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Liturgie - Page 284

  • Vigile de saint Laurent

    « Mon serviteur, ne crains pas ; car je suis avec toi, dit le Seigneur. Si tu passes par le feu, sa flamme ne te sera point funeste et son odeur ne laissera en toi nulle trace. Je te délivrerai de la main des méchants, je t’arracherai aux mains des forts » [1]. C’est l’heure du combat où la Sagesse, plus puissante que le feu et la flamme [2], appelle Laurent à conquérir le laurier de victoire dont son nom même était l’annonce.

    Les trois jours sont enfin passés pour le diacre de Sixte, et pour lui aussi l’exil va finir ; rejoignant son Pontife à l’autel des cieux, il n’en sera plus désormais séparé. Mais, avant d’aller prendre au Sacrifice éternel la part glorieuse qui lui revient par le droit de son Ordre, il faut que sur cette terre, où se jettent dans le temps qui passe les semences de l’immuable éternité, il justifie de la fidélité vaillante qui sied au lévite de l’éternelle loi d’amour.

    Laurent est prêt. « Éprouvez le ministre auquel vous avez confié la dispensation du sang du Seigneur ». C’était sa parole à Sixte II [3]. Selon la recommandation du Pontife, il a distribué aux pauvres les trésors de l’Église ; dès ce matin, par deux fois la sainte Liturgie le constate en ses chants [4]. Mais il sait que livrer toute la substance de sa maison pour l’amour, ce n’est donner rien qui vaille [5], et il aspire à se livrer lui-même. Dans l’allégresse de sa générosité débordante, il salue l’holocauste dont on dirait qu’il sent s’élever déjà le parfum suave et fort. Aussi peut-il chanter à l’Offertoire de cette Messe de Vigile qui célèbre sa fidélité, son espérance, sa propre oblation en abordant l’arène : « Ma prière est pure, et c’est pourquoi je demande que ma voix soit entendue au ciel ; car là est mon juge, mon témoin est dans les hauteurs des cieux : que ma supplication s’élève au Seigneur » [6].

    Prière sublime, dont les accents pénètrent en effet la nue [7] ! Dès maintenant nous pouvons le dire avec l’Église, sa race sera puissante sur la terre [8], cette race de nouveaux chrétiens nés du sang du martyr [9]. Car dans la personne de Romain, le néophyte gagné par ses premiers tourments et qui le précède au ciel, nous en saluons aujourd’hui même les prémices fortunées. Réunissons, comme fait l’Église, le soldat et le diacre en notre prière.

    L’Année Liturgique

    1. Deuxième répons des matines de la fête (inspiré d’Isaïe 43 et de Jérémie 15) : Puer meus, noli timere, quia ego tecum sum, dicit Dóminus: * Si transíeris per ignem, flamma non nocébit tibi, et odor ignis non erit in te. Liberábo te de manu pessimórum et éruam te de manu fortium.
    2. Cf. Lampades ejus lampades ignis atque flammarum. Cantique des cantiques, 8,6.
    3. Selon saint Ambroise, De officiis, 1,41.
    4. Introït et Graduel : Dispérsit, dedit paupéribus : justítia ejus manet in sǽculum sǽculi. (Psaume 111)
    5. Si dederit homo omnem substantiam domus suæ pro dilectione, quasi nihil despiciet eam. (Cantique des cantiques 8,7)
    6. Orátio mea munda est : et ídeo peto, ut detur locus voci meæ in cælo : quia ibi est judex meus, et cónscius meus in excélsis : ascéndat ad Dóminum deprecátio mea. (Job 16)
    7. Oratio humiliantis se nubes penetrabit. (Ecclésiastique 35,21)
    8. Potens in terra erit semen ejus : generátio rectórum benedicétur. (Verset du Graduel, psaume 111)
    9. Tertullien, Apologétique, 50.
  • (Saint Pierre aux liens)

    La fête de saint Pierre aux liens a été malencontreusement supprimée en 1960. Sans doute parce que le formulaire de la messe est celui du 29 juin (en dehors de la collecte et de l’alléluia) et qu’on y a vu une répétition. Mais s’il y a répétition elle est dans l’autre sens : il est assez curieux que la messe de la fête de saint Pierre commence par l’évocation de sa délivrance miraculeuse, racontée dans l’épître.

    Mais surtout, cette messe est très ancienne. Elle n’a pas été inventée tardivement pour en rajouter dans la célébration du prince des apôtres et donc de la papauté. Elle figure déjà dans le martyrologe hiéronymien, qui est le plus ancien calendrier liturgique romain. Et le culte des chaînes de saint Pierre dans l’église de Saint-Pierre aux liens était très répandu, puisqu’on voit l’empereur Justinien Ier demander au pape « quelque chose des chaînes de saint Pierre, si c’est possible ». Et une lecture des matines est un texte de saint Augustin sur la puissance de ces chaînes :

    Pierre est le seul des Apôtres qui mérita d’entendre ces paroles : En vérité : « Je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». C’est lui qui fut jugé digne d’être, pour les peuples dont se formerait la maison de Dieu, la pierre fondamentale de l’édifice, la colonne destinée à le soutenir, la clef qui ouvrait le royaume des cieux. Aussi lisons-nous dans le texte sacré : « Et ils apportaient leurs malades, pour que, du moins en passant, l’ombre de Pierre les couvrît ». Si l’ombre de son corps pouvait alors porter secours, combien plus secourable est à présent la plénitude de sa puissance ? S’il se dégageait de lui un fluide salutaire aux suppliants quand il passait sur la terre, quel surcroît d’influence il a maintenant au ciel où il demeure ! Ne soyons pas étonnés que toutes les Églises chrétiennes regardent comme étant plus précieux que l’or, le fer des chaînes dont il a été chargé. Si l’ombre de Pierre a fait autant de bien aux malades, en passant auprès d’eux, combien plus efficace est sa chaîne à ceux qui se l’appliquent ? La fugitive apparence d’une vaine image put avoir en elle la propriété de guérir : combien plus de vertu les chaînes dont il a souffert n’ont-elles pas emprunté à ses membres, où le poids du fer les a imprimées ? Pierre avant son martyre eut tant de pouvoir pour soulager ceux qui le suppliaient : combien plus de puissance a-t-il après son triomphe ? Heureux liens qui, de menottes et d’entraves, devaient se changer en couronne, et qui ont fait de l’Apôtre un Martyr ! Heureuses chaînes qui ont mené leur captif jusqu’à la croix du Christ, moins pour lui faire subir la mort, que pour l’immortaliser.

    Sans doute a-t-on en fait supprimé cette fête parce qu'on ne croit plus qu'il s'agisse des chaînes de saint Pierre, malgré les nombreux miracles qu'elles ont accompli, du témoignage même de saint Augustin parmi tant d'autres.

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  • Saint Ignace de Loyola

    Parler rapidement des mérites d’Ignace envers le catholicisme est impossible. Son nom en effet résume à lui seul tout l’immense travail entrepris par l’Église au XVIe siècle, pour opposer à la réforme luthérienne une véritable réforme catholique, si bien que la liturgie elle-même affirme, à la louange d’Ignace, que la Providence l’envoya pour l’opposer à Luther.

    Maintenant encore, le nom de Loyola et de la Compagnie fondée par lui sont synonymes de vie et d’action catholique au sens le plus élevé du mot ; en sorte que les adversaires, tout en affectant de la tolérance envers d’autres congrégations religieuses, nourrissent une haine irréductible contre l’institut d’Ignace, où ils reconnaissent à bon droit l’armée la plus aguerrie et la plus invulnérable que la Providence ait placée sous le commandement immédiat du Vicaire de Jésus-Christ. On peut dire de la Compagnie de Jésus ce que l’Évangile dit du Divin Sauveur ; persécutée dès sa naissance, supprimée puis rétablie, objet d’une haine infinie pour les uns et de confiance illimitée pour les autres, pertransiit benefaciendo et sanando [Il passa faisant le bien et bénissant]. Ainsi en était-il il y a trois siècles, ainsi en est-il aujourd’hui, ainsi en sera-t-il toujours dans l’avenir.

    Bienheureux cardinal Schuster.

    On peut être bienheureux sans être bon prophète… Le pauvre, s’il revenait…

  • 8e dimanche après la Pentecôte

    Suscépimus, Deus, misericórdiam tuam in médio templi tui : secúndum nomen tuum, Deus, ita et laus tua in fines terræ : justítia plena est déxtera tua.
    Magnus Dóminus, et laudábilis nimis : in civitáte Dei nostri, in monte sancto ejus.

    Nous avons reçu, ô Dieu, votre miséricorde au milieu de votre temple : comme votre nom, ô Dieu, ainsi votre louange s’étend jusqu’aux extrémités de la terre : votre droite est pleine de justice.
    Le Seigneur est grand et digne de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne.

    A priori on pourrait croire que l’introït de ce dimanche a été repris de la messe de la Purification de la Sainte Vierge. En réalité c’est le contraire. Cette messe du 8e dimanche après la Pentecôte existait avant que Rome n’adopte la fête orientale de l’Hypapante : la Rencontre (du Seigneur avec son peuple représenté par Siméon). C’est nous, désormais, le peuple, qui recevons le Seigneur de miséricorde au milieu de son temple.

    Ce verset du psaume 47 est utilisé en de multiples occasions. Saint Benoît prescrit aux moines de le dire après que l’Abbé a lavé les mains et les pieds des hôtes. C’est aussi ce que les assistants répondent après que l’évêque a imposé la mitre au nouvel Abbé.

    Il était dit aussi dans certaines communautés religieuses lors de la réception des novices, en réponse à celui (du psaume 118) que le ou la novice venait de dire (comme l’évêque ci-dessus, et comme les novices continuent de le dire en prononçant leurs vœux) : « Suscipe me, Domine, secundum eloquium tuum, et vivam ; et non confundas me ab exspectatione mea. » (Reçois–moi, Seigneur, selon ta parole, et je vivrai ; et tu ne me frustreras pas de mon attente. »

    8th Sunday after Pentecost: Introit from Corpus Christi Watershed on Vimeo.

    Sur l'évangile de ce dimanche, voir ici.

    Sur l'antienne de communion, voir ici.

  • Sainte Marthe

    Les paroles de notre Seigneur Jésus-Christ qu’on vient de lire dans l’Évangile nous rappellent qu’il est une seule chose à laquelle nous devons tendre, au milieu des soins multiples de ce monde. Or, nous y tendons comme étrangers et non comme citoyens ; comme étant sur la route et non dans la patrie ; comme aspirants et non comme possesseurs. Tendons-y néanmoins, et tendons-y sans paresse et sans relâche, afin de pouvoir y arriver un jour.

    Marthe et Marie étaient deux sœurs, sœurs non seulement par la chair, mais par la religion ; toutes deux s’attachèrent au Seigneur ; toutes deux d’un commun accord, servirent le Seigneur pendant les jours de sa vie mortelle. Marthe le reçut comme on reçoit un hôte, mais c’était néanmoins la servante qui recevait son Seigneur, une malade qui recevait son Sauveur, la créature qui recevait son Créateur. Elle le reçut pour lui donner la nourriture du corps, et pour recevoir de lui la nourriture de l’âme. Car le Seigneur a voulu prendre la forme d’esclave, et, dans cette forme d’esclave, être nourri par ses serviteurs, et cela par bonté, non par nécessité.

    Ce fut en effet de sa part une bonté que de se laisser nourrir. Sans doute, il avait une chair sujette à la faim et à la soif ; mais ignorez-vous que des Anges lui apportèrent à manger, quand il eut faim au désert ? Si donc il a voulu être nourri, ç’a été dans l’intérêt de quiconque le nourrissait. Et quoi d’étonnant, puisqu’il a fait ainsi du bien à une veuve, en nourrissant par elle le saint Prophète Élie, qu’il avait nourri auparavant par le ministère d’un corbeau ? Est-ce qu’il est impuissant à nourrir le Prophète, pour l’envoyer à cette veuve ? Nullement, mais il se proposait de bénir la pieuse veuve, en raison du service rendu à son serviteur. C’est donc ainsi que le Seigneur fut reçu en qualité d’hôte ; « lui qui est venu chez lui, et les siens ne l’ont point reçu, mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir d’être faits enfants de Dieu », adoptant des esclaves et les prenant pour enfants, rachetant des captifs et les faisant ses cohéritiers.

    Qu’il n’arrive cependant à aucun de vous de dire : ô bienheureux ceux qui ont eu l’honneur de recevoir le Christ dans leur propre maison ! Garde-toi de te plaindre et de murmurer de ce que tu es né à une époque où tu ne vois plus le Seigneur en sa chair. Il ne t’a point privé de cette faveur. « Chaque fois que vous l’avez fait à un de ces plus petits d’entre mes frères, dit-il, c’est à moi que vous l’avez fait ». En voilà assez sur la nourriture corporelle à offrir au Seigneur. Quant à la nourriture spirituelle qu’il nous donne, nous en dirons quelques mots à l’occasion.

    Saint Augustin, lecture des matines avant 1960

  • Saints Nazaire et Celse, Victor Ier, et Innocent Ier

    Sanctórum tuórum nos, Dómine, Nazarii, Celsi, Vittóris et Innocéntii conféssio beáta commúniat : et fragilitáti nostræ subsídium dignánter exóret. Per Dóminum.

    « Que la sainteté de Nazaire, Celse, Victor et Innocent couronnée par vous, Seigneur, nous défende, et implore votre secours pour notre faiblesse ». Nous avons traduit par sainteté couronnée au ciel les mots du Missel : confessio beata. Durant la vie présente, nous devons tous confesser notre foi à travers les mille croix, contradictions et peines qui composent notre vie. Si cette confession n’est pas sanglante, elle n’en est pas moins douloureuse et elle est, en son temps, glorifiée par Dieu dans le ciel.

    Dom Pius Parsch

  • Saint Pantaléon

    Liturgie byzantine, au 27 juillet :

    Pantéléïmon, toi le bien-nommé, lorsque tu déployas l'amour des hommes sur tous, en veillant sur les âmes et des corps prenant soin, alors tu as reçu le nom qui te convient, pour prix de ta vertu, comme honoraires de ta piété, et t'es montré un invincible soldat couronné par notre Dieu: * prie-le de sauver et d'illuminer nos âmes.

    Ayant reçu le pouvoir des guérisons, lorsqu'à toute chose tu préféras la piété, t'adonnant à la foi que ta mère pratiquait et détestant l'impiété de ton père, alors te donna son éclat divin le Verbe de Dieu, cet océan de clartés, dont la prescience prévoyait la splendeur que tu allais montrer au monde par ta vie.

    Toi qui puises sans cesse la grâce des guérisons aux sources immatérielles du Sauveur, qui les verses largement et distribues à qui s'approche de toi, éclaire par grâce divine tous les fidèles célébrant ta glorieuse, sainte et lumineuse festivité, Bienheureux dont le nom et la bonté sont à l'image du Dieu compatissant; prie-le de prendre tous tes chantres en pitié.

    En ce jour a brillé la vénérable mémoire de l'Anargyre, convoquant les fidèles à son banquet mystique et menant tous les amis de la fête à sa célébration festive; car voici l'admirable médecin guérissant toute maladie, le vaillant martyr Pantéléïmon, qui prie sans cesse le Seigneur pour le salut de nos âmes.

    Icône du XIIIe siècle, monastère Sainte-Catherine du Sinaï :

    St_Panteleimon.jpg

    Sur le sang de saint Pantaléon, voir ici.

  • Sainte Anne


    podcast

    D: D'or Mamm Zantez Anna,
    D'an Itron Varia;
    D'or Zalver benniget,
    Ni 'vo fidel bepréd.

    R: À notre Mère, Sainte Anne,
    À Marie, notre Dame,
    À notre Sauveur béni,
    Nous resterons toujours fidèles.

    Joa deom oll kristenien,
    Gand gouel Santez Anna.
    A ra joa d'an êlez
    O veuli Mab Doue.

    Joie pour nous tous, chrétiens,
    Avec la fête de Sainte Anne.
    Elle fait la joie des anges
    Qui louent le Fils de Dieu.

    Ni 'zo gwir gristenien,
    Krouadurien Doue,
    Savet en e lezenn,
    Hag en e garante.

    Vrais chrétiens, nous sommes
    Les créatures de Dieu,
    Vivant de sa loi
    Et de son amour.

    Ni 'zo gwir gristenien,
    Prenet gand gwad Jezuz,
    Maget dre c'hourhemenn
    Gand e gorv presiuz.

    Nous sommes, vrais chrétiens,
    Rachetés par le Sang de Jésus,
    Et nourris, sur sa demande
    Par son Corps précieux.

    Gwerhez, or Mamm Zantel
    Roit sikour heb dale;
    E plegou ho mantell,
    Kuzit ho pugale.

    Vierge, notre Sainte Mère,
    Secourez-nous sans tarder ;
    Dans les plis de votre manteau,
    Protégez vos enfants.

    Rag c'hwi 'zo gallouduz
    War galon or Zalver.
    Bezit madelezuz,
    C'hwi 'zo eur vamm dener.

    Car vous êtes puissante
    Sur le cœur de notre Sauveur.
    Soyez bienfaisante,
    Vous êtes une tendre mère.

    Anna1.jpeg

    Anna2.jpeg

    Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon

    Et aussi

    Intron Santez Anna

    O Mater patriæ

    Fœcunda radix Isaï

    Lucis beatæ gaudiis

    Sic fingit tabernaculum Deo

  • Saint Jacques

    Il a pu participer, avec Pierre et Jean, au moment de l’agonie de Jésus dans le jardin du Gethsémani, et à l’événement de la Transfiguration de Jésus. Il s’agit donc de situations très différentes l’une de l’autre : dans un cas, Jacques avec les deux Apôtres fait l’expérience de la gloire du Seigneur. Il le voit en conversation avec Moïse et Elie, il voit transparaître la splendeur divine en Jésus ; dans l’autre, il se trouve face à la souffrance et à l’humiliation, il voit de ses propres yeux comment le Fils de Dieu s’humilie, en obéissant jusqu’à la mort. La deuxième expérience constitua certainement pour lui l’occasion d’une maturation dans la foi, pour corriger l’interprétation unilatérale, triomphaliste de la première : il dut entrevoir que le Messie, attendu par le peuple juif comme un triomphateur, n’était en réalité pas seulement entouré d’honneur et de gloire, mais également de souffrances et de faiblesse. La gloire du Christ se réalise précisément dans la Croix, dans la participation à nos souffrances.

    Cette maturation de la foi fut menée à bien par l’Esprit Saint lors de la Pentecôte, si bien que Jacques, lorsque vint le moment du témoignage suprême, ne recula pas. Au début des années 40 du I siècle, le roi Hérode Agrippa, neveu d’Hérode le Grand, comme nous l’apprend Luc, "se mit à maltraiter certains membres de l’Église. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter". La concision de la nouvelle, privée de tout détail narratif, révèle, d’une part, combien il était normal pour les chrétiens de témoigner du Seigneur par leur propre vie et, de l’autre, à quel point Jacques possédait une position importante dans l’Église de Jérusalem, également en raison du rôle joué au cours de l’existence terrestre de Jésus. Une tradition successive, remontant au moins à Isidore de Séville, raconte un séjour qu’il aurait fait en Espagne, pour évangéliser cette importante région de l’empire romain. Selon une autre tradition, ce serait en revanche son corps qui aurait été transporté en Espagne, dans la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle. Comme nous le savons tous, ce lieu devint l’objet d’une grande vénération et il est encore actuellement le but de nombreux pèlerinages, non seulement en Europe, mais du monde entier. C’est ainsi que s’explique la représentation iconographique de saint Jacques tenant à la main le bâton de pèlerin et le rouleau de l’Évangile, caractéristiques de l’apôtre itinérant et consacré à l’annonce de la "bonne nouvelle", caractéristiques du pèlerinage de la vie chrétienne.

    Nous pouvons donc apprendre beaucoup de choses de saint Jacques : la promptitude à accueillir l’appel du Seigneur, même lorsqu’il nous demande de laisser la "barque" de nos certitudes humaines, l’enthousiasme à le suivre sur les routes qu’Il nous indique au-delà de toute présomption illusoire qui est la nôtre, la disponibilité à témoigner de lui avec courage, si nécessaire jusqu’au sacrifice suprême de la vie. Ainsi, Jacques le Majeur se présente à nous comme un exemple éloquent de généreuse adhésion au Christ. Lui, qui avait demandé au début, par l’intermédiaire de sa mère, à s’asseoir avec son frère à côté du Maître dans son Royaume, fut précisément le premier à boire le calice de la passion, à partager le martyre avec les Apôtres. Et à la fin, en résumant tout, nous pouvons dire que le chemin non seulement extérieur, mais surtout intérieur, du mont de la Transfiguration au mont de l’agonie, symbolise tout le pèlerinage de la vie chrétienne, entre les persécutions du monde et les consolations de Dieu. En suivant Jésus comme saint Jacques, nous savons que, même dans les difficultés, nous marchons sur la bonne voie.

    Benoît XVI

    Et aussi, bien sûr, plus que jamais d’actualité :

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  • Sainte Christine

    Pour moi aujourd’hui, conformément à mon bréviaire, c’est la vigile de saint Jacques.

    Naguère, dans le bréviaire romain (mais pas dans le bréviaire monastique), elle s’accompagnait de la commémoraison de sainte Christine.

    Selon le calendrier de 1962, c’est une férie avec mémoire de sainte Christine.

    Il y a deux saintes Christine fêtées en ce jour. En Orient c’est sainte Christine de Tyr, dite « Christine mégalomartyre ». Dans l’Eglise latine sainte Christine martyre de Bolsène. Des historiens bas de plafond (il y en a beaucoup) ont avancé que la fête latine de sainte Christine n’était en fait qu’une reprise de la fête orientale. Mais elle est attestée depuis le IVe siècle, et l'autre depuis le Ve. Et en 1880 on a découvert son tombeau, dans la… grotte de sainte Christine qui se trouve dans la… basilique Sainte-Christine de Bolsène, avec les ossements d’une jeune fille de 14 ans.

    La façade de la basilique :

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    Le tombeau de sainte Christine (de Buglioni, début du XVIe siècle, sans reliques de la martyre jusqu’en 1880) - à son côté la pierre qui ne réussit pas à la noyer :

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    La grotte de sainte Christine, avec à l’entrée l’autel (entouré d'une balustrade) du miracle eucharistique (souvent appelé d’Orvieto parce que c’est là qu’a été déposé le corporal taché de Sang) :

    Bolsena-chiesa_santa_cristina-altari.jpg

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