Dans le calendrier romain de 1960, on fait aujourd’hui mémoire de saint Placide et ses compagnons, martyrs. Dans mon bréviaire monastique de 1955, c’est la fête (double de deuxième classe) de saint Placide et ses compagnons « O.N. », ordinis nostri : bénédictins. Donc saint Placide le jeune disciple de saint Benoît sauvé de la noyade par saint Maur qui, alerté par saint Benoît, courut jusque sur l’eau pour sauver l’enfant. Mais la liturgie ne fait pas la moindre mention de ce Placide, ni d’un autre d’ailleurs, y compris dans la collecte : l’office est tout entier de « plusieurs martyrs », ce qui est tout de même curieux pour des martyrs « O.N. ».
Sans doute a-t-on retiré (je ne sais quand) tout ce qui correspondait au disciple de saint Benoît, sans toucher à la fête, quand il a bien fallu convenir que saint Placide et ses compagnons martyrs étaient des martyrs de Sicile du IVe siècle sans rapport avec le disciple de saint Benoît du VIe siècle. L’identification des deux vient de Pierre Diacre, qui au XIIe siècle a fait des deux Placide un seul et a raconté une histoire rocambolesque où finalement des pirates assassinent le disciple de saint Benoît et 30 moines à Messine.
Je vois que dans l’ordo du Barroux c’est une fête des saints Maur et Placide disciples de saint Benoît. Dans mon bréviaire la fête de saint Maur est le 15 janvier. Mais c’est une bonne idée d’avoir réuni Maur et Placide dans une fête bénédictine, en laissant les Romains fêter le martyr Placide…
Dans mon diocèse, c’est la fête de saint Maurice de Carnoët, qui est aussi saint Maurice de Langonnet. Pour le coup c’est le même qui, abbé de Langonnet, descendit l’Ellé pour fonder un nouveau monastère près de la mer.
Enfin c’est aussi, depuis 2000, la fête de sainte Faustine. Comme j’aime beaucoup sainte Faustine, je serais d’avis de la faire entrer dans le calendrier traditionnel…