur de la création entière, qui as soumis à Ton propre pouvoir les moments et les temps, bénis le cycle (la couronne) de l’année que Ta bonté nous accorde, Seigneur. Garde en paix nos gouvernants (les rois) ainsi que Ta ville, par les prières de la Mère de Dieu, et sauve-nous !

    Ὁ πάσης δημιουργὸς τῆς κτίσεως, ὁ καιροὺς καὶ χρόνους ἐν τῇ ἰδίᾳ ἐξουσία θέμενος, εὐλόγησον τὸν στέφανον τοῦ ἐνιαυτοῦ τῆς χρηστότητός σου Κύριε, φυλάττων ἐν εἰρήνῃ τοὺς Βασιλεῖς καὶ τὴν πόλιν σου, πρεσβείαις τῆς Θεοτόκου, καὶ σῶσον ἡμᾶς.

    Ce 1er septembre, la liturgie byzantine fête également saint Siméon le Stylite, l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu aux Miasènes, le martyr saint Aeithalas, les quarante saintes femmes et le diacre Ammon leur guide, les saints frères martyrs Calliste, Evode et Hermogène, ainsi que Josué, et commémore le « grand incendie » de Constantinople en 461…

    La première grande fête de l’année liturgique sera le 8 septembre : la nativité de la Mère de Dieu (« ta naissance a annoncé la joie à tout l’univers »), la dernière grande fête de l’année étant le 15 août : la Dormition de la Mère de Dieu.

  • Saint Raymond Nonnat

    Raymond vint au monde en Catalogne d'une façon qu'on serait tenté de qualifier de miraculeuse, au bourg de Partel, dans le diocèse d'Urgel. Il appartenait à une noble famille et sa mère, étant enceinte, mourut d'une fièvre ardente dans le septième mois de sa grossesse. Les médecins déclarèrent que l'enfant avait été étouffé en même temps et qu'il n'y avait pas lieu de faire une opération pour s'assurer s'il était encore en vie. Un des parents, en présence des incertitudes et des anxiétés du père, saisissant un poignard qu'il portait à sa ceinture, l'enfonça dans le côté de la mère. A l'instant l'enfant passa un bras, jeta un cri et, après qu'on eut élargi la plaie, apparut plein de vie à toute l'assistance. Aussi lui donna-t-on le surnom de Non Natus (non né), en effet il n'était pas né ; mais il était entré dans ce monde par une grâce spéciale de la Providence.

    Dès sa plus tendre enfance, Raymond eut une dévotion particulière pour la très sainte Vierge qui, quand il fut plus âgé, lui fit connaître, par une révélation, son désir de le voir s'enrôler dans l'Ordre de la Merci, dont la mission principale était la rédemption des captifs. Il entra au Noviciat de Barcelone où saint Pierre de Nolasque lui donna l'habit. A l'âge de trente ans, on le jugea capable d'exercer l'office de prédicateur et bientôt il fut envoyé en Afrique pour racheter des captifs. Débarqué à Alger, il en trouva un si grand nombre que, n'ayant pas assez d'argent il se livra lui-même comme caution du paiement de leur délivrance. Ayant converti quelques musulmans par l'éloquence de sa parole, il eut à souffrir toutes sortes de tourments. Pour l'empêcher de parler, les infidèles imaginèrent de lui percer les deux lèvres et d'y placer un cadenas qu'ils ouvraient seulement pour lui donner à manger.

    Après avoir enduré, avec une patience angélique, pendant huit mois, les tortures les plus inouïes, un bâtiment, en rade d'Alger, lui apporta enfin sa rançon et la nouvelle de sa nomination au cardinalat. A son arrivée dans Barcelone, on le conduisit en triomphe à la cathédrale avec les ornements de sa nouvelle dignité, en chantant le Te Deum.

    Saint Raymond, passant un jour dans les rues de Barcelone, pendant un hiver très rigoureux, rencontra un pauvre vieillard qui avait la tête nue et il s'empressa de la couvrir avec son propre chapeau. La nuit suivante, pendant qu'il était en prière, il vit, dans un parterre émaillé des plus belles fleurs, la sainte Vierge tressant une couronne avec des jeunes filles de sa suite. L'une d'elles lui ayant demandé à qui elle était destinée, elle répondit que c'était pour celui qui n'avait pas craint de découvrir sa tête pour abriter celle d'un pauvre vieillard. A cette réponse, comme Raymond s'affligeait de ce qu'on voulait lui donner en ce monde la récompense qu'il n'attendait que dans le ciel, la vision disparut tout à coup. Il se trouva seul alors, n'ayant à côté de lui qu'un pauvre homme affligé qui avait la tête ceinte d'une couronne d'épines. Après l'avoir considéré attentivement, il reconnut qu'il avait devant lui Notre Seigneur Jésus-Christ et il voulut se prosterner ; le Rédempteur de tous les hommes, ôtant alors sa couronne de dessus sa tête, la lui présenta en lui disant que sa mère avait voulu le couronner de fleurs ; mais qu'il lui présentait les épines qu'il avait choisies lui-même, en n'acceptant pas d'autre gloire ici has que celle de la croix. Raymond prit la couronne et ressentit, en la mettant sur sa tête, une douleur si vive, qu'il recouvra immédiatement l'usage de ses sens, avec une grande consolation de ce qu'il avait vu dans son extase.

    Le pape Grégoire IX, qui l'avait nommé cardinal et qui était instruit de toutes les merveilles que Dieu opérait par son serviteur, désirant jouir de sa présence, lui envoya l'ordre de venir le trouver à Rome. Raymond avait déjà reçu la bénédiction de saint Pierre de Nolasque, son supérieur, et se disposait à exécuter les ordres du Souverain Pontife, quand il fut saisi d'une fièvre violente, suivie de convulsions qui faisaient présager une mort prochaine. Il demanda alors qu'on lui apportât les Sacrements de l'Eglise ; mais comme le curé de la paroisse dans laquelle était situé le couvent de la Merci se trouvait absent, pendant qu'on l'attendait on vit entrer dans la chambre du Saint une longue procession d'anges vêtus en religieux de son Ordre, tenant chacun un flambeau à la main ; après eux parut le Souverain Maître, Notre Seigneur Jésus-Christ, un ciboire à la main, apportant le saint viatique au bienheureux malade. La chambre se trouva, au même instant, inondée d'une lumière si éclatante que tous les assistants en furent éblouis sans pouvoir distinguer ce qui se passait autour d'eux pendant l'espace d'une demi-heure. A la fin, interrogé par eux, Raymond leur répondit que, dans cette auguste cérémonie, il avait reçu le sacrement adorable de l'autel et qu'il ne désirait plus que de quitter le monde pour jouir de son Dieu à jamais. Ses désirs ne tardèrent pas à être accomplis et il rendit son âme à Dieu dans sa trente-sixième année.

    Après sa mort, comme le curé de la paroisse et les religieux de la Merci se disputaient son corps, il fut décidé qu'il serait placé sur une mule et qu'on la laisserait aller où Dieu la conduirait. Elle s'en alla directement à la chapelle où le Saint avait reçu les premières faveurs de la mère de Dieu. Ses reliques sacrées y furent déposées et saint Pierre de Nolasque, apprenant qu'un nombre prodigieux de miracles s'opérait à son tombeau, y fit bâtir un monastère de son Ordre.

    Saint Raymond est particulièrement invoqué pour les femmes enceintes et dans les douleurs de l’enfantement. L'origine de cette dernière invocation est signalée par une Antienne trouvée en 1626, disent les Bollandistes, avec d'autres manuscrits, dans une cassette de fer, à l'époque de la chute d'un vieux mur du couvent de Barcelone :

    Levamen miseris S. Ramon impetra :
    Te Deus vivum traxit ab utero matris extinctæ,
    Ut ferres in partu laborantibus opem,
    Et Christi fideles ab impiorum captivitate
    Et periculis animæ liberares.

    Saint Raymond, obtenez le soulagement des malheureux. Dieu vous a tiré vivant du sein de votre mère déjà morte, afin que vous portiez secours aux femmes dans les douleurs de l'enfantement et que vous délivriez les fidèles du Christ de la captivité des impies et des périls de l'âme.

    Nous croyons devoir citer également cette prière qui a trait à la même invocation et qui est adressée à Notre Dame de la Merci et à saint Raymond Nonnat :

    ORACIO

    A la SS. Verge Maria Maria mare de las Merces, y al glorios cardenal S. Ramon nonat, pera demanar las donas prenyadas un felis part.

    O piadosissima Verge Maria de las Merces ! Suplich vos per las entranyas dulcissimas de vostra pietat, oygan a la afligida, queus invoca y per lo qui seus dolor pariran, y per los merits de vostre sirvent sant Ramon, qual naixement fonch prodigios, me afa vorian en est part ; que jo vos oferesch ser humil esclava vostra, pera millor servir à vostre unigenit Fill Jesucrist redemptor nostre. Amen.

    ORAISON

    A la très sainte Vierge, mère de la Merci et au glorieux cardinal saint Raimond Nonnat, adressée par les femmes enceintes pour obtenir un heureux accouchement.

    O très pieuse Vierge Marie de la Merci ! Je vous en supplie par les entrailles très tendres de votre amour, écoutez l'affligée qui vous invoque et par Celui qui est né de vous sans douleur et par les mérites de votre serviteur saint Raymond dont la naissance fut miraculeuse, favorisez-moi dans cette couche ; je vous offre d'être votre humble servante pour mieux servir votre fils unique Jésus-Christ notre Rédempteur. Amen.

    Extrait de :

    Les saints patrons des corporations et protecteurs spécialement invoqués dans les maladies et dans les circonstances critiques de la vie,
    par Louis du Broc de Segange,
    chevalier de l’Ordre de Pie IX et de la Légion d’honneur, membre correspondant du ministère de l’Instruction publique pour les travaux historiques, auteur de Notre-Dame de Moulins et des Faïenciers et émailleurs de Nevers,
    publié par Louis-François Morel, chanoine archidiacre de la cathédrale de Moulins, recteur de l’externat Saint-Michel, ancien professeur de sciences, gradué pour l’enseignement secondaire, auteur de diverses publications.
    Paris, Librairie Bloud et Barral, 4 rue Madame et 59 rue de Rennes.

    Oui, il y a tout cela sur la couverture… Il manque la date : 1887.

    Dans ce récit on trouve indiqués tous les attributs de saint Raymond Nonnat figurant sur la peinture d’Antonio del Castillo que j’ai reproduite l’an dernier.

  • Sainte Rose de Lima

    Jolie oraison de la fête, qui joue sur la rose et la rosée et le parfum avec tout un jeu de références, notamment aux bénédictions de la Genèse, au Cantique des cantiques et à saint Paul, que l’on doit semble-t-il à l’excellent cardinal Bona (lors de la canonisation de la « rose des Indes ») :

    Bonórum ómnium largítor, omnípotens Deus, qui beátam Rosam, cæléstis grátiæ rore prævéntam, virginitátis et patiéntiæ decóre Indis floréscere voluísti : da nobis fámulis tuis ; ut, in odórem suavitátis eius curréntes, Christi bonus odor éffici mereámur : Qui tecum…

    Dieu tout-puissant, dispensateur de tous les biens, vous avez prévenu de la rosée céleste de votre grâce la bienheureuse Rose, et vous l’avez fait briller dans les Indes de tout l’éclat de la pureté et de la patience : accordez à vos serviteurs de courir à l’odeur de ses parfums, afin qu’ils méritent de devenir eux-mêmes la bonne odeur de Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne…

  • Décollation de saint Jean Baptiste

    Le répons suivant se trouve dans l’antiphonaire grégorien de Saint-Gall, comme dernier répons des matines de ce jour. On le retrouve par la suite davantage à la fête de la nativité de saint Jean Baptiste.

    ℟. Iste est de sublimibus cælorum praepotentibus unus, quem manus Domini consecravit matris in visceribus, * cujus nos precibus adjuvari deposcimus.
    ℣. Iste est enim Johannes, cujus tanta est meritorum prærogativa, ut ejus simul per Angelum Gabrielem prænuntiaretur nativitas, nomen, victus, officium et meritum. Cujus nos. Gloria Patri.

    Il est l’un des plus grands des plus grands des cieux, lui que la main de Dieu a consacré dans les entrailles de sa mère, dont nous demandons d’être aidé par les prières. Car lui c’est Jean, dont le privilège des mérites est tel que furent annoncés à la fois par l’Ange Gabriel sa naissance, son nom, son genre de vie, sa mission, et son mérite.

    Celui-ci en revanche n’a existé que pour la fête de ce jour :

    ℟. In medio carceris stabat beatus Joannes ; voce magna clamavit et dixit : Domine Deus meus, * in manus tuas commendo spiritum meum.
    ℣. Quoniam tu es protector meus Domine. In manus tuas commendo spiritum meum.

    Le bienheureux Jean se tenait au milieu de la prison ; il cria d'une voix forte et dit : Seigneur, mon Dieu, en tes mains je remets mon esprit. Car tu es mon protecteur, Seigneur.

    On remarque comment est attribuée à Jean Baptiste une parole que Jésus dira sur la croix. Dans la liturgie byzantine, on le voit précurseur du Christ jusque dans les enfers :

    « Le souvenir du juste s’accompagne d’éloges. Mais à toi, Précurseur, le témoignage du Seigneur suffit. Tu as été vraiment le plus grand des prophètes, car tu fus jugé digne de baptiser dans les eaux celui qu’ils avaient seulement annoncé. Aussi as-tu combattu courageusement pour la vérité, heureux d’annoncer, même aux captifs des enfers, l’apparition du Dieu fait chair, qui ôte le péché du monde et nous fait grande miséricorde. »

  • Saint Augustin

    La messe de saint Augustin est celle du commun des docteurs de l’Eglise avec un alléluia propre : Inveni David servum meum, qu’on trouvait aussi à la messe de saint Silvestre Ier avant que Pie XII invente un commun des papes, et qui a été repris dans la messe de saint Basile. Le cardinal Schuster indique que « dans les Sacramentaires du bas moyen âge » on trouve une préface propre. Elle se trouve en effet dans le « supplément d’Aniane » du sacramentaire grégorien, qui date d’autour de 800, qu'on l’attribue à saint Benoît d’Aniane comme le veut la tradition, ou à Alcuin comme certains le pensent :

    …aeterne Deus. Qui beatum Augustinum confessorem tuum, et scientiae documentis replesti, et virtutum ornamentis ditasti ; quem ita multimodo genere pietatis imbuisti, ut ipse Tibi et ara, et sacrificium, et sacerdos esset et templum. Per...

    Dieu éternel. Toi qui as rempli le bienheureux Augustin ton confesseur des enseignements de la science et enrichi des ornements des vertus ; que tu as ainsi imprégné de tout genre de piété, afin qu’il te soit autel et sacrifice et prêtre et temple. Par le Christ…

    Cette traduction littérale est de mon chef. Je ne doute pas qu’on puisse l’améliorer grandement pour qu’elle soit digne du texte latin qui est superbe. Il va de soi que le mot « science » ici a le même sens que le grec « gnose » : il s’agit de la science des choses divines. Ce travail (oui, le texte est court mais c’est un vrai travail quand on n’est pas doué…) m’a permis de constater qu’il y a une faute dans l’édition française (mais pas dans l’édition originale) de l’œuvre du cardinal Schuster, et qui me posait problème : « tu ipse Tibi », au lieu de « ut ipse Tibi ».

    Je remarque que cette préface est aussi celle de la messe de saint Hilaire dans le missel de la cathédrale Saint-Gatien de Tours de la fin du XVe siècle. Or Alcuin fut abbé de Saint-Martin de Tours de 796 à sa mort en 804. Une coïncidence, ou un indice que le « supplément d’Aniane » serait d’Alcuin ?