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Liturgie - Page 234

  • Premier dimanche de l’Avent

    Antiphonarium Benedictinum (1400) Saint-Lambrecht univ Graz.jpg

    La messe du premier dimanche de l’Avent commence comme il se doit par un A, première lettre de l’alphabet. De même, le premier répons des matines commence par un A. Dans l’un et l’autre cas les enlumineurs ont rivalisé de talent et d’imagination pour faire aussi belle que possible la première lettre de l’année liturgique. Ici celle de l’Antiphonarium benedictinum de Saint-Lambrecht (1400), conservé à l’université de Graz. Où le A est formé par les corps de saint Gabriel et d'Isaïe autour du siège de la Mère de Dieu, sous la colombe : il s'agit de l'Annonciation, qui commence par un A et qui est l'aurore du salut - et l'un des grands thèmes de l'Avent (la liturgie mozarabe fêtait d'ailleurs l'Annonciation pendant l'Avent).

    Ce premier répons est, comme il se doit aussi, très particulier. On voit tout de suite qu’il est plus long que le répons standard. De fait il a trois versets au lieu d’un seul, et de plus chaque verset se termine par une partie du répons, avant la doxologie et la reprise du répons intégral.

    Les versets sont repris du psaume 48, du psaume 79, et du psaume 23. Le répons ressemble à ce qu’on lit dans le prophète Isaïe, ce qui est logique puisque Isaïe est l’un des trois grands protagonistes de l’Avent, et que l'on vient justement de commencer la lecture de son livre, mais on ne le trouve nulle part tel quel dans Isaïe.

    . Aspíciens a longe, ecce vídeo Dei poténtiam veniéntem, et nébulam totam terram tegéntem. * Ite obviam ei, et dícite: * Núntia nobis, si tu es ipse, * Qui regnatúrus es in pópulo Israël.
    . Quique terrígenæ, et fílii hóminum, simul in unum dives et pauper. . Ite obviam ei, et dícite.
    . Qui regis Israël, inténde, qui dedúcis velut ovem Joseph. ℟. Núntia nobis, si tu es ipse.
    . Tóllite portas, príncipes, vestras, et elevámini portæ æternáles, et introíbit Rex glóriæ. ℟.Qui regnatúrus es in pópulo Israël.

    Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
    . Aspíciens a longe, ecce video Dei poténtiam veniéntem, et nébulam totam terram tegéntem. * Ite obviam ei, et dícite: * Núntia nobis, si tu es ipse, * Qui regnatúrus es in pópulo Israël.

    Guettant de loin, voici que je vois venir la puissance de Dieu, et une nuée recouvrant toute la terre. Allez à sa rencontre, et dites : Annonce-nous si c’est bien toi qui vas régner sur le peuple d’Israël.
    Vous tous, nés de la terre, et enfants des hommes : ensemble, dans l’unité, le riche et le pauvre. Allez à sa rencontre, et dites.
    Pasteur d’Israël, prête l’oreille : toi qui conduis Joseph comme une brebis. Annonce-nous si c’est bien toi.
    Levez vos portes, princes : et élevez-vous, portes éternelles : et il fera son entrée. Qui vas régner sur le peuple d’Israël.
    Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.
    Guettant de loin, voici que je vois venir la puissance de Dieu, et une nuée recouvrant toute la terre. Allez à sa rencontre, et dites : Annonce-nous si c’est bien toi qui vas régner sur le peuple d’Israël.

    Voici le début (le répons proprement dit) par les bénédictines d'Argentan. On le trouvera chanté intégralement par les moines de l’abbaye Saint-Benoît du Lac (Québec) ici : c'est la dernière pièce (21). Je ne peux pas l'intégrer à mon blog parce qu'elle excède la taille permise...

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Missus est Angelus ad Vírginem ; vírginem carne, vírginem mente, vírginem professióne, vírginem dénique, qualem descríbit Apóstolus, mente et córpore sanctam ; nec nóviter, nec fortuíto invéntam, se a saéculo eléctam, ab Altíssimo præcógnitam, et sibi præparátam, ab Angelis servátam, a Pátribus præsignátam, a Prophétis promíssam. Ut pauca loquar de plúribus, quam tibi áliam prædixísse Deus vidétur, quando ad serpéntem ait : Inimicítias ponam inter te et mulíerem ? Et si adhuc dúbitas an de María díxerit, audi quod séquitur : Ipsa cónteret caput tuum. Cui hæc serváta victória est, nisi Maríæ ?

    L’ange fut envoyé à la Vierge : vierge de corps, vierge d’esprit, vierge par état ; vierge enfin telle que l’Apôtre la dépeint : « sainte de corps et d’esprit. » Elle ne fut pas trouvée au dernier moment, ni par hasard ; mais élue dès avant les siècles, connue d’avance par le Très-Haut, qui se l’est préparée, gardée par les anges, préfigurée depuis les patriarches, promise par les prophètes. Pour me limiter à quelques textes parmi d’autres : qui Dieu aurait-il annoncé sinon elle quand il dit au serpent : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme » ? Peut-être te demandes-tu encore si c’est de Marie qu’il a parlé ? Écoute ce qui suit : « Elle t’écrasera la tête. » A qui cette victoire a-t-elle été réservée, sinon à Marie ?

    Lecture des matines : saint Bernard, deuxième sermon sur Missus est. On peut souligner l’art de saint Bernard en le mettant en vers :

    Missus est Angelus ad Vírginem :
    vírginem carne
    vírginem mente
    vírginem professióne
    vírginem dénique
    (qualem descríbit Apóstolus, mente et córpore sanctam)
    nec nóviter nec fortuíto invéntam
    se a saéculo eléctam
    ab Altíssimo præcógnitam
    et sibi præparátam
    ab Angelis servátam
    a Pátribus præsignátam
    a Prophétis promíssam.

  • Saint André

    Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι. Καὶ νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.
    Τόν κήρυκα τῆς πίστεως, καί ὑπηρέτην τοῦ Λόγου, Ἀνδρέαν εὐφημήσωμεν` οὗτος γάρ τούς ἀνθρώπους, ἐκ τοῦ βυθοῦ ἁλιεύει, ἀντί καλάμου τόν σταυρόν, ἐν ταῖς χερσί διακρατῶν, καί ὡς σπαρτίον χαλῶν τήν δύναμιν, ἐπανάγει τάς ψυχάς, ἀπό τῆς πλάνης τοῦ ἐχθροῦ, καί προσκομίζει τῷ Θεῷ δῶρον εὐπρόσδεκτον. Ἀεί τοῦτον πιστοί, σύν τῇ χορείᾳ τῶν Μαθητῶν τοῦ Χριστοῦ εὐφημήσωμεν, ἵνα πρεσβεύῃ αὐτῷ, ὅπως ἵλεως γένηται ἡμῖν, ἐν τῇ ἡμέρᾳ τῆς κρίσεως.

    Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
    Le héraut de la foi et serviteur du Verbe, André, acclamons-le, lui qui repêche les hommes du gouffre, tenant en ses mains le roseau de la Croix, et lançant la divine puissance comme un fil pour tirer les âmes de la tromperie de l’ennemi, et les présenter en agréable offrande à notre Dieu. Fidèles, chantons-le sans cesse avec le chœur des disciples du Christ, afin qu'il intercède auprès de lui pour qu'il nous soit favorable au jour du jugement.

    Doxastikon des vêpres de saint André, par Thrasyvoulos Stanitsas (1910-1987), premier chantre (archon protopsalte) du patriarcat œcuménique de Constantinople de 1960 à 1964. Expulsé de Turquie, il chanta à Chios puis à Beyrouth, enfin à Athènes de 1966 à 1981. Il a été le premier chantre héritier du style patriarcal de Constantinople à être enregistré de façon extensive et dans des conditions de studio.

  • Saint Saturnin

    La Passio Marcelli, passion du pape Marcel, est un texte du Ve siècle en trois parties. La première partie évoque le martyre de Saturnin et de quelques autres. C’était au temps où l’empereur Maximien faisait de grands travaux à Rome, et en accablait les chrétiens (peu avant la persécution de Dioclétien, alors co-empereur, ou au début de cette persécution en 305). Un riche chrétien, Thrason, les assiste, par l’intermédiaire de quatre personnes, Cyriaque, Sisinnius, Smaragdus et Largus. (D’où le début du livre : « Incipit passio sancti Marcelli papae et sanctorum Saturnini, Sisinnii et Cyriaci, Longi et Smaragdi ».) Le pape Marcel confère l’ordination diaconale à Cyriaque et à Sisinnius.

    Ce dernier attire l’attention des autorités par l’aide toute particulière qu’il apporte à Saturnin, un vieillard incapable de porter les charges de sable qu’il doit transporter. Sisinnius est dénoncé à Maximien, qui confie l’affaire au préfet de Rome Laodicius. Il est enfermé dans la prison Mamertine, où il convertit le geôlier qui est condamné à mort et exécuté. Puis Sisinnius et Saturnin comparaissent devant le préfet. Ils sont condamnés à mort et exécutés sur la voie Nomentane. Thrason les enterre dans sa propriété, voie Salaria. C’est le 29 novembre.

    Les plus anciens calendriers évoquent le martyre de saint Saturnin enterré dans le cimetière de Thrason le 29 novembre, soit seul, soit avec d’autres. Mais Sisinnius n’apparaît nulle part.

    On constate que la Passio Marcelli n’a pas repris l’indication donné par le pape saint Damase que saint Saturnin était de Carthage. L’auteur ne connaissait pas ce texte, car saint Damase disait aussi que le préfet était Gratien, dont on a une double trace historique, alors que Laodicius demeure inconnu.

    • Saint Saturnin (Sernin), premier évêque de Toulouse et martyr un demi-siècle avant celui de Rome, est également fêté ce jour.
  • Dies Irae

    La lecture biblique de ce jour est la prophétie de Sophonie. On y trouve l’origine du Dies iræ de la messe des morts. Ou plus exactement l’origine du répons de l’office des morts, et absoute, Libera me, qui a inspiré la composition du Dies iræ.

    La troisième phrase du Libera dit en effet : Dies illa, dies iræ, calamitatis, et miseriæ, dies magna et amara valde. Ce jour-là sera jour de colère, jour de calamité et de misère, jour grand et très amer.

    Dans Sophonie on trouve :

    Juxta est dies Domini magnus :
    juxta est, et velox nimis.
    Vox diei Domini amara :
    tribulabitur ibi fortis.
    Dies iræ dies illa,
    dies tribulationis et angustiæ,
    dies calamitatis et miseriæ,
    dies tenebrarum et caliginis,
    dies nebulæ et turbinis,
    dies tubæ et clangoris super civitates munitas,
    et super angulos excelsos.
    Et tribulabo homines, et ambulabunt ut cæci,
    quia Domino peccaverunt ;
    et effundetur sanguis eorum sicut humus,
    et corpora eorum sicut stercora.
    Sed et argentum eorum et aurum eorum non poterit liberare eos
    in die iræ Domini :
    in igne zeli ejus devorabitur omnis terra,
    quia consummationem cum festinatione faciet
    cunctis habitantibus terram.

    Le jour du Seigneur est proche ; il est proche, ce grand jour ; il s’avance à grands pas : j’entends déjà les bruits lamentables de ce jour du Seigneur, où les plus puissants seront accablés de maux. Ce jour sera un jour de colère, un jour de tristesse et de serrement de cœur, un jour d’affliction et de misère, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuages et de tempêtes, un jour où le son de la trompette retentira contre les villes fortes et les hautes tours. J’accablerai d’affliction les hommes, et ils marcheront comme des aveugles ; parce qu’ils ont péché contre le Seigneur : leur sang sera répandu comme la poussière, et leurs corps morts foulés aux pieds comme du fumier. Tout leur or et leur argent ne pourra les délivrer au jour de la colère du Seigneur. Le feu de son indignation va dévorer toute la terre, parce qu’il se hâtera d’exterminer tous ceux qui l’habitent. (traduction Lemaistre de Sacy)

    On constate que le Dies Iræ, qui date semble-t-il du XIIe siècle, n’a gardé que les mots : « dies iræ dies illa » du répons. Mais on y trouve aussi la trompette de Sophonie, et diverses images qui ressemblent à celles de Sophonie. Mais les deux textes sont en fait très différents. Le premier est la malédiction annoncée au peuple par le prophète, le second est la prière personnelle du pécheur qui va se trouver devant son juge.

    Le Dies iræ par les moines de Fongombault:

  • Saint Goustan

    Saint Goustan à… Saint-Goustan :

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    Dans l’église Saint-Sauveur de Saint-Goustan :

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    A l’ancienne abbatiale de Saint-Gildas de Rhuys :

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    La statue est au-dessus de son tombeau (à gauche son reliquaire) :

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    Sur ebay :

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    Dans la Vallée des Saints (depuis 2015) :

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    L’histoire de saint Goustan selon Albert le Grand.

    Saint Goustan à Hoedic.

    Saint Goustan au Croisic.

    (Saint Goustan est représenté avec un poisson parce que lorsqu'il était ermite, comme saint Corentin longtemps avant lui, il mangeait chaque jour un morceau du poisson qui se reconstituait le lendemain.)

  • RIP Mgr Morlino

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    Il était évêque de Madison, dans le Wisconsin. Il était un évêque catholique, il avait fait de son séminaire moribond un séminaire florissant, et il était d’une grande bienveillance envers la messe de saint Pie V, qu’il célébrait lui-même, et il avait soutenu publiquement Mgr Vigano. Il est mort samedi soir trois jours après des tests cardiaques…

    Ici, le 30 juin dernier, il présidait une messe de saint Pie V « coram episcopo » célébrée par un prêtre qu’il venait d’ordonner :

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    Ici il célébrait lui-même la messe des apôtres Pierre et Paul, le 29 juin 2014, dans la chapelle du centre pastoral diocésain de Madison :

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  • Saint Silvestre

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    La fête de ce saint abbé du Mont-Fano, près de Fabriano, fut introduite dans le calendrier sous Léon XIII, qui voulut de la sorte lui accorder les honneurs que l’Église a accoutumé de rendre aux fondateurs d’Ordres religieux.

    Au XIIIe siècle, alors que nombreux étaient, en Italie, les monastères bénédictins déchus de ce haut degré de sainteté et de science qu’ils avaient atteint durant les siècles précédents, saint Silvestre sut donner une vie nouvelle au vieux tronc de l’arbre planté par le saint patriarche du Mont-Cassin, en fondant une jeune famille religieuse qui, par la suite, avec la bénédiction de Dieu, se répandit en divers monastères et reçut du Seigneur la grâce de la fécondité des saints. La messe Os iusti est celle du Commun des Abbés ; seules les collectes sont propres, mais elles révèlent le goût liturgique moderne. Les deux dernières, en particulier, ne nous disent rien de spécial, et on ne sait vraiment pas pourquoi le rédacteur les a préférées aux prières du Commun. Collecte — « O Dieu très clément, qui avez appelé à la solitude le bienheureux Abbé Sylvestre, tandis qu’il méditait devant un tombeau ouvert la vanité de ce monde, et qui avez daigné l’orner des mérites d’une vie très sainte ; nous vous supplions de faire que, méprisant à son exemple les .biens de la terre, nous jouissions du bonheur de votre éternelle compagnie. »

    L’allusion historique contenue dans cette collecte se rapporte à ce qui est raconté dans la vie de saint Silvestre. Tandis qu’il assistait un jour aux funérailles d’un parent, regardant le cadavre défiguré il commença de réfléchir, et il se dit : Ego sum quod hic fuit ; quod hic est, ego ero : Je suis à présent ce que celui-ci fut naguère ; bientôt je serai moi aussi ce qu’il est maintenant. Cette bonne pensée suffit pour le décider à laisser le monde aux hommes vains et à se faire moine. Tant est grande la force d’une bonne pensée, quand elle ne demeure pas simplement à l’état de pensée, mais est exécutée avec diligence.

    Parmi les exemples des Saints que nous devons imiter, se trouve leur persévérance dans le bien. Saint Silvestre mourut presque nonagénaire, le 26 novembre 1267 ; mais, durant sa longue vie monastique il ne s’arrêta jamais, ne se relâcha jamais de sa ferveur première par ennui ou par lassitude.

    Bienheureux cardinal Schuster

    La gravure montre "saint Silvestre abbé premier fondateur des moines silvestrins" devant un crucifix (et avec le loup qui était devenu son gardien quand il était ermite), il dit un extrait de l’Exsultet pascal : « O inæstimábilis diléctio caritátis: ut servum redímeres, Fílium tradidísti ! ». O inestimable amour de la charité : pour racheter l’esclave tu as livré le Fils !

  • 27e et dernier dimanche après la Pentecôte

    La lecture du troisième nocturne des matines est le début de l’explication de l’évangile du jour par saint Jérôme.

    Nous sommes invités à comprendre : c’est un signe que ce qui vient d’être dit recèle un sens mystérieux. Voici ce que nous lisons en Daniel : « Le temps d’une demi-semaine il fera cesser le sacrifice et l’oblation et sur l’aile du Temple sera l’abomination de la désolation jusqu’à la fin et la fin sera accordée sur une solitude ». Et à ce propos l’Apôtre dit que l’Homme d’iniquité et l’Adversaire doit se dresser contre tout ce qu’on appelle Dieu et qu’on vénère, osant même se tenir dans le Temple de Dieu, et se donner lui-même pour Dieu ; que sa venue, par l’influence de Satan, détruira et réduira à être délaissés de Dieu ceux qui l’auront accueilli.

    Cela peut s’entendre simplement de l’Antichrist ou de l’image de César que Pilate fit placer dans le Temple, ou de la statue équestre d’Adrien qui se dresse encore aujourd’hui au lieu même du Saint des Saints. Dans l’Ancien Testament, abomination signifie aussi idole ; et c’est pourquoi on ajoute « de la désolation », parce que l’idole a été placée dans le Temple en désolation et en ruines.

    On peut comprendre l’abomination de la désolation comme toute doctrine perverse. Quand nous la verrons se tenir dans le lieu saint, c’est-à-dire dans l’Église, et se faire passer pour Dieu, nous devrons fuir de la Judée vers les montagnes, c’est-à-dire abandonner la lettre qui tue et l’erreur judaïque, nous approcher des montagnes éternelles d’où Dieu répand son admirable lumière et nous tenir sur le toit et sur la terrasse où les traits enflammés du diable ne peuvent parvenir, ne pas descendre ni prendre quoi que ce soit de la maison de notre ancienne vie ni chercher ce qui est derrière nous, mais bien plutôt semer dans le champ des Écritures spirituelles afin d’en recueillir des fruits, et ne pas emporter une seconde tunique, qu’il n’est pas permis aux Apôtres de posséder.

    Ce texte commence ainsi : « Quando ad intelligentiam provocamur, mysticum monstratur esse quod dictum est. » Quand nous sommes incités à comprendre, cela montre que ce qui est dit est mystique, ou mystérieux. « Que celui qui lit comprenne » (qui legit intelligat), dit l’Evangile. Ce qui est à comprendre n’est pas seulement le sens littéral, c’est surtout la réalité spirituelle qui se cache sous les mots. Saint Jérôme distingue ainsi l’historica interpretatio – l’interprétation historique, et l’intelligentia spiritalis, la compréhension spirituelle. Et quand il emploie le mot « intelligentia », ou le verbe « intelligere », c’est dans le sens « mystique », parce que ce qui est vraiment à comprendre est toujours le sens spirituel. Il est significatif que dans ce bref texte, quand il dit qu’on peut comprendre l’abomination de la désolation comme l’Antichrist ou l’image de César la statue équestre d’Adrien, il n’emploie pas le mot « intelligere » mais « accipere », et quand il dit qu’on peut comprendre cette expression comme « toute doctrine perverse », là il emploie « intelligere ». (Et dans l'épître de ce jour saint Paul dit "intellectus spiritalis".)

  • A Rome

    Lu sur New Liturgical Movement :

    L'université pontificale Saint-Thomas d'Aquin à Rome, plus communément appelée Angelicum, a récemment institué deux messes hebdomadaires dans le rite traditionnel. La messe du mardi a lieu dans le rite romain et la messe du jeudi dans le rite dominicain, toutes deux à 12h30. Elles sont célébrées en l'église des Saints Sixte et Dominique, qui se trouve à côté de l'université et qui est administrée par les pères dominicains.

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