François a exigé que la Papal Foundation, dont les fonds sont destinés à aider des réalisations pour les plus pauvres dans le monde, donne 25 millions d’euros sur trois ans à l’Institution dermatologique de l’Immaculée, à Rome, qui se présente comme « l’un des plus importants hôpitaux dermatologiques européens ». Cette institution des « Fils de l’Immaculée Conception » s’est fait connaître ces dernières années par un scandale retentissant, qui a commencé en 2013 avec l’arrestation de son ancien directeur le Père Franco Decaminada. La police financière a conclu à une faillite frauduleuse avec un trou de 845 millions d’euros, détournement de 82 millions d’euros et de 6 millions de fonds publics, fausses factures, blanchiment d’argent, etc. En mai dernier ont été émis 24 actes d’accusation. Le procès devait se tenir en novembre dernier. On n’a pas de nouvelles.
Mais l’été dernier François a demandé à la Papal Foundation de donner à cet hôpital 25 millions de dollars. Via François, puisque la Papal Foundation, comme son nom l’indique, donne de l’argent au pape, pour des œuvres de charité. Cette organisation américaine dirigée par des évêques aide ainsi à la construction d’églises, d’écoles, d’hôpitaux, etc., dans les pays les plus pauvres.
Ses dons vont généralement de 25.000 à 100.000 dollars. Exceptionnellement 200.000. Mais 25 millions, c’est du jamais vu. Et c’est clairement 25 millions soustraits aux pauvres.
L’affaire a causé de graves remous dans la fondation. Le président du comité d’audit a même démissionné, considérant qu’il ne pouvait pas cautionner cela, et que c’était « un désastre » pour la fondation, qui aurait désormais bien du mal à trouver de nouveaux donateurs.
Lui et ses trois collègues du comité d’audit ont rédigé un texte détaillant leurs critiques. Ils notent que la situation de l’hôpital est encore loin d’être claire. (Avec par exemple 40 « travailleurs syndiqués » inutiles toujours salariés, un nouveau directeur nommé par le Vatican qui a démissionné au bout de neuf mois sans qu’on puisse savoir pourquoi, remplacé en octobre dernier par un avocat…)
La Papal Foundation a immédiatement effectué un premier versement de 8 millions de dollars, sans avoir le moindre renseignement sur l’utilisation de cet argent, alors que la fondation ne donne de l’argent que sur dossier. C’est seulement après le versement que la présidente de l’Association des hôpitaux catholiques américains est allée sur place pour obtenir un dossier. Elle est revenue avec un classeur contenant divers documents (des procédures médicales, des articles de journaux…) mais rien de précis sur la destination prévue de l’argent, pas de bilan comptable de l’hôpital, aucune explication sur la démission du directeur. En fait de chiffres il y avait juste une feuille indiquant des… prévisions de profits : 1,6 million d’euros en 2017, 2,4 millions en 2018, 4,4 millions en 2019…
Lors de la réunion annuelle du conseil d’administration de la Papal Foundation, en décembre, les 15 évêques ont avalisé le don. Lors d’une réunion, le 4 janvier, les administrateurs laïcs ont élevé la voix. Ils se sont alors fait méchamment remonter les bretelles par les évêques (menés par le cardinal Wuerl), qui ont néanmoins décidé que désormais l’agrément des administrateurs laïcs serait requis pour des dons de plus d’1 million de dollars, et ont accepté que les prochains versements à l’hôpital dermatologique soit conditionné à un rapport sur l’utilisation des fonds déjà alloués (mais 5 millions vont encore être versés sans justification).
Naturellement, on est censé croire que cette débauche de fric vise à… lutter contre la corruption, en aidant cet hôpital à sortir de sa mauvaise passe…
(Source : l’article de Life Site et les documents mis en lien.)