L’antienne de communion de la messe de la fête de saint Barthélémy est toute simple, comme celles qui introduisent les psaumes dans l’office (et c’est sa fonction pendant la communion). Mais pour être simple elle n’en est pas moins composée avec un grand art. Avec ses deux montées, sur secuti (les apôtres sont montés à la suite du Seigneur), puis sur sedes (ils sont montés sur leurs trônes, et ils y demeurent, comme l’illustrent les deux notes identiques allongées), puis il y a la descente symétrique : l’autorité des apôtres descend sur le peuple élu.
La voici par les moines de Saint Benoît du Lac (Québec, monastère fondé à l’instigation de dom Pothier alors abbé de Saint-Wandrille). Avec trois versets du psaume 18.
Vos, qui secúti estis me, sedébitis super sedes, judicántes duódecim tribus Israël, dixit Dominus.
Vous qui m’avez suivi, vous siégerez sur des trônes et vous jugerez les douze tribus d’Israël.
Dies diei eructat verbum, et nox nocti indicat scientiam.
Le jour éructe une parole au jour, et la nuit indique la science à la nuit.
Non sunt loquelæ, neque sermones, quorum non audiantur voces eorum.
Il n’y a pas d’idiomes, ni de langages, dont leurs voix ne soient entendues.
In omnem terram exivit sonus eorum, et in fines orbis terræ verba eorum.
Sur toute la terre s’est répandu leur son, et jusqu’aux extrémités de la terre leurs paroles.
Commentaires
Cette antienne figure aussi dans l'antiphonaire (romain et monastique) pour le bénédictus de la Conversion de saint Paul (25 janvier) et celui de sa Commémoraison (30 juin).
Curieusement, elle y est notée du premier mode (terminaison G). De plus, l'antiphonaire monastique de 1934 apporte une petite variante : le podatus de (su)per est composé d'un fa et d'un la et non d'un sol et d'un la...