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Liturgie - Page 174

  • Saint Jean de Saint-Facond

    Saint Jean ayant appris que la peste était à saint Facond, lieu de sa naissance, pour éviter l’applaudissement, et se dérober aux marques d'estime qu'on lui rendait à Salamanque, se servit de cette occasion, et demanda permission au supérieur d'aller soulager ses anciens concitoyens, il s'y transporta, et alla droit à la maison de Monsieur de Castrille son frère, chez qui il trouva tout en confusion et en  larmes, à cause de Damoiselle Isabelle de Castrille sa nièce, âgée de 7 ans, morte du mal contagieux : s'étant mis en prières, il la ressuscita miraculeusement. Lorsqu'on a fait les informations de la béatification du Saint, le père de la fille encore vivant l'a ainsi affirmé par serment. Mais le saint s’appliqua bien davantage au soulagement du public qu’à celui de sa famille, il fut continuellement aux hôpitaux, et dans les maisons particulières, et on le retint dans la ville pendant tout le temps que dura ce fléau de Dieu : il y pansait les malades de ses propres mains, et après leur avoir obtenu de Dieu la délivrance de la peste, il leur obtint encore par les effets de ses soins, par ses prières, ses sermons, et ses autres travaux, la grâce de la pénitence.

    Le public avait une confiance particulière à ses prières, et beaucoup s’y recommandaient et recevaient par ce moyen, et par ses miracles, de grandes bénédictions du ciel ; mais cette estime générale ne servait qu’à l’humilier davantage : il a même fait quelquefois des actions qui semblent n’être pas à imiter, dans la crainte qu’il avait de se laisser surprendre à la vaine gloire. Il marqua beaucoup son zèle dans le confessionnal, où il faisait de grands fruits. L’esprit du Seigneur l’anima toujours, et le fit parler partout avec tant d’efficacité contre les vices, et travailler avec tant de courage pour les déraciner, qu’il a eu le bonheur et la gloire de mourir martyr de la charité.

    Screenshot_2020-06-11 Abrégé de la vie et miracles de S Jean de Saint-Facond.png

  • Fête Dieu

    Ecce panis Angelórum, factus cibus viatórum : vere panis filiórum, non mitténdus cánibus.

    Voici le Pain des Anges devenu l’aliment des hommes voyageurs : c’est vraiment le pain des enfants, qui ne doit pas être jeté aux chiens.

    In figúris præsignátur, cum Isaac immolátur : agnus paschæ deputátur : datur manna pátribus.

    D’avance il est désigné par des figures, l’immolation d’Isaac, l’Agneau pascal, la manne donnée à nos pères

    Bone pastor, panis vere, Iesu, nostri miserére : tu nos pasce, nos tuére : tu nos bona fac vidére in terra vivéntium.

    Bon pasteur, pain véritable, Jésus, ayez pitié de nous : Nourrissez-nous, gardez-nous, faites-nous jouir des vrais biens, dans la terre des vivants.

    Tu, qui cuncta scis et vales : qui nos pascis hic mortáles : tuos ibi commensáles, coherédes et sodáles fac sanctórum cívium. Amen. Allelúia

    Vous qui savez et pouvez tout, qui nous nourrissez en cette vie mortelle : faites de nous là-haut les commensaux, les cohéritiers et les compagnons des saints du ciel, ainsi soit-il. Alléluia.

    Par la Chorale de Roger Wagner en 1952 :


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  • Sainte Marguerite d’Ecosse

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    Du Genealogical roll of the kings of England. "Seincte Margarete sa fille", en français.

    L’Écosse était chrétienne depuis longtemps déjà, lorsque Marguerite lui fut donnée, non pour l’amener au baptême, mais pour établir parmi ses peuplades diverses et trop souvent ennemies l’unité qui fait la nation. L’ancienne Calédonie, défendue par ses lacs, ses montagnes et ses fleuves, avait jusqu’à la fin de l’empire romain gardé son indépendance. Mais, inaccessible aux armées, elle était devenue le refuge des vaincus de toute race, des proscrits de toutes les époques. Les irruptions, qui s’arrêtaient à ses frontières, avaient été nombreuses et sans merci dans les provinces méridionales de la grande île britannique ; Bretons dépossédés, Saxons, Danois, envahisseurs chassés à leur tour et fuyant vers le nord, étaient venus successivement juxtaposer leurs mœurs à celles des premiers habitants, ajouter leurs rancunes mutuelles aux vieilles divisions des Pictes et des Scots. Mais du mal même le remède devait sortir. Dieu, pour montrer qu’il est le maître des révolutions aussi bien que des flots en furie, allait confier l’exécution de ses desseins miséricordieux sur l’Écosse aux bouleversements politiques et à la tempête.

    Dans les premières années du XIe siècle, l’invasion danoise chassait du sol anglais les fils du dernier roi saxon, Edmond Côte de fer. L’apôtre couronné de la Hongrie, saint Etienne Ier, recevait à sa cour les petits-neveux d’Édouard le Martyr et donnait à l’aîné sa fille en mariage, tandis que le second s’alliait à la nièce de l’empereur saint Henri, le virginal époux de sainte Cunégonde. De cette dernière union naquirent deux filles : Christine qui se voua plus tard au Seigneur, Marguerite dont l’Église célèbre la gloire en ce jour, et un prince, Edgard Etheling, que les événements ramenèrent bientôt sur les marches du trône d’Angleterre. La royauté venait en effet de passer des princes danois à Édouard le Confesseur, oncle d’Edgard ; et l’angélique union du saint roi avec la douce Édith n’étant appelée à produire de fruits que pour le ciel, la couronne semblait devoir appartenir après lui par droit de naissance au frère de sainte Marguerite, son plus proche héritier. Nés dans l’exil, Edgard et ses sœurs virent donc enfin s’ouvrir pour eux la patrie. Mais peu après, la mort d’Édouard et la conquête normande bannissaient de nouveau la famille royale ; le navire qui devait reconduire sur le continent les augustes fugitifs était jeté par un ouragan sur les côtes d’Écosse. Edgard Etheling, malgré les efforts du parti saxon, ne devait jamais relever le trône de ses pères ; mais sa sainte sœur conquérait la terre où le naufrage, instrument de Dieu, l’avait portée.

    Devenue l’épouse de Malcolm III, sa sereine influence assouplit les instincts farouches du fils de Duncan, et triompha de la barbarie trop dominante encore en ces contrées jusque-là séparées du reste du monde. Les habitants des hautes et des basses terres, réconciliés, suivaient leur douce souveraine dans les sentiers nouveaux qu’elle ouvrait devant eux à la lumière de l’Évangile. Les puissants se rapprochèrent du faible et du pauvre, et, déposant leur dureté de race, se laissèrent prendre aux charmes de la charité. La pénitence chrétienne reprit ses droits sur les instincts grossiers de la pure nature. La pratique des sacrements, remise en honneur, produisait ses fruits. Partout, dans l’Église et l’État, disparaissaient les abus. Tout le royaume n’était plus qu’une famille, dont Marguerite se disait à bon droit la mère ; car l’Écosse naissait par elle à la vraie civilisation. David Ier, inscrit comme sa mère au catalogue des Saints, achèvera l’œuvre commencée ; pendant ce temps, un autre enfant de Marguerite, également digne d’elle, sainte Mathilde d’Écosse, épouse d’Henri Ier fils de Guillaume de Normandie, mettra fin sur le sol anglais aux rivalités persévérantes des conquérants et des vaincus par le mélange du sang des deux races.

    L’Année liturgique

  • Saints Prime et Félicien

    Les reliques de ces martyrs de Dioclétien (vers 303) furent déposées sous un nouvel autel de l’église ronde dédiée à Saint-Etienne à Rome par le pape Théodore (642-649) qui fit faire la mosaïque byzantine que l’on y voit encore : les deux saints sont de part et d’autre d’une grande croix gemmée (la croix glorieuse) surmontée du buste du Christ. L’inscription dit : « Aspicis auratum caelesti culmine tectum astriferumque micans praeclaro lumine vultum », soit à peu près : « Tu regardes un toit doré (jusqu’)au sommet céleste et un visage divin (littéralement : placé dans les astres ou portant les astres) brillant d’une lumière magnifique. »DSC00851.JPG

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  • De la férie

    Puisqu’il n’y a pas de fête de saint on célèbre aujourd’hui la messe du premier dimanche après la Pentecôte, qui est occulté chaque année par la fête de la Sainte Trinité.

    Ce dimanche s’appelait, dans l’ancien temps, le « dimanche de la miséricorde ». Le beau texte de la messe est traversé par cette pensée : Miséricorde et amour. Nous avons largement éprouvé la miséricorde de Dieu par la grâce de la Rédemption. « L’amour de Dieu envers nous s’est manifesté en ce que Dieu a envoyé son Fils dans le monde, afin que nous vivions par lui » (Ép.). Nous avons éprouvé sa miséricorde par le pardon (Intr.). Nous devons maintenant manifester, à notre tour, de la miséricorde envers nos frères par la charité, la compassion et le pardon. « Soyez miséricordieux parce que votre Père des cieux est miséricordieux. Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ; pardonnez et il vous sera pardonné » (Évang.). « Si Dieu nous a tant aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres » (Ép.).

    L’union entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain est très bien exprimée : « Si quelqu’un dit : j’aime Dieu, et hait son frère, celui-là est un menteur. Car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Nous avons ce commandement de Dieu : Celui qui aime Dieu doit aussi aimer son frère ».

    Ainsi donc, dans cette messe, l’Église insiste sur le commandement principal du christianisme, l’amour de Dieu et du prochain ; elle le fait dans une forme claire et belle. Cette messe est comme une inscription magnifique sur la porte d’entrée des dimanches après la Pentecôte.

    Dom Pius Parsch

  • La Très Sainte Trinité

    Les chants de cette messe sont des centonisations et des arrangements d’autres pièces de plain chant. L’antienne de communion reprend, en la transformant (beaucoup), celle du commun des vierges martyres Feci judicium (qui est aussi celle de la fête de sainte Marie Madeleine). Une comparaison attentive fait apparaître les gros défauts de l’adaptation. La mélodie ne correspond plus au texte, la deuxième phrase se termine par le motif qui commence la troisième dans l’original, la très belle descente des trois torculus est brouillée et interrompue pour se perdre dans un autre motif. Mais si l’on ne compare pas on entend quand même une belle pièce de plain chant…

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    Benedícimus Deum cæli et coram ómnibus vivéntibus confitébimur ei : quia fecit nobíscum misericórdiam suam.

    Bénissons le Dieu du ciel, et glorifions-le devant tous les hommes, parce qu’il a fait éclater sur nous sa miséricorde.

  • Samedi des quatre temps de Pentecôte

    Cáritas Dei diffúsa est in córdibus nostris, allelúia : per inhabitántem Spíritum ejus in nobis, allelúia, allelúia.
    Benedic, anima mea, Dómino : et ómnia, quæ intra me sunt, nómini sancto ejus.

    L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs, alléluia, par son Esprit qui habite en nous, alléluia, alléluia.
    Mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est au-dedans de moi bénisse son saint nom.

    Le temps pascal se termine avec cette messe. Pour la dernière fois, l’introït a trois alléluias. Cette antienne, sur un texte de saint Paul, est dans le troisième mode, contemplatif, mais elle commence par une affirmation claironnante de l’amour de Dieu sur la dominante. Le premier alléluia, à la fin de la première phrase, est typiquement en mode de mi, mais le deuxième a l’air de vouloir conclure sur le huitième mode, de sol, comme aurait pu le faire penser aussi le tout début de l’antienne. Le troisième alléluia toutefois affirme bien le troisième mode, qui jusque-là, en dehors du premier, n’était vraiment affirmé que sur « diffusa est », l’expression importante : à l’issue du temps pascal et de l’octave de la Pentecôte, le Saint-Esprit est diffusé dans nos cœurs, il a pris possession de nos cœurs pour y faire vivre l’amour de Dieu.

    Le seul enregistrement que je trouve est celui des moniales d’Argentan, datant de 1982 : elles sont passées à la nouvelle liturgie, où cet introït est celui de la vigile de la Pentecôte, et elles ne chantent plus la doxologie.


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  • Vendredi des quatre temps de Pentecôte

    Sacrifícia, Dómine, tuis obláta conspéctibus, ignis ille divínus absúmat, qui discipulórum Christi, Fílii tui, per Spíritum Sanctum corda succéndit.

    Que les sacrifices offerts en votre présence, Seigneur, soient consumés par ce feu divin dont le Saint-Esprit embrasa les cœurs des disciples du Christ votre Fils.

    La secrète d’aujourd’hui est d’une grande beauté : « Que les oblations soient dévorées par ce feu qui fut allumé dans le cœur des disciples par le Saint-Esprit ». Le Saint-Esprit est « le Maître du monde qui possède toute puissance et prévoit tout » (répons de matines : Omnium est enim ártifex, omnem habens virtútem, ómnia prospíciens).

    Dom Pius Parsch

    Dans la prière sur les oblations, faisant allusion au feu céleste qui, dans l’ancienne loi, consuma les sacrifices des Patriarches pour signifier qu’ils étaient agréables à Dieu et qu’il les acceptait ; nous demandons qu’ainsi l’Esprit Saint, feu dévorant de sainteté et d’amour, enveloppe aujourd’hui de ses mystiques flammes l’offrande de la sainte Église, pour que le sacrifice eucharistique soit agréé par Dieu et profitable au peuple chrétien.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Jeudi de Pentecôte

    L’antienne de Magnificat de ce jour a pour particularité d’être la même que l’antienne de communion de la messe de mardi. Sa mélodie est très claire et très joyeuse, ce qui est merveilleusement exprimé ici par les enfants du foyer Notre Dame de Joie de Pontcalec sous la direction de dom Lefeuvre (en 1972) :


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    Spíritus, qui a Patre procédit, allelúia : ille me clarificábit, allelúia, allelúia.

    L’Esprit qui procède du Père, alléluia : c’est lui qui me glorifiera, alléluia, alléluia.

  • Mercredi des quatre temps de Pentecôte

    Les quatre temps de la Pentecôte (donc d'été) sont censés être une action de grâce pour les premières récoltes de blé, ce qui est nettement trop tôt, en tout cas pour chez nous… (Mais c'est la signification de la "fête des (7) semaines" où l'on offrait deux pains levés confectionnés avec le blé nouveau.)

    La messe y fait allusion par le propos de Jésus sur la manne dans le désert annonçant le Pain de Vie, le vrai pain descendu du ciel qui est son corps.

    Les antiennes du Benedictus et du Magnificat reprennent toutes deux ce propos, qui est donc central dans la liturgie de ce jour. Voici l’antienne du Magnificat, par les moniales d’Argentan. Dans la version de l’antiphonaire monastique de 1934, qui est différente, dans la dernière partie (et par le si bécarre) de celle du Liber usualis.

    Ego sum panis vivus, qui de cælo descéndi : si quis manducáverit ex hoc pane, vivet in ætérnum : et panis, quem ego dabo, caro mea est pro mundi vita, allelúia.

    Je suis le pain vivant, moi qui suis descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement : et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde, alléluia.


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