Ainsi, l’histoire retiendra qu’en 2013, un chef de l’Etat français aura en même temps, dans une seule décision, violé à la fois l’Etat de droit et les lois supérieures de l’humanité.
Violé l’Etat de droit, puisque juste après avoir constaté que l’expulsion de Leonarda et de sa famille s’était faite dans le respect de toutes les règles, il propose à Leonarda de revenir en France…
Violé les lois supérieures de l’humanité, puisqu’il souligne que la proposition est faite à l’adolescente seule, qui doit donc quitter sa famille (pour une famille d’accueil…) si elle veut bénéficier de la décision de non-droit du président.
Ou bien François Hollande a pris cette décision délirante, en sachant pertinemment qu’elle ne serait pas acceptée, pour apaiser sa gauche et faire plaisir aux quelques centaines de lycéens manifestant dans les rues (car quelques centaines de lycéens, c’est autrement plus important que des millions de Français manifestant contre la loi Taubira).
Ou bien il a pris cette décision délirante en étant convaincu que c’était la bonne.
Dans les deux cas c’est une honte énorme pour notre pays.
Et, bien entendu, c’est politiquement raté : le Parti de gauche a immédiatement crié que c’était une « abjecte cruauté ». Ce qui est simplement vrai, même si, venant d’un parti héritier du stalinisme, la réaction est grotesque.
Le premier effet collatéral, c’est une terrible déstabilisation de tous les fonctionnaires chargés de faire respecter les lois sur l’immigration, qui se trouvent d’un coup désavoués par le chef de l’Etat. Si par hasard c’était volontaire, ce serait, en outre, une trahison.