Le patriarche chaldéen, S.B. Louis Raphael Ier Sako, a cru bon de « condamner fermement » lui aussi l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais tout l’intérêt de cette condamnation est que c’est pour lui l’occasion d’ajouter ce qui suit, et qui est véritablement historique. Car si j’ai toujours eu la plus grande estime (litote) pour Mgr Sako quand il était archevêque de Kirkouk, et si je souhaitais qu’il soit le nouveau patriarche (pour une fois que mon souhait se réalise…), il n’avait jamais osé aller à ce point contre ce qu’impose la dhimmitude :
« Face à ce qui se passe dans le monde arabe et à l’étranger, qui est sans précédent et menace les relations et la coexistence, nous appelons nos frères musulmans à prendre l’initiative, de l’intérieur, de démanteler cette idéologie terroriste extrémiste et de construire une opinion islamique ouverte et éclairée qui n’accepte pas l’exploitation politique de la religion. »
« De l’intérieur ». On est très loin du « ça n’a rien à voir avec l’islam ». Il faut que cela vienne d’un pays musulman, et de la frontière de l’Etat islamique. D’un évêque héroïque devenu chef de son petit peuple en débandade. Voilà aussi qui est historique : un évêque en situation de dhimmitude dit la vérité, quand les grands défenseurs occidentaux de la liberté répètent les mensonges de l’islamophilie et se font volontairement dhimmis.