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Liturgie - Page 178

  • Saint Pie V

    Deus, qui, ad conteréndos Ecclésiæ tuæ hostes et ad divínum cultum reparándum, beátum Pium Pontíficem Máximum elígere dignátus es : fac nos ipsíus deféndi præsídiis et ita tuis inhærére obséquiis ; ut, ómnium hóstium superátis insídiis, perpétua pace lætémur.

    Dieu, afin d’écraser les ennemis de votre Église, et de réformer le culte divin, vous avez daigné choisir pour Pontife suprême le bienheureux Pie : faites que nous ressentions le secours de sa protection, et que nous nous attachions à votre service de telle sorte qu’après avoir triomphé de toutes les embûches de nos ennemis, nous goûtions les joies de l’éternelle paix.

    La collecte de la messe de la fête de saint Pie V souligne deux aspects du pontificat de ce pape : il a restauré, rafraîchi, le culte divin, et il a broyé, réduit en poudre, anéanti, les ennemis de l’Eglise. Ces ennemis, ce sont les musulmans. Il est remarquable que cette collecte ait été conservée par Pie XII lorsqu’il institua le curieux « commun des papes » en 1942, qui supprima la plupart des collectes propres.

    Il est peut-être encore plus remarquable qu’elle continue de figurer dans le missel de 1962…

    En tout cas, tant que le politiquement correct du personnel ecclésiastique actuel et la dhimmitude ambiante ne l’auront pas interdite, elle restera d’une brûlante actualité.

    On notera aussi que cette collecte est dans le droit fil de la spiritualité des psaumes : évoquant les ennemis humains de l’Eglise anéantis par saint Pie V, elle demande à Dieu de nous faire triompher des embûches de nos ennemis spirituels afin de pouvoir jouir de la paix éternelle.

  • Sainte Monique

    Certaines églises célébrant le 5 mai la conversion de saint Augustin, l’usage se répandit, au XIVe siècle, de faire mémoire, la veille, de sainte Monique, tant ces deux noms sont inséparables. Nous connaissons la mère grâce au témoignage de son fils dans ses Confessions. Elle naquit à Tagaste, en Afrique du Nord, vers 330. Mariée à un païen de caractère violent, elle le convertit par sa patience et sa douceur. Devenue veuve, elle se consacra à son fils, Augustin, qui, à sa grande douleur, menait une vie de péché. Saint Ambroise lui avait dit : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr. » Elle obtint en effet, à force de larmes et de prières, la conversion de celui qui allait devenir un des plus grands saints de l’Eglise. C’est après avoir eu la joie d’assister au baptême de son fils que Monique mourut, à Ostie, en 387. Elle est restée le modèle des épouses et des mères de famille chrétiennes.

    (Missel du Barroux)

  • 3e dimanche après Pâques

    Allelúia. Oportebat pati Christum, et resúrgere a mórtuis : et ita intráre in glóriam suam. Allelúia.

    Allelúia. Il fallait que le Christ souffrît, et qu’il ressuscitât d’entre les morts, et qu’il entrât ainsi dans sa gloire. Alléluia.

    Le second alléluia de la messe a une mélodie qui exprime remarquablement le texte : c’est le souvenir des douleurs de la Passion. Une souffrance apaisée, passée au tamis de la mémoire, vue depuis la résurrection. Mais la fin de la première phrase ayant précisément évoqué la résurrection, la mélodie se dégage du ton plaintif (en reprenant simplement la fin du jubilus). Puis la deuxième phrase évoque, sans rupture, l’entrée dans la gloire. C’est le motif qu’on trouve d’abord sur ita, qui est comme une annonce pour qu’on le remarque bien sur gloriam. Un motif « plein de noblesse, de grandeur et d’éclat », comme dit dom Baron. Puis le jubilus (qui ne porte pas bien son nom ici…) revient avec son atmosphère de souffrance passée. Se terminant comme en suspens, comme si c’était une question. Or si ici c’est une affirmation, dans l’évangile c’était bien (grammaticalement) une question : « Ne fallait-il pas… »

    Par les moines de Solesmes :

  • Saint Athanase

    L’œuvre doctrinale la plus célèbre du saint Évêque alexandrin est le traité Sur l’incarnation du Verbe, le Logos divin qui s’est fait chair en devenant comme nous pour notre salut. Dans cette œuvre, Athanase dit, avec une affirmation devenue célèbre à juste titre, que le Verbe de Dieu "s’est fait homme pour que nous devenions Dieu ; il s’est rendu visible dans le corps pour que nous ayons une idée du Père invisible, et il a lui-même supporté la violence des hommes pour que nous héritions de l’incorruptibilité". En effet, avec sa résurrection le Seigneur a fait disparaître la mort comme "la paille dans le feu". L’idée fondamentale de tout le combat théologique de saint Athanase était précisément celle que Dieu est accessible. Il n’est pas un Dieu secondaire, il est le vrai Dieu, et, à travers notre communion avec le Christ, nous pouvons nous unir réellement à Dieu. Il est devenu réellement "Dieu avec nous".

    Parmi les autres œuvres de ce grand Père de l’Église - qui demeurent en grande partie liées aux événements de la crise arienne - rappelons ensuite les autres lettres qu’il adressa à son ami Sérapion, Évêque de Thmuis, sur la divinité de l’Esprit Saint, qui est affirmée avec netteté, et une trentaine de lettres festales, adressées en chaque début d’année aux Églises et aux monastères d’Égypte pour indiquer la date de la fête de Pâques, mais surtout pour assurer les liens entre les fidèles, en renforçant leur foi et en les préparant à cette grande solennité.

    Enfin, Athanase est également l’auteur de textes de méditation sur les Psaumes, ensuite largement diffusés, et d’une œuvre qui constitue le best seller de la littérature chrétienne antique : la Vie d’Antoine, c’est-à-dire la biographie de saint Antoine abbé, écrite peu après la mort de ce saint, précisément alors que l’Évêque d’Alexandrie, exilé, vivait avec les moines dans le désert égyptien. Athanase fut l’ami du grand ermite, au point de recevoir l’une des deux peaux de moutons laissées par Antoine en héritage, avec le manteau que l’Évêque d’Alexandrie lui avait lui-même donné. Devenue rapidement très populaire, traduite presque immédiatement en latin à deux reprises et ensuite en diverses langues orientales, la biographie exemplaire de cette figure chère à la tradition chrétienne contribua beaucoup à la diffusion du monachisme en Orient et en Occident. Ce n’est pas un hasard si la lecture de ce texte, à Trèves, se trouve au centre d’un récit émouvant de la conversion de deux fonctionnaires impériaux, qu’Augustin place dans les Confessions comme prémisses de sa conversion elle-même.

    Du reste, Athanase lui-même montre avoir clairement conscience de l’influence que pouvait avoir sur le peuple chrétien la figure exemplaire d’Antoine. Il écrit en effet dans la conclusion de cette œuvre : "Qu’il fut partout connu, admiré par tous et désiré, également par ceux qui ne l’avaient jamais vu, est un signe de sa vertu et de son âme amie de Dieu. En effet, ce n’est pas par ses écrits ni par une sagesse profane, ni en raison de quelque capacité qu’Antoine est connu, mais seulement pour sa piété envers Dieu. Et personne ne pourrait nier que cela soit un don de Dieu. Comment, en effet, aurait-on entendu parler en Espagne et en Gaule, à Rome et en Afrique de cet homme, qui vivait retiré parmi les montagnes, si ce n’était Dieu lui-même qui l’avait partout fait connaître, comme il le fait avec ceux qui lui appartiennent, et comme il l’avait annoncé à Antoine dès le début ? Et même si ceux-ci agissent dans le secret et veulent rester cachés, le Seigneur les montre à tous comme un phare, pour que ceux qui entendent parler d’eux sachent qu’il est possible de suivre les commandements et prennent courage pour parcourir le chemin de la vertu".

    Benoît XVI

  • Saint Joseph artisan

    Un « supplément au bréviaire monastique », datant de 1960, dit ceci : « L’office se dit comme auparavant en la solennité de saint Joseph, le mercredi dans la deuxième semaine après l’octave de Pâques. Mais si le souhaitent des congrégations, des abbés ou des prieurs conventuels, peut être dit l’office suivant approuvé par la Sacrée Congrégation des rites le 10 décembre 1959. »

    Autrement dit chez les bénédictins on n’était pas chaud pour dire l’office fabriqué pour la fête de saint Joseph fixée au 1er mai en 1955.

    Dire l’ancien office (saint Joseph époux de la sainte Vierge Marie et patron de l'Eglise universelle) permet notamment d’échapper au texte historico-didactique des Actes de Pie XII au deuxième nocturne des matines (c’est une pénible manie, depuis l’Immaculée Conception me semble-t-il, de donner à lire des textes pontificaux qui n’ont rien à faire dans la liturgie), et permet surtout d’avoir, à la place, le beau sermon de saint Bernardin de Sienne (avec l’explication de « Entre dans la joie de ton maître ») :

    C'est une loi générale, dans la communication de grâces particulières à une créature raisonnable : lorsque la bonté divine choisit quelqu'un pour une grâce singulière ou pour un état sublime, elle lui donne tous les charismes nécessaires à sa personne ainsi qu'à sa fonction, et qui augmentent fortement sa beauté spirituelle.

    Cela s'est tout à fait vérifié chez saint Joseph, père présumé de notre Seigneur Jésus-Christ, et véritable époux de la Reine du monde et Souveraine des anges. Le Père éternel l'a choisi pour être le nourricier et le gardien fidèle de ses principaux trésors, c'est-à-dire de son Fils et de son épouse ; fonction qu'il a remplie très fidèlement. C'est pourquoi le Seigneur a dit : Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître.

    Si tu compares Joseph à tout le reste de l’Eglise du Christ, n'est-il pas l'homme particulièrement choisi, par lequel et sous le couvert duquel le Christ est entré dans le monde de façon régulière et honorable ? Si donc toute la sainte Eglise est débitrice envers la Vierge Marie parce que c'est par elle qu'elle a pu recevoir le Christ, après elle, c'est à saint Joseph qu'elle doit une reconnaissance et un respect sans pareil.

    Il est en effet la conclusion de l'Ancien Testament : c'est en lui que la dignité des patriarches et des prophètes reçoit le fruit promis. Lui seul a possédé en réalité ce que la bonté divine leur avait promis.

    Certes, il ne faut pas en douter : l'intimité, le respect, la très haute dignité que le Christ pendant sa vie humaine portait à Joseph, comme un fils à l'égard de son père, il n'a pas renié tout cela au ciel, il l'a plutôt enrichi et achevé. Aussi le Seigneur ajoute-t-il bien ; Entre dans la joie de ton maître. Bien que la joie de l'éternelle béatitude entre dans le cœur, le Seigneur a préféré dire : Entre dans la joie de ton maître, pour faire comprendre mystérieusement que cette joie ne sera pas seulement en lui, mais qu'elle l'enveloppera et l'absorbera de tous côtés, qu'elle le submergera comme un abîme infini.

    Souviens-toi de nous, bienheureux Joseph, intercède par le secours de ta prière auprès de ton Fils présumé ; rends-nous propice également la bienheureuse Vierge, ton épouse, car elle est la mère de celui qui, avec le Père et le Saint-Esprit, vit et règne pour les siècles sans fin. Amen.

  • Sainte Catherine de Sienne

    On a dit longtemps que c’est le pape Pie II en personne qui, canonisant Catherine de Sienne, composa les hymnes de sa fête qui figurent au bréviaire dominicain. Il semble qu’il y ait aujourd’hui un consensus pour les attribuer à Thomas Schifaldo, un dominicain « humaniste » sicilien du XVe siècle (qui en revendiquait du reste la paternité). Voici l’hymne des vêpres avec la traduction de dom Guéranger, qui n’appréciait guère ce genre de poésie mais se gardait de le dire dans son Année liturgique. Il faut reconnaître toutefois que ça sonne bien, même si ça sonne creux : en dehors de l’allusion aux stigmates rien ne parle spécifiquement de la dominicaine de Sienne…

    Haec tuae Virgo monumenta laudis,
    Quae tuis laeti Catharina sacris
    Hoc quidem pacto modulamur omnes,
    Perfer Olympo.

    Les cantiques d’honneur que nous chantons en chœur à ta louange, dans la joie que nous inspire ta fête, ô vierge Catherine, présente-les au ciel.

    Si satis digne nequeant referri,
    Annuas nobis veniam, precamur:
    Non sumus tanti ingenii, fatemur,
    Optima Virgo.

    S’ils ne sont pas dignes d’y être accueillis, daigne pardonner à notre faiblesse : c’est que notre génie ne saurait s’élever à la hauteur de tes mérites, ô vierge remplie de bonté !

    Quis fuit dignas modulatus unquam
    Virginis laudes ? Quis in orbe toto
    Feminae invictae peritura nunquam
    Carmina pandet ?

    Mais qui a pu jamais porter ton éloge aussi haut que tes mérites ? Quel mortel en ce monde pourrait, dans des vers impérissables, chanter dignement tes grandeurs, ô femme dont rien n’a pu vaincre le courage ?

    Praedita exemplis Catharina claris,
    Moribus praestans, sapiens abunde,
    Temperans, fortis, pia, justa, prudens,
    Aethera scandis.

    Tes exemples, ô Catherine, rayonnent par toute la terre ; ta vertu supérieure est à l’égal de ta sagesse ; en toi brillent la tempérance, la force, la piété, la justice, la prudence ; et tu montes dans les cieux.

    Quem latet virtus facinusque clarum,
    Quo nequit dici sanctius per orbem?
    Vulnerum formam miserata Christi
    Exprimis ipsa.

    Nul ici-bas n’ignore ta vertu, tes nobles actions ; nul en ce monde n’a surpassé ta sainteté ; ta compassion envers le Christ souffrant a imprimé sur tes membres jusqu’à ses blessures.

    Nam brevis, maestae, miseraeque vitae,
    Et malis cunctis penitus refertae
    Fortiter spernens pretiosa quaeque
    Sidera adisti.

    Pauvre, affligée, menant une vie remplie de toutes les douleurs, ton cœur généreux a méprisé tout ce que les hommes estiment précieux ; le ciel pouvait seul être un séjour digne de toi.

    Gratias summas habeamus omnes
    Filio magni Genitoris almo:
    Spiritum sanctum veneremur, et sit
    Laus tamen una. Amen.

    Rendons avec transport nos actions de grâces à l’auguste Fils de l’éternel Père ; offrons à l’ Esprit-Saint l’hommage de notre adoration ; aux trois, louange égale ! Amen.

  • Saint Pierre de Vérone

    Saint Pierre de Vérone a souvent été représenté dans la peinture italienne mais aussi flamande. On le voit soit avec le fendoir qui lui fend le sommet du crâne, soit seulement avec sa blessure. Et c’est ainsi que, martyr dominicain, gloire de l’ordre, il apparaît souvent dans les peintures de Fra Angelico. Notamment dans les fresques du couvent, et il est même le seul saint représenté, discrètement, dans la fresque de l’Annonciation.

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  • Saint Paul de la Croix

    Deux extraits de lettres de saint Paul de la Croix.

    Qu’ils sont immenses, les trésors que renferme la divine Eucharistie ! Je vous engage vivement, vous-mêmes qui vivez dans le monde, à communier souvent, mais avec de grands sentiments de piété. La sainte communion est le moyen le plus efficace pour s’unir à Dieu. Préparez-vous toujours bien à ce saint banquet. Ayez un cœur bien pur, et veillez beaucoup sur votre langue, car c’est elle qui touche la première le Saint-Sacrement. Portez-le chez vous après votre action de grâces, et faites que votre cœur soit un tabernacle vivant pour Jésus-Christ. Visitez-le souvent au dedans de vous-mêmes, et offrez-lui les hommages, les sentiments et les remerciements que vous inspirera le saint amour.

    Les assauts d’amour que la bonté divine vous livre, conservez-les soigneusement dans votre intérieur, puisque, après la sainte communion, Jésus possède votre cœur. Vous ne pourriez l’aimer, si vous n’aviez avec vous la source vive du saint et pur amour, c’est-à-dire le Saint-Esprit. C’est le divin Rédempteur qui nous l’apprend. Celui qui croit en moi, dit-il, verra sortir de son sein des fleuves d’eau vive, selon l’expression de l’Écriture (Joan. VII. 38.). Or, ajoute l’Évangéliste, il faisait allusion à l’Esprit-Saint que les fidèles devaient recevoir. C’est pourquoi, quand Dieu vous livre ses assauts qui sont des faveurs particulières de l’amour divin, amour qui est saint, pur et sans tache, laissez-vous disparaître dans le Bien infini par la grâce, et là, agissez en enfant, et endormez-vous d’un sommeil de foi et d’amour dans le sein du céleste Époux.

  • Saint Pierre Canisius

    Homélie de saint Pierre Canisius, au bréviaire romain, le jour de sa fête.

    J’aime et vénère les Apôtres envoyés par le Christ et leurs successeurs, si zélés à répandre la semence de l’Évangile, infatigables propagateurs et coopérateurs de la divine Parole, qui peuvent à juste titre se rendre ce témoignage : Les hommes nous doivent estimer ministres du Christ et dispensateurs des mystères de Dieu. C’est que le Christ, en Père de famille très vigilant et très fidèle, a voulu que, par de tels ministres et de tels envoyés, fût allumé ici-bas au feu venu du ciel, le flambeau évangélique et qu’allumé il ne fût pas placé sous le boisseau mais sur le chandelier, d’où cette lumière répandrait de tous côtés sa splendeur, et triompherait à jamais de toutes les ténèbres et erreurs régnant tant parmi les Juifs que parmi les Gentils.

    En effet, il ne suffit pas au docteur évangélique d’éclairer les peuples par sa parole, de faire entendre une voix criant dans le désert, d’aider de ses discours beaucoup d’âmes à progresser dans la piété, de peur que s’il omettait la prédication, devoir de son ministère, il ne soit de ces chiens muets incapables d’aboyer que stigmatisa le Prophète. Mais il doit encore être plein de ferveur lui-même, afin que, riche en œuvres et en charité, il fasse honneur à son ministère évangélique et suive les traces de Paul son Maître. Celui-ci, en effet, non content d’adresser à l’évêque d’Éphèse cette recommandation : Avertis et instruis, combats comme un bon soldat du Christ Jésus, évangélisa lui-même constamment amis et ennemis et pouvait dire en bonne conscience aux évêques assemblés à Éphèse : Vous le savez, il n’y a rien d’utile que j’aie négligé de vous annoncer et de vous enseigner tant en public que dans vos maisons, affirmant devant les Juifs et les Gentils la nécessité de la pénitence vis-à-vis de Dieu, et de la foi en notre Seigneur Jésus-Christ.

    Tel en effet doit être le Pasteur de l’Église : à l’exemple de saint Paul, qu’il se fasse tout à tous, afin qu’en lui le malade trouve le remède ; l’affligé, la joie ; le désespéré, la confiance ; l’ignorant, l’instruction ; l’indécis, le conseil ; le pécheur repentant, pardon et consolation ; chacun enfin, tout ce qui est nécessaire à son salut. Aussi le Christ lorsqu’il voulut constituer les Chefs de la terre et les Docteurs de l’Église, dans sa sagesse ne se contenta pas de dire à ses disciples : Vous êtes la lumière du monde ; mais ajouta ceci encore : Une ville fondée sur la montagne ne peut demeurer cachée et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau mais sur le chandelier, afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Ils se trompent en effet, les ecclésiastiques qui pensent pouvoir satisfaire aux obligations de leur charge plus par l’éclat de leur science que par la pureté de leur vie et l’ardeur de leur charité.

  • 2e dimanche après Pâques

    C’est le dimanche « du bon Pasteur », qui est explicitement évoqué à la messe dans l’épître, l’alléluia, l’évangile et la communion, et dans l’office aux deux Magnificat et au Benedictus, et aux matines par le sermon de saint Grégoire qui commente l’évangile, avec son répons : « Le bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, et qui a daigné mourir pour son troupeau, est ressuscité : Alléluia, alléluia, alléluia. »

    Mais l’introït, sans le dire, l’évoque aussi, car qui d’autre pourrait réunir ce que dit le verset de psaume : celui qui a affermi les cieux par sa parole est aussi celui qui a rempli la terre de sa miséricorde.

    Il est d’abord tout en demi-teinte pour chanter la miséricorde avec la tendresse que permet le 4e mode, puis le ton s’affermit et le premier alléluia chante le triomphe du bon Pasteur.

    Misericórdia Dómini plena est terra, allelúia : verbo Dómini cæli firmáti sunt, allelúia, allelúia.
    Exsultáte, justi, in Dómino : rectos decet collaudátio.

    La terre est remplie de la miséricorde du Seigneur, alléluia ; les cieux ont été affermis par la parole du Seigneur, alléluia, alléluia.
    Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur ; c’est aux hommes droits que sied la louange.


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