Je suis allé voir le numéro 2 du magazine francophone de l’Etat islamique, Dar al-Islam, pour lire cette interview de Hayat Boumeddiene, la veuve d’Amedy Coulibaly, dont tout le monde parle.
Quoi qu’il en soit de cette interview (plutôt convenue), c’est une revue qu’il faudrait faire lire aux victimes du Padamalgam, s’il s’en trouve encore qui soient susceptibles de réfléchir et de raisonner.
Car ce qui apparaît de façon spectaculaire, c’est que tous les articles sont pleins de citations du Coran et des Hadiths, ces citations formant toute l’armature des textes. Et bien sûr, la dernière page rappelle le verset 5 de la sourate 9 :
Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la Salat et acquittent la Zakat, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
J’aimerais donc qu’on m’explique en quoi tout cela n’a rien à voir avec l’islam, et pourquoi les textes cités, qui sont incontestablement des textes de l'islam, considérés comme inspirés (hadiths) ou divins (Coran), justifient l’action de l’Etat islamique.
En passant, on remarquera le passage de l’article Attaquer ceux qui insultent le Prophète où il est rappelé que « ce torchon maudit qu’est Charlie Hebdo s’est moqué plus d’une fois du Messie Jésus et de sa mère Marie », mais que les chrétiens, « qui prétendent aimer le Messie et sa mère jusqu’à les adorer en dehors d’Allâh », n’ont rien fait. Les chrétiens doivent donc « accepter la seule religion qui défend les choses sacrées, la religion de tous les prophètes, la seule religion de vérité : l’islam »…
(On remarque aussi que cette revue est rédigée par de parfaits francophones qui, eux, connaissent l’islam…)
Addendum
J’avais mis en lien le site Scribd qui donnait le PDF de cette publication. Scribd l’a supprimé. Je l’ai trouvé ailleurs, et cette fois j’en ai enregistré une copie, que je mets en lien.
Il est significatif que dans notre société où l’on manifeste par millions pour la liberté d’expression, paraît-il, on ne veuille pas que les gens sachent ce qu’il y a dans les publications de l’Etat islamique.
Parce que cela reviendrait à savoir ce qu’il y a dans le Coran et dans les hadiths.
On dit que le premier numéro était truffé de fautes. Ce n’est pas le cas de celui-ci. Le seul indice sur les auteurs (ou les correcteurs) est qu’ils sont sans doute maghrébins ou d’origine maghrébine. Parce qu’ils écrivent systématiquement « Djihâd » alors cette orthographe est incongrue pour un ressortissant du Proche Orient (comme Djamel pour Jamal, etc.)