Introït
Repleátur os meum laude tua, allelúia : ut possim cantáre, allelúia : gaudébunt lábia mea,dum cantávero tibi, allelúia, allelúia.
In te, Dómine, sperávi, non confúndar in ætérnum : in justítia tua líbera me et éripe me.
Que ma bouche soit remplie de ta louange, alléluia, pour que je chante, alléluia ; l’allégresse sera sur mes lèvres, lorsque je vous chanterai, alléluia, alléluia.
C’est en vous, Seigneur, que j’ai espéré ; que je ne sois pas à jamais confondu. Dans votre justice, délivrez-moi et secourez-moi.
Voici cet introït (seulement l’antienne, hélas) chanté par « Les clercs de saint Benoît » (de Bordeaux), dans l’un de leurs enregistrements réalisés entre le concile Vatican II et la promulgation de la néo-“liturgie”. Ils se disaient « soucieux de conserver à l’Eglise catholique le trésor artistique, liturgique et mystique du plain chant grégorien », en s’appuyant sur Sacrosanctum Concilium, mais on dirait bien qu’ils ont disparu dans la tourmente…
Leur présentation :
« Le texte de ce chant pourrait être la prière des chanteurs de grégorien. C’est un troisième mode, le mode de l’Adoration. Après une courte intonation, la mélodie bondit à la dominante, où elle se maintient, mettant en évidence les mots de la louange : « laude tua ». Puis elle se fait plus humble pour implorer « afin que je puisse vous chanter », car c’est une grâce précieuse que nous demandons là. La deuxième phrase est parallèle à la première : récitatif maintenant avec insistance la dominante élevée du troisième mode sur les mots de la joie « gaudebunt » et « labia » suivi du motif plus grave de la demande, pour terminer par le double alléluia. Le second, après un dernier élan de ferveur, aboutit à la finale mystérieuse du troisième mode, porteuse des élans inexprimés de l’âme. »