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Liturgie - Page 118

  • Le tyran romain

    Le symbole est fort : le pape interdit la célébration du Triduum pascal à Rome.

    La seule église de Rome où la liturgie traditionnelle continue à avoir droit de cité (en dehors des jours anniversaires de la Rédemption !) est celle de la Fraternité Saint-Pierre. Dans quatre autres églises la messe pourra être célébrée en semaine à l’heure que détermineront le recteur et le commissaire nommé par le cardinal vicaire de Rome, et « éventuellement » le dimanche.

    Tous les autres sacrements traditionnels sont interdits. A Rome. Y compris dans l’église de la Fraternité Saint-Pierre : confessions, confirmations, extrême-onction…

  • Cæli Deus sanctissime

    L’hymne des vêpres du mercredi, célébrant le quatrième jour de la Création.

    Cæli Deus sanctíssime,
    Qui lúcidum centrum poli
    Candóre pingis ígneo,
    Augens decóro lúmine :

    Dieu très saint du Ciel, qui peignez en traits de feu les espaces brillants du firmament, en les ornant des splendeurs de la lumière :

    Quarto die qui flámmeam
    Solis rotam constítuens,
    Lunæ minístras órdinem,
    Vagósque cursus síderum :

    Vous qui, au quatrième jour, plaçant au ciel le globe embrasé du soleil, avez assigné à la lune son rôle et réglé les évolutions des astres :

    Ut nóctibus, vel lúmini
    Diremptiónis términum,
    Primórdiis et ménsium
    Signum dares notíssimum ;

    Afin de fixer le terme de séparation entre la nuit et le jour, et de marquer par un signe certain le commencement de chaque mois,

    Illúmina cor hóminum,
    Abstérge sordes méntium :
    Resólve culpæ vínculum :
    Evérte moles críminum.

    Illuminez le cœur des hommes, lavez les souillures de notre esprit ; dégagez-nous des liens du péché ; enlevez le fardeau de nos crimes.

    Præsta, Pater piíssime,
    Patríque compar Unice,
    Cum Spíritu Paráclito
    Regnans per omne sæculum. Amen.

    Accordez-nous cette grâce, Père très miséricordieux, ainsi que vous, Fils unique, égal au Père, qui, avec l'Esprit Consolateur, régnez à jamais. Ainsi soit-il.

  • Telluris ingens Conditor

    Hymne des vêpres du mardi, troisième jour de la Création.

    Tellúris ingens Cónditor,
    Mundi solum qui éruens,
    Pulsis aquæ moléstiis,
    Terram dedísti immóbilem 

    Puissant Créateur de la terre, qui, dégageant le sol du monde de la masse des eaux, avez fixé la terre dans sa stabilité :

    Ut germen aptum próferens,
    Fulvis decóra flóribus,
    Fecúnda fructu sísteret,
    Pastúmque gratum rédderet.

    Afin qu'elle produisît des semences appropriées et que, toute parée de fleurs brillantes, elle devînt féconde en fruits, et offrît ainsi un aliment agréable ;

    Mentis perústæ vúlnera
    Munda viróre grátiæ :
    Ut facta fletu díluat,
    Motúsque pravos átterat.

    Purifiez par la rosée de votre grâce les blessures de notre âme desséchée, afin qu'elle efface ses fautes dans les larmes et dompte les sens révoltés.

    Jussis tuis obtémperet :
    Nullis malis appróximet :
    Bonis repléri gáudeat,
    Et mortis actum nésciat.

    Qu'elle obéisse à vos lois, qu'elle évite le contact du mal ; qu'elle mette sa joie à posséder les vrais biens et évite les atteintes de la mort.

    Præsta, Pater piíssime,
    Patríque compar Unice,
    Cum Spíritu Paráclito
    Regnans per omne sæculum. Amen

    Accordez-nous cette grâce, Père très miséricordieux, ainsi que vous, Fils unique, égal au Père, qui, avec l'Esprit Consolateur, régnez à jamais. Ainsi soit-il.

    Les deux premières strophes et la doxologie :

  • Immense cæli conditor

    L’hymne des vêpres du lundi, pour le deuxième jour de la Création.

    Imménse cæli Cónditor,
    Qui mixta ne confúnderent,
    Aquæ fluénta dívidens,
    Cælum dedísti límitem.

    Dieu infiniment grand, Créateur du ciel, pour éviter la confusion des éléments, vous avez séparé la masse des eaux, leur donnant comme limite, le ciel,

    Firmans locum cæléstibus,
    Simúlque terræ rívulis ;
    Ut unda flammas témperet,
    Terræ solum ne díssipent.

    Assignant leur place aux nuées du ciel en même temps qu'aux fleuves de la terre, afin de tempérer ainsi le feu des astres, pour qu'ils ne brûlent pas la surface de la terre.

    Infúnde nunc, piíssime,
    Donum perénnis grátiæ :
    Fraudis novæ ne cásibus
    Nos error átterat vetus.

    Dieu très clément, répandez maintenant en nous le don de votre éternelle grâce, de peur que les artifices d'une nouvelle séduction ne nous fassent retomber dans nos égarements passés.

    Lucem fides invéniat :
    Sic lúminis jubar ferat,
    Ut vana cuncta térreat :
    Hanc falsa nulla cómprimant.

    Que la foi trouve la lumière ; qu'elle en étende le lumineux rayonnement, pour abattre toutes les vanités ; que nulle erreur ne l'arrête dans son élan.

    Præsta, Pater piíssime,
    Patríque compar Unice,
    Cum Spíritu Paráclito
    Regnans per omne sæculum. Amen

    Accordez-nous cette grâce, Père très miséricordieux, ainsi que vous, Fils unique, égal au Père, qui, avec l'Esprit Consolateur, régnez à jamais. Ainsi soit-il.

  • Lucis Creator optime

    Les hymnes des vêpres des féries, dans le bréviaire romain et le bréviaire monastique, suivent jour après jour la création du monde. C’est pourquoi on les appelle parfois « hymnes de l’hexameron », en référence aux « six jours » (hexa émeron) de la création et aux commentaires des pères portant ce nom, au premier chef celui de saint Basile. Il s’agit d’un des vénérables monuments de la liturgie latine, qui fut attribué à saint Grégoire le Grand et que l’on date aujourd’hui de peu après sa mort.

    Voici l’hymne du dimanche, jour 1 de la Création.

    Lucis Creátor óptime,
    Lucem diérum próferens,
    Primórdiis lucis novæ,
    Mundi parans oríginem

    O Très bon Créateur de la lumière, qui faites naître la clarté des jours ; aux premiers rayons de la lumière nouvelle, vous préparez l'origine du monde.

    Qui mane junctum vésperi
    Diem vocári præcipis ;
    Tetrum chaos illábitur,
    Audi preces cum flétibus.

    Vous, qui faites appeler jour le temps qui s'écoule du matin au soir ; voici l'approche de la nuit, écoutez nos prières mêlées de larmes ;

    Ne mens graváta crímine,
    Vitæ sit exsul múnere,
    Dum nil perénne cógitat,
    Seséque culpis illigat.

    Ne permettez pas que notre âme chargée de crimes soit privée du bienfait de la vie, tandis que sans penser à l'éternité, elle s'embarrasse dans les liens du péché.

    Cœlorum pulset intimum ;
    Vitále tollat præmium ;
    Vitémus omne nóxium ;
    Purgémus omne péssimum.

    Qu'elle frappe enfin à la porte du ciel ; qu'elle remporte la récompense de la vie ; qu'elle évite tout mal et se purifie de toute iniquité.

    Præsta, Pater piíssime,
    Patríque compar Unice,
    Cum Spíritu Páraclito
    Regnans per omne sæculum. Amen.

    Accordez-nous cette grâce, Père très miséricordieux, ainsi que vous, Fils unique, égal au Père, qui, avec l'Esprit Consolateur, régnez à jamais. Ainsi soit-il.

    Dans l’enregistrement des moines de Solesmes, il y a ensuite le verset et le répons, qui précèdent le Magnificat.

    . Dirigátur Dómine oratio mea.
    ℟. Sicut incénsum in conspéctu tuo.

    Dirigez Seigneur ma prière comme de l’encens devant vous.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Accéssi, inquit, ad prophetíssam, et in útero accépit et péperit fílium. Quod María prophetíssa fúerit, ad quam próxime accéssit Isaías per prænotiónem spíritus, nemo contradíxerit, qui sit memor verbórum Maríæ, quæ prophético affláta spíritu elocúta est. Quid enim ait ? Magníficat ánima mea Dóminum: et exsultávit spíritus meus in Deo, salutári meo. Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ: ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes. Quod si ánimum accommodáveris univérsis ejus verbis; non útique per dissídium negáveris eam fuísse prophetíssam, quod Dómini Spíritus in eam supervénerit, et virtus Altíssimi obumbráverit ei.

    « Je m’approchai de la prophétesse, dit-il. Elle conçut et enfanta un fils. » Que Marie soit cette prophétesse dont Isaïe s’approche par une prescience spirituelle, nul ne le niera s’il a présentes à la mémoire les paroles que Marie prononça sous une inspiration prophétique. Que dit-elle en effet ? « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur : il s’est penché sur son humble servante, et désormais tous les âges me diront bienheureuse. » Si vous accordez votre âme à toutes ses paroles, vous ne nierez assurément point, par discorde, qu’elle ait été prophétesse, celle sur qui « l’Esprit du Seigneur est venu et que la puissance du Très-Haut a prise sous son ombre ».

    Exposé de saint Basile sur le prophète Isaïe, 8.

     

    La phrase commentée par saint Basile se trouve au début du chapitre 8 d’Isaïe :

    Et le Seigneur me dit : Prends-toi un grand livre, et écris dedans avec un stylet d’homme : Enlève promptement les dépouilles, Pille vite. Et je pris des témoins fidèles, le prêtre Urie, et Zacharie fils de Barachie ; et je m’approchai de la prophétesse, et elle conçut et enfanta un fils. Alors le Seigneur me dit : Donne-lui pour nom : Hâte-toi de saisir les dépouilles, Pille promptement ; car avant que l’enfant sache nommer son père et sa mère, la puissance de Damas et les dépouilles de Samarie seront emportées devant le roi des Assyriens.

    L’interprétation de saint Basile me rappelle que dans l’évangile de saint Matthieu Jésus dit : « depuis le sang d’Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l'autel ». Cette mention du « fils de Barachie » a toujours mis les exégètes dans l’embarras. A priori il s’agit du prêtre Zacharie tué par le roi Joas à la fin du livre des Chroniques, donc le dernier juste assassiné dans la Bible hébraïque, faisant pendant à Abel qui avait été le premier. Mais ce Zacharie est fils de Joïada, pas de Barachie. Comme le parallèle en saint Luc ne spécifie pas « fils de Barachie », certains modernes ont pensé que c’était une erreur, d’un copiste qui voulait faire le malin en précisant de quel Zacharie il s’agissait, et qui s’est planté. Origène quant à lui faisait écho à une tradition selon laquelle il s’agissait de Zacharie le père de saint Jean Baptiste, tué – donc récemment – (d’Abel à Zacharie : du commencement du monde à maintenant) pour avoir prédit la venue du Sauveur.

    Et si Jésus avait parlé de « Zacharie fils de Barachie » pour attirer l’attention sur les mots qui suivent immédiatement dans Isaïe ? Car c’est tout le paragraphe qui prophétise le Christ. C’est lui l’auteur du Grand Livre, c’est lui aussi le stylet d’homme, c’est lui qui par sa seule Incarnation, avant de pouvoir parler, avait déjà saisi promptement les dépouilles du diable pour les apporter triomphalement devant le Roi du Ciel.

    « Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait » (Luc 24,27).

    (On remarque aussi que la plupart des traducteurs ont buté sur l’expression « en stylet d’homme ». Alors que c’est bien ce que dit le texte, tant hébreu que grec ou latin, ils disent : « en caractères lisibles », ou « d’une manière intelligible ». De façon à ce qu’on ne comprenne pas…)

  • Férie

    La liturgie latine ne célèbre pas les saints de l’Ancien Testament, quoiqu’ils figurent dans le martyrologe. A l’exception très étrange des Macchabées, le 1er août.

    Ce jour, les premiers noms du martyrologe sont saint Zacharie et sainte Elisabeth, les parents de saint Jean Baptiste. Lors de la béatification puis de la canonisation de Louis et Zélie Martin, j’avais lu ici et là que c’était une nouveauté que l’Eglise canonise un couple. Quiconque connaît un peu le martyrologe sait que ce n’est pas vrai. Il y a dans le livre officiel des saints de l’Eglise de nombreux couples. Le 5 novembre il y en a même deux. Car après Zacharie et Elisabeth, il y a Galation et Epistème.

    A Emèse, en Phénicie [aujourd’hui Homs, en Syrie], les saints martyrs Galation et Epistème son épouse. Durant la persécution de Dèce, ils furent déchirés à coups de fouets ; on leur coupa ensuite les mains, les pieds et la langue ; enfin ils eurent la tête tranchée et consommèrent ainsi leur martyre.

    La liturgie byzantine fête aujourd’hui les saints Galaktion et Epistème. (Cette liturgie faisant, comme chaque fois qu’elle le peut, un jeu de mots sur le nom du saint, c’est plutôt Galaktion que Galation, selon le génitif du mot signifiant le lait : galaktos) :

    Nourri du lait de l'ascèse, dans les peines, les afflictions, tu as atteint l'âge du Christ, Galaktion, pour devenir un sacrifice agréé, une victime parfaite, bienheureux immolé selon ton propre désir. Quelle sublime fermeté, quelle sûreté dans la foi : par elle te voilà près de Dieu, plus que jamais divinisé.

    Tu recherchas savamment la source de tout bien, le sommet de tes désirs, l'âme et le cœur illuminés de sa clarté, et par ta résistance obstinée, bienheureuse, tu l'emportas sur les multiples ruses de l'antique serpent, Epistème, divine beauté, ornement des vierges consacrées, martyre aux multiples combats.

    Deux astres d'intense clarté par grâce de l'Orient spirituel se sont levés pour éclairer l'entière création dans la foi par la splendeur éblouissante de leurs combats et le divin éclat des guérisons ; et nous qui célébrons leur splendide festivité, nous voulons ainsi glorifier le Christ qui sanctifie par eux l'entière humanité.

    (Stichères des vêpres)

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  • Saint Charles Borromée

    Extraits de la lettre Lumen claritatis de Benoît XVI à l’occasion du quatrième centenaire de la canonisation du saint archevêque de Milan. La traduction intégrale de ce beau texte ne se trouve qu’ici.

    La lumière de la charité de Saint Charles Borromée a illuminé toute l'Eglise et, renouvelant les prodiges de l'amour du Christ, notre Suprême et Éternel Pasteur, il a apporté une nouvelle vie et une nouvelle jeunesse au troupeau de Dieu, qui traversait des temps douloureux et difficiles.

    L'époque à laquelle Charles Borromée vécut fut très délicate pour la chrétienté. L'archevêque de Milan y donna un exemple splendide de ce que signifie travailler pour la réforme de l'Eglise. Nombreux étaient les désordres à sanctionner, nombreuses les erreurs à corriger, nombreuses les structures à rénover ; et pourtant, saint Charles s'employa à une profonde réforme de l'Eglise, en commençant pas sa propre sa vie. C'est envers lui-même, en effet, que le jeune Borromée promut la première et la plus radicale œuvre de rénovation. Sa carrière avait commencé de manière prometteuse selon les canons de l'époque : pour le fils cadet de la noble famille Borromée s'annonçait un avenir de facilité et de succès, une vie ecclésiastique riche d'honneurs, mais sans fonctions ministérielles ; à cela s'ajoutait aussi la possibilité d'assumer la direction de la famille après la mort soudaine de son frère Federico.

    Pourtant, Charles Borromée, illuminé par la Grâce, fut attentif à l'appel par lequel le Seigneur l'attirait à lui et voulait le consacrer service de son peuple. Ainsi, il fut capable d'opérer un détachement radical et héroïque des modes de vie qui étaient caractéristiques de sa dignité mondaine, et de se consacrer entièrement au service de Dieu et de l'Eglise. Dans des temps assombris par de nombreuses épreuves pour la communauté chrétienne, avec des divisions et la confusion doctrinale, avec l'obscurcissement de la pureté de la foi et des mœurs, et le mauvais exemple de différents ministres sacrés, Charles Borromée ne se limita pas à déplorer ou à condamner, ni simplement à souhaiter le changement des autres, mais il commença à réformer sa propre vie, qui, une fois abandonnés les richesses et le confort, devint remplie par la prière, la pénitence et le dévouement aimant à son peuple. Saint Charles vécut de manière héroïque les vertus évangéliques de la pauvreté, de l'humilité et de la chasteté, dans un chemin constant de purification ascétique et de perfection chrétienne.

    De sa vie sainte et toujours plus conformée au Christ vient aussi l'extraordinaire œuvre de réforme que saint Charles réalisa dans les structures de l'Eglise, dans la fidélité totale au mandat du Concile de Trente. Son œuvre de conduite du Peuple de Dieu, de législateur méticuleux, d'organisateur génial fut admirable. Tout cela, cependant, tirait force et fécondité de l'engagement personnel de pénitence et de sainteté. En tout temps, en effet, c'est cela qui est la nécessité première et la plus urgente dans l'Eglise : que chacun de ses membres se convertisse à Dieu. Aujourd'hui encore, les épreuves et les souffrances ne manquent pas à la communauté ecclésiale, et elle montre qu'elle a besoin de purification et de réforme. L'exemple de saint Charles nous incite à toujours partir d'un engagement sérieux de conversion personnelle et communautaire, à transformer les cœurs, croyant avec une ferme conviction dans le pouvoir de la prière et de la pénitence. J'encourage particulièrement les ministres sacrés, les prêtres et les diacres, à faire de leur vie un courageux chemin de sainteté, à ne pas craindre l'ivresse de cet amour confiant au Christ pour lequel l'évêque Charles fut disposé à s'oublier lui-même et à tout quitter.

    La figure splendide de saint Charles me suggère une dernière réflexion s'adressant en particulier aux jeunes. L'histoire de ce grand évêque, en effet, est toute déterminée par plusieurs courageux "oui" prononcés quand il était encore très jeune. À l'âge de 24 ans, il prit la décision de renoncer à diriger sa famille pour répondre avec générosité à l'appel du Seigneur ; l'année suivante, il reçut comme une véritable mission divine l'ordination sacerdotale et celle épiscopale. A 27 ans, il prit possession du diocèse ambrosien et se consacra tout entier au ministère pastoral. Dans les années de sa jeunesse, saint Charles comprit que la sainteté était possible et que la conversion de sa vie pourrait vaincre toute habitude adverse. Ainsi, il fit de sa jeunesse un don d'amour au Christ et à l'Eglise, devenant un géant de la sainteté de tous les temps.

  • (Sainte Sylvie)

    Le martyrologe romain indique que saint Charles Borromée est mort ce jour, mais que sa fête est célébrée demain. Je ne sais pas pourquoi, puisque, en l’état actuel du martyrologe, rien n’empêchait de la célébrer aujourd’hui.

    La dernière notice du martyrologe dit : « A Rome, sainte Sylvie, mère du pape saint Grégoire. »

    C’est le cardinal Baronius (auteur d’une histoire de l’Eglise en 12 volumes) qui fit ajouter sainte Sylvie au martyrologe en 1603. Cette année-là il faisait reconstruire l’oratoire privé de la mère de saint Grégoire, où se trouve son tombeau, qu’il baptisa Sainte-Sylvie au Coelium (du nom de la colline de Rome où il se trouve). L’autre oratoire de la maison familiale, lui aussi reconstruit, est Sainte-Barbe, ou « triclinium pauperum », la table où Sylvie et son fils donnaient à manger chaque jour à 12 pauvres (et un jour il y en eut un 13e, qui était un ange).

    Lorsque Sylvie devint veuve elle se retira dans une autre maison, sur le Petit Aventin, s’adonnant à la prière… et au potager. Car l’une des rares choses certaines qu’on sache d’elle est qu’elle tenait à ce que Grégoire, qui était d’une santé fragile, mange de ses propres légumes et non de ceux qu’on trouve au marché.

    Elle mourut deux ans après que Grégoire devint pape.

    Ce qui fut la maison familiale et ses oratoires:

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    L'oratoire de sainte Sylvie, fresque de Guido Reni:

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  • Commémoraison de tous les fidèles défunts

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    C’est l’oraison de l’heure de prime. On la trouve déjà dans le sacramentaire grégorien comme postcommunion d’une « autre messe des défunts », et elle se trouve toujours dans le missel comme postcommunion de la messe que dit le prêtre pour ses parents défunts (et qu’il peut dire pour les parents des assistants).