La Commission européenne a émis hier un « avis », dans le cadre de sa procédure concernant « l’état de droit en Pologne ».
J’ai perdu mon temps à lire le bavardage bruxellois, car il n’y a strictement rien de nouveau. La dictature européenne répète (pour sa plus grande honte) qu’elle reproche au gouvernement polonais et au Parlement polonais d’avoir adopté des lois en respectant les règles de la démocratie et selon le programme proposé aux citoyens.
En bref les Polonais n’auraient pas le droit de modifier selon les règles de la majorité qualifiée le fonctionnement du Tribunal Constitutionnel, ils n’auraient pas le droit non plus de s’opposer à la magouille du gouvernement précédent concernant la nomination in extremis de juges constitutionnels qui pourraient mettre des bâtons dans les roues de la nouvelle majorité. Et en outre, comme ils sont soupçonnés d’attentats permanents contre l’état de droit, ils sont censés présenter à Bruxelles toutes les lois qu’ils adoptent, or ils ne le font pas… Surtout la loi sur les médias, qu’ils ne communiquent pas malgré les multiples demandes. (Ben oui, la connexion informatique avec la Pologne est impossible depuis Bruxelles, on ne peut pas accéder au site du gouvernement et du Parlement polonais, et quand bien même on le pourrait, ces sournois-là mettent tout en polonais…)
Donc voici un « avis ». Qui fait toujours partie de la première étape de la procédure de condamnation à mort selon l’article 7 (dont on nous répète une fois de plus qu’elle est utilisée pour la première fois : il faut vraiment être très très méchant, c’est donc la preuve que les Polonais sont très très méchants).
Si les Polonais continuent de faire la mauvaise tête, on devra passer à la deuxième étape, qui sera une « recommandation » de la Commission. Avant de passer à la troisième étape, celle de l’article 7 proprement dit, où les Etats membres de l’UE « constatent » l’existence d’une « violation grave et persistante de l’état de droit » et où l’on prend des sanctions contre l’Etat voyou…
Interrogé sur l’affaire, le ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski a déclaré qu’il n’avait pas lu l’avis : « Il est arrivé hier, je l’ai transmis au Premier ministre et au Président. J’aurai peut-être l’occasion de le lire dans les prochains jours. »
Le Premier ministre Beata Szydlo a envoyé hier soir un courriel aux militants du PiS, où il n’y avait aucune allusion à cet avis : c’était pour se féliciter de l’accord sur le salaire minimum.
La porte-parole du groupe parlementaire PiS s’est contentée de réaffirmer que la ligne du parti est que la Commission européenne n’a pas d’autorité pour se mêler des affaires souveraines de la Pologne.
Si les Polonais sont si tranquilles, c’est qu’ils savent parfaitement que les menaces de la Commission ne sont que des gesticulations à destination des puissances politico-médiatiques dominantes. Pour prendre une décision selon l’article 7, il faut l’unanimité des autres Etats membres. Or Viktor Orban a dit très clairement que la Hongrie ne voterait pas contre la Pologne…
Commentaires
ah !si seulement nos gouvernants de droite comme de gauche pouvaient suivre le même chemin que les dirigeants polonais, mais il ne faut pas rêver mais un jour viendra , .....