Te triumphánti celebrámus ore,
Inclytum Romæ jubar, o Gregóri;
Corde qui magno súperans procellas,
Líttora tangis.
C’est toi-même, ô Grégoire, que nous célébrons dans nos chants de triomphe ; toi l’honneur de Rome, toi dont le grand cœur brava les tempêtes, après lesquelles tu touches aujourd’hui le rivage.
Gáudeat cœtus Benedícti patris,
Qui tot et tantos generávit orbi
Fílios: nullus símili refúlsit
Laude veréndus.
Qu’elle soit dans la joie, la race du père Benoît, qui a jusqu’ici enfanté tant de héros ; aucun n’a brillé encore d’une gloire semblable.
Núntium latæ ditiónis affert
Dextra ludéntis púeri, dolántem
Dum secus fabrum, Dómino regénte,
Ségmine scribit.
Un jour, dans son enfance, il assistait au travail d’un ouvrier : on le vit, de sa main conduite par le ciel, tracer en se jouant des caractères qui annonçaient qu’un jour il régirait un vaste empire.
Alta conscéndas, Pater ; oriáris
Sol novus mundum rádiis serénans:
Póntifex Petri sédeas cathédra,
Arbiter orbis.
Monte donc, ô Père ! Comme un soleil nouveau, lève-toi, et viens éclairer le monde de tes rayons. Pontife, assieds-toi sur la chaire de Pierre, et sois-y l’arbitre de la terre.
In latebrósos fúgiant recéssus,
Quotquot hostíli rábie furéntes,
In gregem Christi sátagunt nefánda
Tela vibráre.
Ils n’ont qu’à fuir maintenant dans leurs sombres cavernes, tous ceux qui exercent leurs hostilités contre l’Église, et ne cessent de lancer leurs traits sacrilèges sur le troupeau du Christ.
Sis memor chari gregis, et patrónus,
Sis ad ætérnam Tríadem, precámur:
Cuncta cui dignas résonent per orbem
Sæcula laudes. Amen.
Daigne avoir souvenir du troupeau qui te fut si cher, sois son protecteur auprès de l’éternelle Trinité, à qui les siècles tour à tour envoient de toutes les parties de la terre l’hommage qui lui est dû. Amen.
(Traduction dom Guéranger)