Allelúia, allelúia. Regnávit Dóminus super omnes gentes : Deus sedet super sedem sanctam suam.
Il règne le Seigneur, sur toutes les nations. Dieu siège sur son trône saint. (Psaume 46)
Nous retrouvons le Psaume du Roi ramené en triomphe à son palais. Après l’avoir exalté dans le cortège, le Psalmiste le montre ici siégeant en dominateur des nations conquises. L’Eglise fait de même. Après avoir fêté l’Ascension du Christ, elle l’exalte dans la splendeur de son règne. Peut-être cette idée de triomphe, si différente de celle de l’Introït, est-elle amenée par les derniers mots de l’Epître : Afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié. Il l’est dès maintenant par le Christ qui règne en droit sur toutes les nations, il le sera un jour en fait lorsque son Fils aura réalisé la plénitude de son royaume siégeant au milieu des Douze : il jugera le monde et conduira toute la création sanctifiée en hommage à son Père.
La mélodie est joyeuse et paisible à la fois dans la première phrase sur le balancement des rythmes binaires de Regnávit Dóminus. Le pressus bien posé sur la dominante par un mouvement de quinte donne à súper ómnes géntes un très bel accent d’autorité. Au début de la seconde phrase, l’âme s’exalte sur Déus qui monte en un élan enthousiaste d’ardeur joyeuse. Elan très court d’ailleurs ; la mélodie revient tout de suite au grave avec une très belle cadence, pleine de bonheur sur sédem. Le dernier mot, par ses rythmes, 1.2.3-1.2, 3 fois répétés, ramène la joie calme du début.
Dom Baron
Par les moniales d’Argentan :