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Europe - Page 65

  • Ils n’arrêtent jamais

    La Commission européenne a envoyé une lettre au gouvernement polonais pour exprimer son inquiétude concernant des dispositions concernant l’âge de la retraite, qui doivent entrer en vigueur en octobre.

    Le gouvernement tient ainsi une de ses promesses : revenir sur la législation qui établissait progressivement l’âge de la retraite pour tout le monde à 67 ans, en rétablissant la législation précédente qui établissait l’âge de la retraite à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes.

    Or pour la Commission il y a là une intolérable discrimination, car l’égalité absolue entre les hommes et les femmes est un des piliers sur lesquels est fondée l’Union européenne…

    Le vice-Premier ministre Mateusz Morawiecki a répondu que les femmes doivent avoir le droit de partir à la retraite plus tôt parce qu’elles ont eu davantage d’obligations, notamment en élevant des enfants. Il a déclaré à la télévision catholique Trwam : « Le rôle particulier des femmes doit être reconnu, et, par conséquent, le législateur a prévu la possibilité d’une retraite anticipée. Ce que nous proposons reflète non seulement une attente sociale, mais aussi que les femmes et les hommes ont des rôles différents. » Voilà qui va arranger les choses…

  • Sainte Edith Stein, l'Europe, et la Pologne

    Le 9 août est la fête de sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein, canonisée en 1998 par Jean-Paul II qui l’a proclamée co-patronne de l’Europe l’année suivante. A l’occasion du 75e anniversaire de sa bienheureuse mort à Auschwitz le 9 août 1942, le conseil permanent de la Conférence des évêques de Pologne a publié une lettre dont voici la fin :

    « A l'heure où nous commémorons le 75e anniversaire de la mort de sainte sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix, nous sommes témoins d'un certain processus culturel très significatif. Il s'agit d'un abandon explicite et pleinement conscient de l'Europe comprise comme Europe de l'Esprit. En contradiction avec l'appel de Saint Jean-Paul II Le Grand, l'Europe veut oublier ses racines chrétiennes et vivre à tout prix “comme si Dieu n'existait pas”. Par conséquent, une fois de plus, la célèbre phrase de Fiodor Dostoïevski est confirmée : «  Si Dieu n'existe pas, alors tout est permis ». On proclame le droit à l’euthanasie ainsi que le droit des femmes à tuer leur propre enfant avant la naissance, l'institution du mariage est remise en cause en tant qu'union d'une femme et d'un homme, et l’on promeut l’idéologie du gender. A la lumière de ces tendances, sainte Edith Stein, apparaît aujourd'hui sans équivoque comme un symbole de refus. Sa vie montre combien est grande une personne qui cherche Dieu avec courage et une grande honnêteté intellectuelle et combien le monde qui rejette Dieu devient tragique.

    « Prions donc Notre Père Très Bon par l'intercession de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein) pour demander la grâce de la conversion de l'Europe et qu'elle obtienne le courage de revenir à ses racines chrétiennes. Demandons pour nous tous qui faisons partie de cette Europe, qu'à l'exemple de sa Sainte Patronne, nous ayons le courage de témoigner que l'unique source de bénédiction pour tous les peuples est le Christ qui a offert pour nous sa vie sur la Croix, et qui est ressuscité, nous donnant l'espoir de la vie éternelle. »

    Et voici la lettre intégrale, grâce à la traduction de notre ami Bertrand.

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  • Pologne

    Suite à la publication le 28 juillet au Journal officiel polonais de la loi de réforme de la Justice signée par le président Andrzej Duda, la Commission européenne a engagé une procédure d’infraction contre la Pologne, et a envoyé à cet effet au gouvernement polonais une lettre de mise en demeure : le gouvernement dispose d’un délai d’un mois pour y répondre.

    Citation :

    Le principal point de cette loi qui préoccupe la Commission concerne la discrimination fondée sur le sexe en raison de l'introduction d'un âge de départ à la retraite différent pour les femmes juges (60 ans) et les hommes juges (65 ans). Or une telle distinction est contraire à l'article 157 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) et à la directive 2006/54 sur l'égalité de traitement entre hommes et femmes en matière d'emploi.

    La démocratie est menacée, l’Etat de droit est en péril, parce que… l’âge de la retraite n’est pas le même pour les hommes et les femmes…

    Mais attention. La démocratie est menacée et l’Etat de droit est en péril uniquement parce que le gouvernement polonais actuel ne plaît pas à la Commission qui cherche tous les prétextes pour le persécuter.

    Car si l’on va voir de plus près cette histoire de retraite, on découvre que ce n’est pas du tout une innovation.

    Et voici les explications que m’envoie notre ami Bertrand :

    Le 15 juillet 2010, le Tribunal constitutionnel jugeait conformes à la Constitution les dispositions de la loi du 17 décembre 1998 sur l’âge de départ à la retraite du régime général : les femmes peuvent faire valoir leur droits à la retraite à partir de 60 ans alors que cet âge est porté à 65 ans pour les hommes. La différence d'âge de départ à la retraite entre les femmes et les hommes « ne provoque pas de discrimination des femmes mais constitue un privilège compensatoire » conforme « aux normes constitutionnelles et à la jurisprudence du tribunal », déclarait le Tribunal Constitutionnel. Lequel expliquait que malgré les changements intervenus dans la société évoluant vers un partage plus équilibré des rôles des deux sexes, on pouvait encore parler de l'existence de différences résultant du rôle particulier que les femmes tiennent dans la société comme dans les familles. Cela concerne surtout la maternité, le rôle éducatif comme le fait de devoir mener de front une carrière professionnelle et des obligations familiales.

    Or à cette époque le président de la République de Pologne était un membre de la Plateforme civique, le parti libéral qui est aujourd’hui dans l’opposition, et le Premier ministre, le chef de ce parti, était Donald Tusk, qui est aujourd’hui… le président du Conseil européen…

    Ce seul élément est une preuve définitive de l’éclatante mauvaise foi des institutions européennes.

    *

    Saisie par la Commission européenne le 13 juillet, la Cour de Justice de l’UE a ordonné le 27 (à une vitesse fulgurante et certainement sans précédent) la cessation immédiate de l’abattage d’arbres (malades) dans la forêt de Białowieża. En précisant qu’il s’agissait d’une mesure provisoire en attendant la décision finale.

    Le ministre polonais de l’Environnement Jan Szyszko a déclaré hier que l’abattage continuerait et qu’il allait envoyer une réponse à la CJUE.

  • Le cardinal Sarah en Pologne

    Le cardinal Sarah a visité mardi Niepokalanow, la « cité de l’Immaculée ». Il a célébré la messe avec la chasuble de saint Maximilien Kolbe.

    Il dit notamment :

    « Vous avez beaucoup souffert et maintenant, pleins d'expérience, vous pouvez aider l'Ouest à découvrir la valeur de la foi chrétienne. N'ayez pas peur. Vous êtes d'abord polonais puis européens. Vous êtes d'abord des chrétiens, puis des Européens ! « De nos jours, certains prétendent que nous n'avons pas besoin de Dieu dans notre vie. C'est la grande erreur que les Etats occidentaux ont commise. »

  • Un délire allemand contre la Pologne

    Mardi dernier 25 juillet, le site de la chaîne publique d'information continue polonaise TVP.INFO a révélé que la chaîne allemande ZDF a fait appel de la décision du tribunal de Mayence qui en février dernier lui enjoignait de publier un texte d’excuses sur son site internet, pendant 30 jours, pour avoir qualifié les camps d’extermination de Majdanek et d’Auschwitz de « polonais ».

    Et la ZDF ose appuyer son appel en affirmant que le gouvernement polonais a supprimé l’indépendance de la justice et donc que le jugement de Mayence, qui entérine un jugement de Cracovie, n’est pas valide… Alors que les lois polonaises qui servent ainsi d’odieux prétexte sont toujours en discussion, et n’existaient même pas en projet quand les juges polonais ont statué…

    C’est une longue histoire, qui commence en 2013 lorsque la ZDF avait annoncé sur son site internet la diffusion d’un documentaire sur « les camps d’extermination polonais de Majdanek et d’Auschwitz ».

    Un survivant polonais d’Auschwitz, Karol Tendera, ulcéré qu’on qualifie de « polonais » des camps nazis, fit un procès à la chaîne, devant les tribunaux polonais. Le 22 décembre 2016, la cour d’appel de Cracovie, considérant que la formule « camps d'extermination polonais » transformait les victimes en bourreaux, condamna la chaîne publique allemande à publier un texte d'excuses pendant 30 jours sur son site internet.

    La chaîne se contenta de mettre sur sa page d’accueil les mots « Les excuses de Karol Tendera » (sic), renvoyant par un lien à une autre page où le texte d'excuses (de la ZDF) se trouvait tout en bas de la rubrique Documentaires sous forme d'image, empêchant de ce fait de trouver les excuses au moyen d'un moteur de recherche.

    Une avalanche de messages sur Twitter et Facebook regroupés sous le mot-clic #GermanDeathCamps se déclencha alors à l'initiative d'internautes polonais scandalisés. Et une petite association (la « fondation de la tradition des villes et des campagnes ») entreprit une tournée remarquée à travers l'Europe avec une voiture remorquant un panneau publicitaire : “Death Camp were Nazi German not Polish- ZDF apologize" (les camps de la mort étaient allemands nazis, pas polonais – ZDF excusez-vous), qui stationna devant le siège berlinois de la chaîne, les institutions européennes de Bruxelles et les bureaux londoniens  de la ZDF.

    Quant à Karol Tendera, il porta l’affaire devant le tribunal de Mayence, et celui-ci décida donc que la ZDF devait se conformer à l’arrêt de la cour d’appel de Cracovie.

    Mais la ZDF a fait appel. Avec des arguments qui montrent jusqu’où peut aller, chez les patrons médiatiques de la pensée unique, la haine de ce que représente l’actuel gouvernement polonais.

    En effet, disent-ils, depuis 2015 la Pologne est dirigée par un gouvernement conservateur « qui fonctionne avec pour mot d'ordre de conduire une politique historique active visant à protéger la réputation de l'Etat et des citoyens polonais ». Quelle honte...

    Et dans le cadre de cette politique historique sont menées des actions diplomatiques comme juridiques. Ce qui est évidemment insupportable...

    Mais il y a pire encore, c’est que le « gouvernement polonais voudrait que cette politique soit aussi réalisée par les tribunaux de notre pays » ! Or en Pologne il n’y a plus d’indépendance de la justice, le Tribunal Constitutionnel a été « renversé » (sic), la Cour Suprême à été « dissoute » (sic) et tous les juges vont perdre leurs postes... Mais oui. Et pour appuyer leur délire, ils joignent… des articles de la presse allemande.

    (Un grand merci à Bertrand.)

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  • Deuxième phase…

    La Commission européenne a envoyé hier un « avis motivé » à la Hongrie, à la Pologne et à la Slovaquie, concernant leur refus d’accueillir des « migrants ».

    C’est la deuxième phase de la « procédure d’infraction » lancée le 13 juin dernier. Les trois pays n’ayant pas répondu à la lettre de mise en demeure, la Commission leur donne désormais un mois pour « se conformer au droit de l’Union » (alors que le délai normal est de deux mois).

    Faute de quoi la Commission passera à la troisième phase : elle traînera les méchants pays devant la Cour de Justice de l’UE.

    (C'est le jour même où l'avocat général a demandé à la Cour de rejeter les recours de la Hongrie et de la Slovaquie - soutenus par la Pologne - sur le même sujet.)

  • Sans surprise

    L’avocat général de la Cour de justice de l’UE, Yves Bot, « propose » à la Cour de rejeter les recours introduits par la Slovaquie et la Hongrie contre la « relocalisation » forcée des « migrants ».

    En bref, la décision de l’UE est en effet illégale, mais le traité permet de telles décisions…

    « La mission des avocats généraux consiste à proposer à la Cour, en toute indépendance, une solution juridique dans l'affaire dont ils sont chargés », et leurs conclusions « ne lient pas la Cour de justice ». Mais en général la Cour conclut comme a dit l’avocat général. C’est plus pratique.

  • Acharnement

    Mercredi dernier, la Commission européenne avait donné une semaine à la Pologne pour répondre à son exigence de suspension des trois lois réformant la justice.

    Compte tenu du veto présidentiel à deux de ces lois, mais aussi du fait qu'elles vont néanmoins revenir devant le Parlement, la Commission envoie aujourd'hui à la Pologne une nouvelle « recommandation », lui donnant un mois pour répondre.

    En outre, la Commission déclenchera une procédure d’infraction dès la publication officielle de la loi qui n’est pas visée par un veto présidentiel.

    Enfin, si des juges de la Cour suprême sont mis à la retraite ou révoqués, « la Commission est prête à déclencher immédiatement la procédure de l’article 7 ». Celle que les médias appellent bêtement « l’arme nucléaire » alors qu’elle n’a aucune chance d’aboutir.

  • Viktor Orban

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    Traduction de quelques extraits du compte rendu officiel du discours de Viktor Orban en clôture de l’université d’été et camp d’étudiants de Tusnádfürdő, le 21 juillet.

    (…)

    M. Orbán a déclaré que le fait nouveau le plus important au cours des douze derniers mois a été le renforcement de la coopération entre les pays membres du Groupe de Visegrád (V4). Il a déclaré que Varsovie, Prague, Bratislava et Budapest parlent d'une seule voix. C'est quelque chose de très intéressant, a-t-il observé, que « les Polonais enthousiastes, les Tchèques toujours prudents, les Slovaques posés et les Hongrois romantiques » soient capables de parler le même langage.

    Pour illustrer l'ampleur du changement au cours de la dernière année, il a noté que si le premier discours majeur du président américain Barack Obama à l’étranger avait été au Caire en 2009, le premier discours important de Donald Trump à l'étranger a été à Varsovie, où il a demandé que « tous se battent comme les Polonais - pour la famille, pour la liberté, pour le pays et pour Dieu ».

    L'émergence de Trump, a-t-il ajouté, a rendu visible la lutte entre l’élite supranationale ou « globale » - et les dirigeants nationaux patriotes. Dans cette lutte, a déclaré M. Orbán, la Hongrie est du bon côté: celui des patriotes.

    (…)

    Il a souligné qu'un pays pour être fort ne peut pas être en déclin démographique, car seuls les pays qui sont biologiquement capables de se maintenir survivront. Pour que la Hongrie devienne un tel pays, le nombre moyen d'enfants par famille devrait être de 2,1. L’Etat ne peut y aboutir qu’en créant un environnement familial, a-t-il expliqué. L'argent que la Hongrie consacre au soutien à la famille est pris de sociétés multinationales sous la forme d'un certain nombre de taxes, a-t-il souligné. (…) « Nous prenons une partie de leurs gros bénéfices pour le donner à ceux qui travaillent et élèvent des enfants, assurant ainsi l'avenir de la nation », a-t-il expliqué.

    Une autre caractéristique de l’Etat fort mentionnée par M. Orbán est la sécurité publique, qui comprend la défense des frontières et la prévention des attaques terroristes. Il a noté qu'il est tout aussi important de préserver l'identité culturelle et d'organiser la future nation hongroise en une seule communauté.

    (…)

    En ce qui concerne l'avenir de l'Europe, le Premier ministre a déclaré qu'au cours des prochaines décennies, la question principale consistera à savoir si l'Europe pourra rester le continent des Européen - et, dans ce cadre, si la Hongrie restera le pays des Hongrois.

    (…)

    Selon le Premier ministre, l’immigration n'est pas la réponse aux problèmes économiques. Tenter de résoudre les pénuries de main-d'œuvre par l'immigration c’est comme un naufragé qui boit de l'eau de mer, a-t-il déclaré: « C'est aussi de l'eau, mais cela ne fait qu’ajouter au problème. » Il a souligné que les cultures des immigrants contrastent fortement avec la culture européenne; il a cité l'exemple de l’objectif de la culture européenne d'égalité entre les hommes et les femmes, par opposition à la position subordonnée des femmes dans la culture islamique. Le Premier ministre a ajouté que les communautés musulmanes considèrent leur propre culture comme étant plus forte que la culture chrétienne, et une culture plus forte n'améliorera jamais les coutumes de la société plus faible. Par conséquent, la rééducation et l'intégration basée sur la rééducation ne peuvent jamais être couronnées de succès, a déclaré M. Orbán.

    « Il nous est impossible de faire preuve de solidarité avec les idéologies, les personnes et les groupes ethniques qui se proposent de changer la culture européenne [...] Nous ne devons pas faire preuve de solidarité avec les groupes et les idéologies qui vont à l'encontre des objectifs de La vie et de la culture de l’Europe, car cela ne peut que conduire à la ruine », a déclaré M. Orbán.

    (…)

    Il a observé qu'à Bruxelles a été nouée une alliance entre l'élite de la bureaucratie de l’UE et l'empire de George Soros, contraire à la volonté du peuple européen. Il a ajouté qu'il existe un plan Soros qui comprend quatre points: chaque année, un million de migrants doivent être amenés en Europe; chacun d'entre eux doit recevoir une somme en euros équivalant à 4,5 millions de forints [15.000 €]; les immigrants doivent être répartis entre les pays de l'UE; et une agence d'immigration européenne doit être mise en place, ce qui priverait les États-nations de leurs pouvoirs de décision sur les questions liées aux migrants. Le Premier ministre a déclaré que pour que l'Europe survive et reste le continent européen, elle doit recouvrer sa souveraineté de l'empire de George Soros et doit alors réformer l'UE.

    (…)

    M. Orbán a déclaré que les partis démocratiques chrétiens en Europe « sont devenus non chrétiens », satisfaisant simplement aux attentes des médias libéraux et de l'intelligentsia; Il a ajouté que les politiques de gauche ont également perdu du terrain.

    "L'Europe est en train d'être préparée pour que son territoire soit donné à une Europe nouvelle, mixte, islamisée », a déclaré le Premier ministre. Afin de rendre le continent « prêt pour le transfert », a-t-il dit, l'Europe est actuellement déchristianisée, les identités de groupe prennent la priorité sur les identités nationales et des efforts sont faits pour remplacer la gouvernance politique par la bureaucratie.

    C'est pourquoi les élections générales en Hongrie l'année prochaine peuvent être particulières, a-t-il noté, car la Hongrie est le pays qui, avec l'aide du V4, a arrêté l'invasion des migrants qui inondait l'Europe. M. Orbán a déclaré que, tant qu'il serait le Premier ministre de Hongrie, la clôture de la frontière restera et protégera les frontières. Il a souligné que l'opposition hongroise, cependant, déclare ouvertement que si elle arrive au pouvoir elle démembrera la clôture, acceptera l'admission et la relocalisation obligatoire des migrants et sera prête à donner à l'Europe un nouvel avenir avec un mélange de population.

    Une autre question en jeu dans les élections, a-t-il dit, est le pouvoir cédé à Bruxelles: l'opposition donnerait à Bruxelles plus de pouvoir, tandis que l'alliance gouvernementale Fidesz-KDNP cherchera à rapatrier les « pouvoirs qui nous ont été dérobés furtivement et illégalement ». Les bureaucrates de Bruxelles et George Soros ont également un intérêt particulier à affaiblir l'Europe centrale, a-t-il déclaré, car ils le considèrent comme un obstacle à la mise en œuvre du plan Soros. Il y a des forces en Europe qui veulent qu'un nouveau gouvernement soit installé en Hongrie, a-t-il noté, car il serait ainsi possible d'affaiblir le V4.

    (…)

    Au début de son discours, le Premier ministre avait observé que, il y a 27 ans, tout le monde pensait qu'il était évident que les Hongrois devraient s’assimiler et s'adapter à tous les égards au monde occidental qui s'ouvrait à eux, et peu de gens pensaient que « les combattants de la liberté de ce côté-ci du Rideau de fer » pourraient avoir quelque chose à dire à l'Occident. En conclusion de son discours, M. Orbán a relativisé cela en disant: « Il y a vingt-sept ans, en Europe de l'Est, nous croyions que l'Europe était notre avenir. Maintenant, nous estimons que nous sommes l'avenir de l'Europe. »

  • Une lettre de Viktor Orban

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    A Son Excellence Beata Szydło
    Président du Conseil des Ministres de la République de Pologne
    Varsovie

    Chère Madame le Premier ministre !

    N'étant pas surpris, après ce qui s'est déjà produit par le passé, mais néanmoins choqué, j'apprends que la Pologne a été à nouveau insultée et attaquée par la Commission Européenne.

    Ce cas met en évidence un vieux problème. La Commission Européenne issue des dernières élections, sous la direction de Jean-Claude Junker, s'est éloignée du rôle qui lui est assigné par le Traité de l'Union Européenne. Selon le Traité, la Commission est le gardien et le défenseur du Traité et par conséquent, elle n'est pas un organe politique et ne peut pas diriger son travail vers des solutions politiques. Le Traité prévoit que cette tâche est de la compétence d'un organe composé des présidents et des Premiers ministres des pays membres - Le Conseil de l'Union européenne.

    Au nom du gouvernement hongrois, je désire vous assurer, Madame, que la campagne de la Commission Européenne contre la Pologne est profondément contraire aux idées sur lesquelles la Hongrie est fondée, et qui devraient aussi être à la base de l'Union Européenne. Par votre intermédiaire, je souhaite une nouvelle fois assurer la Pologne de l’amitié, de la sympathie et de la solidarité de la Hongrie.

    Budapest, le 20 juillet 2017

    Avec l'expression de mon respect,

    Viktor Orban

    Cette lettre fait suite à la conférence de presse de Frans Timmermans, mercredi, à l’issue de la réunion de la Commission européenne sur la Pologne. Les commissaires ont reporté à la semaine prochaine leur éventuelle décision de sévir contre la Pologne. Mais dans sa conférence de presse, le vice-président de la Commission Frans Timmermmans a une fois de plus tonné contre les lois polonaises qui menacent l’Etat de droit, et « aboliraient ce qui reste de l’indépendance de la justice » dans ce pays si elles devaient être définitivement adoptées et appliquées. « Nous sommes maintenant très près d’activer l’article 7 » du traité européen, a-t-il ajouté, soulignant que cela entraîne la suspension du droit de vote de l’Etat puni au sein du Conseil européen. Il pensait ainsi faire pression sur les députés polonais qui s’apprêtaient à voter la « pire » des lois dont parle Timmermans. Jeudi, les députés polonais ont adopté cette loi, par laquelle c’est le gouvernement qui est habilité à nommer les juges de la Cour suprême (en s’assurant d’un large consensus au Parlement) – ce qui se fait dans de nombreux pays, dont celui de M. Timmermans, comme le lui a fait remarquer une journaliste polonaise.

    Ce même jeudi, Viktor Orban a donc envoyé une lettre de soutien au gouvernement polonais. Par cette lettre, Viktor Orban rappelle en fait (une fois de plus, mais cette fois de façon spectaculaire) que la Hongrie ne votera pas la mise en œuvre de l’article 7.

    Pour déclencher la procédure de l’article 7, il faut déjà une majorité des quatre cinquièmes. Et si l’on en parle tant depuis longtemps sans qu’il ne se passe rien (notamment contre la Hongrie, mais il y a plusieurs années contre l’Autriche), c’est que jusqu’à maintenant il était impossible de réunir une majorité des quatre cinquièmes contre un Etat membre. Quand bien même la Commission réussirait à convaincre assez de gouvernements que la Pologne met en place une effroyable dictature, la deuxième phase de la procédure de l’article 7 est impossible à mettre en œuvre : il y faut l’unanimité des Etats membres. Viktor Orban vient de rappeler que ce n’est pas la peine d’y songer…

    • Un grand merci à Bertrand pour la lettre et sa traduction.

    Addendum

    Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto souligne dans un communiqué (pour les commissaires qui ne voudraient pas comprendre) :

    « Nous sommes aux côtés de la Pologne et nous demandons à la Commission européenne de ne pas outrepasser son autorité. »

    Addendum 2

    Viktor Orban, samedi 22, dans un discours retransmis par la télévision :

    "L'offensive inquisitoriale contre la Pologne ne réussira jamais parce que la Hongrie utilisera tous les moyens légaux dans l'Union européenne pour montrer sa solidarité avec les Polonais"

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