Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Donald Tusk et l’utopie

Président du Conseil européen, Donald Tusk n’en demeure pas moins polonais. On l’a déjà vu lors du bras de fer (qui se poursuit) entre les institutions européennes et la Pologne, on vient de le voir encore par son discours, hier, à l’occasion du 40e anniversaire de Parti populaire européen (PPE) à Luxembourg. Il a carrément demandé qu’on en finisse avec l’utopie européiste…

Une intégration européenne toujours plus poussée n’est pas la réponse aux crises actuelles de l’Europe, a-t-il souligné (contredisant ainsi tranquillement le traité de l’UE…). Les hommes politiques européens « font face à la réalité avec toutes sortes d’idées utopiques : l’utopie d’une Europe sans Etats-Nations, l’utopie d’une Europe sans conflits d’intérêts ni conflits d’ambitions, l’utopie d’une Europe imposant ses propres valeurs au monde extérieur, l’utopie d’une union euro-asiatique… »

Ceux qui prônent une union plus étroite et plus rapide, a-t-il poursuivi, ne comprennent pas ce que disent les gens. « Obsédés par l’idée d’une intégration instantanée et totale, nous n’avons pas remarqué que les gens ordinaires, les citoyens de l’Europe, ne partagent pas notre euro-enthousiasme. Désabusés par les grandes visions de l’avenir, ils exigent que nous faisions face aux réalités actuelles mieux que nous ne l’avons fait jusqu’à présent. »

Faisant allusion au Brexit, il a ajouté : « Le spectre d’une rupture hante l’Europe, et la vision d’une fédération ne me paraît pas être la meilleure réponse. »

Puis il a appelé le PPE à faire une synthèse des valeurs portées par les uns et par les autres (mais sans dire comment), pour échapper à la menace populiste : « Soit nous allons comprendre que le point de vue d’Angela et celui de Viktor sont compatibles, et que, ensemble, ils peuvent fournir une réponse complète, soit les gens iront chercher d’autres recettes, brutales et radicales, pour résoudre la crise. »

Commentaires

  • M. Daoudal, , je me permets de vous faire humblement remarquer que la première phrase de cet intéressant papier est très hardie. Monsieur D. Tusk qui est en campagne pour renouveler son mandat, a beaucoup de qualités. Il se distingue particulièrement par un pragmatisme hors du commun et une faculté exceptionnelle à changer de conviction quand il sent le vent tourner. Par contre je pense très sérieusement que c'est le moins "polonais" * de tous les dirigeants politiques de son pays ne se classant pas à gauche. Il s'en est assez souvent vanté et avec tant de constance que l'on peut lui en faire le crédit. Je pourrai appuyer mon propos par de nombreux exemples.
    J'affirme également que M. Tusk n'a pas vraiment défendu son pays lors de la récente crise constitutionnelle mais a plutôt lancé le maximum de peaux de bananes et et de signaux hostiles à l'adresse du président Duda, du gouvernement et du parti conservateur majoritaire qu'il pouvait le faire sans paraître jouer ouvertement contre son pays vis à vis de l'opinion publique polonaise. C'est un homme politique très habile qui sait parfaitement faire passer ses messages à usage domestique par l'intermédiaires de ses "vassaux" de la Plateforme Civique Schetyna et Kopacz. pour jouer le sage au dessus de la mêlée à Bruxelles. Cela dit, j'adhère aux propos que vous rapportez. Salutation amicales.
    Laudateur Iesus Christus.

    * ainsi que, par exemple l'entend Jean Paul II dans "Mémoire et identité".

Les commentaires sont fermés.