La lecture biblique de ce jour est la prophétie de Sophonie. On y trouve l’origine du Dies iræ de la messe des morts. Ou plus exactement l’origine du répons de l’office des morts, et absoute, Libera me, qui a inspiré la composition du Dies iræ.
La troisième phrase du Libera dit en effet : Dies illa, dies iræ, calamitatis, et miseriæ, dies magna et amara valde. Ce jour-là sera jour de colère, jour de calamité et de misère, jour grand et très amer.
Dans Sophonie on trouve :
Juxta est dies Domini magnus :
juxta est, et velox nimis.
Vox diei Domini amara :
tribulabitur ibi fortis.
Dies iræ dies illa,
dies tribulationis et angustiæ,
dies calamitatis et miseriæ,
dies tenebrarum et caliginis,
dies nebulæ et turbinis,
dies tubæ et clangoris super civitates munitas,
et super angulos excelsos.
Et tribulabo homines, et ambulabunt ut cæci,
quia Domino peccaverunt ;
et effundetur sanguis eorum sicut humus,
et corpora eorum sicut stercora.
Sed et argentum eorum et aurum eorum non poterit liberare eos
in die iræ Domini :
in igne zeli ejus devorabitur omnis terra,
quia consummationem cum festinatione faciet
cunctis habitantibus terram.
Le jour du Seigneur est proche ; il est proche, ce grand jour ; il s’avance à grands pas : j’entends déjà les bruits lamentables de ce jour du Seigneur, où les plus puissants seront accablés de maux. Ce jour sera un jour de colère, un jour de tristesse et de serrement de cœur, un jour d’affliction et de misère, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuages et de tempêtes, un jour où le son de la trompette retentira contre les villes fortes et les hautes tours. J’accablerai d’affliction les hommes, et ils marcheront comme des aveugles ; parce qu’ils ont péché contre le Seigneur : leur sang sera répandu comme la poussière, et leurs corps morts foulés aux pieds comme du fumier. Tout leur or et leur argent ne pourra les délivrer au jour de la colère du Seigneur. Le feu de son indignation va dévorer toute la terre, parce qu’il se hâtera d’exterminer tous ceux qui l’habitent. (traduction Lemaistre de Sacy)
On constate que le Dies Iræ, qui date semble-t-il du XIIe siècle, n’a gardé que les mots : « dies iræ dies illa » du répons. Mais on y trouve aussi la trompette de Sophonie, et diverses images qui ressemblent à celles de Sophonie. Mais les deux textes sont en fait très différents. Le premier est la malédiction annoncée au peuple par le prophète, le second est la prière personnelle du pécheur qui va se trouver devant son juge.
Le Dies iræ par les moines de Fongombault: