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Liturgie - Page 213

  • Fête Dieu

    Hymne des matines, par les moines de Ligugé (strophes 1-2, 6- 7). Traduction de Bossuet.


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    Sacris solémniis juncta sint gáudia,
    Et ex præcórdiis sonent præcónia;
    Recédant vétera, nova sint ómnia,
    Corda, voces, et ópera.

    O chrétiens, tressaillez de joie en cette sainte solennité, faites retentir du fond de vos cœurs des cantiques de louanges : dépouillez-vous du vieil homme ; que tout soit nouveau en vous, vos cœurs, vos paroles et vos œuvres.

    Noctis recólitur cœna novíssima,
    Qua Christus créditur agnum et ázyma
    Dedísse frátribus, juxta legítima
    Priscis indúlta pátribus.

    Nous repassons la mémoire de ce dernier souper où le Sauveur donna à ses Apôtres l'Agneau pascal et des pains sans levain, selon les cérémonies de la loi prescrite à l'ancien peuple.

    Post agnum týpicum, explétis épulis,
    Corpus Domínicum datum discípulis,
    Sic totum ómnibus, quod totum síngulis,
    Ejus fatémur mánibus.

    Après qu'ils eurent mangé cet Agneau, figure de Jésus-Christ notre véritable Pâque, nous confessons que le Sauveur donna de ses propres mains son vrai corps à ses disciples, et le donna tout entier à tous, et tout entier à chacun.

    Dedit fragílibus córporis férculum,
    Dedit et trístibus sánguinis póculum,
    Dicens: Accípite quod trado vásculum;
    Omnes ex eo bíbite.

    Il nous a donné son corps pour nous soutenir dans nos faiblesses; il nous a donné le breuvage de son sang, pour nous réjouir dans nos afflictions, disant : « Prenez le calice que je vous présente, buvez-en tous. »

    Sic sacrifícium istud instítuit,
    Cujus offícium commítti vóluit
    Solis presbýteris, quibus sic cóngruit,
    Ut sumant, et dent céteris.

    C'est ainsi qu'il institua ce sacrifice. Les prêtres seuls ont reçu de lui le pouvoir de le consacrer, et c'est eux qui le doivent prendre et le distribuer.

    Panis angélicus fit panis hóminum;
    Dat panis cǽlicus figúris términum;
    O res mirábilis: mandúcat Dóminum
    Pauper, servus et húmilis.

    Ainsi le pain des anges devient le pain des hommes : les figures de la loi ancienne sont accomplies. O merveille ! l'esclave pauvre et misérable mange son Seigneur.

    Te, trina Deítas únaque, póscimus;
    Sic nos tu vísita, sicut te cólimus:
    Per tuas sémitas duc nos quo téndimus,
    Ad lucem quam inhábitas. Amen.

    O sainte Trinité un seul Dieu, nous vous prions de nous visiter en ce jour où nous vous honorons : conduisez-nous où se portent tous nos désirs, à la lumière éternelle où vous habitez. Ainsi soit-il.

    *

    Cette vidéo est un terrible témoignage du naufrage de la chrétienté dans notre pays. Les années 60, ce n’est quand même pas si loin…

  • Saints Gervais et Protais

    Cette fête a été supplantée en 1738 par celle de sainte Julienne Falconieri, et c’est regrettable, car le culte de ces deux saints martyrs, qui commença dès la découverte miraculeuse de leurs corps le 17 juin 386 par saint Ambroise (en présence notamment de saint Augustin) fut important dans l’antiquité et au moyen âge, et leurs noms figurent toujours dans la litanie des saints.

    C’est d’autant plus regrettable que ces deux saints avaient (ont toujours là où ils sont les patrons) une messe propre. Du reste le Liber usualis a ajouté cette messe en 1961, pour une raison qui m’est inconnue. Les pièces du propre peuvent se retrouver pour telle ou telle autre fête de martyrs, sauf l’introït qui est resté spécifique de cette fête.

    Loquétur Dóminus pacem in plebem suam : et super sanctos suos, et in eos, qui convertúntur ad ipsum.
    Benedixísti, Dómine, terram tuam, avertísti captivitátem Jacob.

    Le Seigneur annoncera la paix pour son peuple et pour ses saints, et pour ceux qui se tournent vers leur cœur.
    Vous avez béni, Seigneur, votre terre : vous avez délivré Jacob de la captivité.

    Ce verset du psaume 84 n’a aucun rapport direct avec le martyre. Il fut choisi soit par saint Ambroise lui-même, pour demander la paix alors qu’il était persécuté par les Ariens et l’impératrice Justine, soit par saint Grégoire le Grand qui « remettait à leurs soins la pacification complète de l’Italie en butte à l’invasion lombarde et aux revendications de la cour de Byzance » (Année liturgique).

    Ainsi se trouve-t-il dans tous les plus anciens livres liturgiques.

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  • Saint Ephrem

    Extrait de l’encyclique Principi Apostolorum Petro de Benoît XV, 5 octobre 1920, conférant à saint Ephrem le titre de docteur de l’Eglise et fixant sa fête au 18 juin.

    Nous n'avons point à exposer ici en détail la nature et le nombre considérable des œuvres d'un si grand esprit. « II paraît, si l'on en fait le relevé total, qu'il a écrit 300 myriades de vers. » (Sozom., op. cit., 1. Ill, c. xv.) Ses écrits embrassent presque tout l'ensemble de la doctrine de l'Église : il nous est resté de lui des commentaires sur les Saintes Écritures et les mystères de la foi, des homélies sur les devoirs du chrétien et sur la vie intérieure, des traités sur la sainte liturgie, des hymnes pour les fêtes du Sauveur, de la Sainte Vierge Marie et des Saints, pour les solennités des jours de prière et de pénitence et pour les cérémonies funèbres. Tout cet ensemble reflète le rayonnement lumineux d'une âme dont on peut dire à juste titre qu'elle est le flambeau « ardent et luisant » dont parle l'Évangile (Joan, v, 35), puisque, en même temps qu'elle fait rayonner la vérité, elle nous la fait aimer et pratiquer. En outre, saint Jérôme atteste que de son temps on lisait en public, dans les assemblées liturgiques, les écrits de saint Éphrem au même titre que les ouvrages des très saints Pères et Docteurs orthodoxes; il affirme encore que le texte grec établi sur l'original syriaque des œuvres d'Éphrem lui a permis de reconnaître, « même sous le voile de la traduction, un esprit aussi sublime que pénétrant». (S. Hier., De script, eccl. c. cxv.)

    Mais s'il faut louer le saint diacre d'Édesse d'avoir tenu à donner pour base à la prédication de la parole divine et à la formation de ses disciples les Saints Livres compris suivant l'esprit de l'Église, il n'acquit pas une moindre gloire dans la musique et la poésie sacrées; il excellait à ce point dans l'une et l'autre qu'on put l'appeler « la cithare de l'Esprit-Saint ». Cet exemple nous montre, Vénérables Frères, les arts auxquels il faut faire appel pour développer chez les fidèles la connaissance des choses saintes. Éphrem vivait parmi des populations au tempérament chaud, particulièrement sensibles aux charmes de la musique et de la poésie, et, dès le IIe siècle de notre ère, les hérétiques avaient très habilement flatté ce goût pour répandre leurs erreurs. Aussi, comme le jeune David tuant le géant Goliath de son propre glaive, Éphrem oppose l'art à l'art, il couvre la doctrine catholique du vêtement de la poésie et de la musique, et il enseigne ensuite avec soin ces mélodies aux vierges et aux enfants pour les rendre peu à peu familières au peuple tout entier. Il arrive par ce moyen non seulement à parfaire la formation des fidèles dans la doctrine chrétienne et à réchauffer et nourrir leur piété par l'esprit de la sainte liturgie, mais encore à barrer avec grand succès la route aux infiltrations de l'hérésie.

    Combien ce charme des arts les plus nobles, utilisé par saint Éphrem, releva la dignité des cérémonies sacrées, Théodoret nous l'apprend (Théodoret., 1. IV, c. xxvii). Nous en trouvons une confirmation dans la diffusion, jusque chez les Grecs et les Latins eux-mêmes, de la métrique mise en honneur par notre Saint. De fait, à quel autre auteur attribuer l'antiphonie liturgique avec ses cantiques et ses pompes importée par Chrysostome à Constantinople (Sozom., op. cit., 1. III, c. VIII), par Ambroise à Milan (S. Aug., Confess., 1. IX, c. VII), pour de là passer à l'Italie tout entière? Ce « mode oriental » qui, dans la capitale lombarde, émouvait si vivement Augustin encore catéchumène, et qui, retouché par Grégoire le Grand, constitue l'art parfait que nous connaissons, n'est-ce pas, de l'avis des critiques compétents, à saint Éphrem qu'on le doit pour une part, puisqu'il provient de l'antiphonie syriaque, dont il fut le propagateur?

    Rien de surprenant, dès lors, que les Pères de l'Église, tiennent saint Ephrem en si haute estime. Saint Grégoire de Nysse écrit de ses ouvrages : « Parcourant toute l'Écriture, ancien et nouveau Testament, dont il scrute, mieux que personne avant lui, le sens profond, il l'a tout entière interprétée mot pour mot avec le plus grand soin; de la création du monde au dernier livre de la grâce, il a, avec les lumières de l'Esprit-Saint, éclairci de ses commentaires les passages obscurs et difficiles. » (S. Grég. Nyss., op. cit.) Saint Chrysostome dit de son côté : « Le grand Éphrem, éveilleur des âmes endormies, consolateur des affligés, formateur, directeur et réconfort de la jeunesse, miroir des moines, modèle des pénitents, hache et javelot redoutables aux hérétiques, écrin de vertus, temple et reposoir de l'Esprit-Saint. » (S. Joan. Chrys. Orat. de consumm. sœc.) On ne saurait louer plus magnifiquement un homme; Éphrem pourtant avait une si basse opinion de lui-même qu'il se déclarait le dernier de tous et le plus misérable des pécheurs. Dieu, qui « exalte, les humbles », couronne donc aujourd'hui le bienheureux Ephrem de la gloire la plus pure et le propose à notre siècle comme docteur de la sagesse divine et modèle des plus rares vertus. Et, s'il est un moment plus opportun d'exalter ce modèle, c'est bien aujourd'hui, au sortir de la plus cruelle des guerres, à l'heure où un nouvel ordre de choses semble naître pour les nations, en particulier pour les peuples d'Orient. Immense à coup sûr, Vénérables Frères, et pleine de difficultés, est la tâche, qui s'impose à Nous, à vous-mêmes et à toutes les bonnes volontés, de restaurer dans le Christ les derniers vestiges de la civilisation humaine et sociale, de ramener l'humanité dévoyée à Dieu et à la Sainte Église de Dieu; à l'Église catholique, voulons-Nous dire, qui, devant l'écroulement des institutions du passé et le chaos universel produit par les bouleversements politiques, est seule à ne point vaciller et, confiante, regarde en face l'avenir; c'est que seule elle est née immortelle, car elle a pour garant l'oracle de Celui qui a déclaré à saint Pierre : «Sur cette pierre je bâtirai mon Église et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. » (Matth. xvi, 18.)

  • Saint Grégoire Barbarigo

    Notice de la Documentation catholique au moment de sa canonisation en 1960 :

    Né dans une noble famille de Venise en 1625, Grégoire Barbarigo reçoit une éducation soignée dont se charge son père lui-même. Jeune homme d'une grande pureté de vie, il s'oriente vers la diplomatie puis vers la prêtrise. Le Pape Alexandre VII, qui le connaît bien, le nomme évêque de Bergame, puis cardinal. Après sept ans, il est transféré à Padoue. Il y restera trente-trois ans, sauf quand il sera appelé à Rome pour collaborer avec le Pape. Pour appliquer dans son diocèse le Concile de Trente, il prend comme modèle saint Charles Borromée, il crée des œuvres de bienfaisances, multiplie les "écoles de doctrine chrétienne" (où il aime à faire lui-même le catéchisme), recueille des jeunes filles pauvres, etc., mais "le séminaire de Padoue est sa plus grande gloire": il veille à la formation tant humaine que spirituelle des candidats au sacerdoce. Tourmenté par la déchirure avec l'Eglise d'Orient, ce "grand solitaire" crée dans son séminaire des chaires d'Hébreu, de syriaque, de chaldéen et de grec, ce qui est une nouveauté pour l'époque. Et pourtant cet humaniste prêche avec simplicité, car c'est avant tout une âme de prière. Il meurt à Padoue en 1697. L'Eglise n'a pas cessé de vénérer sa mémoire et Jean XXIII, originaire lui-même du diocèse de Bergame, eut la joie de confirmer son culte par une canonisation "équipollente".

    Les églises Saint-Grégoire-Barbarigo ont (donc) toutes été construites pour la nouvelle messe. Le progrès de la liturgie a entraîné le progrès de l'architecture sacrée. Voici celle de Rome :

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    Et ça ce sont les bâtiments de la paroisse :

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    Voici celle de Bergame, la ville où le saint fut évêque pendant six ans, et celle de son canonisateur. La description précise que la structure est en béton armé, la façade en béton armé, le toit en béton armé. Le tout est très world melting pot spirituel...

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    Le chef-d'œuvre de Padoue, où il fut évêque pendant 33 ans. La maison à côté est très belle aussi, ce doit être le presbytère...san gregorio barbarigo padova .png

    La plus belle est peut-être celle de Montegrotto Terme. L’architecte leur a fait croire que c’était son œuvre alors qu’il avait bricolé le Lidl qui avait fait faillite…Chiesa-di-San-Gregorio-Barbarigo-a-Montegrotto-Terme-e1455109140237-700x400.jpg

    Pour ne pas vous laisser sur ces horreurs, voici le palais de la famille Barbarigo à Venise:

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  • La Très Sainte Trinité

    En partant de deux constats véridiques, on peut aboutir à une conclusion erronée. J’en ai déjà fait plusieurs fois l’expérience, et je ne suis sans doute pas le seul…

    Voici un exemple.

    Premier constat : la fête de la Sainte Trinité a été inscrite au calendrier romain (en… Avignon) en 1334.

    Deuxième constat : les chants de cette messe (en dehors de l’alléluia qui est repris de la veille, et du graduel) sont des adaptations, en plusieurs points mauvaises, de chants existants, au point que des phrases musicales sont charcutées selon le nouveau texte sans tenir compte du mouvement et des cadences, ni de l’expression propre des mélodies.

    Conclusion : ces chants ont été fabriqués au plus tôt lors de l’inscription de la fête au calendrier officiel de l’Eglise de Rome, et sans doute plus tard, parce que au XIVe siècle on connaissait encore un peu le chant sacré.

    Mais, reprenant le livre de dom Baron, je vois une note que j’avais oubliée, disant que l’on trouve les textes de cette messe déjà comme étant célébrée au premier dimanche après la Pentecôte dans un livre daté entre 877 et 882, et « c’est sans doute à la même époque que remonte la centonisation grégorienne de cette messe ».

    Et en faisant une petite recherche sur internet, je suis tombé sur le « missel de Worms », que Mabillon datait du IXe siècle ou du début du Xe, et qu’on date aujourd’hui de la deuxième moitié du Xe. Or le missel de Worms, ou plus exactement ce qui nous en reste, commence précisément par la messe de la fête de la Sainte Trinité. Ce qui souligne qu’en effet la centonisation est très ancienne, et n’est pas un bricolage de la Renaissance.

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    La conséquence me paraît être que, si on n’était pas capable de respecter les phrases de plain chant au Xe, voire au IXe siècle, c’est que la quasi totalité des pièces de plain chant ont été composées longtemps avant et sont donc très très anciennes.

    A moins que je ne tire une conclusion erronée de ces constats…

    Ou que j’enfonce une porte ouverte…

    L'introït.

  • Samedi des quatre temps de Pentecôte

    La « version longue », c’est-à-dire complète, de cette messe, est une messe pénitentielle, avec pas moins de quatre oraisons qui rappellent que c’est un jour de jeûne, oraisons qui pour trois d’entre elles suivent des alléluias… Et cette messe pénitentielle est celle qui a le plus grand nombre d’alléluias, et de loin, de toute l’année liturgique : il y en a cinq, tous magnifiques. (L'avant-dernier est celui qui est chanté toute la semaine.)

    Les voici par les moniales d’Argentan sous la direction de dom Gajard :

    Allelúia. Spíritus est, qui vivíficat : caro autem non prodest quidquam.
    Alléluia. C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien.


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    Allelúia. Spíritus ejus ornávit cælos.
    Allelúia. Son Esprit a orné les cieux.

    podcast

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    Allelúia. Dum compleréntur dies Pentecóstes, erant omnes páriter sedéntes.
    Allelúia. Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé ; ils étaient tous ensemble assis.


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    Allelúia. Veni, Sancte Spíritus, reple tuórum corda fidélium : et tui amóris in eis ignem accénde.
    Allelúia. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles ; et allumez en eux le feu de votre amour.


    podcast

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    Allelúia. Benedíctus es, Dómine, Deus patrum nostrórum, et laudábilis in sǽcula.
    Allelúia. Vous êtes béni, Seigneur, Dieu de nos pères ; vous êtes digne de louange dans tous les siècles.


    podcast

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  • Le cardinal Arinze et la messe

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    Le cardinal Francis Arinze va célébrer une grand-messe pontificale selon la forme extraordinaire le jour de la Fête Dieu en l’église du Corpus Christi de Londres.

    C’est un événement. Le cardinal Arinze était connu pour son opposition à Summorum Pontificum, publié sans lui alors qu’il était préfet de la Congrégation pour le culte divin (c’est une lettre apostolique du souverain pontife en forme de « motu proprio », sans mention du dicastère ad hoc).

    D’après New Liturgical Movement, il aurait toutefois déjà célébré une très discrète messe basse selon la forme extraordinaire un jour de semaine dans une église de Providence (Rhode Island) en 2011.

  • Vendredi des quatre temps de Pentecôte

    Introït

    Repleátur os meum laude tua, allelúia : ut possim cantáre, allelúia : gaudébunt lábia mea,dum cantávero tibi, allelúia, allelúia.
    In te, Dómine, sperávi, non confúndar in ætérnum : in justítia tua líbera me et éripe me.

    Que ma bouche soit remplie de ta louange, alléluia, pour que je chante, alléluia ; l’allégresse sera sur mes lèvres, lorsque je vous chanterai, alléluia, alléluia.
    C’est en vous, Seigneur, que j’ai espéré ; que je ne sois pas à jamais confondu. Dans votre justice, délivrez-moi et secourez-moi.

    Voici cet introït (seulement l’antienne, hélas) chanté par « Les clercs de saint Benoît » (de Bordeaux), dans l’un de leurs enregistrements réalisés entre le concile Vatican II et la promulgation de la néo-“liturgie”. Ils se disaient « soucieux de conserver à l’Eglise catholique le trésor artistique, liturgique et mystique du plain chant grégorien », en s’appuyant sur Sacrosanctum Concilium, mais on dirait bien qu’ils ont disparu dans la tourmente…

    Leur présentation :

    « Le texte de ce chant pourrait être la prière des chanteurs de grégorien. C’est un troisième mode, le mode de l’Adoration. Après une courte intonation, la mélodie bondit à la dominante, où elle se maintient, mettant en évidence les mots de la louange : « laude tua ». Puis elle se fait plus humble pour implorer « afin que je puisse vous chanter », car c’est une grâce précieuse que nous demandons là. La deuxième phrase est parallèle à la première : récitatif maintenant avec insistance la dominante élevée du troisième mode sur les mots de la joie « gaudebunt » et « labia » suivi du motif plus grave de la demande, pour terminer par le double alléluia. Le second, après un dernier élan de ferveur, aboutit à la finale mystérieuse du troisième mode, porteuse des élans inexprimés de l’âme. »


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  • Jeudi de Pentecôte

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    Bréviaire de Paris, XIIIe siècle.

    ℟. Advénit ignis divínus, non combúrens sed illúminans, non consúmens sed lucens : et invénit corda discipulórum receptácula munda : * Et tríbuit eis charísmatum dona, allelúia, allelúia.
    . Invénit eos concórdes caritáte, et collustrávit eos inúndans grátia Deitátis.
    * Et tríbuit eis charísmatum dona, allelúia, alléluia.

    Il descendit un feu divin, ne brûlant pas, mais illuminant, ne consumant pas, mais éclairant : et il trouva dans les cœurs des disciples de purs réceptacles : * Et il leur accorda ses dons et ses grâces [les dons des charismes], alléluia, alléluia.
    Il les a trouvés unis par la charité, et il les a tous éclairés par l’effusion de la grâce divine.
    Et il leur accorda ses dons et ses grâces, alléluia, alléluia.

    Ce répons a pour particularité de ne citer aucun verset biblique. Dans l’antiquité, on n’en trouve le texte que dans le « sermon 186 de saint Augustin ». Or il est établi que ce sermon n’est pas de saint Augustin (déjà les bénédictins de Saint-Maur l’avaient mis en appendice des œuvres de ce docteur, et une note - peut-être de la réédition de 1848 soulignait qu’il n’a « rien de saint Augustin »). On n’en connaît donc pas la date, et l’on ne peut pas savoir si le répons existait déjà, ou s’il est repris du sermon. Le grand spécialiste qu’était dom Olivar pense que le sermon, qu’il considère ancien, sans doute du Ve siècle, a utilisé le répons. On constate toutefois que le texte (légèrement différent) du répons est intégré à la perfection dans le discours, et que rien ne laisse penser à une citation. Il est vrai que les pères étaient des virtuoses en la matière.

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  • Mercredi des quatre temps de Pentecôte

    Ces quatre temps dits aussi « d’été » sont censés être une action de grâce pour les moissons. La seule allusion de la liturgie de ce jour est en fait une contre-allusion : dans l’évangile Jésus rappelle que les Hébreux dans le désert avaient pour pain la manne qui tombait du ciel et déclare qu’il est le vrai Pain descendu du ciel, le seul qui donne l’immortalité. Or la récolte du blé (chez moi l’orge commence à dorer, mais le blé est bien vert) est un dur labeur, et vient à la suite d’un autre dur labeur, de labour et de semaille, tandis que la manne tombait du ciel… Quant à l’autre Pain, il suffit de se mettre à genoux pour le recevoir du prêtre…

    Rien de pénitentiel non plus dans la messe, qui est d’un bout à l’autre une messe de Pentecôte. Toutefois on remarque qu’il y a deux lectures avant l’évangile, ce qui est typique des mercredis des quatre temps. Du coup il y a aussi deux collectes, et elles sont très belles :

    Mentes nostras, quǽsumus, Dómine, Paráclitus, qui a te procédit, illúminet : et indúcat in omnem, sicut tuus promísit Fílius, veritátem : Qui tecum… in unitáte eijúsdem.

    Nous vous en supplions, Seigneur, que le Consolateur qui procède de vous, éclaire nos âmes : et qu’il nous fasse pénétrer toute vérité comme l’a promis votre Fils.

    Præsta, quǽsumus, omnípotens et miséricors Deus : ut Spíritus Sanctus advéniens, templum nos glóriæ suæ dignánter inhabitándo perfíciat. Per Dóminum... in unitáte ejusdem.

    Faites, s’il vous plaît, Dieu tout-puissant et miséricordieux, que l’Esprit-Saint qui vient à nous, fasse de nous, avec bonté, en y demeurant, le temple de sa gloire.

    La seconde oraison est dite par l’évêque lorsqu’il confère le sacrement de confirmation, car c’est alors en effet que notre âme devient le temple de la gloire du Saint-Esprit. C’est l’occasion de rafraîchir la mémoire de notre confirmation. Et de tenter, non sans crainte, d’évaluer ce que veulent dire ces mots divins, que le Saint-Esprit fait de notre âme « le temple de sa gloire ».

    L’expression renvoie à la dédicace de l’unique Temple de Dieu, celui de Jérusalem, par Salomon qui vient de le construire. « Alors que les prêtres sortaient du sanctuaire, une nuée emplit la maison du Seigneur. Et les prêtres ne pouvaient plus rester là ni accomplir leur ministère à cause de la nuée : car la gloire du Seigneur avait rempli la maison du Seigneur. »