Bréviaire de Paris, XIIIe siècle.
℟. Advénit ignis divínus, non combúrens sed illúminans, non consúmens sed lucens : et invénit corda discipulórum receptácula munda : * Et tríbuit eis charísmatum dona, allelúia, allelúia.
℣. Invénit eos concórdes caritáte, et collustrávit eos inúndans grátia Deitátis.
* Et tríbuit eis charísmatum dona, allelúia, alléluia.
Il descendit un feu divin, ne brûlant pas, mais illuminant, ne consumant pas, mais éclairant : et il trouva dans les cœurs des disciples de purs réceptacles : * Et il leur accorda ses dons et ses grâces [les dons des charismes], alléluia, alléluia.
Il les a trouvés unis par la charité, et il les a tous éclairés par l’effusion de la grâce divine.
Et il leur accorda ses dons et ses grâces, alléluia, alléluia.
Ce répons a pour particularité de ne citer aucun verset biblique. Dans l’antiquité, on n’en trouve le texte que dans le « sermon 186 de saint Augustin ». Or il est établi que ce sermon n’est pas de saint Augustin (déjà les bénédictins de Saint-Maur l’avaient mis en appendice des œuvres de ce docteur, et une note - peut-être de la réédition de 1848 soulignait qu’il n’a « rien de saint Augustin »). On n’en connaît donc pas la date, et l’on ne peut pas savoir si le répons existait déjà, ou s’il est repris du sermon. Le grand spécialiste qu’était dom Olivar pense que le sermon, qu’il considère ancien, sans doute du Ve siècle, a utilisé le répons. On constate toutefois que le texte (légèrement différent) du répons est intégré à la perfection dans le discours, et que rien ne laisse penser à une citation. Il est vrai que les pères étaient des virtuoses en la matière.
Commentaires
Très intéressant, merci.
Une petite imprécision: en 1848, les Mauristes n'ont rien pu faire, puisqu'ils n'existaient plus (ils n'ont pas été restaurés après leur dissolution de 1790). Il doit s'agir d'une réédition de leur oeuvre.
Merci. Je corrige. Je ne savais pas qu'ils avaient disparu à la Révolution. Le livre n'indique pas que c'est une réédition. Mais il se pourrait alors que la note soit de 1848, car si le sermon n'a "rien de saint Augustin" il n'y avait pas de raison de le garder, même en appendice.