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Liturgie - Page 119

  • Toussaint

    Beáti mundo corde, quóniam ipsi Deum vidébunt ; beáti pacífici, quóniam filii Dei vocabúntur : beáti, qui persecutiónem patiúntur propter iustítiam, quóniam ipsórum est regnum cælórum.

    Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! Heureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu ! Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le royaume des cieux est à eux !

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    Le chant de communion reprend les trois dernières béatitudes, en écho de l’évangile de ce jour.

    Dom Dominic Johner :

    Une attention particulière doit être accordée au triple beati. Le premier, comme s'il était chanté par des voix d'anges, s'installe sur la dominante du mode, transcendant la misère du péché. Le mouvement descendant qui suit amène, en quelque sorte, la pureté du ciel sur la terre. La béatitude embrasse ici l’amplitude d'une quarte. La paix et la simplicité caractérisent la deuxième phrase, qui s'inscrit dans une tierce mineure. Être un signe avant-coureur de la paix est l'œuvre tranquille mais bénie des enfants de Dieu. Le troisième beati a une résonnance tout à fait différente. Il proclame que même si vous devez subir des persécutions, si vous devez vous sacrifier pour être juste et faire respecter ce qui est juste, si vous devez souffrir pour protéger et défendre l'Église, alors vous êtes également bénis, car le royaume des cieux vous attend. Cette troisième béatitude, l'Église souhaite qu'elle soit profondément gravée dans l'âme. Aucune persécution, aussi véhémente soit-elle, ne peut étouffer sa résonnance triomphante. Elle semble nous encourager avec les paroles de Tertullien : « Un chrétien est plus grand que le monde entier. » Même si do-la, do-dol, la-sol, la-sol sur persecutionem patiuntur peuvent ressembler à des coups de fouet, au choc de la pierre contre la pierre, le cœur du martyr est plein d'espoir et de joie quand il chante : beati !

    (1958)

  • Le Christ Roi

    Le texte des « laudes regiae », louanges royales, dites aussi Acclamations carolingiennes, connaît de nombreuses versions. Voici celle que chantent les Bénédictines de Marie Reine des Apôtres, dans leur tout récent dixième disque.

    Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat !
    Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande !

    Exaudi Christe.
    Exauce nous, ô Christ.

    Beato summo pontifici et universali papae vita.
    Au bienheureux souverain pontife et pape de l’univers, vie.

    Salvator mundi,
    Tu illum adjuva.

    Sauveur du monde, viens à son aide.

    Sancte Petre,
    Tu illum adjuva.

    Saint Pierre, viens à son aide.

    Sancte Paule,
    Tu illum adjuva.

    Saint Paul, viens à son aide.

     

    Exaudi Christe.

    Regi excellentissimo a Deo coronato vita et victoria.
    Au très excellent roi couronné par Dieu, vie et victoire.

    Redemptor mundi,
    Tu illum adjuva.

    Rédempteur du monde, viens à son aide.

    Sancta Maria,
    Tu illum adjuva.

    Sainte Marie, viens à son aide.

    Sancte Michael,
    Tu illum adjuva.

    Saint Michel, viens à son aide.

     

    Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat.

    Exaudi Christe.

    Episcopis et abbatibus et omnibus sibi commissis vita et concordia.
    Aux évêques et aux abbés et à tous ceux qui leur sont confiés, vie et concorde.

    Sancte Silvester,
    Tu illos adjuva.

    Saint Silvestre, viens à leur aide.

    Sancte Hilari,
    Tu illos adjuva.

    Saint Hilaire, viens à leur aide.

    Sancte Ambrosi,
    Tu illos adjuva.

    Saint Ambroise, viens à leur aide.

     

    Exaudi Christe.

    Omnibus principibus et cuncto exercitui Christianorum vita et victoria.
    A tous les princes et à toute l’armée des chrétiens, vie et victoire.

    Sancte Maurici,
    Tu illos adjuva.

    Saint Maurice, viens à leur aide.

    Sancte Martine,
    Tu illos adjuva

    Saint Martin, viens à leur aide.

    Sancte Dionysi,
    Tu illos adjuva.

    Saint Denis, viens à leur aide.

     

    Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat !

    Rex regum.
    Roi des rois.

    Rex noster.
    Notre roi.

    Spes nostra.
    Notre espérance.

    Gloria nostra.
    Notre gloire.

    Misericordia nostra.
    Notre miséricorde.

    Auxilium nostrum.
    Notre aide.

    Fortitudino nostra.
    Notre force.

    Liberatio et redemptio nostra.
    Notre libération et notre rédemption.

    Exordia nostra.
    Notre origine.

    Victoria nostra invictissima.
    Notre victoire très invincible.

    Murus noster inexpugnabilis.
    Notre rempart inexpugnable.

    Defensio et exultatio nostra.
    Notre défense et notre exultation.

    Lux, via et vita nostra.
    Notre lumière, notre chemin et notre vie.

     

    Ipsi soli virtus, fortitudo et victoria in saecula saeculorum. Amen.
    A lui seul est la puissance, la force et la victoire dans les siècles des siècles.

    Ipsi soli honor, laus et jubilatio per infinita saecula saeculorum. Amen.
    A lui seul est l’honneur, la louange et la jubilation pour les infinis siècles des siècles.

    Ipsi soli imperium, laus et jubilatio per infinita saecula saeculorum. Amen.
    A lui seul est l’empire, la louange et la jubilation pour les infinis siècles des siècles.

    Christe audi nos. Christe exaudi nos.
    Kyrie eleison. Christe eleison. Kyrie eleison.

    Tempora bona veniant. Tempora bona veniant redemptis sanguine Christi !
    Que vienne le temps du bonheur, que vienne le temps du bonheur pour ceux qui sont rachetés par le sang du Christ.

    Feliciter ! Feliciter ! Feliciter !
    Avec bonheur !

    Pax Christi veniat ! Regnum Christi veniat ! Deo gratias. Amen.
    Que vienne la Paix du Christ ! Que vienne le règne du Christ ! Amen.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Quid dicébas, o Adam ? Múlier quam dedísti mihi, dedit mihi de ligno, et comédi. Verba malítiæ sunt hæc, quibus magis áugeas quam déleas culpam. Verúmtamen Sapiéntia vicit malítiam. Rédditur nempe fémina pro fémina, prudens pro fátua, húmilis pro supérba ; quæ pro ligno mortis gustum tibi pórrigat vitæ, et pro venenóso cibo illo amaritúdinis, dulcédinem páriat fructus ætérni. Muta ergo iníquæ excusatiónis verbum in vocem gratiárum actiónis, et dic : Dómine, múlier quam dedísti mihi, dedit mihi de ligno vitæ, et comédi ; et dulce factum est super mel ori meo, quia in ipso vivificásti me. Ecce enim ad hoc missus est Angelus ad Vírginem. O admirándam et omni honóre digníssimam Vírginem ! O féminam singuláriter venerándam, super omnes féminas admirábilem, paréntum reparatrícem, posterórum vivificatrícem !

    Adam ! Que disais-tu ? « C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé ! » Ce sont des paroles perfides. Par elles tu augmentes la faute plus que tu ne l’effaces. Cependant la Sagesse a vaincu la perfidie. Il fut donné femme pour femme ; la prudente pour la sotte ; l’humble pour l’orgueilleuse. Au lieu du bois de la mort, qu’elle t’offre le goût de la vie, et au lieu de cet aliment empoisonné d’amertume, qu’elle engendre la douceur du fruit éternel. Transforme donc la parole de malhonnête excuse en chant d’action de grâces, et dis : Seigneur, la femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre de vie, et j’ai mangé, et c’est devenu doux à mon palais plus que le miel, car par lui tu m’as rendu la vie. Voilà pourquoi l’ange fut envoyé à la Vierge ! O Vierge admirable, la plus digne de tout honneur ! O femme singulièrement vénérable, merveilleuse au-delà de toutes les femmes ; pour les parents, réparatrice ; pour les enfants, vivificatrice.

    Saint Bernard, A la louange de la Vierge Mère (homélies sur Missus est), 2.

    Les textes de saint Bernard sont truffés de citations de la Sainte Ecriture. Ici, en dehors de la Genèse et de saint Luc, on remarque tout de suite « super mel ori meo », qui vient du psaume 118, que suit « vivificasti me », du psaume 70. Et aussi « prudens pro fatua », claire allusion à la parabole des vierges sages et des vierges folles. On remarque moins « Sapiéntia vicit malítiam », tout en se disant que la façon d’amener cette expression ressemble à un emprunt. Il y a un sermon de saint Bernard qui commence par cette phrase, le 14e des sermons divers, et dans le premier paragraphe de ce sermon il y a une citation explicite du premier verset du chapitre 7 du livre de la Sagesse. Le dernier verset de ce chapitre dit : « Sapientiam autem non vincit malitia. » Or la méchanceté ne vainc pas la sagesse. Et même, semble dire saint Bernard, la sagesse vainc la méchanceté. Sapiéntia vicit malítiam. Il se pourrait, et même il est vraisemblable, que saint Bernard avait bel et bien Sapiéntia vicit malítiam dans son exemplaire de la Bible. On en a au moins un exemple : une Bible de l’abbaye de Saint-Thierry près de Reims (codex s. Theoderici ad Remos), datant environ de l’an 600, et retenue pour ses variantes par Pierre Sabatier dans son édition de la Vetus Latina (1732).

  • Tua est potentia

    ℟.  Tua est poténtia, tuum regnum, Dómine: tu es super omnes gentes: * Da pacem, Dómine, in diébus nostris.
    . Creátor ómnium, Deus, terríbilis et fortis, justus et miséricors.
    ℟.  Da pacem, Dómine, in diébus nostris.
    . Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
    ℟.  Da pacem, Dómine, in diébus nostris.

    A toi est la puissance, à toi la royauté, Seigneur ; c’est toi qui es au-dessus de toutes les nations : Donne la paix, Seigneur, en nos jours. Créateur de tout, ô Dieu, terrible et fort, juste et miséricordieux, donne la paix, Seigneur, en nos jours.

    Ce répons des matines n’est pas une citation littérale de l’Ecriture. Le verset quant à lui est le début de la prière de Néhémie au début du deuxième livre des Macchabées.

    Voici ce répons mis en musique par Mark Emerson Donnelly et chanté par les Bénédictines de Marie Reine des apôtres. C’est l’occasion de saluer la sortie, mardi dernier, du… dixième CD de ces religieuses, en l’honneur du Christ Roi.

    La musique de Mark Emerson Donnelly est un peu trop un plagiat de la Renaissance. Cela dit c’est très bien fait, et le compositeur est par ailleurs un actif militant pro-vie (et anti-masque). Le motet a été spécialement composé pour ce disque.

    Les Bénédictines de Marie Reine des apôtres ont été érigées en abbaye en 2018. C’est une abbaye bénédictine entièrement traditionnelle, d’une quarantaine de religieuses dont l’âge moyen est d’une trentaine d’années (et la majorité d'entre elles ont eu l'école à la maison). La mère abbesse en 2018 avait 40 ans et avant d’entrer au prieuré en 2003 elle était cor anglais à l’orchestre symphonique de Columbus. C’est elle qui est à l’origine des enregistrements.

    La communauté a été fondée en 1985 par une personnalité exceptionnelle, Sœur Wilhelmina, qui était depuis 50 ans religieuse des Sœurs oblates de la Providence, un institut de religieuses noires dédié à l’éducation des jeunes filles noires. L’institut avait été fondé par Mère Mary Elizabeth Lange (la première mère supérieure de couleur aux Etats-Unis), et un prêtre français de Saint-Sulpice, Jacques Nicholas Joubert de la Muraille. Or les Bénédictines de Marie Reine des apôtres ont été également fondées sous les auspices d’un prêtre français, l’abbé Arnaud Devillers, de la Fraternité Saint-Pierre. Elles ont édifié leur monastère à Gower, Missouri, financé par la vente de leurs disques, qui cartonne aux Etats-Unis. (Tous les CD sont "at Ephesus", parce que leur communauté était d'abord le "prieuré Notre-Dame d'Ephèse" et qu'elles se réfèrent toujours à la vie cachée de Marie à Ephèse.)

  • Saints Simon et Jude

    Ἀπόστολε Ἅγιε Ἰούδα, πρέσβευε τῷ ἐλεήμονι Θεῷ, ἵνα πταισμάτων ἄφεσιν παράσχῃ ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν.

    Saint apôtre Jude, intercède auprès du Dieu miséricordieux afin qu’il accorde à nos âmes le pardon des fautes.

  • Férie

    Pour les dinosaures qui comme moi sont crispés sur leurs livres d’avant 1955 (mon bréviaire est en fait de 1955, mais d’avant la réforme), ce jour est la vigile des saints apôtres Simon et Jude. Depuis 1955 c’est une férie.

    Dans le martyrologe de ce jour on remarque une curieuse note :

    « En Ethiopie, saint Elesbaan, roi. Après avoir vaincu les ennemis du Christ, il envoya sa couronne royale à Jérusalem, au temps de l'empereur Justin ; puis, après avoir mené la vie monastique selon le vœu qu'il en avait fait, il s'en alla vers le Seigneur. »

    Cette note a été ajoutée par le cardinal Baronius, dans son édition de 1583 du martyrologe romain.

    Elesbaan (Caleb Ella Asbeha selon les inscriptions en ge’ez) était roi d’Aksoum, un royaume qui comprenait l’Erythrée, Djibouti et une frange de l’Ethiopie – Aksoum se trouve aujourd’hui dans le Tigré, et une portion de territoire de l’autre côté de la mer Rouge. Ce royaume fut le premier à mettre une croix sur ses pièces de monnaie, et sur celles d’Elesbaan elle est devenue le grand ornement de sa couronne.

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    Elesbaan est connu pour avoir mené la guerre, autour de 520, contre le royaume juif de l’actuel Yemen, qui persécutait les chrétiens, et avoir soumis ce royaume. On peut noter que Baronius a inscrit Elesbaan au martyrologe alors qu’a priori il faisait partie d’une église non chalcédonienne.

    Curieusement, le martyrologe de ce jour évoque aussi, avant Elesbaan, sans rapport avec lui, et entre les deux il y a un saint napolitain, un saint Frumence évêque :

    « Aux Indes, saint Frumence évêque. D'abord captif, ensuite, ordonné évêque par saint Athanase, il propagea l'évangile dans cette province. »

    Rufin d’Aquilée a écrit l’histoire de ce saint du IVe siècle. Il était un neveu d’un homme de Tyr qui décida d’aller en Inde. Frumence et son frère étaient alors enfants. Au retour, ils s’arrêtèrent dans un port du royaume d’Aksoum. Le bateau fut attaqué, l’oncle et l’équipage furent massacrés, Frumence et son frère épargnés et faits esclaves du roi, lequel, à sa mort, les affranchit. Frumence était le secrétaire du roi et la reine supplia les deux frères de rester pour l’assister dans la régence. Frumence commença à évangéliser le pays et à construire des églises. Quand le nouveau roi fut en âge de régner, le frère de Frumence regagna Tyr, mais Frumence se rendit à Alexandrie auprès de saint Athanase pour lui expliquer ce qu’il avait commencé à faire à Aksoum et lui demander d’envoyer un évêque. Athanase fit de Frumence cet évêque (avec qui il resta en contact comme en témoigne une de ses lettres). Frumence devint donc le grand évangélisateur d’Aksoum (qui n’est pas vraiment une « province » des Indes), un siècle et demi avant le règne d'Elesbaan.

  • Saint Evariste

    Du double témoignage de saint Irénée et du Catalogue libérien, Evariste fut le successeur de saint Clément sur le trône de saint Pierre. Entre 99 et 108 selon les dernières supputations. Il mourut martyr sous Trajan. On lui prête la décision d’avoir divisé Rome en paroisses, mais selon les historiens modernes cela ne fut réalisé que plus tard.

    Evariste est un nom grec, evarestos, qui veut dire plaisant, agréable, et même très plaisant et très agréable puisque arestos (c’est le nom, Aristus, qu’il a dans le Catalogue libérien) veut déjà dire plaisant, agréable, notion que renforce le préfixe ev-.

    On trouve le mot evarestos dans le livre de la Sagesse au chapitre 4 : « Celui qui est agréable à Dieu est aimé de lui ; et, s'il vivait au milieu des impies, il en a été retiré. Il a été enlevé, de peur que leur malice ne pervertît son intelligence, ou que la ruse ne trompât son âme. »

    On le trouve aussi (au pluriel) dans la seconde épître de saint Paul aux Corinthiens, au chapitre 5 : « Soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous en sortions, nous nous efforçons de lui être agréables (au Seigneur), car il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ. »

    A noter aussi Romains 12,2 : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’entendement (grec noos, latin sensus) afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon (grec agathos, latin bona) et agréable (grec evareston, latin beneplacens) et parfait (grec teleion, latin perfecta). Ce que l’on peut mettre en rapport avec l’autre verset du livre de la Sagesse qui comporte également le mot evarestos pour désigner non pas quelqu’un mais son action : « Fais-la descendre (la sagesse) des cieux, qui sont ton sanctuaire ; envoie-la du trône de ta gloire, afin qu'elle soit avec moi, qu'elle travaille avec moi, et que je sache ce qui t'est agréable. »

  • Saints Chrysanthe et Darie

    Comme tu leur exposais, saint Martyr, les mystères divins, une troupe de soldats voulut se joindre à toi, se libérant des fausses vénérations, et par le glaive ils s'offrirent en victimes immaculées à celui qui fut immolé pour nous comme brebis.

    Au milieu des fauves comme agneaux, victorieux Athlètes, vous avez prêché l'incarnation du Dieu qui s'est anéanti, et cela jusqu’au sang, et par vos peines vous avez mérité le sort des bienheureux.

    La cité de Rome invite en ce jour toute ville et tout pays à célébrer cette fête joyeusement, leur offrant comme banquet spirituel, saints Martyrs, vos exploits et vos luttes sacrées.

    Vous êtes montés vers la gloire sans fin, Chrysanthe et Darie; en présence du Verbe tout-puissant, portant couronne, tous les deux, vous intercédez pour nous qui vous disons bienheureux.

    Matines byzantines, ode 9.

    Ci-dessous une page du ménologe du XIVe siècle conservé à la Bibliothèque bodléienne (Oxford) : 17 mars saint Alexis, 18 mars saint Cyrille de Jérusalem, 19 mars saints Chrysanthe et Darie (enterrés vivants), 20 mars les martyrs de la laure de saint Sabbas.

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  • 22e dimanche après la Pentecôte

    Ego clamávi, quóniam exaudísti me, Deus : inclína aurem tuam et exáudi verba mea.

    J’ai crié vers vous, ô Dieu, parce que vous m’avez exaucé ; inclinez votre oreille vers moi et écoutez mes paroles.

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    L’antienne dit que je crie vers Dieu, mais la mélodie, à peine a-t-elle monté deux degrés qu’elle descend presque tout en bas du mode. « Je crie, parce que tu m’exauces », mais je dois le faire humblement, et d’autant plus humblement que je viens de te recevoir en moi ; et quoniam reprend les notes de ego. Mais déjà sur exaudisti la mélodie monte tout en haut, au-dessus de l’amplitude du mode. Et la deuxième phrase s’installe sur ces hauteurs du cri, montant une tierce au-dessus de la plus haute note du mode : je ne peux pas m’empêcher de crier : alors « incline ton oreille, et exauce », exauce verba mea, ma demande, celle que je formule dans cette humilité que j’avais au début…

  • Saint Antoine-Marie Claret

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    Mosaïque à Saint-Pierre de Rome.

    Ordonné prêtre en 1835, et voulant devenir missionnaire en Extrême Orient, Antoni Maria Claret i Clarà se rend à Rome à la congrégation de Propaganda fide. Mais le préfet est en vacances. Il tombe sur un jésuite qui le convainc de devenir… jésuite. Mais au bout de quatre mois il tombe malade et il est renvoyé dans sa Catalogne natale. Où il est nommé curé d’un village près de Vich. Peu après son arrivée, il prêche pour l’Assomption une… mission, qui a un tel succès qu’il est demandé partout, et que son évêque le suspend de ses obligations paroissiales. Il parcourt toute la Catalogne pieds nus, prêchant sans cesse. Il fonde une maison d’édition qui va publier près de 3 millions de livres, 2 millions de brochures et plus de 4 millions de dépliants. En 1849 il fonde, au séminaire de Vich, la Congrégation des Missionnaires Fils du Cœur Immaculé de Marie, qui seront ensuite appelés clarétains. En 1850 Pie IX le nomme archevêque de Santiago de Cuba. Il s’efforce de reconstruire une Eglise en ruines, s’attirant les inimitiés des esclavagistes qui le traitent de révolutionnaire et des autonomistes qui ne veulent pas d’un Espagnol. Il échappe à plusieurs attentats. En 1857 la reine Isabelle II le fait venir pour être son confesseur et l’éducateur de ses enfants. La révolution de 1868 contraignit la reine à l’exil en France, et Antoine-Marie Claret la suivit. En 1869 il se rendit à Rome pour le jubilé sacerdotal de Pie IX, puis il resta pour la préparation de Vatican I, et participa au concile. A l’issue duquel, très malade, il décida d’aller finir ses jours à Prades, où s’étaient réfugiés les clarétains expulsés de leurs six maisons d’Espagne. L’ambassadeur d’Espagne demanda aussitôt son arrestation. Le gouvernement français le fit savoir à l’évêque de Perpignan, qui avertit Mgr Claret, lequel alla se cacher au monastère cistercien de Fontfroide où il mourut quelques semaines plus tard.

    Je tenais à cette précision sur les derniers mois de saint Antoine-Marie Claret, car on voit (presque) partout sur internet, sur des sites très pieux bien sûr, que le prélat « se retira au monastère de Fontfroide », comme si c’était une mûre et libre décision… et sans qu’il y ait la moindre allusion à la persécution.